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Friday, 24 May 2013

risk of civil war in irak. lebanon, jordan and turkey

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http://www.lorientlejour.com/article/815848/-entre-tripoli-et-qousseir-un-lien-occulte.html

Entre Tripoli et Qousseir, un lien occulte 

Scarlett HADDAD
24/05/2013

Éclairage
 
Depuis plus de cinq jours, Tripoli est plongée dans une véritable guerre qui ne veut pas encore dire son nom. Au début, les médias ont voulu croire qu’il s’agissait des rixes habituelles entre deux quartiers en conflit depuis plusieurs décennies, sur fond de réaction impulsive à la bataille de Qousseir et aux succès enregistrés par l’armée syrienne, aidée par le Hezbollah. Mais cinq jours plus tard, il faut revoir cette approche. Ce qui se passe à Tripoli n’est ni une rixe banale ni une réaction impulsive, mais bien un des épisodes de la guerre sans merci qui se déroule en Syrie. Selon un notable de la ville, les seuls qui ne veulent pas la guerre sont les Tripolitains. Sinon, toutes les parties locales et régionales poussent vers les affrontements. Et la voix de la population est toujours celle qu’on entend le moins, quand les canons commencent à vomir leurs engins de mort et de destruction...

Les affrontements à Tripoli ont donc commencé avec le début de l’avancée de l’armée syrienne à Qousseir, mais il ne s’agit pas d’une réaction impulsive. C’est plutôt une riposte bien étudiée qui a plusieurs niveaux de lectures. Selon un cheikh « neutre » de Tripoli, une des premières raisons des derniers affrontements résiderait dans le fait que les groupes islamistes de la ville ont envoyé des combattants à Qousseir dont bon nombre d’entre eux sont morts. Il faudrait donc enflammer les esprits pour justifier ces morts et aiguiser les haines pour empêcher leurs familles de se poser des questions. Cela, c’est le premier niveau.

 Au deuxième niveau, les affrontements de Tripoli auraient une dimension politique interne. Ils seraient ainsi destinés à faire pression sur les tractations politiques pour tenter d’obtenir la formation d’un nouveau gouvernement en contrepartie de la prorogation du mandat du Parlement, car dans l’esprit de certaines forces influentes à Tripoli, la prorogation du mandat parlementaire serait une concession au tandem chiite Amal et le Hezbollah, et à Nabih Berry en particulier, que le 14 Mars ne veut plus réélire à la tête du Parlement s’il remporte les élections législatives. Il faut donc une contrepartie qui serait la formation d’un gouvernement sans le 8 Mars et ses alliés, que ces derniers bloquent actuellement en réclamant un gouvernement regroupant toutes les parties avec une participation proportionnelle au poids parlementaire de chacune d’elles.

Le troisième niveau de lecture est plus régional et expliquerait les combats persistants à Tripoli par une volonté arabe de punir l’armée syrienne et son allié le Hezbollah en faisant du Nord une région hors du contrôle de l’État et en particulier de l’armée libanaise. Ce serait pour cette raison que dans ce « round », les combattants ont sciemment tiré sur l’armée libanaise qui tentait de s’interposer entre les belligérants et de répondre aux sources des tirs, faisant plusieurs morts parmi les soldats. Les combattants de Bab el-Tebbaneh ont ainsi commencé par tirer en direction de Jabal Mohsen, l’enclave alaouite de la ville, pour canaliser la colère de la rue sunnite après la percée de l’armée syrienne. Bien entendu, les combattants de Jabal Mohsen ont riposté, car ils ont beau être encerclés, ils n’en sont pas moins armés et bien préparés à toutes les éventualités. L’armée a tenté d’intervenir et elle est devenue la cible des combattants. Il ne s’agit pourtant pas d’une bavure, mais d’une attaque systématique qui n’a qu’une explication : la volonté de neutraliser l’autorité de l’armée à Tripoli et peut-être dans tout le Nord. Les combattants de Jabal Mohsen ont poursuivi leur riposte en lançant des obus sur le cœur de la ville avec un message clair : vous pouvez peut-être tenter d’envahir Jabal Mohsen, mais cela vous coûtera très cher. En même temps, ils ont poussé l’armée à assumer ses responsabilités en imposant le retour au calme. Mais les tirs contre la troupe se sont poursuivis, accompagnés d’une campagne politique contre elle, menée par des figures islamistes qui ont contesté à la fois son rôle et sa mission. Au point d’ailleurs que, pour éviter d’être la cible des combattants, l’armée a donné l’ordre de retirer les soldats des rues. En dépit des déclarations officielles, la couverture politique qui lui est donnée semble insuffisante et il est clair que les responsables politiques de la ville l’assurent de leur appui, tout en laissant en douce la voie libre aux combattants, croient savoir les milieux proches du 8 Mars.

Tripoli contre Qousseir, ce serait, donc, aux yeux de certaines sources de la ville, l’équation actuellement en voie de réalisation. Il s’agirait donc de livrer la capitale du Nord et sans doute le Akkar aux groupes islamistes appuyant l’opposition syrienne, et la fameuse zone tampon que l’opposition a tenté d’obtenir depuis le déclenchement des troubles en Syrie, il y a deux ans, serait ainsi en train d’être réalisée au Liban. Pour cela, il est important de neutraliser le rôle de l’armée libanaise qui contrôle encore les frontières et possède une présence importante dans l’ensemble du Nord. Toutefois, cette fameuse zone tampon ne serait plus vraiment utile aujourd’hui, puisque, de l’autre côté de la frontière, c’est l’armée syrienne qui a repris le contrôle des régions du littoral jusqu’au rif de Qousseir, laquelle est le pendant de Ersal dans la Békaa. Sauf si l’on veut commencer à créer des troubles dans le pays alaouite qui s’étend au-delà de la frontière nord du côté du littoral. Ce qui serait un développement nouveau dans la crise syrienne et pourrait entraîner une riposte directe de l’armée syrienne au Liban.

Nous n’en sommes pas là et il est certain que les groupes islamistes de Tripoli et du Nord ne veulent pas d’un tel scénario. Dans ce cas, à quoi servent les combats de Tripoli? À exercer des pressions sur le Hezbollah pour qu’il retire ses hommes de Qousseir, affirment certaines figures islamistes, qui annoncent même que les combats à Tripoli se poursuivront aussi longtemps que dureront ceux de Qousseir. Pourtant, selon ses propres dires, le Hezbollah est engagé dans un combat stratégique.

Une drôle d’équation qui plonge chaque jour un peu plus le Liban dans le feu syrien...

related maps:

lebanon map 
lebanon religion map (Clashes 7-10 May 2008)

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http://www.dailystar.com.lb/News/Politics/2013/May-24/218162-hezbollah-opens-historic-wounds-in-qusair.ashx#axzz2U91AXSZ5


Hezbollah opens ‘historic wounds’ in Qusair 

May 24, 2013 
Hussein Dakroub, Niamh Fleming-Farrell Read


BEIRUT: Joining the fight in Syria may be part of Hezbollah’s strategy to defend the resistance, political analysts have told The Daily Star, but the party’s involvement, regardless of the outcome of the conflict there, is likely to alter Sunni-Shiite relations in Lebanon irreversibly. Analyst Qassem Kassir contends Hezbollah has a clear strategic goal, in line with its larger objectives, in joining the fight in Syria.  “The fighting in Qusair is not a gamble by Hezbollah. The party considers it is fighting a strategic battle in Qusair to defend the resistance,” Kassir, an expert on Islamist movements, told The Daily Star.  “Hezbollah has a strategic vision which says that what is happening in Syria is an international battle for Syria’s position. Hezbollah considers protecting Syria similar to protecting the resistance and the party’s arms supply route,” he continued. “Hezbollah is fighting to foil attempts to take Syria to the American-Israeli axis.”  For a fifth consecutive day Thursday, Syrian government troops backed by elite Hezbollah fighters fought rebels in the strategic Syrian town of Qusair just 10 kilometers from the Lebanese border.  Thus far, the party’s losses have been heavy, with bodies returning to hometowns in Lebanon’s north, Bekaa Valley and south.  Kamel Wazne of the Center for American Strategic Studies believes Hezbollah’s participation in Syria is part of a “calculated gamble.”  He contends that the war currently playing out in Syria between Iran and its allies and the U.S.-Israeli axis is one that would eventually have come to Hezbollah in Lebanon.  “The war that is taking place in Syria is the war that should be happening in Lebanon,” Wazne said. “They [Hezbollah] took the fight to Syria to battle it out.”  But, while in Wazne’s estimate, Hezbollah is “preventing the war from moving to Lebanon,other analysts say even though widespread civil strife is not imminent on Lebanese soil, lasting repercussions from Sayyed Hasan Nasrallah’s party’s involvement in Syria will eventually be felt.  Hilal Khashan, a political science professor at the American University of Beirut, agreed that Hezbollah’s actions in Syria have “created a lasting wedge between them and Lebanese Sunnis.”  “Irrespective of the outcome of the Syrian conflict, Sunni-Shiite relations in Lebanon will never be the same again,” he said. “Historical wounds have been opened.”  Even though sectarian clashes in the northern city of Tripoli had Thursday morning killed 16 since Sunday, Hisham Jaber, a retired Lebanese Army general and the current director of Beirut-based think tank the Middle East Center for Political Studies and Research, told The Daily Star he does not think the present divisions will develop into a military conflict.  “Hezbollah’s involvement in Syria will further fuel sectarian divisions,” Jaber admitted, explaining that “Lebanon is sharply divided between Sunnis who are against the Syrian regime and Shiites who support it.”  But, he continued, “I don’t think that this division will escalate into a military conflict.”  Jaber and other analysts contend the appetite for larger scale strife in Lebanon is curbed on a number of levels, with both local and international political actors committed to avoiding any large scale escalation at present.  Wazne pointed out that “at this moment there is agreement between [Lebanon’s] political parties to keep the security situation under great care,” while Paul Salem of the Carnegie Center, Beirut, said Lebanon’s big international patrons are keen to maintain stability here.  Jaber elaborated on this: “There is an international decision to prevent a civil war in Lebanon for now and to keep the status quo as long as the war is raging in neighboring Syria,” he said, adding that Saudi Arabia and Iran, which wield great influence in Lebanon, have no interest in the outbreak of strife in the country.  Meanwhile Talal Atrissi, a Lebanese University Lecturer with expertise on Iran and the Middle East explained to The Daily Star: “Saudi Arabia has no interest in seeing the situation in Lebanon spiral out of control or slide into Sunni-Shiite strife. A sectarian strife in Lebanon will affect the kingdom where there is a Shiite population.”  “Despite Hezbollah’s participation in the Syrian fighting, particularly in Qusair, there are no fears of an outbreak of Sunni-Shiite strife in Lebanon because there is a regional and international decision against destabilizing Lebanon,” Atrissi added.  And while analysts generally don’t deem civil war in Lebanon an immediate threat, they do express concern over the repercussions of the outcome of the Syria conflict on Lebanon.  Should the Assad regime collapse, Jaber, the retired army general, cautioned that civil war will result in Lebanon and other countries.  “If the [Assad] regime falls and the opposition and jihadist groups take control of most of the country, a civil war will erupt in Syria that would lead to the country’s partition,” Jaber said. “The civil war would spread to Lebanon, Jordan, Iraq and Turkey. The situation would be out of control.”  However, if Assad prevails in Syria, Khashan warned that the “the 21st century might become the golden age of Hezbollah.”  “Should Asad’s regime prevail in Syria, Hezbollah’s preponderance in Lebanon will consolidate and it would become virtually impossible to contest it,” Khashan said. “Such a development would place Hezbollah one good step forward toward the installation of an Islamic state in Lebanon.”  He added that the party had never disavowed this objective.  Meanwhile, Carnegie’s Salem wondered if the only fault line likely to be drawn by this latest Hezbollah action was between Sunnis and Shiites.  Hezbollah’s involvement in Syria may also, he speculated, have an impact within the Shiite community in Lebanon, which is now being “asked to fight a different war on a different territory, in a different situation” to that which it traditionally committed to.  So far, Salem said, the Shiite community has absorbed Hezbollah’s decision to become involved in Syria, but he questioned how long their tolerance can endure.

  A version of this article appeared in the print edition of The Daily Star on May 24, 2013, on page 3

Monday, 20 May 2013

syrie: divers scenarios / assad, base de solucion política: las urnas

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 http://www.lorientlejour.com/article/815131/la-menace-de-partition-de-la-syrie-entre-fantasme-et-realite.html

La menace de partition de la Syrie, entre fantasme et réalité 

Antoine AJOURY
20/05/2013

Deux experts dissèquent pour « L’Orient-Le Jour » les enjeux et les conséquences au niveau local et régional de l’éclatement du régime de Damas.



La menace est là. Fictive ou réelle, elle est désormais sur toutes les lèvres. Plusieurs dirigeants arabes, turcs et mondiaux ont mis en garde contre l’éclatement de la Syrie où une guerre civile fait rage depuis plus de deux ans. Au Liban, le leader druze Walid Joumblatt a récemment dénoncé la politique du président syrien Bachar el-Assad qui vise à diviser le pays. Auparavant, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a accusé les Occidentaux de vouloir la partition de la Syrie.

Sur le terrain, la division de facto des régions sous le contrôle des rebelles et de celles sous le contrôle du régime stagne depuis quelque temps. Toutefois, les derniers combats qui ont eu lieu à la frontière libanaise autour de plusieurs villages chiites formant un couloir reliant le littoral syrien à la capitale, combinés aux massacres qui ont eu lieu à Banias, semblent inaugurer une nouvelle phase dans le conflit syrien.

Pour Fabrice Balanche, maître de conférences à l’Université Lyon 2 et membre du groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient à la Maison de l’Orient, « la Syrie est aujourd’hui, de fait, divisée en trois zones : le Nord-Est dominé par les milices kurdes, le Nord globalement tenu par l’opposition “arabe”, la région côtière et le Sud entre les mains du régime. Ces lignes de front ne bougent pratiquement pas depuis une année. Les forces de Bachar el-Assad reprennent quelques territoires comme Qousseir, la rébellion s’empare d’un aéroport militaire supplémentaire dans le Nord, mais globalement, nous avons une opposition “Syrie du Nord” contre “Syrie du Sud” qui s’installe dans le temps ».

Toutefois, le chercheur français estime que Bachar el-Assad et la Coalition nationale syrienne se posent tous les deux en défenseur de l’unité de la Syrie.
Selon lui, « le but de Bachar el-Assad n’est pas de construire un réduit alaouite, mais de conserver le pouvoir sur l’ensemble du territoire syrien. Il est persuadé de pouvoir l’emporter à terme par sa stratégie de contre-insurrection. Tant qu’il possède le soutien de la Russie et de l’Iran, que l’insurrection demeure incapable de passer du stade de la guérilla à celle d’une organisation unifiée, il conserve toutes ses chances de l’emporter. La Coalition nationale syrienne et la plupart des autres mouvements d’opposition refusent également toute partition de la Syrie. En revanche, les partis kurdes, qu’il s’agisse du PYD, branche syrienne du PKK, ou du PDK, affilié au parti de Massoud Barzani, militent pour une large autonomie du territoire kurde qui débouchera à terme sur une indépendance ».


Mais bien que la partition ne soit pas l’objectif des deux principaux belligérants, elle peut résulter de la défaite d’un des deux camps sans que l’autre ne puisse totalement le vaincre. « Prenons le cas de l’effondrement éventuel du régime de Bachar el-Assad
. Le président syrien, sa famille et les hauts responsables peuvent espérer trouver refuge à l’étranger (Iran, Russie ou Amérique latine), mais qu’adviendra-t-il des cadres moyens de son régime et des centaines de milliers d’exécutants, agents des services de renseignements (moukhabarate), soldats, paramilitaires (chabbiha) et même les simples fonctionnaires, alaouites ou non, qui participent ou sont accusés de participer à la répression par les oppositions ? » se demande ainsi M. Balanche, ajoutant : « Ils n’ont pas les moyens de s’exiler, et surtout vers quelle destination ? La montée en puissance des groupes jihadistes dans l’opposition armée leur fait craindre le pire, d’autant que l’opposition politique, à travers la Coalition nationale syrienne, ne leur apporte guère de garanties sur une éventuelle réconciliation nationale. La situation des anciens cadres baassistes du régime de Saddam Hussein fait jurisprudence en Syrie puisque ces derniers, après avoir été chassés de l’armée et de l’administration, n’ont même pas le droit de se présenter aux élections. »


Plusieurs scénarios

Pour sa part, le politologue libanais et enseignant à l’Université américaine de Paris Ziad Majed propose plusieurs scénarios, en examinant les positions des belligérants, le déroulement des combats, de même que la carte des massacres commis par les chabbiha du régime.


« D’abord le scénario A qu’Assad essaye de défendre jusqu’au bout : une survie politique et une participation à une transition politique en tant qu’acteur incontournable dans une Syrie qui reste unifiée. Ceci consiste à défendre le contrôle de Damas sans laquelle ce scénario n’est ni possible ni sensé. Or le contrôle de Damas “nécessite” l’occupation par le feu de ses quartiers sud et de ses banlieues rebelles, et le contrôle de l’accès direct à la capitale à partir du littoral, bastion du régime. Cet accès passant obligatoirement par Homs explique la violence des combats dans cette ville et ses alentours (et la participation du Hezbollah depuis juillet 2012 dans ces combats). Il explique également certains massacres visant à vider des villages de cette même région de leurs populations sunnites. Pour le reste, l’important pour le régime est de rendre la vie impossible dans les autres régions “libérées”. Assad veut également pousser une partie de la population à “regretter” l’ancienne “stabilité”. »

Toujours selon M. Majed, le scénario B, si Damas devient indéfendable ou si elle tombe, consiste à se replier vers le littoral (élargi) en « annexant » Homs et une partie du rif de Hama. Assad devra se montrer capable de défendre une enclave ayant une bonne infrastructure et ayant les moyens d’autosuffisance économique.
« Ceci suppose néanmoins que les alaouites suivent Assad et le maintiennent comme leader de leur “territoire” , ce qui n’est pas à mon avis évident. Une grande partie d’entre eux se battent à ses côtés aujourd’hui par esprit de “assabiyya” et avec la conviction de garder le pouvoir. En revanche, se battre en retrait pour une enclave qui leur était acquise et mettre leurs villes et villages directement sous le feu me semblent difficiles à tenir sur le long terme sans que des tensions “internes” et des demandes de comptes n’émergent », explique le politologue libanais.
Du côté de l’opposition – soutenant la lutte armée –, « il me semble qu’il y a un seul scénario : combattre jusqu’à la chute du régime. Cela implique la prise de Damas puis la reconquête de Homs avec le refus de toute création d’une ligne de démarcation menant à une possible partition », affirme M. Majed, rejoignant ici l’idée de M. Balanche.

Il existe en outre un quatrième scénario, de facto, qui n’est ni la partition ni la victoire décisive d’un camp sur l’autre. C’est la continuation dans une configuration comme celle que nous vivons actuellement : le régime maintient son contrôle de Damas, prend ce qui reste de Homs, perd une partie de ce qui reste de ses positions dans le Sud, l’Est et le Nord, sans pour autant s’effondrer. « Nous pourrions alors aller vers l’installation d’un effroyable statu quo auquel le monde peut s’habituer », avertit Ziad Majed.

Solution instable ?

Supposons toutefois le pire des scénarios, à savoir la partition de la Syrie. Serait-il plausible, viable, avec la création de régions autonomes kurdes, druzes, alaouites ?
Pour Ziad Majed, la réponse est négative. « Nous oublions qu’il y a aujourd’hui des centaines de milliers de réfugiés sunnites arabes dans le littoral qualifié d’alaouite, dans Soueida qualifiée de druze et dans le Nord-Est kurde. Cela rend toute partition temporaire instable pour des raisons internes à chaque “canton” avant même de parler des enjeux régionaux », explique-t-il.

Par contre, des régions autonomes, une décentralisation administrative élargie et même une forme de fédéralisme à l’allemande ou à l’espagnole, par exemple, semblent des situations plausibles pour une future Syrie, ajoute le politologue libanais. Pour lui, « il faut sortir à la fois de l’idéologie centraliste baassiste, de même que du référent malheureux irakien du post-Saddam. La décentralisation élargie pourrait dans ce cas être un compromis... ».

Fabrice Balanche est de son côté beaucoup plus pessimiste : « Il est clair que la fragmentation territoriale sur des bases ethnico-confessionnelles s’est renforcée pour des raisons sécuritaires (alaouites, druzes et chrétiens) ou idéologiques (les Kurdes). La victoire d’une opposition “arabe sunnite”, plus ou moins islamiste, ne fera qu’accentuer le phénomène. Car nous aurons une redéfinition de la “nation syrienne” qui se fera non pas sur des valeurs laïques, comme celles véhiculées par le Baas, mais ethnico-religieuses. Cela va conduire à l’exclusion des autres communautés et même des laïcs appartenant à la majorité arabe sunnite. La volonté de vengeance, liée à la violence du conflit, mais aussi de revanche après plus de quarante années de domination par les alaouites augure mal d’une réconciliation nationale dans le cadre d’un État fédéral. Je ne crois malheureusement pas à une solution médiane pour les minorités en Syrie. »

Alaouites et Kurdes

Le chercheur français revient sur sa thèse, « la région alaouite et le pouvoir syrien », où il conclut « qu’en cas de perte du pouvoir par la famille el-Assad, les alaouites n’auraient pas d’autre issue que de se séparer de la Syrie. Leur fief est aussi vaste que le Liban, son ouverture sur la mer et ses infrastructures économiques lui confèrent une autonomie potentielle (Le Fief des alaouites, Limes, mars 2013).
Le territoire kurde, quant à lui, est divisé en plusieurs entités d’Afryn (au nord d’Alep) à la frontière irakienne. La Haute Jezireh peut cependant constituer la base d’un territoire kurde autonome grâce à ses ressources agricoles et en hydrocarbures, qu’ils peuvent exporter via la Turquie et surtout le Kurdistan irakien ».
M. Balanche pose toutefois d’autres questions : quel sera le devenir des populations kurdes de Damas et d’Alep (un million au total) qui représentent le tiers des Kurdes de Syrie ? Quel sera également le sort des populations alaouites de Damas? La communauté druze aura plus de mal à constituer une région autonome car le Jebel Druze, au sud-est du pays, est un petit territoire, enclavé et dénué de
ressources. Il pourrait se tourner vers la Jordanie, comme il en a eu la tentation dans les années 1950, mais que deviendrait alors la majorité de la population druze qui réside dans l’agglomération de Damas ? Quant aux chrétiens, ils sont trop dispersés et divisés pour constituer une entité autonome. Tout comme dans le cas irakien, ils n’ont d’autre choix que de se placer sous la protection de groupes plus importants ou de partir, ajoute-t-il.


Conséquences régionales

Parler de partition de la Syrie, c’est aussi parler d’instabilité régionale. Ce qui, pour Ziad Majed, diminue encore plus la durabilité d’un scénario pareil. Dans ce cas, la Turquie (pour des raisons confessionnelles mais surtout nationalistes – Turcs/Kurdes), l’Irak (déjà en instabilité et en mobilisations et contre-mobilisations confessionnelles et ethniques – sunnites/chiites et Arabes/Kurdes), le Liban et même la Jordanie peuvent subir les ondes de choc et connaître de fortes turbulences politiques.


Pour M. Majed, l’Irak et le Liban sont les deux scènes les plus « volatiles » vu leurs démographies confessionnelles, la fragilité de leurs consensus nationaux et leurs terrains fertiles pour les confrontations irano-saoudiennes qui pourront s’intensifier.
Même constatation chez Fabrice Balanche qui considère que le conflit en Syrie, par sa dimension communautaire, alimente les clivages internes en Irak, puisque les tribus sunnites de l’Ouest soutiennent les rebelles syriens tandis que des volontaires chiites irakiens défendent le mausolée de saydé Zeinab. Quant à Massoud Barzani, il tente d’organiser l’opposition kurde. « La partition de la Syrie constituerait une menace pour l’intégrité de l’Irak, car les Kurdes et les Arabes sunnites voudront se rapprocher de leurs coreligionnaires syriens, ce qui accentuera la division de l’Irak, mais sans que cela n’aboutisse à une fusion des entités sunnite et kurde au sein du croissant fertile syro-irakien »,
estime-t-il.

Quid du Liban ? « Ces exemples peuvent inciter les Libanais à réfléchir aux scénarios possibles, car le pays du Cèdre ne sortira pas indemne d’une partition de la Syrie. Le débat sur la cantonisation du pays va se poser naturellement, le projet de loi orthodoxe sur le prochain scrutin législatif est symptomatique de l’échec des accords de Taëf », affirme Fabrice Balanche.
La Turquie est un État nation centralisé et prospère sur le plan économique, ce qui normalement devrait la mettre à l’abri d’une déstabilisation liée à la crise syrienne, ajoute-t-il. Le conflit syrien a sans doute poussé le Premier ministre turc Tayyip Recep Erdogan à négocier une sortie de crise avec le PKK avant que l’incendie n’embrase tout le sud-est de la Turquie. « Je pense que ce pays finira par jouer un rôle militaire en Syrie, au prétexte de la défense des minorités turkmènes. Cela pourrait se produire, si un réduit alaouite voyait le jour, pour contrôler l’accès à la mer de la Syrie intérieure via “le corridor de Lattaquié” », conclut M. Balanche.

Une étape nécessaire vers un avenir meilleur?

La région du Proche-Orient n’a jamais été autant en ébullition depuis les fameux accords de Sykes-Picot. Paradoxe des paradoxes, tous les régimes de la région, et surtout le Baas syrien, fustigeaient les « frontières artificielles créées par les colonisateurs ». Or, aujourd’hui, tous dénoncent un changement éventuel.
Ziad Majed estime que le discours dominant stigmatisait les accords de Sykes-Picot qui ont « déchiré » la région et créé des frontières artificielles. « Donc partitionner ce qui l’a déjà été une seconde fois semble un mal de plus... »Les frontières héritées de Sykes-Picot ne sont pas parfaites, mais aucune frontière n’est idéale, renchérit M. Balanche. Dès qu’on ouvre la boîte de pandore du redécoupage territorial, la violence se déchaîne.
Selon lui, « les régimes issus des indépendances ne sont pas parvenus à réaliser l’unité nationale. L’unité territoriale ne fonctionne que grâce à l’autoritarisme. Par conséquent, la remise en cause de l’autoritarisme interroge l’avenir des constructions territoriales existantes ».

« Le paradoxe est que, lorsqu’on évoque un redécoupage du Proche-Orient, les mêmes dirigeants accusent l’Occident d’une nouvelle entreprise coloniale. Cependant, on peut légitimement se poser la question de la viabilité des constructions étatiques actuelles au Proche-Orient, de la délimitation de nouvelles frontières qui auraient peut-être plus de sens pour les populations. Mais il faut être conscient du cortège de violences que cela entraînera. S’agit-il d’une étape nécessaire pour obtenir une stabilité durable dans le futur ? Le processus n’est-il pas déjà engagé en Irak et en Syrie ? » s’interroge enfin Fabrice Balanche.

related posts and maps:



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http://www.voltairenet.org/article178535.html

New Orient News (Liban)
Pierre Khalaf

20 mai 2013

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Elnashra.com (Site libanais indépendant, 15 mai 2013)
Naji Boustani 


Depuis le déclenchement de la bataille de Qoussair, dans la campagne de Homs, et la participation de combattants du Hezbollah et des comités populaires, il est clairement apparu que cette offensive dépassait la simple récupération d’un village par-ci et d’une bourgade par-là. Elle entre dans le cadre d’un plan militaire ayant des objectifs et des dimensions stratégiques. Comment a-t-il été mis en œuvre et à quelle étape sommes-nous actuellement :
- Première étape : L’attaque a commencé contre la colline de Mando, qui surplombe la plupart de la région de Qoussair, et contre un pont important qui relie les deux rives de l’Oronte. Le but était de localiser les positions des groupes armés et d’empêcher leur infiltration à l’ouest de l’Oronte. Les villages de Bourhaniyé et Radwaniyé, proches de la frontière libanaise, ont été pris d’assaut pour isoler les lignes de ravitaillement des miliciens de l’intérieur du Liban.
- Deuxième étape : La localité de Abel, qui relie les villes de Qoussair et de Homs a été occupée, dans le cadre d’un plan visant à resserrer progressivement l’étau sur Qoussair.
- Troisième étape : Une vaste offensive a été lancée pour prendre le contrôle de villages à l’ouest de l’Oronte, suivie quelques jours plus tard par une attaque d’envergure sur les villages à l’Est du fleuve. Les localités de Joussé, Saadiya, Sfarja, Khalidiyé, Qadish, Mansouriyé, Salloumié, Jarroussié, Sekmaniyé, Ouznité etc… ont été occupées. Les rebelles ont été contraints de se retirer vers l’intérieur de la ville de Qoussair.
- Quatrième étape : Une attaque a été lancée avec succès contre trois villages : Haidariyé, Doumeina-Gharbiyé et Ach el-Warwar, ce qui a permis de couper la route entre Qoussair et Homs, utilisée pour ravitailler en armes, nourritures et équipements les rebelles.
- Cinquième étape : Elle se déroule en ce moment. L’aviation syrienne bombarde les positions rebelles dans Qoussair, transformée en champs de ruine, en préparation de l’offensive au sol de toutes les directions.
Les objectifs de la bataille de Qoussair sont les suivants :
- 1. Préparer la bataille de Homs, dont la moitié est encore occupée par les rebelles, et qui était considérée comme le « berceau de la révolution » ;
- 2. Empêcher le déploiement des rebelles vers la campagne au nord de Damas et éviter qu’ils coupent la route Homs-Damas. Maintenir ouverte la route Tartous-Damas ;
- 3. Mettre un terme au ravitaillement des rebelles du centre de la Syrie à partir du Liban ;
- 4. Sécuriser une large zone du centre de la Syrie, sous le contrôle du régime, et protégée par le Hezbollah sur son flanc ouest.

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Bashar al Assad, líder sirio: “Renunciar sería huir; el pueblo decide si me quedo, no EE.UU.

Clarin, Buenos Aires

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-El terrorismo no puede ser el camino hacia las reformas. ¿Qué relación tiene un terrorista checheno con las reformas en Siria? ¿Qué relación tiene un terrorista venido de Irak, Líbano o Afganistán con las reformas en Siria? Ultimamente se han registrado unas 29 nacionalidades que combaten en Siria ... ¿qué relación hay entre todos ellos y el reformismo interno? Esto es ilógico. En cuanto a nosotros, le digo que hemos hecho reformas y ahora también tenemos una iniciativa política que incluye un diálogo. La base de cualquier solución política es lo que quiere el pueblo sirio, y esto lo rigen las urnas. No hay otra forma. En cuanto al terrorismo, nadie quiere dialogar con un terrorista. El terrorismo golpeó a EE.UU. y Europa; pero ningún gobierno dialogó con los terroristas. Uno dialoga con fuerzas políticas, pero no con un terrorista que degüella, mata y usa gases químicos.
...

-Nosotros hemos partido de un título más grande que es dialogar con las fuerzas políticas. Ese diálogo conduciría a una Carta Magna que requiere de un referendum del pueblo. Esta Constitución dará mayores libertades. Las leyes se basarán en la nueva Constitución y es obvio que recojan libertades políticas y mediáticas. Pero uno no puede hablar de libertad de prensa sin que haya libertades políticas en general.
...

-Nosotros optamos por dialogar con cualquiera que quiera dialogar, sin excepción. Siempre y cuando Siria tenga su decisión libre y soberana. Pero esto no incluye a los terroristas, ningún estado dialoga con terroristas. Cuando se deponen las armas y se acude al diálogo no tenemos problemas. Creer que una conferencia política detendrá el terrorismo sobre el terreno, es irreal.
...

-Mi permanencia o no depende del pueblo sirio. No es mi decisión personal quedarme o irme. Es del pueblo. Si te quieren te quedas, si no te marchas. El asunto depende de la Constitución, de las urnas. En las elecciones de 2014 el pueblo decidirá.
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-Soy un presidente elegido y es el pueblo quien decide mi permanencia. Ahora, que alguien diga que el presidente sirio tiene que irse porque EE.UU. lo quiere o porque los terroristas lo piden, es inadmisible.
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-A Occidente sólo le importan los gobiernos que le sean leales. Ellos quieren un gobierno servil que haga lo que ellos quieran independientemente de su forma. Pero lo sucedido en Afganistán refuta eso. Ellos apoyaron a los Taliban y el 11-S pagaron un precio altísimo. Lo peligroso de esto es que los estados wahabitas quieren difundir el pensamiento extremista en toda la población y en Siria nosotros tenemos un islam moderado y resistiremos a eso con todos los medios.
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in:


Bashar al Assad, líder sirio: “Renunciar sería huir; el pueblo decide si me quedo, no EE.UU.”

Por Marcelo Cantelmi

Enviado Especial
Damasco, 19/05/13
En la entrevista con Clarín rechazó dar un paso al costado para concluir la crisis. Negó que esté usando armas químicas en la represión y puso en duda la cifra de 70.000 muertos que da la ONU. Bashar al Assad, el hombre fuerte de Siria, lleva una mirada tranquila que desentona con el sitio que le ha tocado en la historia. O quizá no sea de calma porque también parece esa mirada atrapada en un asombro que no cesa. En esta extensa entrevista, la primera desde el inicio de la guerra con un medio hispano, Assad miró de ese modo para negar cualquier posibilidad de renunciar, las denuncias de uso de armas químicas y hasta la cifra de 70.000 muertos que denuncia la ONU. El reportaje se hizo en una biblioteca de su palacio en Damasco mientras se escuchaba a la distancia el sonido sordo del intercambio de artillería y del disparo de morteros.
-¿Por qué la crisis en Siria se ha extendido y profundizado como no sucedió en otro país arabe?

-Múltiples elementos internos y externos han contribuido a la crisis, el más importante es la intervención externa; luego, porque los cálculos de los países que han querido intervenir en Siria eran cálculos erróneos. Aquellos estados creían que el plan podía terminar en cuestión de semanas o meses pero esto no sucedió, lo que ha ocurrido es que el pueblo sirio ha resistido y continuamos haciéndolo. Para nosotros se trata de defender nuestra patria.
-¿Sabe que según la ONU esta guerra ya ha causado más de 70.000 muertos?

-Habría que preguntar a quienes plantean esas cifras la credibilidad de sus fuentes. Toda muerte es horrible, pero muchos de los muertos de que hablan son extranjeros que vinieron a matar al pueblo sirio. Tampoco podemos obviar que hay muchos sirios desaparecidos. ¿Cuál es el número de sirios muertos, y cuál de los extranjeros? ¿Cuántos son los desaparecidos? No podemos dar una cifra precisa. Desde luego esto cambia constantemente porque los terroristas matan y a veces entierran a sus víctimas en fosas comunes.
-¿Descarta que puede haber habido fuerza excesiva, desproporcionada, por parte de sus tropas en la represión?

-¿Cómo se podría determinar si ha habido fuerza excesiva o no? ¿Cuál es la fórmula? Es poco objetivo hablar de eso. Uno responde según el tipo de terrorismo que afronta. Al inicio era terrorismo local y luego vino del exterior lo cual condujo a la sofisticación de las armas que traían. El debate aquí no es el volumen de la fuerza empleada o el tipo de armamento sino el volumen del terrorismo que sufrimos con el consiguiente deber de replicar.
-¿No hubo en el inicio de la crisis la posibilidad de alcanzar un diálogo para evitar este desenlace?

-Al inicio las demandas eran reformistas, aunque ese planteo era aparente, se trataba de una fachada, un camouflage para hacerlo pasar como una cuestión de reformas. Hemos hecho reformas ... cambiamos la Constitución ... cambiamos las leyes ... anulamos el estado de emergencia y anunciamos un diálogo con las fuerzas opositoras, pero ante cada paso que dábamos se incrementaba el terrorismo. La pregunta lógica acá es: ¿cuál es la relación entre el terrorismo y el reformismo?
-¿Qué responde?

-El terrorismo no puede ser el camino hacia las reformas. ¿Qué relación tiene un terrorista checheno con las reformas en Siria? ¿Qué relación tiene un terrorista venido de Irak, Líbano o Afganistán con las reformas en Siria? Ultimamente se han registrado unas 29 nacionalidades que combaten en Siria ... ¿qué relación hay entre todos ellos y el reformismo interno? Esto es ilógico. En cuanto a nosotros, le digo que hemos hecho reformas y ahora también tenemos una iniciativa política que incluye un diálogo. La base de cualquier solución política es lo que quiere el pueblo sirio, y esto lo rigen las urnas. No hay otra forma. En cuanto al terrorismo, nadie quiere dialogar con un terrorista. El terrorismo golpeó a EE.UU. y Europa; pero ningún gobierno dialogó con los terroristas. Uno dialoga con fuerzas políticas, pero no con un terrorista que degüella, mata y usa gases químicos.
-Usted denuncia la presencia de milicias extranjeras en Siria, pero se asegura que hay también combatientes de Hezbollah y de Irán.

-Siria, con sus 23 millones de habitantes, no necesita apoyo humano del país que sea. Tenemos ejército y fuerzas de seguridad. No necesitamos de Irán o de Hezbollah para eso. No tenemos combatientes de fuera de Siria. Hay sí personas aquí de Hezbollah e Irán pero desde antes de la crisis ellos han venido a Siria.
-Entre aquellas reformas de la Constitución que comenta, ¿se contempla una irrestricta libertad de prensa?

-Tal vez conoce que hay una nueva ley de prensa que fue decretada con un paquete de leyes ...
-No
-Nosotros hemos partido de un título más grande que es dialogar con las fuerzas políticas. Ese diálogo conduciría a una Carta Magna que requiere de un referendum del pueblo. Esta Constitución dará mayores libertades. Las leyes se basarán en la nueva Constitución y es obvio que recojan libertades políticas y mediáticas. Pero uno no puede hablar de libertad de prensa sin que haya libertades políticas en general.
-¿Cómo evalúa la conferencia sobre Siria planeada para fines de este mes por Rusia y EE. UU?

-Hemos acogido bien el acercamiento ruso-estadounidense, y esperamos que configure un encuentro internacional para ayudar a los sirios. Pero no creemos que muchos países occidentales quieran efectivamente una solución en Siria. No creemos que muchas de las fuerzas que apoyan a los terroristas quieran una solución. Nosotros respaldamos esta gestión y la aplaudimos, pero debemos ser realistas. No puede haber una solución unilateral en Siria, se necesitan dos partes al menos.
-¿Son las fuerzas que lo combaten o las grandes potencias quienes no quieren una solución?

-En la práctica esas fuerzas opositoras están vinculadas a países extranjeros y por tanto no tienen decisión propia. Viven de lo que les viene de afuera, reciben fondos y hacen lo que deciden aquellos países. Ambos son la misma cosa y son ellos quienes anunciaron que no quieren diálogo con el Estado sirio, la última vez la pasada semana.
-Cuando habla de diálogo ¿a quién se refiere del otro bando?

-Nosotros optamos por dialogar con cualquiera que quiera dialogar, sin excepción. Siempre y cuando Siria tenga su decisión libre y soberana. Pero esto no incluye a los terroristas, ningún estado dialoga con terroristas. Cuando se deponen las armas y se acude al diálogo no tenemos problemas. Creer que una conferencia política detendrá el terrorismo sobre el terreno, es irreal.
-¿Qué posibilidad hay de que el diálogo incluya a esas fuerzas externas, como los EE.UU., por ejemplo, que supuestamente apoyan a esa gente (terroristas)?

-Nosotros hemos dicho desde el principio que dialogamos con cualquier fuerza del país o del exterior, a condición de que no empuñen armas. Esta es la única condición. No hemos puesto condiciones al diálogo. Incluso hay fuerzas que son buscadas por la justicia, pero no hemos adoptado ninguna medida contra nadie para dejar cabida al diálogo y poder escuchar a todos. El pueblo sirio será el que decida quién es patriótico y quién no. Nunca dijimos que queríamos la solución que mejor le convenga al gobierno; no exponemos lo que nosotros pensamos que sería mejor. Le hemos dejado la solución al pueblo sirio.
-Con relación a la conferencia internacional ...

-Para nosotros el aspecto básico a tratar en cualquier conferencia internacional es detener el flujo de dinero y armas a Siria y detener el envío de terroristas quienes vienen de Turquía y con financiación qatari y de otros estados del Golfo como Arabia Saudita. Mientras existan países como Qatar o Turquía que no tienen interés en detener la violencia en Siria o en una solución política, el terrorismo continuará.
-¿Dónde coloca a Israel en esta crisis?

-Israel apoya directamente y por dos vías a los grupos terroristas, les da apoyo logístico y los instruye sobre cómo y cuáles sitios atacar. Por ejemplo ellos atacaron una estación de radar del sistema de defensa antiaérea que detecta cualquier avión que viene de afuera, especialmente Israel.
-En caso de avanzarse en el diálogo, ¿prevé un calendario de entrega de armas por la oposición?

-Ellos no son una sola entidad, son grupos y bandas, no son decenas sino centenares. Son una mezcla, cada grupo tiene su cabecilla local. Son miles, ¿quién puede unificar a miles de personas? Esta es la pregunta. No podemos hablar de un calendario con una parte que no sabemos quién es. Cuando ellos tengan una estructura unificada entonces daremos una respuesta a esta pregunta.
-¿Daría un paso al costado para una solución definitiva? ¿Está dispuesto a renunciar?

-Mi permanencia o no depende del pueblo sirio. No es mi decisión personal quedarme o irme. Es del pueblo. Si te quieren te quedas, si no te marchas. El asunto depende de la Constitución, de las urnas. En las elecciones de 2014 el pueblo decidirá.
-Se ha planteado la alternativa de que usted dimita como condición para un cierre del conflicto.

-Soy un presidente elegido y es el pueblo quien decide mi permanencia. Ahora, que alguien diga que el presidente sirio tiene que irse porque EE.UU. lo quiere o porque los terroristas lo piden, es inadmisible.
-Barack Obama ha dado señales de que no contempla intervenir en su país pero su canciller, John Kerry, ha dicho que cualquier avance debería incluir la salida de usted de su cargo.

-Yo no sé si Kerry u otro han recibido un mandato del pueblo sirio para hablar en nombre de este pueblo, acerca de quién debe irse y quién debe permanecer. Hemos dicho que cualquier decisión en relación a las reformas en Siria o cualquier acción política son decisiones sirias y no está permitido ni a EE.UU. ni a ningún otro Estado intervenir en ellas. Somos un Estado independiente, no aceptamos que nadie nos defina lo que tenemos que hacer, ni EE.UU. ni nadie. Por tanto esta probabilidad la determina el pueblo sirio. Uno va a las elecciones, se presenta como candidato y está la posibilidad de ganar o no. Entonces no se puede ir a esa conferencia y decidir de antemano algo que el pueblo no ha decidido. Otro aspecto: el país está en crisis y cuando el barco se encuentra en medio de la tormenta, renunciar es huir, entonces el capitán no huye. Lo primero es hacer frente a la tormenta, devolver el barco al lugar correcto y entonces se deciden las cosas. No soy una persona que rehúye la responsabilidad.
-Francia, Gran Bretaña y el propio Kerry denunciaron que su ejército usó armas químicas, gas sarín, en contra de la población civil ...

-No debemos perder nuestro tiempo con esas declaraciones. Las armas químicas son armas de destrucción masiva. Dicen que las usamos en zonas residenciales. Si una bomba nuclear fuese arrojada sobre una ciudad y el saldo fuese diez o veinte personas, ¿acaso me creerían? El uso de armas químicas en zonas residenciales significa matar miles o decenas de miles en minutos. ¿Quién podría ocultar semejante cosa?
-¿A qué atribuye esta denuncia entonces?

-Cuando plantearon el tema de las armas químicas lo hicieron cuando los grupos terroristas las utilizaron en Aleppo en Khan al-Assal hace unos dos meses. Hemos recogido las pruebas: el misil usado y las sustancias químicas. Analizamos esas sustancias y enviamos una carta al Consejo de Seguridad para que envíe una misión verificadora. EE.UU, Francia y Gran Bretaña se vieron en una situación embarazosa y dijeron que querían enviar una misión que investigue sobre armas químicas en otras zonas donde alegan que fueron usadas. Lo hicieron para no investigar en dónde se produjo el hecho real. Un miembro de esa comisión, Carla del Ponte, anunció que los terroristas son quienes usan armas químicas pero ni la ONU prestó atención a esa declaración.
-¿Cree que esta denuncia podría allanar el camino a una intervención militiar en Siria?

-Si este asunto se usa como preludio de una guerra contra Siria es probable. Nosotros no nos olvidamos de lo sucedido en Irak ¿Dónde estaban las armas de destrucción masiva de Saddam Hussein? Occidente miente y falsifica para desatar guerras, es su costumbre. Por supuesto cualquier guerra contra Siria no será fácil, no será una excursión. Pero no podemos descartar la posibilidad de que lancen una guerra.
-¿En qué se basa?

-Esto ocurrió ya de parte de Israel (los bombardeos). Es una probabilidad vigente especialmente despues que logramos golpear a los grupos armados en muchas zonas de Siria. Entonces dichos países encomendaron a Israel que hiciera esto para elevar la moral de los grupos terroristas. Suponemos que en algún momento se producirá algún tipo de intervención aunque sea limitada.
-Usted dice que controlan la situación pero mientras hablamos se escucha el estruendo de artillería en la periferia de la ciudad.

-El término controlar o no controlar se usa cuando se libra una guerra con un ejército extranjero. Pero la situación es totalmente diferente. Los terroristas penetran en zonas dispersas, y huyen de un lugar al otro. Hay vastas zonas donde se mueven y es obvio que ningun ejército del mundo puede estar en cada rincón.
-¿Cree realmente que los norteamericanos cooperan con Qatar o Arabia Saudita para que tome el poder un régimen ultraislámico wahabita en Siria?

-A Occidente sólo le importan los gobiernos que le sean leales. Ellos quieren un gobierno servil que haga lo que ellos quieran independientemente de su forma. Pero lo sucedido en Afganistán refuta eso. Ellos apoyaron a los Taliban y el 11-S pagaron un precio altísimo. Lo peligroso de esto es que los estados wahabitas quieren difundir el pensamiento extremista en toda la población y en Siria nosotros tenemos un islam moderado y resistiremos a eso con todos los medios.
-En las elecciones presidenciales de 2014 ¿habrá observadores internacionales y se permitirá el libre acceso de la prensa mundial para cubrir ese evento?

-Para serle sincero, el tema de los observadores es una decisión del país pues una parte del pueblo no tolera la idea de que haya ese monitoreo por una cuestión de soberanía nacional. Y nosotros no tenemos confianza en Occidente para esa tarea. Si se acepta que haya observadores, serán de países amigos como Rusia o China por ejemplo.
-¿China?

- ...

-En la entrevista que Clarín le hizo en Buenos Aires, dijo con firmeza que rechazaba la idea de negar el Holocausto como sostiene Irán, ¿mantiene esa posición?

-Yo le pregunto por qué hablar del Holocausto y no de lo que ocurre en Palestina, del millón y medio de iraquíes asesinados. El Holocausto es una cuestión histórica que necesita una visión abarcadora y no ser usado como un asunto político. No soy un investigador de la historia para determinar lo exacto de este tema. Las cuestiones históricas dependen de quién las escribe, por eso la historia se falsea a veces.
-¿Disculpe, pero existe alguna autocrítica que usted se formule?

-Es ilógico hacer autocrítica cuando se trata de sucesos enteros. Si uno ve una película no la critica antes de que finalice. Cuando el cuadro esté completo se verá qué corresponde o no criticar.
-Finalmente ¿tiene usted información sobre el paradero de los periodistas James Foley, un norteamericano desaparecido hace 6 meses aquí, y del italiano Domenico Quirico de La Stampa, perdido hace un mes aproximadamente?

-Hay periodistas que ingresaron en Siria de forma ilegal en zonas donde están activos los terroristas. Ha habido casos donde las tropas militares han podido liberar a periodistas que estaban secuestrados. En todo caso cuando disponemos de información sobre cualquier periodista que ingresó ilegalmente, nosotros la transmitimos al país en cuestión. Y hasta el momento no tenemos ninguna información sobre los dos periodistas que usted men ciona.

Sunday, 18 November 2012

israel veut deporter les palestiniens en jordanie

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http://www.voltairenet.org/article176613.html

 italiano 

Pourquoi une nouvelle guerre contre Gaza?

À nouveau Israël attaque Gaza et les médias internationaux relaient des images de désolation. Cependant la sidération que provoque l’horreur quotidienne de cette nouvelle guerre ne doit pas nous empêcher de l’analyser et d’en comprendre les objectifs. Thierry Meyssan répond à cette question. 

Thierry Meyssan
Damas, 17 novembre 2012

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Le 14 novembre 2012, les Forces armées israéliennes ont lancé l’opération « Colonne de Nuées » contre les installations administratives et militaires du Hamas dans la Bande de Gaza. Dès le premier jour, elles ont assassiné Ahmed Jaabari, numéro 2 de la branche armée de l’organisation palestinienne. Elles auraient également détruit des rampes de lancement souterraines de missiles sol-sol Fajr 5.
« Colonnes de Nuées » a rapidement pris une grande ampleur, l’aviation israélienne multipliant les bombardements. L’état-major israélien a procédé au rappel de 30 000 réservistes, rapidement étendu à 75 000 hommes au risque de désorganiser l’économie. De la sorte, Israël se met en capacité d’envahir la Bande de Gaza avec des troupes au sol. Cette situation appelle plusieurs explications.

Pourquoi maintenant ?

Tel-Aviv prend l’initiative alors que le pouvoir à Washington est partiellement vacant. On attend la nomination de nouveaux secrétaires d’État et à la Défense. Possiblement, il s’agirait de l’ambassadrice Susan Rice et du sénateur John Kerry. Cependant, une âpre lutte, par presse interposée, tente de disqualifier Mme Rice. Quoi qu’il en soit, les secrétaires d’État et à la Défense sortants sont affaiblis et leurs successeurs ne sont pas encore nommés.
Identiquement Tel-Aviv avait pris une initiative similaire, l’opération « Plomb durci », lors de la période de transition entre les présidents Bush Jr. et Obama.
Certains commentateurs évoquent aussi la proximité des élections législatives israéliennes et laissent entendre que Benjamin Netanyahu et Avigdor Lieberman cherchent à parfaire leur image de faucons intransigeants.
C’est peu probable. En effet, ils lancent cette attaque sans en connaître à l’avance le résultat. Or, en 2008-2009, l’échec de « Plomb durci » fut fatal au gouvernement d’Ehud Olmert.

Dans quel but ?

Traditionnellement les Forces armées israéliennes adaptent leurs objectifs de guerre aux occasions qui se présentent.
Au minimum, il s’agit d’affaiblir la Résistance palestinienne en détruisant infrastructures et administrations dans la Bande de Gaza, comme cela est fait à intervalles plus ou moins réguliers. Cependant, l’affaiblissement du Hamas sera automatiquement profitable au Fatah en Cisjordanie ; et ce dernier ne manquera pas de pousser un peu plus loin sa revendication de reconnaissance d’un État palestinien par les Nations Unies.
Au maximum, « Colonne de Nuées » peut ouvrir la voie à un vieux plan sioniste : la proclamation de la Jordanie comme État palestinien, le transfert de la population de Gaza (voire aussi de Cisjordanie) en Jordanie, et l’annexion des territoires vidés. Dans ce cas, l’opération militaire ne doit pas viser indistinctement tous les responsables du Hamas, mais uniquement ceux qui sont opposés à l’ancien chef politique de l’organisation, Khaled Mechaal. Ce dernier étant appelé à devenir le premier président d’un État palestinien de Jordanie.

Les troubles en Jordanie sont-ils liés ?

La guerre de Syrie a étouffé l’économie jordanienne. Le Royaume s’est rapidement endetté. Le gouvernement a annoncé le 13 novembre (c’est-à-dire la veille du déclenchement de « Colonne de Nuées ») une hausse des prix de l’énergie allant jusqu’à 11 % pour les transports publics et 53 % pour le gaz domestique. Cette nouvelle a alimenté un mouvement de contestation qui existe à l’état rampant depuis le début de l’année. Immédiatement, environ la moitié des 120 000 professeurs des écoles publiques ont fait grève.
Vendredi 16, plus de 10 000 personnes ont manifesté au cœur d’Amman aux cris de : « La liberté vient de Dieu ! », « Abdallah ton temps est révolu ! », «  Le peuple veut la chute du régime ! ». Le cortège est parti de la mosquée Husseini et était encadré par les Frères musulmans.
Les Frères musulmans, qui ont conclu un accord avec le département d’État US et avec le Conseil de coopération du Golfe, sont déjà au pouvoir au Maroc, en Tunisie, en Libye, en Égypte, et à Gaza. En outre, ils contrôlent la toute nouvelle Coalition nationale syrienne. Ils ambitionnent de gouverner la Jordanie avec ou sans le roi Abdallah II.
Le plus célèbre des Frères musulmans jordanien est Khaled Mechaal, ancien chef de la branche politique du Hamas. Mechaal a vécu en exil de 2001 à 2012 à Damas, sous la protection de l’État syrien. En février 2012, il a soudain accusé le gouvernement de Bachar el-Assad de réprimer son propre peuple et a choisi de déménager au Qatar où l’émir Hamad al-Thani s’est montré particulièrement généreux avec lui.

Les troubles en Syrie sont-ils liés ?

En juin dernier, un accord de paix a été conclu à Genève par les grandes puissances. Toutefois, il a été immédiatement saboté par une faction US qui a organisé des fuites dans la presse à propos de l’implication occidentale dans les événements, forçant ainsi le médiateur Kofi Annan à démissionner. Cette même faction a alors par deux fois tenté d’en finir militairement en organisant deux attaques massives de Damas, le 18 juillet et le 26 septembre. Au vu de ces échecs, l’administration Obama est revenue à l’accord initial et s’est engagée à le mettre en œuvre après l’élection présidentielle et le changement de cabinet.
L’accord prévoit le déploiement d’une Force de paix des Nations Unies, principalement composée de contingents de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC). Cette force aurait pour mission de séparer les belligérants et d’arrêter les jihadistes étrangers introduits en Syrie. En laissant la Russie se réinstaller au Proche-Orient, Washington espère se soulager du fardeau de la sécurité d’Israël. La Russie veillerait à ce que l’État sioniste ne soit plus attaqué et à ce qu’il n’attaque plus personne. Le retrait militaire US du Proche-Orient pourrait donc se poursuivre et Washington retrouverait une marge de manœuvre qu’il a perdue du fait de son tête-à-tête permanent avec Tel-Aviv.
Dans cette perspective, les partisans de l’expansionnisme israélien doivent agir à Gaza, et éventuellement en Jordanie, avant le déploiement russe.

Quels sont les premières conclusions de la guerre en cours ?

La guerre a mis à l’épreuve la défense anti-aérienne israélienne. L’État sioniste a investi plusieurs centaines de millions de dollars dans la création du « Dôme d’acier », un système capable d’intercepter toutes les roquettes et missiles tirés depuis Gaza ou le Sud du Liban.
Ce dispositif est apparu inopérant lorsque le Hezbollah a envoyé un drone survoler la centrale de Dimona ou lorsqu’il a testé des missiles sol-sol Fajr-5.
Durant les trois premiers jours de « Colonne de Nuées », le Hamas et le Jihad islamique ont riposté aux bombardements israéliens par des salves de roquettes et missiles. Le « Dôme d’acier » serait parvenu à intercepter 210 tirs sur un peu plus de 800. Cependant cette statistique ne signifie pas grand chose : le dispositif ne semble capable d’intercepter que des roquettes assez primitives, comme les Qassam, et être inadapté à tout armement un tant soit peu sophistiqué.

Wednesday, 17 October 2012

nato betrays syrian rebellion and nevrotic erdogan

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http://www.voltairenet.org/article176266.html

NATO packs it in; Turkey on the verge of a nervous breakdown 

Thierry Meyssan
Damascus, 16 October 2012

On October 8, the Collective Security Treaty Organization (CTSO) began maneuvers dubbed "Inviolable Fraternity" ("НЕРУШИМОЕ БРАТСТВО"). The scenario focuses on the deployment of a peace force in an imaginary country where international jihadists and terrorist organizations operate against a backdrop of ethnic and confessional divisions. The accredited diplomatic corps, which was invited to attend the exercises, listened attentively to the opening address of the deputy secretary general of the organization. He clearly indicated that the CTSO is preparing for an eventual intervention in the Greater Middle East. And for those feigning deafness, Nikolai Bordyuzha specified that his deputy was not speaking of Afghanistan.

The Geneva Declaration negotiated by Kofi Annan on June 30 foresaw the deployment of a peace force if the Syrian government and the opposition jointly made the demand. The Free Syrian Army rejected the accord. The term "opposition" refers only to the political parties who have been meeting since in Damascus, under the aupices of the Russian and Chinese ambassadors. As the Geneva Accord was validated by the Security Council, the deployment of the "blue chapkas" can be set in motion without requiring an ad hoc resolution. Valery Semerikov stated that 4,000 men had already been enlisted in the Peace Force with 46,000 others in the wings available for the rapid mobilization.
With this as background, the signs of Western retreat from Syria are multiplying. The influx of Western arms and combatants is drying up except for the ongoing transfers funded by Saudi Arabia and Qatar.
Even more surprising: on six successive occasions, the NATO Command at Incirlik gave jihadists instructions to regroup within specified zones to prepare for huge offensives. While the Syrian Arab Army, which was formed to confront the Israeli Army, may be ill-adapted for guerilla warfare, it is highly effective in conventional combat. In each of these engagements, it easily encircled and wiped out the assembled units of the Free Syrian Army. Though the initial defeats suffered by the jihadists could have been attributed to a tactical error or to an incompetent commander, after the sixth debacle another hypothesis must be considered: that NATO is willingly sending these combatants to their deaths.
In contrast to popular perceptions, the motivation of the jihadists is not, properly speaking, ideological or religious but rather, aesthetic. They are not looking to die for a cause and are not focused on the future of Jerusalem. They strike a romantic posture and seek to intensify their sensations whether through drugs or through death. Their behavior makes them easy to manipulate; they seek extreme situations which they are then placed in, and their movements are totally steered. Over the last years, Prince Bandar bin Sultan became the leading architect of these assemblages, including those of al-Qaeda. He supplied them with preachers promising a paradise where seventy virgins would provide them with ecstatic pleasures not if they accomplished a particular military or political feat but only if they died as martyrs wherever Bandar had need for them.
It seems Prince Bandar has disappeared from the scene since the attack on him on July 26. He may well be dead. From Morroco to Zinjiang, the jihadists have been left to their own devices, without any real coordination. They could be recruited by any number of actors, as the recent assassination of the U.S. Ambassador in Libya confirms. As a result, Washington wants to unload this risky and burdensome rabble or at the very least reduce their number. The orders that NATO gives to the jihadists are designed to expose them to fire by the Syrian Arab Army which is eliminating them en masse.
Recently, the French police killed a French Salafist who attacked a Jewish business establishment. The investigation that followed revealed that he belonged to a network including individuals that had gone to do jihad in Syria. The British police made a similar discovery four days later.
The message from Paris and London is that the French and British killed in Syria were not agents on a secret mission but fanatics who acted on their own initiative. This is obviously false because certain of these jihadists were carrying communication instruments of NATO specification, supplied by France and the United Kingdom. Whatever the case, these events are marking the end of the Franco-British involvement alongside the Free Syrian Army, while Damascus discretely exchanges its prisoners. A page has been turned.
Under the circumstances, one can understand the frustration of Turkey and the Wahhabist monarchies who at the request of the Alliance invested in the secret war unreservedly, but who now must assume alone the failure of the operation. Going for broke, Ankara threw itself into a series of provocations designed to prevent NATO from pulling out. Anything goes, from the firing of Turkish artillery into Syrian territory to the pirating of a civil airline. But these gestures are counterproductive.
Specifically, the Syrian air plane coming from Moscow which was turned around by Turkish fighters contained no weapons but rather high-explosive detection equipment to be used for the protection of civilians. Turkey, actually, did not seek to prevent Russia from delivering material aimed at protecting Syrian civilians from terrorism but aimed instead to increase tension by mistreating the Russian passangers and refusing to allow their ambassador to render assistance. Wasted effort: NATO did not react to the imaginary accusations put forward by Recep Tayip Erdogan. The only consequence is that President Putin has postponed sine die his visit to Ankara originally scheduled for the first half of December.
There is a long way still to go on the path to peace. But even if Turkey now or the Wahhabist monarchies later attempt to prolong the war, a process has been set in motion. NATO is packing up and the media are turning their gaze to other horizons.

Translation
Michele Stoddard

Source
Information Clearing House (USA)

http://www.voltairenet.org/article176269.html

L’Otan plie bagage, la Turquie au bord de la crise de nerfs 

L’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC) a débuté au Kazakhstan, le 8 octobre, des manœuvres intitulées « Fraternité inviolable » (« НЕРУШИМОЕ БРАТСТВО »). Le scénario est celui du déploiement d’une force de paix dans un pays imaginaire où œuvrent des jihadistes internationaux et des organisations terroristes sur fond de divisions ethno-confessionnelles. Le corps diplomatique accrédité, qui a été invité à assister à l’exercice, a écouté avec attention le discours d’ouverture du secrétaire général adjoint de l’Organisation. Il a clairement indiqué que l’OTSC se prépare à intervenir éventuellement au Grand Moyen-Orient. Et pour ceux qui font la sourde oreille, Nikolai Bordyuzha a précisé que son adjoint ne parlait pas de l’Afghanistan.
La Déclaration de Genève, négociée par Kofi Annan le 30 juin, prévoit le déploiement d’une force de paix si le gouvernement syrien et l’opposition en font l’un et l’autre la demande. L’Armée « syrienne libre » a rejeté cet accord. Le terme « opposition » désigne donc uniquement les partis politiques qui ont été réunis depuis, à Damas, sous la houlette des ambassadeurs russe et chinois. L’accord de Genève ayant été validé par le Conseil de sécurité, le déploiement de « chapkas bleues » peut être mis en œuvre sans résolution ad hoc. Valery Semerikov a précisé que 4 000 hommes sont d’ores et déjà affectés à cette force de paix, tandis que 46 000 autres sont formés et peuvent être mobilisés rapidement en renforts.
Dans ce contexte, les signes du retrait occidental de Syrie se multiplient. Le flux d’armes et de combattants occidentaux s’est interrompu, seuls continuent les transferts financés par l’Arabie saoudite et le Qatar.
Beaucoup plus surprenant : six fois de suite, le commandement Otan d’Incirlik a donné aux jihadistes des instructions de regroupement dans des zones particulières pour se préparer à de vastes offensives. Or, si l’Armée arabe syrienne, conçue pour affronter l’Armée israélienne, est inadaptée à la guérilla, elle est au contraire très efficace dans les combats classiques. Elle a donc, chaque fois, encerclé et anéanti les éléments rassemblés de l’Armée « syrienne libre ». On pouvait penser la première fois à une erreur tactique, la seconde à l’entêtement d’un général incompétent, mais à la sixième fois, on doit envisager une autre hypothèse : l’Otan envoie volontairement ces combattants à la mort.
Contrairement à la perception commune, la motivation des jihadistes n’est pas à proprement parler idéologique ou religieuse, mais esthétique. Ils n’entendent pas mourir pour une cause et se désintéressent d’ailleurs du sort de Jérusalem. Ils épousent une posture romantique et cherchent à exacerber leurs sensations que ce soit par des drogues ou dans la mort. Leur comportement les rend facilement manipulables : ils cherchent des situations extrêmes, on les y place et on guide leur bras. Au cours des dernières années, le prince Bandar bin Sultan était devenu le grand architecte de ces groupuscules, incluant Al-Qaeda. Il les encadraient avec des prédicateurs leur promettant un paradis où 70 vierges leur offriraient des plaisirs paroxystiques, non pas s’ils atteignaient un objectif militaire particulier ou un but politique, mais uniquement s’ils mouraient en martyrs là où Bandar avait besoin d’eux.
Or, le prince Bandar a disparu de la scène depuis l’attentat dont il a été victime le 26 juillet. Il est probablement mort. Du Maroc au Xinjiang, les jihadistes sont livrés à eux-mêmes, sans aucune coordination véritable. Ils peuvent se mettre au service de n’importe qui, comme l’a montré la récente affaire de l’assassinat de l’ambassadeur états-unien en Libye. Par conséquent, Washington veut désormais se débarrasser de cette piétaille devenue encombrante et dangereuse, ou tout au moins en restreindre le nombre. L’Otan donne des ordres aux jihadistes pour les exposer au feu de l’Armée arabe syrienne qui les élimine en masse.
Par ailleurs, la police française a abattu le 6 octobre un salafiste français qui avait commis un attentat contre un commerce juif. Les perquisitions qui ont suivi ont montré qu’il appartenait à un réseau incluant des individus partis faire le jihad en Syrie. La police britannique a fait une découverte similaire quatre jours plus tard.
Le message de Paris et de Londres, c’est que les Français et les Britanniques morts en Syrie n’étaient pas des agents en mission secrète, mais des fanatiques agissant de leur propre initiative. C’est évidemment faux puisque certains de ces jihadistes disposaient de matériels de communication aux normes Otan, fournis par la France et le Royaume-Uni. Quoi qu’il en soit, ces mises en scène marquent la fin de l’implication franco-britannique aux côtés de l’Armée syrienne libre, tandis que Damas restitue discrètement des prisonniers. Une page est tournée.
Dès lors, on comprend la frustration de la Turquie et des monarchies wahhabites qui, à la demande de l’Alliance, se sont investies sans réserve dans la guerre secrète, mais devront assumer seules l’échec de l’opération. Jouant le tout pour le tout, Ankara s’est lancé dans une série de provocations visant à empêcher l’Otan de se dérober. Tout y passe, depuis le positionnement de pièces d’artilleries turques en territoire syrien jusqu’à la piraterie d’un avion civil. Mais ces gesticulations sont contre-productives.
Ainsi, l’avion de Syrian Air en provenance de Moscou qui a été détourné par les chasseurs turcs ne contenait aucune arme, mais des engins électroniques de protection civile destinés à détecter la présence de fortes charges explosives. A vrai dire, la Turquie n’a pas voulu empêcher la Russie de livrer un matériel destiné à protéger les civils syriens du terrorisme, mais a tenté d’accroître la tension en maltraitant des passagers russes et en empêchant leur ambassadeur de leur porter assistance. Peine perdue : l’Otan n’a pas réagit aux accusations imaginaires proférées par Recep Tayyip Erdogan. Pour seule conséquence, le président Poutine a annulé sine die sa visite prévue à Ankara le 15 octobre.
Le chemin vers la paix est encore long. Mais, même si la Turquie aujourd’hui, ou les monarchies wahhabites demain, essayent de prolonger la guerre, le processus est enclenché. L’Otan plie bagage et les médias tournent progressivement leurs regards vers d’autres cieux.

see also: 

 Turkish minister slams EU as world's most hypocritical body

October 16

Turkey's economy minister condemned the European Union on Tuesday as the most hypocritical organisation in the world, in vitriolic remarks which underlined the EU candidate country's growing alienation from Brussels.

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Economy Minister Zafer Caglayan said it made him laugh when he heard the EU had won the Nobel Peace Prize last week for promoting peace, democracy and human rights over six decades.
"The EU is the most two-faced union of all time. It is the most hypocritical organisation in the world. This EU has kept Turkey waiting at its door for 50 years," state-run Anatolian news agency reported Caglayan as saying.
He attacked the EU for imposing visa requirements on Turkish business visitors and quotas on goods, describing this as a "a crime against humanity" and "torture" and condemned the award of the Nobel prize to a body responsible for unfair competition.
"If you award the EU with a prize for duplicity or hypocrisy, rather than one for peace, then we'd say fair enough, we accept that," he said.
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Turkey's EU Affairs Minister Egemen Bagis told Reuters that Erdogan deliberately chose not to refer specifically to Europe at the party congress as a "message to the narrow-minded politicians of Europe".
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http://www.voltairenet.org/article176167.html

Towards a Western retreat from Syria 

 The Syria war drags on. Continuing it has become too expensive and too dangerous for its neighbors. Russia, which aims to re-establish itself in the Middle East, is trying to show the United States that it is in their best interest to allow Moscow to resolve the conflict.

Thierry Meyssan
Damascus, 9 October 2012

The military situation in Syria is turning against those in Washington and Brussels who hoped to change the regime there by force. Two successive attempts to take Damascus have failed and it has become clear that that objective cannot be achieved.
On July 18th, an explosion killed the leadership of the Council of National Security, signalling the beginning of a vast offensive during which tens of thousands of mercenaries descended on the Syrian capital from Jordan, Lebanon, Turkey and Iraq. After several days of pitched battles, Damascus was saved when the fraction of the population hostile to the government chose out of patriotism to assist the National Army rather than bid welcome to the forces of the FSA.
On September 26, al-Qaeda jihadists were able to penetrate the interior of the Defense Ministry, disguised as Syrian soldiers and carrying false papers. They intended to detonate their explosive vests in the office of the joint chiefs of the military but did not get close enough to their target and were killed. A second team attempted to take over the national TV station to broadcast an ultimatum to the President but were not able to reach the building as access was blocked moments after the first attack. A third team targeted government headquarters and a fourth was aimed at the airport.
In both cases, NATO coordinated the operations from its Turkish base in Incirlik, seeking to provoke a schism at the core of the Syrian Arab Army and rely on certain generals for the purpose of overthrowing the regime. But the generals in question had long been identified as traitors and marginalized from effective command. In the aftermath of the two failed attacks, Syrian power was reinforced, giving it the internal legitimacy necessary to go on the offensive and crush the FSA.
These failures put a damper on those who had been crowing in advance that the days of Bashar al-Assad were numbered. In Washington, consequently, those counselling withdrawal are carrying the day. The question is no longer how much time the «Assad regime» will hold out but whether it costs the U.S. more to continue the war than to stop it. Continuing it would entail the collapse of the Jordanian economy, losing allies in Lebanon, risking civil war in Turkey, in addition to having to protect Israel from the chaos. Stopping the war would mean allowing the Russians to regain foothold in the Middle East and strengthening the Axis of Resistance to the detriment of the expansionist dreams of the Likud.
While Washington’s response takes the Israeli dimension into account, it has stopped heeding the advice of the Netanyahu government. Netanyahu ended up undercutting himself through his manipulations behind the assassination of Ambassador Chris Stevens and through his shocking interference in the American presidential campaign. If the long-term protection of Israel is the goal rather than folding to the brazen demands of Benjamin Netanyahu, a continued Russian presence is the best solution. With one million Russian-speaking Israelis, Moscow will never allow that the survival of that colony to be imperiled.
A glance backward is necessary here. The war against Syria was decided by the Bush Administration on September 15, 2001 during a meeting at Camp David, as confirmed notably by General Wesley Clark. After having suffered several setbacks, NATO action had to be cancelled due to the vetos of Russia and China. A «Plan B» then emerged, involving the use of mercenaries and covert action once deploying uniformed soldiers had become impossible. Given that the FSA has not scored a single victory against the Syrian Army, there have been multiple predictions that the conflict will become interminable and will progressively undermine the states of the region, including Israel. In this context, Washington signed onto the Geneva Accord, under the auspices of Kofi Annan.
Subsequently, the war camp torpedoed this agreement by organizing leaks to the press concerning the West’s secret involvement in the conflict, leaks that led to Kofi Annan’s immediate resignation. It also played its two trump cards with the attacks on July 18 and September 26 and lost them both. As a result, Lakhdar Brahimi, Annan’s successor, has been called on to resuscitate and implement the Geneva Accord.
In the interim, Russia did not remain idle: it obtained the creation of a Syrian Ministry of National Reconciliation; supervised and protected the meeting in Damacus of national opposition parties; organized contacts between the U.S. and Syrian general staff; and prepared the deployment of a peace force. The first two measures scarcely registered in the Western press while the last two were flatly ignored.
Nevertheless, as revealed by Sergei Lavrov, Minister of Foreign Affairs, Russia addressed the fears of the U.S. Joint Chiefs of Staff concerning Syrian chemical weapons. It verified that these were stored in locations sufficiently secure not to fall into the hands of the FSA, be seized by jihadists and used by them indiscriminately. Ultimately, it gave credible guarantees to the Pentagon that the continuation in power of so determined a leader as Bashar el-Assad is a more manageable situation, for Israel as well, than allowing the chaos in Syria to spread further.
Above all, Vladimir Putin accelerated the projects of the CSTO, the Collective Security Treaty Organization, the anti-NATO defense alliance that unites Armenia, Belarus, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikstan and Russia itself. The foreign ministers of the CSTO adopted a shared position on Syria and a logistical plan was drawn up for an eventual deployment of 50,000 men. An agreement was signed between the CSTO and the U.N. Peacekeeping Department that these «blue chapkas» would be used in the zones of conflict under a U.N. Security Council mandate. Joint drills between the two are to take place from 8 to 17 October in Kazakhstan under the label of «Inviolable Fraternity» to complete the coordination between these two intergovernmental organizations. The Red Cross and the IOM will also participate.
No official decision will be taken in the U.S. during the presidential campaign. Once that ends, peace might become conceivable.


http://www.voltairenet.org/article176139.html

Vers un retrait occidental de Syrie

La guerre de Syrie s’éternise. Sa poursuite est devenue trop coûteuse et trop dangereuse pour ses voisins. La Russie, qui ambitionne de se réinstaller au Proche-Orient, tente de démontrer aux Etats-Unis que leur intérêt bien compris est de la laisser résoudre le conflit. 

Damas, 8 octobre 2012


La situation militaire en Syrie s’est retournée au détriment de ceux qui espéraient à Washington et à Bruxelles parvenir à changer le régime par la force. Les deux tentatives successives de prise de Damas ont échoué et il est désormais clair que cet objectif ne pourra pas être atteint.
Le 18 juillet, une explosion décapitait le Conseil de sécurité nationale et donnait le signal d’une vaste offensive de dizaines de milliers de mercenaires convergeant de Jordanie, du Liban, de Turquie et d’Irak sur la capitale. Après quelques jours de bataille acharnée, Damas était sauvée, la fraction de la population hostile au gouvernement choisissant par patriotisme d’aider l’Armée nationale plutôt que d’accueillir l’ASL.
Le 26 septembre, des jihadistes d’Al-Qaida pénétraient dans l’enceinte du ministère de la Défense, déguisés en soldats syriens et munis de faux papiers. Ils voulaient faire sauter leurs ceintures d’explosifs dans le bureau de l’état-major, mais ne parvinrent pas à proximité suffisante de leur cible et furent abattus. Une seconde équipe devait s’emparer de la télévision nationale et lancer un ultimatum au président, mais elle ne put s’approcher du bâtiment car son accès avait été bloqué dans les minutes suivant la première attaque. Une troisième équipe s’est dirigée vers le siège du gouvernement et une quatrième devait attaquer l’aéroport.
Dans les deux cas, l’OTAN, qui coordonnait les opérations depuis sa base turque d’Incirlik, espérait provoquer une fracture au sein de l’Armée arabe syrienne et s’appuyer sur certains généraux pour renverser le régime. Mais les généraux en question avaient été identifiés comme traîtres depuis longtemps et privés de tout commandement effectif. Il ne s’est donc rien passé de significatif et le pouvoir syrien est sorti renforcé de ces deux coups ratés. Il a trouvé la légitimité intérieure nécessaire pour se permettre de passer à l’offensive et d’écraser rapidement l’ASL.
Ces échecs ont fait perdre leur superbe à ceux qui caracolaient par avance en affirmant que les jours de Bachar el-Assad étaient comptés. Par conséquent, à Washington, les partisans du retrait sont en train de l’emporter. La question n’est plus de savoir combien de temps le « régime de Bachar » tiendra encore, mais s’il est plus coûteux pour les États-Unis de continuer cette guerre ou de l’arrêter. La continuer, c’est provoquer l’effondrement économique de la Jordanie, c’est sacrifier ses alliés au Liban, c’est risquer la guerre civile en Turquie, et c’est devoir protéger Israël de ce chaos. L’arrêter, c’est laisser les Russes se réinstaller au Proche-Orient et c’est renforcer l’Axe de la Résistance au détriment des rêves expansionnistes du Likoud.
Or si la réponse de Washington tient compte du paramètre israélien, elle ne prend plus en considération l’avis du gouvernement Netanyahu. Celui-ci a fini par indisposer à la fois en raison de ses manipulations derrière l’assassinat de l’ambassadeur Chris Stevens et à cause de son ahurissante ingérence dans la campagne électorale US. En définitive, si l’on envisage la protection à long terme d’Israël et non pas les exigences extravagantes de Benjamin Netanyahu, la présence russe est la meilleure solution. Avec 1 million d’Israéliens russophones, jamais Moscou ne laissera mettre en péril la survie de cette colonie.
Un retour en arrière est ici nécessaire. La guerre contre la Syrie a été décidée par l’administration Bush, le 15 septembre 2001 lors d’une réunion à Camp David, comme l’a notamment attesté le général Wesley Clark. Après avoir été repoussée plusieurs fois, l’action de l’OTAN a dû être annulée en raison des vétos russe et chinois. Un « plan B » a alors été mis sur pied : recourir à des mercenaires et à l’action secrète puisque le déploiement de soldats en uniforme était devenu impossible. Cependant, l’ASL n’ayant pas marqué une seule victoire contre l’Armée arabe syrienne, beaucoup ont pronostiqué que le conflit serait interminable et minerait progressivement les États de la région, y compris Israël. Dans ce contexte, Washington a conclu le 30 juin un accord avec la Russie à Genève, sous la houlette de Kofi Annan.
Toutefois, le camp de la guerre a fait capoter cet accord en organisant des fuites dans la presse sur l’engagement occidental secret dans le conflit ; fuites qui ont contraint Kofi Annan à la démission immédiate. Le camp de la guerre a joué ses deux cartes maîtresses les 18 juillet et 26 septembre et a perdu. Dès lors, Lakhdar Brahimi, le successeur d’Annan, a été prié de ressusciter et de mettre en œuvre l’Accord de Genève.
Pendant ce temps, la Russie n’a pas chômé. Elle a obtenu la création d’un ministère syrien de la Réconciliation nationale, elle a supervisé et protégé la réunion à Damas des partis d’opposition nationale, elle a organisé des contacts entre les états-majors US et syrien, et elle a préparé le déploiement d’une force de paix. Les deux premières mesures ont été prises à la légère par la presse occidentale et les deux dernières ont été carrément ignorées.
Pourtant, comme l’a révélé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, la Russie a répondu aux craintes de l’état-major US relatives aux armes chimiques syriennes. Elle a pu vérifier que celles-ci étaient stockées dans des lieux suffisamment sécurisés pour ne pas tomber dans les mains de l’ASL, être détournées par des jihadistes et utilisées par eux aveuglément, sauf changement de régime. Elle a pu donner ainsi des garanties crédibles au Pentagone que le maintien au pouvoir d’un leader qui a prouvé son sang-froid comme Bachar el-Assad est une situation plus gérable, y compris pour Israël, que l’extension du chaos à la Syrie.
Surtout, Vladimir Poutine a accéléré les projets de l’Organisation du Traité de sécurité Collective (OTSC), l’Alliance défensive anti-OTAN réunissant l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et bien sûr la Russie. Les ministres des Affaires étrangères de l’OTSC ont adopté une position commune sur la Syrie [1]. La logistique a été installée pour un éventuel déploiement de 50 000 hommes [2]. Un accord a été signé entre l’OTSC et le département onusien de maintien de la paix pour que des « chapkas bleues » puissent être déployées dans les zones de conflit sous mandat du Conseil de sécurité [3]. Et des manœuvres communes ONU/OTSC auront lieu du 8 au 17 octobre au Kazakhstan sous le titre « Fraternité inviolable » pour finaliser la coordination entre les deux organisations intergouvernementales. La Croix-Rouge et l’OMI y participeront [4].
Aucune décision ne saurait être officialisée par les États-Unis durant leur campagne électorale présidentielle. Dès que celle-ci sera terminée, la paix sera envisageable.