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Wednesday, 25 June 2014

france: le systeme centralise, clienteliste et corporatiste a vecu

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http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2014/06/20/31001-20140620ARTFIG00224-france-les-scenarios-de-la-catastrophe.php#auteur

France : les scénarios de la catastrophe

FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - La France est-elle une cocotte-minute sur le point d'exploser. C'est ce que pense l'essayiste Serge Federbusch. Dans Français, prêts pour votre prochaine révolution ?, il décrit les trois scénarios de notre avenir proche. Deux sont catastrophiques. Le pire, c'est que c'est crédible!

20/06/2014
Propos recueillis par Guillaume Perrault

Ancien élève de l'Ecole nationale d'administration, Serge Federbusch est magistrat administratif. Il a travaillé pour le ministère des finances, le quai d'Orsay et la ville de Paris. Président du Parti des Libertés, ancien élu du Xe arrondissement de Paris, Serge Federbusch anime Delanopolis, site d'information satirique consacrée à la vie politique dans la capitale.
Français, prêts pour votre prochaine révolution? , est publié chez Ixelles éditions (271 p., 17,90€).

LE FIGARO: en quoi la France de 2014 vous paraît présenter des analogies avec les cas d'effondrement par désagrégation interne que la France a connus?
 
Les analogies sont nombreuses. Le déficit et la dette publics représentent à peu près les mêmes masses financières, par rapport à la richesse du pays, qu'en 1788. La crise budgétaire est ouverte et rien ne semble pouvoir l'enrayer. Le gouvernement a perdu sa souveraineté, son autonomie, en matière de politique monétaire et financière. En 1788, on subissait encore la conséquence de la banqueroute de Law, près de 70 ans plus tôt. Calonne, qui s'était essayé à manipuler le titrage en or des louis et ducats, avait été accusé de fraude, presque de crime contre le bien public. De nos jours, l'Etat est dépendant des décisions de Bruxelles et de la Banque centrale européenne. Hier comme aujourd'hui, la perte de crédit et de prestige du souverain et de son gouvernement sont considérables. L'affaire du collier de la reine avait beaucoup miné l'autorité royale. Quantité de libellistes écrivaient sous le manteau des textes d'une hostilité farouche au roi et à la reine. De même, aujourd'hui, nombre de blogueurs critiquent le pouvoir. Les journalistes ne sont plus ni écoutés ni respectés, mais au contraire pris à partie. La frustration générale de l'opinion, la montée du chômage, la stagnation du pouvoir d'achat par habitant depuis bientôt dix ans se constatent aux deux époques. Comme en 1788, le pouvoir n'est plus obéi ni respecté. La paralysie de l'Etat s'aggrave de mois en mois. Il n'est même plus capable de régler une question aussi secondaire que celle des portiques écotaxe. Le système centralisé, clientéliste et corporatiste a vécu, en 2014 comme en 1788. Reste à savoir d'où viendra l'étincelle. Je pense que ce sera la crise de l'euro ou une dissolution ratée, ou encore les deux à la fois, qui rendront le pays ingouvernable.

La France, écrivez-vous, a «cherché à tirer parti des avantages de la 3e révolution industrielle (…) sans en payer le prix»: en quoi?
 
Depuis plus de trente ans, les Français sont atteints de schizophrénie. Comme consommateurs, ils bénéficient de la baisse du prix de nombreux biens et services grâce à ce qu'on nomme «mondialisation». Comme producteurs, nombre d'entre eux ont vu leurs emplois disparaître ou leurs salaires stagner du fait de la concurrence internationale. Jusqu'à présent, la France a plus ou moins réussi à avoir le beurre et l'argent du beurre. Le développement de l'emploi public et de la dette a permis à une large majorité de la population de bénéficier de cette situation davantage qu'elle n'en souffrait. Mais aujourd'hui, il faudrait commencer à rembourser. Et le système ne tient que parce que les prêteurs pensent que, derrière la France, il y a la discipline germanique qui nous protège. Mais c'est un baril de poudre près d'un brasier.

Vous n'êtes pas tendre pour la haute fonction publique, vous qui avez fait l'Ena…
 
La France souffre d'une boursouflure du système politico-administratif français dans ses rapports avec les corporations. Le noyau du système dirigeant est une sorte de duopole qui comprend élus à vie et hauts fonctionnaires. Ils s'appuient sur une administration dilatée et gouvernent par des accords avec les corporations et les cadres des grandes entreprises. Mais les dirigeants de ces deux dernières sont plus solidement installés que les politiciens, ce qui finit par fragiliser l'Etat. On retrouve ici un trait commun à tous les régimes français depuis plus de deux siècles: il est difficile de concilier gouvernement centralisé, régime économique libéral et parlementarisme de circonscriptions. S'y substitue donc un dialogue direct entre pouvoir exécutif et corporations qui finit par être paralysant car il n'existe pas d'arbitre légitime à leurs inévitables désaccords. C'est ce qui explique, au fond, les déboires actuels de Hollande qui affronte le stade terminal de cette évolution délétère.

Bruxelles: bouc émissaire de nos difficultés ou vrai coupable?
 
Les deux, forcément! L'Etat s'est servi du prétexte européen pour tenter de résister à certaines pressions corporatistes et a trouvé des subventions allemandes repeintes aux couleurs de l'Europe pour faciliter les délicates mutations du monde rural français. Par la suite, le marché financier européen a permis d'obtenir des financements plus abondants et de s'endetter à moindre coût. Mais le prix à payer était la monnaie unique. Sinon les marchés auraient continué à attaquer le franc, la peseta et le lire en faisant monter le mark. Aujourd'hui, l'euro agit comme un noeud coulant autour de l'économie française. Toute réforme de structure «vertueuse» est rendue vaine par la montée du taux de change de l'euro qu'elle entraîne. En effet, les marchés en espèrent un redressement budgétaire dans la zone euro, qui contraste avec la situation américaine, anglaise ou japonaise. Nous sommes entrés dans l'euro avec un taux de change du franc surévalué. Les Allemands, qui d'ailleurs jouent des délocalisations en Europe de l'Est pour améliorer leur compétitivité, ont pu dès le départ accroître la productivité de leur industrie. Depuis plus de dix ans, ils progressent surtout aux dépens des économies sud européennes, notamment celle de la France. Cette situation est perverse et sans issue.

Vous imaginez trois scénarios pour l'avenir proche. Le premier: Hollande est un nouveau Louis XVI. Que pourrait-il se passer?
 
C'est un scénario tout à fait plausible. Face à l'échec quasi assuré des mesures de redressement budgétaire, entre autre en raison de la persistance d'un euro surévalué qui déprime l'activité, Hollande, tôt ou tard, sera sommé de mettre en oeuvre de vraies mesures d'austérité. Il ne le voudra ni ne le pourra car un nombre croissant de députés socialistes préfèreront «tomber à gauche», comme on disait sous la Quatrième République. Du reste, Hollande se dira que sa seule chance d'être réélu est une cohabitation. Comme le niveau atteint par le Front national conduira à de nombreuses triangulaires, la victoire de l'UMP sera étriquée. Si la droite est maligne d'ailleurs, elle refusera de constituer un gouvernement tant qu'Hollande n'aura pas démissionné. Bref, on sera en pleine crise de régime avec un budget en capilotade. Rien ne s'opposera plus à une remontée des taux d'intérêt et une spirale de troubles politiques, économiques et sociaux. Les prétextes à une explosion ne manqueront pas: regardez déjà du côté de la SNCF, des banlieues ou des intermittents.

Rêvons un peu: un de Gaulle se présente. Quelle feuille de route lui donnez-vous?
 
Terminer ce qui a été commencé en 1958 et 1962 avec les moyens nouveaux dont dispose la démocratie. S'appuyer sur un recours régulier au référendum, diminuer drastiquement le nombre d'élus et surtout empêcher que quelqu'un vive toute sa vie de politique. Réformer la chose publique pour réduire le poids de l'Etat, libéraliser au maximum le fonctionnement de l'économie et, dans l'immédiat, taper du poing sur la table pour que l'euro se déprécie d'au moins 40 % faute de quoi tout ceci ne sera pas possible. Si nos partenaires refusent, il faudra quitter l'euro, quelle qu'en soit la difficulté. C'est une question de survie. Ou alors, préparez-vous à la guerre civile: je ne pense pas que Marine Le Pen soit en mesure de faire face à cette situation avec un programme inspiré de celui du parti communiste des années 1970 et alors qu'une part très importante de la population est prête à l'affronter durement.

Le scénario catastrophe: un régime autoritaire, fût-il éclairé, à savoir un nouveau Napoléon III. En quoi cette hypothèse n'est pas à exclure?
 
La nature politique a horreur du vide. Il faut bien que la société fonctionne et les esprits me semblent d'ailleurs, aujourd'hui, étrangement en attente d'une reprise en main ferme par le pouvoir. Ce n'est pas étranger au succès qu'avait connu Sarkozy en 2007. La France est restée frustrée de ce candidat dont le mandat semble avoir bifurqué, un quart d'heure et cinquante mètres de marche après son élection, d'une procession gaullienne sur les Champs Elysées à un pot entre amis au Fouquet's.

Friday, 7 March 2014

giulietto chiesa: si deve vendere l'italia

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http://www.ilsussidiario.net/News/Politica/2014/3/5/RETROSCENA-Giulietto-Chiesa-Renzi-lo-hanno-voluto-gli-Usa-per-vendere-l-Italia/475958/

RETROSCENA/ Giulietto Chiesa: Renzi lo hanno voluto gli Usa per vendere l'Italia  

5 marzo 2014


Intervista a Giulietto Chiesa

"È tutto spettacolo". Così Giulietto Chiesa, giornalista e politico storicamente di sinistra, commenta l'operazione Renzi, spinto a Palazzo Chigi dalla mano degli States per rispondere agli interessi di Wall Street e per amicarsi Italia, preziosa pedina, nello scacchiere che vede contrapposti gli Usa alla Germania della Merkel. "Io credo che Renzi sia la persona più adatta per fare una politica filoamericana. D’altronde lo ha rivelato lui stesso quando si è paragonato a Tony Blair, che è stato un servo degli Stati Uniti" continua Chiesa.

Dietro l’ascesa di Matteo Renzi a Palazzo Chigi non c’è solo De Benedetti. Pare che una spinta importante sia arrivata anche dagli States, direttamente dalla Casa Bianca…

Io credo che Renzi sia la persona più adatta per fare una politica filoamericana. D’altronde lo ha rivelato lui stesso, senza esitazioni, quando si è paragonato a Tony Blair, che è stato un servo degli Stati Uniti: se lo vuole imitare vuol dire che ha questa intenzione. Del resto il personaggio, per come si presenta, punta molto in alto e siccome i padroni universali stanno là, dalle parti di Wall Street, immagino che voglia puntare proprio verso quella direzione. È dunque facile capire perché Obama è ben felice che Renzi sia al potere (e che possibilmente vi rimanga).

Prima c’era Letta che è sempre stato etichettato come l’uomo delle banche; a un certo punto non è più andato bene. Perché?

Enrico Letta era un uomo della vecchia guardia. Bisogna fare attenzione ai particolari: Letta, a differenza di Obama, è andato a Sochi. Queste cose, per chi ha il comando, sono molto interessanti; si misurano tra di loro con i dettagli. Letta ha fatto un errore a partecipare alle Olimpiadi invernali in Russia: ma come? Cosa ci è andato a fare? Non si devono fare queste cose... Renzi non ci sarebbe mai andato, ecco la differenza. Da queste piccole cose si possono capire le preferenze dei padroni del vapore, che un tempo erano più duttili e civili e adesso, invece, stanno diventando sempre più prepotenti, pretendendo servitori molto più fedeli.

Renzi, come uomo "scelto" dagli Stati Uniti, va collocato nel puzzle dello scontro politico economico Germania-Usa? Obama, più volte, ha criticato la linea Merkel…

Io penso che lo scontro Germania-Stati Uniti sia in corso da tempo ed entrambi i Paesi fanno i propri rispettivi interessi. Siccome la Germania è molto forte in Europa, se io fossi al posto di Obama cercherei di accerchiarla, togliendole ogni aiutante di campo, isolandola. È un’operazione, ripeto, in corso da tempo. Per esempio...

Prego.

La guerra di Libia è stato un episodio in cui i grandi alleati americani, Francia e Gran Bretagna, si sono messi in campo, mentre la Merkel non è andata in Libia a combattere al fianco degli Usa e della Nato. Il terzo protagonista europeo – di un certo peso economico e storico – è l'Italia. Conquistare pienamente l'Italia in una visione esclusivamente atlantica è una mossa che può avere un grande significato per il futuro. E io credo che a Washington stiano pensando proprio a questo.

Dunque Renzi come pedina fondamentale in questo scacchiere di rapporti di forza?

Io non ho un solo documento a sostegno di questa tesi – sono cose che rimangono all’interno di colloqui segretissimi –, ma la mia impressione generale è che se Enrico Letta fosse uguale a Renzi non lo avrebbero certo cambiato; lo hanno fatto perché Renzi è molto più filo-americano.

Dovrà dare qualcosa in cambio?

È al potere con tutti i vantaggi del caso. Lo scambio è: "tu stai al potere e noi facciamo quello che vogliamo fare". In questi casi non è mai questione di gratitudine: quanto dai, tanto avrai…

Qualche settimana fa il Financial Times e il Wall Street Journal hanno speso belle parole per Renzi. Ultimamente il fondo (americano) Blackstone ha acquistato partecipazioni in Versace e Intesa San Paolo e il magnate (americano) George Soros il 5% di Immobiliare grande distribuzione. È un caso?

Mi sembra che, appunto, siano tutti elementi che vadano in questa direzione. I grandi proprietari universali – come li chiama Luciano Gallino – si consultano, si parlano e si danno segnali. Ecco, questi sono tutti segnali in questo senso: maggiore simpatia e sicurezza verso un governo (meno tedesco e più americano) che dà garanzie più precise e complete.

Quello degli Stati Uniti potrebbe essere una sorta di nuovo "Piano Marshall"?

Ma qui non c'è alcuna politica di investimenti a difesa della libertà. Adesso si devono fare le privatizzazioni, a questo starà pensando il nostro premier. Si deve vendere l'Italia: questo è il progetto. I grossi pescecani della finanza aspettano proprio questo. A dire il vero, lo aveva detto anche Letta, ma siamo al discorso di prima: ci sono quelli che eseguono gli ordini senza tirare le briglie e chi – poco gradito – le tira. Semmai...

Dica.

L’unico Piano Marshall possibile in questo momento sarebbe cambiare le regole della finanza internazionale: mettere fuori legge gli off-shore, congelare per i prossimi 50 anni un'ingente massa di derivati e così via. Insomma, tutta una serie di medicine – inevitabili e inesorabili – che naturalmente modificherebbero il quadro degli equilibri finanziari a svantaggio di Wall Street, motivo per il quale non si faranno mai.

Cosa si farà invece?

All’ordine del giorno, ribadisco, ci sono le immediate privatizzazioni di quasi tutto il patrimonio industriale (e anche immobiliare e artistico-culturale) italiano: è questo che ci dobbiamo aspettare secondo la strategia dei 50 miliardi del Fiscal Compact. Gli orizzonti sono questi. Renzi è qui per eseguire i compiti che furono assegnati a Mario Monti.

È un bene o un male per l’Italia?

Se ci si riferisce alla finanza internazionale è un bene, ma se ci si riferisce alla condizione umana e materiale del popolo italiano è un male. Non può essere un fatto positivo, la gente si aspetta tutt'altro. Naturalmente molti non hanno ancora capito, perché le dinamiche mediatiche con le quali si promuovono queste operazioni convincono milioni di persone che questo sia un uomo nuovo, giovane e affascinante che mette otto donne del governo. Figuriamoci...

Il suo giudizio è dunque negativo.

È tutto uno spettacolo, e la gente, che non ne conosce le regole, ci casca. Poi piange, a danno fatto. Nell'immediato Renzi prenderà un sacco di voti, tutti dovuti alla speranza disperata della gente di cavarsela. Una volta per svelare gli altarini ci volevano 5 o 6 anni, oggi in molto meno tempo: fra un anno saremo già lì a fare i conti. L’accelerazione della crisi rende il tutto molto trasparente...

Fabio Franchini

Monday, 26 November 2012

gaza, 6 raisons pour une offensive selon beyrouth

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http://www.lorientlejour.com/category/Liban/article/789203/Les_resultats_de_l%27offensive_israelienne_a_Gaza_au_coeur_de_toutes_les_analyses.html

Liban 

Les résultats de l’offensive israélienne à Gaza au cœur de toutes les analyses


Scarlett HADDAD
24/11/2012

Éclairage
 
L’entrée en vigueur de la trêve à Gaza permet aux protagonistes de reprendre leur souffle et aux analystes de prendre du recul par rapport à cette confrontation sanglante, en dressant les bilans des pertes et des profits.
Au Liban, les divisions politiques internes se reflètent sur les approches et en gros, on peut dire que le 8 Mars considère que le Hamas, la résistance palestinienne et l’axe dit de la résistance en général ont remporté une victoire éclatante, alors que le 14 Mars préfère amplifier les acquis américains et égyptiens et ne parle pas d’une défaite israélienne.

Si le 14 Mars se réfère en général au bilan en vies humaines et en destructions pour affirmer qu’on ne peut pas parler d’une victoire palestinienne, le 8 Mars lui rappelle les objectifs déclarés et cachés de l’opération israélienne contre Gaza. Selon les sources du 8 Mars, le Premier ministre israélien aurait donc lancé son offensive pour cinq raisons : d’abord à cause des élections législatives qui devraient se tenir en janvier 2013. Netanyahu aurait voulu rétablir la fameuse équation de dissuasion qui permettait à Israël d’empêcher les Palestiniens de lancer leurs missiles par crainte des représailles. Deuxièmement, Netanyahu a voulu, à travers cette opération, tester le président américain fraîchement réélu et le placer dans une situation difficile face au Congrès qui, lui, est acquis au lobby juif. À ce sujet, il est bon de préciser que depuis le premier instant de l’offensive israélienne, le président américain s’est empressé de déclarer son appui total à Israël en mettant en avant son droit à se défendre. Mais en même temps, il a lancé une vaste opération diplomatique pour tenter de mettre un terme à l’escalade et empêcher Israël de se lancer dans une offensive terrestre. Obama a ainsi contacté les Français, les Britanniques, les Turcs et les Égyptiens pour leur demander d’intervenir. Troisièmement, le Premier ministre israélien a voulu tester les véritables intentions du nouveau président égyptien qu’il n’arrivait pas vraiment à cerner. D’un côté, Mohammad Morsi avait annoncé son attachement aux accords déjà conclus (Camp David) et en même temps, au Sinaï, la situation devenait de plus en plus instable et donc menaçante pour Israël. Quatrièmement, le Premier ministre israélien voulait tester le bouclier antimissile, installé en Israël et appelé le dôme d’acier. Enfin, il voulait aussi tester les capacités palestiniennes et les armes qui leur ont été remises par les Iraniens.

Des sources palestiniennes vont encore plus loin et affirment que l’offensive israélienne était aussi destinée à éliminer l’aile dure au sein du Hamas dont Ahmad al-Jaabari était l’une des principales figures pour faciliter le projet de l’intégration du Hamas dans un processus politique, dans la foulée de la prise du pouvoir dans le monde arabe par les organisations islamistes évoluant autour des Frères musulmans et agréées par les États-Unis et par certains États arabes. Ces mêmes sources affirment que le projet final israélien est de pacifier Gaza pour la transformer en une sorte de province égyptienne, alors que la Cisjordanie serait placée sous le contrôle de la Jordanie, liquidant ainsi la cause palestinienne. Ce n’est pas un hasard, estiment ces sources, si les protestations ont commencé dans le royaume hachémite, réclamant la chute du roi, alors que jusqu’à présent, celui-ci était épargné...

Les Israéliens ont donc lancé leurs avions dans le ciel de Gaza bombardant intensivement des cibles déjà choisies selon les banques de données de leurs services de renseignements. Ils ont réédité le scénario de 2006 au Liban, lorsqu’ils croyaient à travers les frappes aériennes intensives avoir détruit les principales rampes de lancement de missiles à Gaza notamment ceux de longue portée (Fajr 5) fournies par les Iraniens. En même temps, les Israéliens pensaient, à travers cette offensive et l’affaiblissement de l’aile dure du Hamas, pousser le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à renoncer à son projet de demander le 29 novembre à l’ONU l’acceptation de la Palestine comme État observateur. Cette démarche est très importante pour Israël puisqu’en devenant un État ayant le statut d’observateur, la Palestine obtient le statut d’État et peut désormais déposer une plainte contre Israël devant la Cour internationale de La Haye (qui reçoit des plaintes d’État à État).

Les analystes du 8 Mars poursuivent leur lecture de l’offensive israélienne en précisant que le premier résultat des frappes est que les missiles à longue portée ont continué à pleuvoir sur Israël, le domicile du chef d’état-major ayant été ainsi atteint, alors que le Premier ministre et le ministre de la Défense ont dû descendre dans les abris, ainsi que 3 millions d’Israéliens. Jusqu’à la dernière minute, avant l’entrée en vigueur du cessez-le feu, les missiles palestiniens ont continué à tomber sur Israël, pour montrer que l’arsenal de la résistance palestinienne n’a pas été sérieusement entamé et que le Hamas, le Jihad islamique et les autres organisations ne sont pas affaiblis.
Enfin, par la voix du Premier ministre de son gouvernement, Ismaïl Haniyé a remercié officiellement tous ceux qui ont aidé les Palestiniens, à leur tête l’Iran. Il sera donc désormais plus difficile de détruire l’aile dure du mouvement qui a montré son efficacité sur le terrain, malgré l’assassinat de son chef Ahmad al-Jaabari. Si donc, pour les Israéliens, le rôle de l’Égypte comme parrain de Gaza s’est confirmé, celui de l’Iran l’a été aussi et l’opération de récupération des organisations palestiniennes par les Arabes dits modérés et la Turquie est devenue plus difficile, alors que les différentes composantes palestiniennes n’ont jamais paru aussi unies. Le moins qu’on puisse donc dire à ce stade, est que le bilan de l’offensive israélienne est mitigé. Mais il est sans doute encore trop tôt pour tirer toutes les conclusions. Il faudra sans doute attendre l’issue des élections israéliennes le 23 janvier prochain pour émettre un jugement.

Thursday, 1 November 2012

beirut bombing: dgse + mossad

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http://www.voltairenet.org/article176399.html

The Sore Losers of the Syrian Crisis

Thierry Meyssan
Beirut, 1 November 2012

In 2010, France made the choice to breath new life into its colonial policy. This led her to instigate a regime change in the Ivory Coast and Libya, and to aim for the same result in Syria. But faced with the fiasco of the latter operation, Paris got carried away by the wave of events that she herself unleashed. After having armed and trained terrorist groups in Syria, the DGSE has now struck at the heart of the Lebanese capital. 

During a recent Round Table in Ankara, Admiral James Winnfeld, Vice-Chairman of the U.S. Joint Chiefs of Staff, announced that Washington would reveal its intentions toward Syria once the 6 November presidential elections were over. He made it plainly understood to his Turkish counterparts that a peace plan had already been negotiated with Moscow, that Bashar al-Assad would remain in power and that the Security Council would not authorize the creation of buffer zones. For his part, Herve Ladsous, the U.N. Assistant Secretary General for Peacekeeping Operations, announced that he was studying the possible deployment of peacekeepers ("blue helmets") in Syria.
All regional actors are preparing for the cease-fire which will be overseen by a U.N. force composed principally by troops of the Collective Security Treaty Organization (Armenia, Belarus, Kazakhstan, Kyrgyzstan, Russia, Tajikstan). These events signify that the United States is effectively continuing a process, begun in Iraq, of retreat from the region and has accepted to share its influence with Russian.
At the same time, the New York Times revealed that direct negotiations between Washington and Iran are slated to restart even as the United States continues its attack on Iranian monetary values. It is becoming clear that, after 33 years of containment, Washington is acknowledging that Teheran is an established regional power, all the while continuing to sabotage its economy.
This new situation comes at the expense of Saudi Arabia, France, Israel, Qatar and Turkey all of whom had placed their bets on regime change in Damascus. This diverse coalition is now suffering divisions between those demanding a consolation prize and those trying to sabotage outright the process underway.
Ankara has already changed its tune. Recep Tayyip Erdogan, previously ready for the worst, is now actively seeking reconciliation with Teheran and Moscow. Several days after insulting the Iranians and harrassing the Russian diplomats in his country, he is now all smiles. He took advantage of the Organization of Economic Cooperation in Baku to approach President Mahmoud Ahmadinejad. He proposed a complex framework for discussing the Syrian crisis which would allow Turkey and Saudi Arabia not to be left by the wayside. Careful not to humilate the losers in the conflict, the Iranian president indicated he was open to such an initiative.
As for Qatar, it is already seeking new horizons for its ambitions. Emir Hamad took off on a trip to Gaza, posing as the self-appointed protector of Hamas. He advocates the overthrow of the King of Jordan, the transformation of the Hashemite monarchy into a Palestinian republic and the installation in power of his proteges from the Muslim Brotherhood.
Only Israel and France remain in the opposition camp. The new scheme would offer a guarantee of protection to the state of Israel but it would also alter its special status on the international scene and end its expansionist dreams. Tel-Aviv would be relegated to being a secondary power. France, also, would lose influence in the region, particularly in Lebanon. Accordingly, the intelligence services of both states have concocted an operation to collapse the U.S.-Russia-Iran agreement which, even if it fails, would allow them to erase the traces of their involvement in the Syrian crisis.
France started by circulating the rumor that President Bashar al-Assad sponsored a Hezbollah plan to assassinate five Lebanese leaders: the head of the security forces, the head commander of the Ministry of the Interior, the Grand Mufti, the Maronite Patriarch and former prime minister, Fouad Siniora. Then, Paris took out Michel Samaha, who had served as liaison to the Syrian armed forces but who, having been disgraced in Damascus, was no longer of use. This brilliant and adept politician fell into the trap set for him by General Wassam el-Hassan, head of the Free Syrian Army and himself a liaison with the Salafists. Next, Paris eliminated General Wassam el-Hassan himself, who had not only become useless in the eventual advent of peace in Syria but also dangerous because of what he knew. The French rumor became reality : the number one name on the list of targets is dead and a pro-Syrian figure was arrested as he was preparing an attack on another name on the list.
At the core of these machinations is General Puga. The former Commander of Special Operations and Director of French Military Intelligence was the head of the personal general staff of President Nicolas Sarkozy and has been retained in that post by Francois Hollande. Linked by his unconditional support for the Jewish colonial occupation of Palestine [1] and having close connections to American neoconservatives, he carried forward French colonial policies in the Ivory Coast, Libya and Syria. Bypassing democratic institutions, he determined on his own the direction of French policy in the Middle East, despite his having no official appointment.
[1] "Gaza: France oversees the extension of the Separation Wall," Voltaire Network, 26 December 2009.
Translation
Michele Stoddard

Source
Information Clearing House (USA)



http://www.voltairenet.org/article176425.html

Moral Collapse and Mental Disorder

Pierre Khalaf, Ghaleb Kandil
Beirut, 30 October 2012


During the last few days, the Lebanese watched live on television some of the chapters of the resounding collapse of the March 14 forces in the streets of Beirut, Tripoli and Sidon, one which reached its dramatic peak with the scandalous attempt to storm the Serail. This constituted a failed and outrageous act, both politically and morally.
Firstly, the moral and cultural collapse of the March 14 forces has been featured in their actions since the assassination of General Wissam al-Hassan. Indeed, the political front that delivered lectures and launched campaigns in rejection of the weapons, all weapons, under the headline that the state and the national institutions were the only guarantors of all aspects of life, and the front which claimed to be peaceful since the assassination of Prime Minister Rafik al-Hariri in 2005 and tried to appear oppressed and aggressed, unleashed a campaign of political and security violence which led the country to the brink of civil war. It did so by exploiting the assassination, without raising one slogan related to the investigations and the trials. It thus sought the use of the crime to achieve an immoral goal, i.e. return to power, without having a political program or making any pledges to change the situation. The only aim was to replace Prime Minister Najib Mikati with leader of the Future Movement Saad al-Hariri.
Secondly, what happened on the ground was not a street anarchy as some like to claim to lift any responsibility which might fall on the March 14 command for having recruits thugs and riff-raff in an organized sabotage campaign, during which the citizens were assaulted and public life was paralyzed due to the mobile riots and violence. Indeed, the Lebanese regions witnessed the erection of checkpoints controlled by armed elements that beat the passersby, attacked the cars and practiced provocative sectarian violence against hundreds of Lebanese in the Bekaa and the coastal road linking Beirut to the South. At this level, information circulated about the fact that many young men were thrown off the Awwali Bridge, while dozens were stabbed with knives in the Naame and Katermaya regions. In the meantime, shootings occurred in an organized way in Beirut, Tripoli, Sidon and Akkar, in addition to the emergence of a form of political terrorism which led to the killing of a Sunni sheikhs and cadres opposing the Future Movement on the political level. Moreover, armed groups from the Future Movement militias, the so-called Free Army and Takfiri organizations were deployed, thus causing the streets to be occupied by Lebanese or Syrian armed gangs. Hence, the street mayhem did not feature a spontaneous popular action, and this marked the epitome of moral collapse.
Thirdly, the goal which is linked to the return to power through the spread of methodic chaos and anarchy stripped the March 14 forces of any moral quality and exposed the core of their action. At this level, the facts registered a popular abstinence from cooperating with these forces’ calls, despite their exploitation of the shed blood once again and their use of all possible means, including the spread of rumors, the mobilization of a massive media machine, the rallying of thousands of Syrian refugees and the distribution of money. All these measures failed to revive the old scenes of the consecutive events organized in the years which followed the assassination of Prime Minister Rafik al-Hariri. The storming of the Serail on the other hand constituted the peak of the mental and political disorder prevailing over the March 14 command, which raised the slogan of toppling the government while thinking it could lead to Mikati’s exit upon the orders and calls of Al-Sanioura against the backdrop of the assassination. It was as though the Lebanese had forgotten about the fact that the man remained unaffected by and did not even consider resignation in light of the series of assassinations which occurred during his term. This command thought that its faltering political muscles had the ability to amend the American and Israeli positions which revolved around the necessity of sparing stability in Lebanon, as it was clearly seen in the Baabda declaration which constituted a strong blow to Al-Hariri’s and Geagea’s illusions.
Fourthly, the storming of the Serail in itself confirmed the moral collapse. This was clearly detected by the citizens when comparing what was done by the March 14 forces during the days of Al-Sanioura’s government, i.e. when they fiercely defended the premiership and its headquarters, and was recalled by Mufti Sheikh Rashid Qabbani. At this level, the emergence of the gangs of the so-called Free Army constituted a dramatic and expressive turning point, especially after they placed their flag above the Lebanese flag on the Serail door, in parallel to the presence of Israeli agents among the crowds which could not be widened despite the calls of Deputy Nouhad al-Mashnouk and the shouting of Deputy Muin al-Merhebi, with the sole purpose of enhancing the attack on the Serail guards.
The desperate team following the collapse of the wager on Syria’s fall and the attempts to return to power at whichever price, acted without any cover from its American and European sponsors, knowing that the latter have no intention of becoming involved in a battle or a coup in Lebanon out of fear from the consequences of this the lethal adventure inside their last area of influence. This reveals the mental and nervous disorder prevailing over the March 14 command, one which led it to adopt hysterical and arbitrary decisions as it is proceeding with its game in the North and seeking the besieging of the Lebanese army with depletion. The regional and international balances and calculations have changed, and political stupidity mixed with spite can only lead this team to commit foolish acts. That is the reality behind the events witnessed during the last few days in a country whose people yearn for civil peace and reject strife, at a time when the March 14 forces are recruiting mercenaries to attack the Lebanese army and state which they are trying to reach, as it was stated by the prime minister.

News Analysis.
By Nasser Kandil
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Syria.

During his meeting with United Nations Envoy to Syria Lakhdar Brahimi and the delegation accompanying him, Syrian President Bashar al-Assad discussed the developments affecting the situation in Syria, the efforts deployed By Brahimi and the outcome of his recent tour in a number of states in the region. President Al-Assad stressed Syria’s support of the efforts of the UN envoy, assuring it was open to any honest attempts to seek a political solution to the crisis, based on the respect of Syrian sovereignty and the rejection of foreign intervention. He added that any initiative or political process should be based on ending terrorism, with all that this requires in terms of commitments by the states implicated in supporting and arming the terrorists in Syria to stop doing so.
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On the other hand, President Bashar al-Assad issued a decree granting a general pardon for all the crimes committed before 23/10/2012. In statements to the national news agency SANA, Justice Minister Dr. Najm Hamad al-Ahmad said that the pardon issued by President Al-Assad was the most comprehensive in the history of the Syrian Arab Republic, and fell in the context of social tolerance, national unity and the requirements of coexistence on the occasion of the Holy Eid al-Adha. He considered that this constituted a step in a series of steps announced by President Al-Assad on more than one occasion.
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Source
New Orient News (Lebanon)

Monday, 29 October 2012

attentat beyrouth: dgse + mossad

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http://www.voltairenet.org/article176392.html

Les mauvais perdants de la crise syrienne

Thierry Meyssan
Beyrouth, 28 octobre 2012

En 2010, la France a fait le choix de relancer sa politique coloniale. Cela l’a conduit à changer le régime en Côte d’Ivoire et en Libye, puis à essayer de la faire en Syrie. Mais face à l’échec de cette troisième opération, Paris se trouve emporté par les événements qu’il a provoqués. Après avoir armé et encadré des groupes terroristes en Syrie, la DGSE a frappé au cœur de la capitale libanaise.  

Lors d’une table ronde à Ankara, l’amiral James Winnefeld, chef d’état-major adjoint des USA, a confirmé que Washington révélerait ses intentions à l’égard de la Syrie, dès l’élection présidentielle du 6 novembre terminée. Il a clairement fait comprendre à ses interlocuteurs turcs qu’un plan de paix avait déjà été négocié avec Moscou, que Bachar el-Assad resterait en place et que le Conseil de sécurité n’autoriserait pas la création de zones tampons. De son côté, le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a confirmé qu’il était en train d’étudier les possibilités de déploiement de casques bleus en Syrie.
Tous les acteurs de la région se préparent donc à un cessez-le-feu imposé par une force onusienne principalement composée de troupes de l’Organisation du Traité de sécurité collective (Arménie, Biélorussie, Karazkhstan, Kirghizistan, Russie, Tadjikistan). De facto, cela signifie que les Etats-Unis poursuivent leur retrait de la région, débuté en Irak, et acceptent d’y partager leur influence avec la Russie.
Simultanément, le New York Times a révélé que des pourparlers directs vont reprendre entre Washington et Téhéran, alors même que les États-Unis s’appliquent à couler la monnaie iranienne. En clair, après 33 ans de containement, Washington admet que Téhéran est une puissance régionale incontournable, tout en continuant à saboter son économie.
Cette nouvelle donne se fait au détriment de l’Arabie saoudite, de la France, d’Israël, du Qatar et de la Turquie qui avaient tous misé sur un changement de régime à Damas. Cette coalition hétéroclite se divise désormais entre ceux qui réclament un lot de consolation et ceux qui tentent de saboter le processus en cours.
D’ores et déjà, Ankara a changé son fusil d’épaule. Recep Tayyip Erdogan, qui se disait prêt au pire, tente de se réconcilier avec Téhéran et Moscou. Quelques jours après avoir insulté les Iraniens et fait molester des diplomates russes, il est devenu tout sourire. Il a profité du sommet de l’Organisation de Coopération Economique à Bakou pour rencontrer le président Mahmoud Ahmadinejad. Il lui a proposé de mettre en place un dispositif complexe de discussion sur la crise syrienne qui permette à la fois à la Turquie et à l’Arabie saoudite de ne pas rester au bord du chemin. Soucieux de ne pas humilier les perdants, le président iranien s’est montré ouvert à cette initiative.
Le Qatar, de son côté, est déjà en quête de nouveaux espaces pour ses ambitions. L’émir Hamad s’est offert un voyage à Gaza et s’est posé en protecteur du Hamas. Il verrait d’un bon œil le renversement du roi de Jordanie, la transformation du royaume hachémite en une république palestinienne et l’installation au pouvoir de ses protégés de la Confrérie des Frères musulmans.
Restent Israël et la France qui ont constitué un front du refus. La nouvelle donne serait une garantie de protection pour l’État d’Israël, mais mettrait fin à son statut particulier sur la scène internationale et ruinerait ses rêves expansionnistes. Tel-Aviv serait ravalé au rang de puissance secondaire. Quand à la France, elle y perdrait son influence dans la région, y compris au Liban. C’est dans ce contexte que les services secrets des deux États ont conçu une opération pour faire échouer l’accord USA-Russie-Iran. Dans l’hypothèse où cette opération échouerait, elle devrait quand même permettre d’effacer les preuves de l’ingérence dans la crise syrienne.
La France a d’abord fait circuler une rumeur selon laquelle le président Bachar el-Assad aurait commandité au Hezbollah l’assassinat de cinq personnalités libanaises : le chef des Forces de sécurité intérieure, le directeur des forces du ministère de l’Intérieur, le grand mufti, le patriarche maronite et l’ancien Premier ministre Fouad Siniora. Puis, Paris a sacrifié Michel Samaha —qui lui servait d’agent de liaison avec les services syriens, mais venait de tomber en disgrâce à Damas et était donc devenu inutile—. Le brillant et versatile politicien est tombé dans un piège tendu par le général Wissam el-Hassan —chef des FSI et lui même agent de liaison avec les salafistes—. Puis, Paris a sacrifié le général Wissam el-Hassan, qui non seulement était devenu inutile en cas de paix en Syrie, mais dangereux tant il savait de choses. Ainsi la rumeur française s’est réalisée : le premier sur la liste des cibles est mort, et une personnalité pro-syrienne a été arrêtée en préparant un attentat contre une autre cible de la liste.
Au cœur de cette machination, on trouve le général Benoît Puga. Cet ancien commandant des Opérations spéciales et directeur du Renseignement militaire français a été chef de l’état-major particulier du président Nicolas Sarkozy et a été maintenu à son poste par le président François Hollande. Affichant un soutien inconditionnel à la colonie juive de Palestine [1] et des relations privilégiées avec les néo-conservateurs US, il a relancé la politique coloniale de la France en Côte d’Ivoire, en Libye et en Syrie. Il était l’agent traitant à la fois de Michel Samaha et de Wissam el-Hassan. Il est aujourd’hui l’homme fort à Paris. En violation des institutions démocratiques, il gouverne seul la politique proche-orientale de la France, bien que cette attribution ne corresponde pas à ses fonctions officielles.

[1] « Gaza : la France supervise le prolongement du Mur de séparation », Réseau Voltaire, 26 décembre 2009.


http://www.voltairenet.org/article176417.html


Le 14-Mars multiplie les erreurs : rupture avec Walid Joumblatt 


29 octobre 2012

Depuis l’assassinat du général Wissam al-Hassan, le 14-Mars multiplie les erreurs politiques. Il a d’abord fait de mauvais calculs, en pensant pouvoir rééditer le scénario de 2005, lorsqu’il a pris le pouvoir dans le sillage de l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri. En optant pour l’agitation populaire et la violence dans la rue, il a pensé que, le chef du gouvernement, le centriste Najib Mikati, intimidé, démissionnerait de son poste. Mais ce dernier, fin limier de la politique, a su saisir les tendances internationales et a compris que la stabilité du Liban est la priorité des pays occidentaux. Déterminé, il a résisté à toutes les pressions et fait face à la campagne de terreur. Et c’est avec la bénédiction de la « communauté internationale » que l’Armée libanaise a repris le contrôle du terrain, occupé un temps par les milices du Courant du futur. 
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• Le Hezbollah a qualifié de « calomnies » les accusations du chef des Forces libanaises, Samir Geagea, dans l’affaire de l’assassinat du général Wissam al-Hassan. « Le chef des Forces libanaises, qui est condamné dans une série de grands crimes qu’il avait perpétrés contre des individus et des groupes libanais, et notamment contre l’ancien Premier ministre Rachid Karamé, nous a gratifiés d’une rengaine d’accusations infondées à propos d’un rôle d’exécutant qu’aurait tenu le Hezbollah dans l’assassinat du général martyr Wissam el-Hassan », indique le communiqué. « Nous rejetons entièrement ces accusations et nous y voyons une tentative flagrante de jeter de l’huile sur le feu sectaire et d’aggraver la tension dans le pays ». « Cela, aucun sage ne saurait l’accepter à l’exception de ceux qui ont bien voulu servir gratuitement l’ennemi israélien et ses complots criminels », conclut le communiqué.
 Les enquêteurs libanais dans l’assassinat du général Wissam al-Hassan ont reçu le soutien, jeudi, d’une équipe de la police fédérale US. Les agents du FBI sont déjà sur le lieu de l’attentat, à d’Achrafié, à la recherche d’éléments et d’indices. La venue d’enquêteurs du FBI avait été convenue lors d’un entretien téléphonique, lundi, entre Najib Mikati et Hillary Clinton. Le Hezbollah avait exprimé son mécontentement de la venue des policiers états-uniens. Le secrétaire général adjoint du parti, cheikh Naïm Kassem, avait réclamé une enquête à 100 % libanaise.
• Selon le quotidien libanais Ad Diyar, une entreprise française spécialiste de la protection des personnalités et de la sécurité des établissements a proposé au Liban d’envoyer 300 responsables de sécurité et agents anti-terroristes contre une somme de 120 millions de dollars par an. L’entreprise indique qu’elle est en mesure de déjouer 95 % des éventuels incidents à condition qu’elle dispose d’une grande liberté d’action. Problème : pourra-t-elle se rendre dans la banlieue sud de Beyrouth ?
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Revue de presse

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Al Akhbar (24 octobre 2012)
Ibrahim El-Amine
À la suite de l’assassinat du général Wissam el-Hassan, les forces du 14-Mars n’ont pas tardé à pointer du doigt la Syrie. L’unique objectif de cette accusation était de mobiliser son public, sachant qu’elle ne sort pas du contexte politique de l’action de ce camp qui mise sur la chute du régime syrien.
Cependant, les déclarations des responsables sécuritaires et des ténors du 14-Mars correspondent-elles aux éléments ressortant de l’enquête relative à l’attentat ? L’enquête s’articule, pour le moment, sur trois éléments principaux. Le premier est lié aux données tangibles concernant la scène de l’attentat. Il consiste à identifier les personnes observées par une caméra de surveillance installée dans les lieux de l’attentat. Les images montrent que quelques heures avant l’explosion, une voiture, garée dans la ruelle où l’attentat a eu lieu, a cédé sa place à la voiture Toyota de type RAV4, qui a était piégée. L’enquête est en cours pour savoir si la première voiture en question y était stationnée dans l’objectif de réserver une place au véhicule piégé. Le deuxième élément de l’enquête relève d’un procédé déductif qui consiste à analyser les données téléphonique et décrypter les appels qui ont eu lieu dans la région avant et après l’explosion dans une tentative d’identifier les auteurs potentiels de l’attentat. Le troisième élément consiste à savoir par quels moyens le général Wissam el-Hassan a été surveillé. À cet effet, les appels effectués par el-Hassan avant et après avoir quitté Berlin où il était accompagné du Directeur général des FSI, Ashraf Rifi, et d’une délégation sécuritaire, ont été examinés. Et la liste des personnes que le responsable sécuritaire a contactées durant cette période a été mise en place. Les autorités judiciaires compétentes ont rapporté qu’el-Hassan avait contacté une journaliste, et qu’ils s’étaient entendus pour se rencontrer dans son bureau secret d’Achrafié vendredi matin, soit le jour de l’attentat. La justice demandera, par conséquent, aux enquêteurs de convoquer la journaliste, qui était l’un des informateurs d’el-Hassan, afin de recueillir sa déposition. Cette mesure permettrait à la justice de répondre aux questions suivantes : Y avait-il un moyen de communication entre la journaliste et el-Hassan autre que le téléphone portable ? Le contact entre eux a-t-il eu lieu avant ou après l’arrivée d’el-Hassan au Liban ? La journaliste a-t-elle informé une partie tierce, en personne, par téléphone, ou par un autre moyen de télécommunication électronique de sa rencontre prévue avec el-Hassan ? Aurait-elle évoqué la présence du bureau secret d’el-Hassan ? La journaliste a-t-elle passé des appels téléphoniques après avoir quitté le bureau d’el-Hassan à Achrafié ?

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Ad Diyar (Quotidien libanais proche de la majorité-25 octobre 2012)
Une source officielle syrienne haut placée affirme que c’est la France qui aurait assassiné le général Wissam el-Hassan en raison de certaines informations confidentielles qui étaient en sa possession. Quant à la Syrie, qui a déjà suffisamment de problèmes, elle ne fera rien qui puisse lui en causer d’autres. Wissam el-Hassan, poursuivent ces sources, aurait commencé, grâce à Michel Samaha, à faire la lumière sur les relations secrètes entre la Syrie et la France : l’ancien ministre l’aurait en effet mis au courant d’informations dangereuses portant sur la relation entre ces deux pays ainsi que sur son propre rôle secret d’intermédiaire. Samaha aurait donc dévoilé les dessous de la relation syro-française, au niveau des services de renseignements en particulier, ce qui a poussé la France à vouloir liquider Wissam al-Hassan. Il n’est d’ailleurs pas exclu que Michel Samaha soit éliminé à son tour pour enterrer les grands secrets relatifs aux renseignements français et syriens. La France ne souhaiterait en tout cas pas que les États-uniens découvrent ses relations secrètes et son rôle en Syrie et dans la région, d’autant plus que Wissam el-Hassan avait commencé à tisser des liens avec les États-Unis.
L’Orient-Le Jour (Quotidien francophone proche du 14-Mars)
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Source
New Orient News (Liban)

Wednesday, 17 October 2012

nato betrays syrian rebellion and nevrotic erdogan

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http://www.voltairenet.org/article176266.html

NATO packs it in; Turkey on the verge of a nervous breakdown 

Thierry Meyssan
Damascus, 16 October 2012

On October 8, the Collective Security Treaty Organization (CTSO) began maneuvers dubbed "Inviolable Fraternity" ("НЕРУШИМОЕ БРАТСТВО"). The scenario focuses on the deployment of a peace force in an imaginary country where international jihadists and terrorist organizations operate against a backdrop of ethnic and confessional divisions. The accredited diplomatic corps, which was invited to attend the exercises, listened attentively to the opening address of the deputy secretary general of the organization. He clearly indicated that the CTSO is preparing for an eventual intervention in the Greater Middle East. And for those feigning deafness, Nikolai Bordyuzha specified that his deputy was not speaking of Afghanistan.

The Geneva Declaration negotiated by Kofi Annan on June 30 foresaw the deployment of a peace force if the Syrian government and the opposition jointly made the demand. The Free Syrian Army rejected the accord. The term "opposition" refers only to the political parties who have been meeting since in Damascus, under the aupices of the Russian and Chinese ambassadors. As the Geneva Accord was validated by the Security Council, the deployment of the "blue chapkas" can be set in motion without requiring an ad hoc resolution. Valery Semerikov stated that 4,000 men had already been enlisted in the Peace Force with 46,000 others in the wings available for the rapid mobilization.
With this as background, the signs of Western retreat from Syria are multiplying. The influx of Western arms and combatants is drying up except for the ongoing transfers funded by Saudi Arabia and Qatar.
Even more surprising: on six successive occasions, the NATO Command at Incirlik gave jihadists instructions to regroup within specified zones to prepare for huge offensives. While the Syrian Arab Army, which was formed to confront the Israeli Army, may be ill-adapted for guerilla warfare, it is highly effective in conventional combat. In each of these engagements, it easily encircled and wiped out the assembled units of the Free Syrian Army. Though the initial defeats suffered by the jihadists could have been attributed to a tactical error or to an incompetent commander, after the sixth debacle another hypothesis must be considered: that NATO is willingly sending these combatants to their deaths.
In contrast to popular perceptions, the motivation of the jihadists is not, properly speaking, ideological or religious but rather, aesthetic. They are not looking to die for a cause and are not focused on the future of Jerusalem. They strike a romantic posture and seek to intensify their sensations whether through drugs or through death. Their behavior makes them easy to manipulate; they seek extreme situations which they are then placed in, and their movements are totally steered. Over the last years, Prince Bandar bin Sultan became the leading architect of these assemblages, including those of al-Qaeda. He supplied them with preachers promising a paradise where seventy virgins would provide them with ecstatic pleasures not if they accomplished a particular military or political feat but only if they died as martyrs wherever Bandar had need for them.
It seems Prince Bandar has disappeared from the scene since the attack on him on July 26. He may well be dead. From Morroco to Zinjiang, the jihadists have been left to their own devices, without any real coordination. They could be recruited by any number of actors, as the recent assassination of the U.S. Ambassador in Libya confirms. As a result, Washington wants to unload this risky and burdensome rabble or at the very least reduce their number. The orders that NATO gives to the jihadists are designed to expose them to fire by the Syrian Arab Army which is eliminating them en masse.
Recently, the French police killed a French Salafist who attacked a Jewish business establishment. The investigation that followed revealed that he belonged to a network including individuals that had gone to do jihad in Syria. The British police made a similar discovery four days later.
The message from Paris and London is that the French and British killed in Syria were not agents on a secret mission but fanatics who acted on their own initiative. This is obviously false because certain of these jihadists were carrying communication instruments of NATO specification, supplied by France and the United Kingdom. Whatever the case, these events are marking the end of the Franco-British involvement alongside the Free Syrian Army, while Damascus discretely exchanges its prisoners. A page has been turned.
Under the circumstances, one can understand the frustration of Turkey and the Wahhabist monarchies who at the request of the Alliance invested in the secret war unreservedly, but who now must assume alone the failure of the operation. Going for broke, Ankara threw itself into a series of provocations designed to prevent NATO from pulling out. Anything goes, from the firing of Turkish artillery into Syrian territory to the pirating of a civil airline. But these gestures are counterproductive.
Specifically, the Syrian air plane coming from Moscow which was turned around by Turkish fighters contained no weapons but rather high-explosive detection equipment to be used for the protection of civilians. Turkey, actually, did not seek to prevent Russia from delivering material aimed at protecting Syrian civilians from terrorism but aimed instead to increase tension by mistreating the Russian passangers and refusing to allow their ambassador to render assistance. Wasted effort: NATO did not react to the imaginary accusations put forward by Recep Tayip Erdogan. The only consequence is that President Putin has postponed sine die his visit to Ankara originally scheduled for the first half of December.
There is a long way still to go on the path to peace. But even if Turkey now or the Wahhabist monarchies later attempt to prolong the war, a process has been set in motion. NATO is packing up and the media are turning their gaze to other horizons.

Translation
Michele Stoddard

Source
Information Clearing House (USA)

http://www.voltairenet.org/article176269.html

L’Otan plie bagage, la Turquie au bord de la crise de nerfs 

L’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC) a débuté au Kazakhstan, le 8 octobre, des manœuvres intitulées « Fraternité inviolable » (« НЕРУШИМОЕ БРАТСТВО »). Le scénario est celui du déploiement d’une force de paix dans un pays imaginaire où œuvrent des jihadistes internationaux et des organisations terroristes sur fond de divisions ethno-confessionnelles. Le corps diplomatique accrédité, qui a été invité à assister à l’exercice, a écouté avec attention le discours d’ouverture du secrétaire général adjoint de l’Organisation. Il a clairement indiqué que l’OTSC se prépare à intervenir éventuellement au Grand Moyen-Orient. Et pour ceux qui font la sourde oreille, Nikolai Bordyuzha a précisé que son adjoint ne parlait pas de l’Afghanistan.
La Déclaration de Genève, négociée par Kofi Annan le 30 juin, prévoit le déploiement d’une force de paix si le gouvernement syrien et l’opposition en font l’un et l’autre la demande. L’Armée « syrienne libre » a rejeté cet accord. Le terme « opposition » désigne donc uniquement les partis politiques qui ont été réunis depuis, à Damas, sous la houlette des ambassadeurs russe et chinois. L’accord de Genève ayant été validé par le Conseil de sécurité, le déploiement de « chapkas bleues » peut être mis en œuvre sans résolution ad hoc. Valery Semerikov a précisé que 4 000 hommes sont d’ores et déjà affectés à cette force de paix, tandis que 46 000 autres sont formés et peuvent être mobilisés rapidement en renforts.
Dans ce contexte, les signes du retrait occidental de Syrie se multiplient. Le flux d’armes et de combattants occidentaux s’est interrompu, seuls continuent les transferts financés par l’Arabie saoudite et le Qatar.
Beaucoup plus surprenant : six fois de suite, le commandement Otan d’Incirlik a donné aux jihadistes des instructions de regroupement dans des zones particulières pour se préparer à de vastes offensives. Or, si l’Armée arabe syrienne, conçue pour affronter l’Armée israélienne, est inadaptée à la guérilla, elle est au contraire très efficace dans les combats classiques. Elle a donc, chaque fois, encerclé et anéanti les éléments rassemblés de l’Armée « syrienne libre ». On pouvait penser la première fois à une erreur tactique, la seconde à l’entêtement d’un général incompétent, mais à la sixième fois, on doit envisager une autre hypothèse : l’Otan envoie volontairement ces combattants à la mort.
Contrairement à la perception commune, la motivation des jihadistes n’est pas à proprement parler idéologique ou religieuse, mais esthétique. Ils n’entendent pas mourir pour une cause et se désintéressent d’ailleurs du sort de Jérusalem. Ils épousent une posture romantique et cherchent à exacerber leurs sensations que ce soit par des drogues ou dans la mort. Leur comportement les rend facilement manipulables : ils cherchent des situations extrêmes, on les y place et on guide leur bras. Au cours des dernières années, le prince Bandar bin Sultan était devenu le grand architecte de ces groupuscules, incluant Al-Qaeda. Il les encadraient avec des prédicateurs leur promettant un paradis où 70 vierges leur offriraient des plaisirs paroxystiques, non pas s’ils atteignaient un objectif militaire particulier ou un but politique, mais uniquement s’ils mouraient en martyrs là où Bandar avait besoin d’eux.
Or, le prince Bandar a disparu de la scène depuis l’attentat dont il a été victime le 26 juillet. Il est probablement mort. Du Maroc au Xinjiang, les jihadistes sont livrés à eux-mêmes, sans aucune coordination véritable. Ils peuvent se mettre au service de n’importe qui, comme l’a montré la récente affaire de l’assassinat de l’ambassadeur états-unien en Libye. Par conséquent, Washington veut désormais se débarrasser de cette piétaille devenue encombrante et dangereuse, ou tout au moins en restreindre le nombre. L’Otan donne des ordres aux jihadistes pour les exposer au feu de l’Armée arabe syrienne qui les élimine en masse.
Par ailleurs, la police française a abattu le 6 octobre un salafiste français qui avait commis un attentat contre un commerce juif. Les perquisitions qui ont suivi ont montré qu’il appartenait à un réseau incluant des individus partis faire le jihad en Syrie. La police britannique a fait une découverte similaire quatre jours plus tard.
Le message de Paris et de Londres, c’est que les Français et les Britanniques morts en Syrie n’étaient pas des agents en mission secrète, mais des fanatiques agissant de leur propre initiative. C’est évidemment faux puisque certains de ces jihadistes disposaient de matériels de communication aux normes Otan, fournis par la France et le Royaume-Uni. Quoi qu’il en soit, ces mises en scène marquent la fin de l’implication franco-britannique aux côtés de l’Armée syrienne libre, tandis que Damas restitue discrètement des prisonniers. Une page est tournée.
Dès lors, on comprend la frustration de la Turquie et des monarchies wahhabites qui, à la demande de l’Alliance, se sont investies sans réserve dans la guerre secrète, mais devront assumer seules l’échec de l’opération. Jouant le tout pour le tout, Ankara s’est lancé dans une série de provocations visant à empêcher l’Otan de se dérober. Tout y passe, depuis le positionnement de pièces d’artilleries turques en territoire syrien jusqu’à la piraterie d’un avion civil. Mais ces gesticulations sont contre-productives.
Ainsi, l’avion de Syrian Air en provenance de Moscou qui a été détourné par les chasseurs turcs ne contenait aucune arme, mais des engins électroniques de protection civile destinés à détecter la présence de fortes charges explosives. A vrai dire, la Turquie n’a pas voulu empêcher la Russie de livrer un matériel destiné à protéger les civils syriens du terrorisme, mais a tenté d’accroître la tension en maltraitant des passagers russes et en empêchant leur ambassadeur de leur porter assistance. Peine perdue : l’Otan n’a pas réagit aux accusations imaginaires proférées par Recep Tayyip Erdogan. Pour seule conséquence, le président Poutine a annulé sine die sa visite prévue à Ankara le 15 octobre.
Le chemin vers la paix est encore long. Mais, même si la Turquie aujourd’hui, ou les monarchies wahhabites demain, essayent de prolonger la guerre, le processus est enclenché. L’Otan plie bagage et les médias tournent progressivement leurs regards vers d’autres cieux.

see also: 

 Turkish minister slams EU as world's most hypocritical body

October 16

Turkey's economy minister condemned the European Union on Tuesday as the most hypocritical organisation in the world, in vitriolic remarks which underlined the EU candidate country's growing alienation from Brussels.

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Economy Minister Zafer Caglayan said it made him laugh when he heard the EU had won the Nobel Peace Prize last week for promoting peace, democracy and human rights over six decades.
"The EU is the most two-faced union of all time. It is the most hypocritical organisation in the world. This EU has kept Turkey waiting at its door for 50 years," state-run Anatolian news agency reported Caglayan as saying.
He attacked the EU for imposing visa requirements on Turkish business visitors and quotas on goods, describing this as a "a crime against humanity" and "torture" and condemned the award of the Nobel prize to a body responsible for unfair competition.
"If you award the EU with a prize for duplicity or hypocrisy, rather than one for peace, then we'd say fair enough, we accept that," he said.
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Turkey's EU Affairs Minister Egemen Bagis told Reuters that Erdogan deliberately chose not to refer specifically to Europe at the party congress as a "message to the narrow-minded politicians of Europe".
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http://www.voltairenet.org/article176167.html

Towards a Western retreat from Syria 

 The Syria war drags on. Continuing it has become too expensive and too dangerous for its neighbors. Russia, which aims to re-establish itself in the Middle East, is trying to show the United States that it is in their best interest to allow Moscow to resolve the conflict.

Thierry Meyssan
Damascus, 9 October 2012

The military situation in Syria is turning against those in Washington and Brussels who hoped to change the regime there by force. Two successive attempts to take Damascus have failed and it has become clear that that objective cannot be achieved.
On July 18th, an explosion killed the leadership of the Council of National Security, signalling the beginning of a vast offensive during which tens of thousands of mercenaries descended on the Syrian capital from Jordan, Lebanon, Turkey and Iraq. After several days of pitched battles, Damascus was saved when the fraction of the population hostile to the government chose out of patriotism to assist the National Army rather than bid welcome to the forces of the FSA.
On September 26, al-Qaeda jihadists were able to penetrate the interior of the Defense Ministry, disguised as Syrian soldiers and carrying false papers. They intended to detonate their explosive vests in the office of the joint chiefs of the military but did not get close enough to their target and were killed. A second team attempted to take over the national TV station to broadcast an ultimatum to the President but were not able to reach the building as access was blocked moments after the first attack. A third team targeted government headquarters and a fourth was aimed at the airport.
In both cases, NATO coordinated the operations from its Turkish base in Incirlik, seeking to provoke a schism at the core of the Syrian Arab Army and rely on certain generals for the purpose of overthrowing the regime. But the generals in question had long been identified as traitors and marginalized from effective command. In the aftermath of the two failed attacks, Syrian power was reinforced, giving it the internal legitimacy necessary to go on the offensive and crush the FSA.
These failures put a damper on those who had been crowing in advance that the days of Bashar al-Assad were numbered. In Washington, consequently, those counselling withdrawal are carrying the day. The question is no longer how much time the «Assad regime» will hold out but whether it costs the U.S. more to continue the war than to stop it. Continuing it would entail the collapse of the Jordanian economy, losing allies in Lebanon, risking civil war in Turkey, in addition to having to protect Israel from the chaos. Stopping the war would mean allowing the Russians to regain foothold in the Middle East and strengthening the Axis of Resistance to the detriment of the expansionist dreams of the Likud.
While Washington’s response takes the Israeli dimension into account, it has stopped heeding the advice of the Netanyahu government. Netanyahu ended up undercutting himself through his manipulations behind the assassination of Ambassador Chris Stevens and through his shocking interference in the American presidential campaign. If the long-term protection of Israel is the goal rather than folding to the brazen demands of Benjamin Netanyahu, a continued Russian presence is the best solution. With one million Russian-speaking Israelis, Moscow will never allow that the survival of that colony to be imperiled.
A glance backward is necessary here. The war against Syria was decided by the Bush Administration on September 15, 2001 during a meeting at Camp David, as confirmed notably by General Wesley Clark. After having suffered several setbacks, NATO action had to be cancelled due to the vetos of Russia and China. A «Plan B» then emerged, involving the use of mercenaries and covert action once deploying uniformed soldiers had become impossible. Given that the FSA has not scored a single victory against the Syrian Army, there have been multiple predictions that the conflict will become interminable and will progressively undermine the states of the region, including Israel. In this context, Washington signed onto the Geneva Accord, under the auspices of Kofi Annan.
Subsequently, the war camp torpedoed this agreement by organizing leaks to the press concerning the West’s secret involvement in the conflict, leaks that led to Kofi Annan’s immediate resignation. It also played its two trump cards with the attacks on July 18 and September 26 and lost them both. As a result, Lakhdar Brahimi, Annan’s successor, has been called on to resuscitate and implement the Geneva Accord.
In the interim, Russia did not remain idle: it obtained the creation of a Syrian Ministry of National Reconciliation; supervised and protected the meeting in Damacus of national opposition parties; organized contacts between the U.S. and Syrian general staff; and prepared the deployment of a peace force. The first two measures scarcely registered in the Western press while the last two were flatly ignored.
Nevertheless, as revealed by Sergei Lavrov, Minister of Foreign Affairs, Russia addressed the fears of the U.S. Joint Chiefs of Staff concerning Syrian chemical weapons. It verified that these were stored in locations sufficiently secure not to fall into the hands of the FSA, be seized by jihadists and used by them indiscriminately. Ultimately, it gave credible guarantees to the Pentagon that the continuation in power of so determined a leader as Bashar el-Assad is a more manageable situation, for Israel as well, than allowing the chaos in Syria to spread further.
Above all, Vladimir Putin accelerated the projects of the CSTO, the Collective Security Treaty Organization, the anti-NATO defense alliance that unites Armenia, Belarus, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikstan and Russia itself. The foreign ministers of the CSTO adopted a shared position on Syria and a logistical plan was drawn up for an eventual deployment of 50,000 men. An agreement was signed between the CSTO and the U.N. Peacekeeping Department that these «blue chapkas» would be used in the zones of conflict under a U.N. Security Council mandate. Joint drills between the two are to take place from 8 to 17 October in Kazakhstan under the label of «Inviolable Fraternity» to complete the coordination between these two intergovernmental organizations. The Red Cross and the IOM will also participate.
No official decision will be taken in the U.S. during the presidential campaign. Once that ends, peace might become conceivable.


http://www.voltairenet.org/article176139.html

Vers un retrait occidental de Syrie

La guerre de Syrie s’éternise. Sa poursuite est devenue trop coûteuse et trop dangereuse pour ses voisins. La Russie, qui ambitionne de se réinstaller au Proche-Orient, tente de démontrer aux Etats-Unis que leur intérêt bien compris est de la laisser résoudre le conflit. 

Damas, 8 octobre 2012


La situation militaire en Syrie s’est retournée au détriment de ceux qui espéraient à Washington et à Bruxelles parvenir à changer le régime par la force. Les deux tentatives successives de prise de Damas ont échoué et il est désormais clair que cet objectif ne pourra pas être atteint.
Le 18 juillet, une explosion décapitait le Conseil de sécurité nationale et donnait le signal d’une vaste offensive de dizaines de milliers de mercenaires convergeant de Jordanie, du Liban, de Turquie et d’Irak sur la capitale. Après quelques jours de bataille acharnée, Damas était sauvée, la fraction de la population hostile au gouvernement choisissant par patriotisme d’aider l’Armée nationale plutôt que d’accueillir l’ASL.
Le 26 septembre, des jihadistes d’Al-Qaida pénétraient dans l’enceinte du ministère de la Défense, déguisés en soldats syriens et munis de faux papiers. Ils voulaient faire sauter leurs ceintures d’explosifs dans le bureau de l’état-major, mais ne parvinrent pas à proximité suffisante de leur cible et furent abattus. Une seconde équipe devait s’emparer de la télévision nationale et lancer un ultimatum au président, mais elle ne put s’approcher du bâtiment car son accès avait été bloqué dans les minutes suivant la première attaque. Une troisième équipe s’est dirigée vers le siège du gouvernement et une quatrième devait attaquer l’aéroport.
Dans les deux cas, l’OTAN, qui coordonnait les opérations depuis sa base turque d’Incirlik, espérait provoquer une fracture au sein de l’Armée arabe syrienne et s’appuyer sur certains généraux pour renverser le régime. Mais les généraux en question avaient été identifiés comme traîtres depuis longtemps et privés de tout commandement effectif. Il ne s’est donc rien passé de significatif et le pouvoir syrien est sorti renforcé de ces deux coups ratés. Il a trouvé la légitimité intérieure nécessaire pour se permettre de passer à l’offensive et d’écraser rapidement l’ASL.
Ces échecs ont fait perdre leur superbe à ceux qui caracolaient par avance en affirmant que les jours de Bachar el-Assad étaient comptés. Par conséquent, à Washington, les partisans du retrait sont en train de l’emporter. La question n’est plus de savoir combien de temps le « régime de Bachar » tiendra encore, mais s’il est plus coûteux pour les États-Unis de continuer cette guerre ou de l’arrêter. La continuer, c’est provoquer l’effondrement économique de la Jordanie, c’est sacrifier ses alliés au Liban, c’est risquer la guerre civile en Turquie, et c’est devoir protéger Israël de ce chaos. L’arrêter, c’est laisser les Russes se réinstaller au Proche-Orient et c’est renforcer l’Axe de la Résistance au détriment des rêves expansionnistes du Likoud.
Or si la réponse de Washington tient compte du paramètre israélien, elle ne prend plus en considération l’avis du gouvernement Netanyahu. Celui-ci a fini par indisposer à la fois en raison de ses manipulations derrière l’assassinat de l’ambassadeur Chris Stevens et à cause de son ahurissante ingérence dans la campagne électorale US. En définitive, si l’on envisage la protection à long terme d’Israël et non pas les exigences extravagantes de Benjamin Netanyahu, la présence russe est la meilleure solution. Avec 1 million d’Israéliens russophones, jamais Moscou ne laissera mettre en péril la survie de cette colonie.
Un retour en arrière est ici nécessaire. La guerre contre la Syrie a été décidée par l’administration Bush, le 15 septembre 2001 lors d’une réunion à Camp David, comme l’a notamment attesté le général Wesley Clark. Après avoir été repoussée plusieurs fois, l’action de l’OTAN a dû être annulée en raison des vétos russe et chinois. Un « plan B » a alors été mis sur pied : recourir à des mercenaires et à l’action secrète puisque le déploiement de soldats en uniforme était devenu impossible. Cependant, l’ASL n’ayant pas marqué une seule victoire contre l’Armée arabe syrienne, beaucoup ont pronostiqué que le conflit serait interminable et minerait progressivement les États de la région, y compris Israël. Dans ce contexte, Washington a conclu le 30 juin un accord avec la Russie à Genève, sous la houlette de Kofi Annan.
Toutefois, le camp de la guerre a fait capoter cet accord en organisant des fuites dans la presse sur l’engagement occidental secret dans le conflit ; fuites qui ont contraint Kofi Annan à la démission immédiate. Le camp de la guerre a joué ses deux cartes maîtresses les 18 juillet et 26 septembre et a perdu. Dès lors, Lakhdar Brahimi, le successeur d’Annan, a été prié de ressusciter et de mettre en œuvre l’Accord de Genève.
Pendant ce temps, la Russie n’a pas chômé. Elle a obtenu la création d’un ministère syrien de la Réconciliation nationale, elle a supervisé et protégé la réunion à Damas des partis d’opposition nationale, elle a organisé des contacts entre les états-majors US et syrien, et elle a préparé le déploiement d’une force de paix. Les deux premières mesures ont été prises à la légère par la presse occidentale et les deux dernières ont été carrément ignorées.
Pourtant, comme l’a révélé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, la Russie a répondu aux craintes de l’état-major US relatives aux armes chimiques syriennes. Elle a pu vérifier que celles-ci étaient stockées dans des lieux suffisamment sécurisés pour ne pas tomber dans les mains de l’ASL, être détournées par des jihadistes et utilisées par eux aveuglément, sauf changement de régime. Elle a pu donner ainsi des garanties crédibles au Pentagone que le maintien au pouvoir d’un leader qui a prouvé son sang-froid comme Bachar el-Assad est une situation plus gérable, y compris pour Israël, que l’extension du chaos à la Syrie.
Surtout, Vladimir Poutine a accéléré les projets de l’Organisation du Traité de sécurité Collective (OTSC), l’Alliance défensive anti-OTAN réunissant l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et bien sûr la Russie. Les ministres des Affaires étrangères de l’OTSC ont adopté une position commune sur la Syrie [1]. La logistique a été installée pour un éventuel déploiement de 50 000 hommes [2]. Un accord a été signé entre l’OTSC et le département onusien de maintien de la paix pour que des « chapkas bleues » puissent être déployées dans les zones de conflit sous mandat du Conseil de sécurité [3]. Et des manœuvres communes ONU/OTSC auront lieu du 8 au 17 octobre au Kazakhstan sous le titre « Fraternité inviolable » pour finaliser la coordination entre les deux organisations intergouvernementales. La Croix-Rouge et l’OMI y participeront [4].
Aucune décision ne saurait être officialisée par les États-Unis durant leur campagne électorale présidentielle. Dès que celle-ci sera terminée, la paix sera envisageable.