http://www.rue89.com/2009/07/30/72-millions-de-dollars-pour-liberer-les-infirmieres-bulgares
72 millions de dollars pour libérer les infirmières bulgares ?
Le Premier ministre bulgare accuse son prédecesseur d'avoir versé une rançon. Sarkozy parlait d'un succès juste « diplomatique ».
L'information est passée totalement inaperçue en France mais a fait son petit effet en Bulgarie. La semaine dernière, Boyko Borisov, le nouveau Premier ministre bulgare, a accusé son prédecesseur Sergueï Stanichev d'avoir versé 72 millions de dollars à la Libye pour obtenir la libération des infirmières bulgares en 2007.
Focus, l'agence de presse nationale [1], a rapporté ces propos tenus lors d'une manifestation sportive à Sofia. Boyko Borisov y a dénoncé le « silence » du gouvernement sur ces millions soutirés par les Libyens.
Si ce « paiement » contre libération a bien eu lieu, il ternit également une réussite attribuée à Nicolas Sarkozy, quelques semaines après son élection, et dont le Président a toujours assuré qu'elle était avant tout diplomatique. La France a toujours nié avoir versé de l'argent à la Libye sans s'avancer toutefois sur la participation financière des autres pays.
Cinq infirmières et un médecin en prison pendant huit ans
La sortie du Premier ministre bulgare, dirigeant du parti de centre-droit
bulgare GERB, est évidemment politique puisqu'elle vise l'un des rares succès que s'attribuait le gouvernement socialiste tout juste évincé du pouvoir [2].
En 2007, les Bulgares avaient nié avoir payé une quelconque rançon pour libérer leurs compatriotes mais avaient accepté d'effacer une dette de 41,5 millions d'euros contractée par la Libye pour des achats d'armes. Le colonel Kadhafi avait alors assuré qu'une somme équivalente serait versée au fonds Benghazi d'aide aux familles des enfants libyens contaminés par le sida.
Depuis le 24 juillet 2007, date à laquelle les cinq infirmières bulgares et le médecin palestinien ont été liberés après huit ans passés dans une prison libyenne pour avoir prétendûment inoculé le virus du sida à 400 enfants, un grand flou règne sur les contreparties obtenues par la Libye.
L'Elysée préfère que l'on garde l'image de l'ancienne première dame, polo blanc et traits tirés, sur le tarmac entouré d'otages libres et souriants, et maintient la thèse officielle : une formidable négociation menée par Nicolas Sarkozy (et un peu par l'Union Européenne).
Le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant assure à l'époque [3] que la France n'a pas déboursé un centime, pas conclu le moindre contrat, pas même fait de promesses.
« Les Français ont trouvé l'argent pour les familles »
C'était sans compter Saïf al-Islam Kadhafi, le fils du dirigeant libyen. A peine une semaine après le triomphe de Nicolas Sarkozy, le voilà s'épanchant dans les colonnes du Monde [4] sur les fameuses contreparties consenties par la France :
« Ce que je peux dire, c'est que les Français ont arrangé le coup. Les Français ont trouvé l'argent pour les familles [des enfants malades, ndlr]. Mais je ne sais pas où ils l'ont trouvé (…)
Nous allons acheter à la France des missiles antichar Milan, à hauteur de 100 millions d'euros je pense. Ensuite, il y a un projet de manufacture d'armes, pour l'entretien et la production d'équipements militaire. »
Selon Le Canard enchaîné (2007), la Libye aurait récupéré 460 millions d'euros, financés en partie par le Qatar, pour indemniser les familles des enfants malades. Mais une passionnante enquête de la TSR [5] considère ce scénario peu probable : ce n'est pas l'argent qui fait courir le colonel Kadhafi. C'est le retour sur la scène internationale. Ce que Nicolas Sarkozy lui offre à l'automne 2007 [6] en l'invitant à Paris.
Contacté par Rue89, un porte-parole du gouvernement libyen a refusé de commenter les propos du Premier ministre bulgare : « Nous ne sommes pas au courant. »
Photo : Cécilia Attias, l'ex-femme de Nicolas Sarkozy, lors de l'arrivée des infirmières bulgares à Sofia (Nikolay Doychinov/Reuters)
[1] http://www.focus-fen.net/
[2] http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jF4-mNTZd3V0m5wUkbrdu9sZykOQ
[3] http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/20071213.OBS0104/infirmieres_bulgares__cecilia_decisive_selon_gueant.html
[4] http://www.lemonde.fr/
[5] http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=370501&sid=8514125
[6] http://www.rue89.com/2007/12/12/le-kadhafi-tour-seme-la-zizanie-a-paris
[7] http://www.rue89.com/2007/08/05/infirmieres-bulgares-kadhafi-a-eu-ce-quil-voulait
[8] http://www.rue89.com/tag/infirmieres-bulgares
[9] http://www.rue89.com/2007/12/12/le-kadhafi-tour-seme-la-zizanie-a-paris
[10] http://www.sueddeutsche.de/politik/466/481932/text/
[11] http://www.liberation.fr/monde/010119139-le-fils-khadafi-revele-les-dessous-de-la-liberation-des-infirmieres-bulgares
[12] http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=370501&sid=8514125
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source: réseau voltaire
http://www.voltairenet.org/article160845.html
Feltman bientôt confirmé, Burns rejoint le Cohen Group
Après des mois d’attente, le Sénat des États-Unis devrait auditionner Jeffrey Fetlman pour confirmer sa nomination comme assistant de la secrétaire d’État pour le Proche-Orient.
Feltman est un diplomate de carrière, proche de Martin Indynk (dont il a été l’assistant à Jérusalem à la fin de l’ère Clinton). Il a été ambassadeur au Liban de 2004 à 2008, y exerçant à partir du retrait syrien une autorité comparable à celle d’un Haut-Commissaire.
Sa nomination a été retardée en raison d’un scandale impliquant Nicholas Burns (photo). Celui-ci avait été chargé de solder le contentieux USA-Libye. Tripoli, qui était entré en conflit avec Washington, avait été accusé mensongèrement d’avoir commandité l’attentat contre la discothèque La Belle à Berlin (1986) et contre le vol PanAm 103 qui explosa au-dessus de Lockerbie (1988). Sur cette base, les États-Unis avaient bombardé le palais de Mouammar Khadafi, puis contraint la Libye à indemniser les familles des victimes du vol PanAm 103. Pour clore l’affaire, la Libye a accusé mensongèrement des infirmières bulgares et un médecin palestinien d’avoir empoisonné des enfants. Leur libération a donné lieu à une indemnisation exactement égale à ce que la Libye avait indument payé pour le vol PanAm 103. Puis, Nicholas Burns a été chargé d’indemniser le bombardement de 1986. Or, l’argent n’était toujours pas arrivé à Tripoli et l’ambassadeur Burns ne semblait pas en mesure d’expliquer ce qu’il en avait fait. Le transfert serait désormais en cours.
Nicholas Burns a annoncé hier soir rejoindre le Cohen Group, la firme créée par William S. Cohen, un ancien parlementaire républicain (dont la ministre française Christine Lagarde était l’attachée parlementaire) devenu secrétaire à la Défense du démocrate Clinton. Il y rejoindra le général Joseph Ralston, ancien commandeur suprême de l’OTAN et administrateur de Lockeed-Martin. Ainsi que Marc Grossman, ancien sous-secrétaire d’État et principal artisan de la mobilisation de l’OTAN contre la Serbie. Et encore Lord George Robertson, ancien ministre britannique de la Défense et ancien secrétaire général de l’OTAN. Le Cohen Group propose à ses clients —quelques sociétés multinationales— une large gamme de services : ouverture forcée de marchés étrangers, accès préférentiel à des marchés publics, recouvrement de dettes auprès de gouvernements mauvais payeurs etc.
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