Wednesday, 17 June 2009

eco: ete meurtrier / deadly summer

- Communiqué public GEAB Spécial Eté 2009 N°36 (16 juin 2009) -

Comme anticipé par LEAP/E2020 dès Octobre 2008, à la veille de l'été 2009, la question de la capacité des Etats-Unis et du Royaume-Uni à financer leurs déficits publics désormais incontrôlés s'est imposée comme la question centrale dans le débat international, ouvrant de ce fait la voie au double phénomène d'une cessation de paiement des Etats-Unis et du Royaume-Uni d'ici la fin de l'été 2009.

Ainsi, à ce stade de développement de la crise systémique globale, contrairement au discours médiatique et politique dominant actuellement, l'équipe de LEAP/E2020 n'envisage pas du tout de reprise après l'été 2009 (ni d'ailleurs dans les douze mois à venir) (1). Bien au contraire, du fait de l'absence de traitement de fond des problèmes à l'origine de la crise, nous considérons que l'été 2009 va voir la convergence de trois « vagues scélérates » (2) particulièrement destructrices qui traduisent la poursuite de l'aggravation de la crise et vont provoquer des bouleversements historiques d'ici les mois de Septembre/Octobre 2009. Comme c'est le cas depuis le début de cette crise, chaque région du monde ne sera bien entendu pas affectée de la même manière (3) ; mais, pour nos chercheurs, toutes sans exception connaîtront une forte dégradation de leur situation d'ici la fin de l'été 2009 (4).

Cette évolution risque ainsi de prendre à contre-pied nombre d'opérateurs économiques et financiers tentés par l'euphorisation médiatique actuelle.

Dans ce numéro spécial « Eté 2009 » du GEAB, notre équipe présente bien entendu en détail ces trois vagues destructrices convergentes et leurs conséquences. Et notre équipe détaille en conclusion ses recommandations stratégiques (or, immobilier, bons, actions, devises) pour éviter d'être emporté par cet été meurtrier.

Durée (en mois) des récessions US depuis 1900 (durée moyenne : 14,43 mois) - Sources : US National Bureau of Economic Research / Trends der Zukunft
Durée (en mois) des récessions US depuis 1900 (durée moyenne : 14,43 mois) - Sources : US National Bureau of Economic Research / Trends der Zukunft
Ainsi, pour LEAP/E2020, loin des « jeunes pousses » (« green shoots ») aperçues depuis deux mois dans tous les coins de tableaux statistiques (5) par les médias financiers internationaux, leurs experts attitrés et les politiciens qui les écoutent (6), ce sont dix vagues particulièrement destructrices pour le tissu socio-économique qui vont converger au cours de l'été 2009, traduisant la poursuite de l'aggravation de la crise et entraînant des bouleversements historiques dès la fin de l'été 2009, en particulier des situations de cessation de paiement des Etats-Unis et du Royaume-Uni, tous deux au cœur du système global en crise :

1. La vague du chômage massif: trois dates d'impact qui varient selon les pays d'Amérique, d'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient et d'Afrique
2. La vague déferlante des faillites en série : Entreprises, banques, immobilier, états, régions, villes
3. La vague de la crise terminale des Bons du Trésor US, du Dollar et de la Livre et du retour de l'inflation
Le commerce mondial s'effondre : Graphique 1 : Evolution annuelle des exportations de 15 grands pays exportateurs (1991-02/2009) / Graphique 2 : Evolution annuelle des exportations de 15 grands pays exportateurs entre février 2008 et février 2009 (la ta
Le commerce mondial s'effondre : Graphique 1 : Evolution annuelle des exportations de 15 grands pays exportateurs (1991-02/2009) / Graphique 2 : Evolution annuelle des exportations de 15 grands pays exportateurs entre février 2008 et février 2009 (la ta
Ces trois vagues ne sont en fait pas successives comme ces vagues scélérates appelées « trois soeurs » pourtant si destructrices ; elles sont bien plus dangereuses car elles sont simultanées, asynchrones et non parallèles. De ce fait, leur impact sur le système mondial est générateur de dislocation puisqu'elles l'atteignent sous divers angles, à différentes vitesses, avec des forces variables. La seule certitude à ce stade, c'est que le système international n'a jamais été aussi faible et démuni face à une telle situation : la réforme du FMI et des institutions de gouvernance mondiale annoncée au G20 de Londres reste lettre morte (7), le G8 ressemble de plus en plus à un club moribond dont tout le monde se demande désormais à quoi il peut bien servir (8), le leadership américain n'est déjà plus que l'ombre de lui-même qui tente désespérément de conserver des acheteurs pour ses bons du trésor (9), le système monétaire mondial est en pleine désintégration avec les Russes et les Chinois notamment qui accélèrent leur jeu pour se positionner dans l'après-Dollar, les entreprises ne voient aucune amélioration à l'horizon et accroissent leurs licenciements, des états de plus en plus nombreux vacillent sous le poids de leur dette accumulée pour « sauver les banques » et devront assumer une déferlante de faillites dès la fin de l'été (10). A l'image des banques, d'ailleurs, qui, après avoir soutiré encore une fois l'argent des épargnants crédules grâce à l'embellie des marchés financiers orchestrée ces dernières semaines, vont devoir reconnaître qu'elles sont toujours insolvables dès la fin de l'été 2009.

Aux Etats-Unis comme au Royaume-Uni en particulier, l'effort financier public colossal réalisé en 2008 et début 2009 au seul profit des grandes banques a atteint un tel degré d'impopularité qu'il était devenu impossible au Printemps 2009 d'envisager de nouvelles infusions de fonds publics au profit des banques pourtant toujours insolvables (11). Il est alors devenu impératif d'orchestrer un « beau conte de fée » pour pousser l'épargnant moyen à injecter ses propres fonds dans le système financier. A coup de « green shoots », d'indices boursiers poussés vers le haut sans fondement économique réel et de « remboursements anticipés de fonds publics », la mise en condition a été effectuée. Ainsi, pendant que les grands investisseurs des monarchies pétrolières ou des pays asiatiques (12), profitant de l'aubaine, sortaient du capital des banques en question, une multitude de nouveaux petits actionnaires y entraient pleins d'espoir. Quand ils découvriront que les remboursements de fonds publics ne sont qu'une goutte d'eau par rapport à ce que ces mêmes banques ont obtenus en terme d'aide public (notamment pour garantir leurs actifs toxiques) et que, d'ici trois à quatre mois au maximum (comme analysé dans ce GEAB N°36), ces mêmes banques seront à nouveau sur le point de s'effondrer, ils constateront, impuissants, que leurs actions ne valent à nouveau plus rien.

Accroissements respectifs du PNB (en vert) et de la dette US (en rouge) (en Milliards USD) - Sources : US Federal Reserve / US Bureau of Economic Analysis / Chris Puplava, 2008
Accroissements respectifs du PNB (en vert) et de la dette US (en rouge) (en Milliards USD) - Sources : US Federal Reserve / US Bureau of Economic Analysis / Chris Puplava, 2008
Intoxiqués par les financiers, les dirigeants politiques de la planète vont à nouveau avoir la surprise après l'été de découvrir que tous les problèmes de l'année passée vont resurgir, démultipliés, car ils n'ont pas été traités, mais juste « enfouis » sous des masses immenses d'argent public. Une fois cet argent dilapidé par des banques insolvables, forcées à « sauver » des concurrents en pire état qu'elles-mêmes, ou dans des plans de stimulation économique mal conçus, les problèmes ressortent aggravés. Pour des centaines de millions d'habitants d'Amérique, d'Europe, d'Asie et d'Afrique, l'été 2009 va être une terrible transition vers un appauvrissement durable du fait de la perte de leur emploi sans perspective d'en retrouver un avant deux, trois ou quatre années; ou du fait de l'évaporation de leurs économies placées directement en bourse, dans des fonds de retraite par capitalisation ou des placements bancaires liés à la bourse ou libellés en Dollar US ou en Livre britannique; ou bien du fait de leur investissement dans des entreprises poussées à attendre désespérément une embellie qui ne viendra pas avant longtemps.

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Notes:

(1) Pas même de reprise sans emplois («jobless recovery ») comme essayent de nous le vendre nombre d'experts. Aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en zone Euro, au Japon, ce sera une reprise sans reprise (« recoveryless recovery »), une pure invention destinée à essayer de faire re-consommer des consommateurs américains ou britanniques insolvables et à faire patienter le plus longtemps possible les pays acheteurs de Bons du Trésor US et de Gilts britanniques (avant qu'ils ne décident qu'il n'y a plus d'avenir pour leurs produits aux pays du Dollar et de la Livre).

(2) Les « vagues scélérates » sont des vagues océaniques très hautes, soudaines et qui étaient considérées comme très rares, même si aujourd'hui on sait qu'elles apparaissent au cours de pratiquement toutes les tempêtes d'une certaine importance. Les « vagues scélérates » peuvent atteindre des hauteurs de crête à creux de plus de 30 mètres et des pressions phénoménales. Ainsi, une vague normale de 3 mètres de haut exerce une pression de 6 tonnes/m². Une vague de tempête de 10 mètres de haut peut exercer une pression de 12 tonnes/m². Une vague scélérate de 30 mètres de haut peut exercer une pression allant jusqu'à 100 tonnes/m². Or, aucun navire n'est conçu pour résister à une telle pression. Il existe aussi le phénomène des « trois sœurs ». Il s'agit de trois « vagues scélérates » successives et d'autant plus dangereuses, car un bateau qui aurait eu le temps de réagir correctement aux deux premières, n'aurait en aucun cas les possibilités de se remettre dans une position favorable pour affronter la troisième. Selon LEAP/E2020, c'est à un phénomène de ce type que le monde va être confronté cet été ; et aucun état (navire) n'est en position favorable pour les affronter, même si certains sont plus en danger que d'autres comme l'anticipe ce GEAB N°36.

(3) LEAP/E2020 considère que ses anticipations sur l'évolution socio-économique des différentes régions du monde publiées dans le GEAB N°28 (15/10/2008) sont toujours pertinentes.

(4) Ou, plus exactement, dans chacune des régions, la dégradation de la situation ne pourra plus être masquée par des artifices médiatiques et boursiers.

(5) Il sera d'ailleurs intéressant, en matière de statistiques économiques américaines, de suivre les conséquences de la révision par le Bureau of Economic Analysis des classifications et processus de calcul qui interviendra le 31/07/2009. En général, ce type de révisions a pour résultat de rendre plus complexe les comparaisons historiques et de modifier dans un sens favorable les statistiques importantes. Il suffit pour s'en rendre compte de constater comment les révisions précédentes ont permis de diminuer par 3 en moyenne le niveau d'inflation mesuré. Source : MWHodges, 04/2008.

(6)Les lecteurs du GEAB n'auront pas manqué de constater que ce sont exactement les mêmes personnes, médias et institutions qui, il y a 3 ans, trouvaient que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes ; il y a 2 ans, qu'il n'y avait aucun risque de crise grave ; et il y a un an, que la crise était sous contrôle. Donc des avis d'une très grande fiabilité !

(7) Sauf au niveau régional, où chaque entité politique s'organise à sa manière. Ainsi, profitant de l'effacement politique du Royaume-Uni englué dans la crise financière, la crise économique et la crise politique, l'UE est en train de mettre la City londonienne sous tutelle (source : Telegraph, 11/06/2009). L'été 2009 risque ainsi de mettre fin à 300 ans d'histoire d'une City toute puissante au cœur du pouvoir britannique. A ce sujet, il faut lire le très instructif article de George Monbiot dans The Guardian du 08/06/2009 et surtout prendre le temps de lire le brillant essai de John Lanchester publié dans la London Review of Books du 28/05/2009 et intitulé « It's finished ».

(8) D'ailleurs qui se soucie encore des déclarations finales des G8, comme celle du G8 Finance du 13/06/2009 (source : Forbes, 13/06/2009), à un moment où chacun agit en fait de son côté : Américains d'un côté, Canadiens et Européens de l'autre, Britanniques et Japonais au milieu, tandis que les Russes jouent un jeu différent ?

(9) La mésaventure arrivée au Secrétaire d'Etat au Trésor américain, Timothy Geithner lors de son récent discours aux étudiants en économie de l'université de Shanghai est à ce titre très instructive : le public de l'amphithéâtre a éclaté de rire lorsqu’il s’est mis à expliquer doctement que les Chinois avaient fait un bon choix en investissant leurs avoirs en Bons du Trésor et en Dollars US (source : Examiner/Reuters, 02/06/2009) ! Or il n'est rien de pire pour un pouvoir établi que de susciter l'ironie ou le ridicule car la puissance n'est rien sans le respect (de la part à l'ami autant que de l'adversaire), surtout quand celui qui se moque est censé être « piégé » par celui qui est moqué. Cet éclat de rire vaut, selon LEAP/E2020, de longues démonstrations pour indiquer que la Chine ne sent pas du tout « piégée » par le Dollar US et que les autorités chinoises savent désormais exactement à quoi s'en tenir sur l'évolution du billet vert et des T-Bonds. Cette scène aurait été impensable il y a seulement douze mois, peut-être même il y a seulement six mois, d'abord parce que les Chinois étaient encore dupes, ensuite parce qu'ils pensaient qu'il fallait continuer à faire croire qu'ils étaient toujours dupes. Visiblement, à la veille de l'été 2009, cette préoccupation a disparu : plus besoin de feindre désormais comme l'indique ce sondage de 23 économistes chinois publié le jour de l'arrivée de Timothy Geithner à Pékin qui jugent les actifs américains « risqués » (source : Xinhuanet, 31/05/2009). Les mois à venir vont résonner de cet éclat de rire estudiantin…

(10) Et il n'y a pas qu'aux Etats-Unis que les actionnaires seront systématiquement lésés par l'état sous prétexte de l'intérêt collectif supérieur, comme le montrent les pertes des fonds de pension qui avaient investi dans les actions de Chrysler ou GM, ou les pressions de la Fed et du gouvernement US sur Bank of America pour qu'elle cache à ses actionnaires l'état désastreux de Merrill Lynch au moment de son rachat. Sources : OpenSalon, 10/06/2009 / WallStreetJournal, 23/04/2009. Au Royaume-Uni, en Europe et en Asie, les mêmes causes produiront les mêmes effets. La « raison d'état » est depuis toujours l'excuse la plus simple pour justifier toutes les spoliations. Et les crises graves sont propices pour invoquer la « raison d'état ».

(11) En Allemagne, un problème similaire se pose du fait de l'élection nationale de Septembre prochain. Après l'élection, les problèmes bancaires du pays feront la une des médias, avec plusieurs centaines de milliards d'actifs à risque dans les bilans des banques notamment régionales. On est loin de l'ampleur des problèmes des banques US ou britanniques, mais Berlin va sans aucun doute devoir faire face à des faillites potentielles. Source : AFP/Google, 25/04/2009. Et aux Etats-Unis, les banques aidées par l’état fédéral ont tout simplement diminué leurs prêts à l’économie alors qu’elles étaient censées faire le contraire. Source : CNNMoney, 15/06/2009

(12) Sources : Financial Times, 01/06/2009; YahooFinance, 04/06/2009; StreetInsider+Holdings/4656921.html , 15/05/2009; Financial Times, 01/06/2009

Mardi 16 Juin 2009

GEAB N° 36 is available! Global systemic crisis in summer 2009: The cumulative impact of three « rogue waves »


- Public announcement Special Summer 2009 GEAB N°36 (June 17, 2009) -


As anticipated by LEAP/E2020 as early as October 2008, on the eve of summer 2009, the question of the US and UK capacity to finance their unbridled public deficits has become the central question of international debates, thus paving the way for these two countries to default on their debt by the end of this summer.

At this stage of the global systemic crisis’ process of development, contrary to the dominant political and media stance today, the LEAP/E2020 team does not foresee any economic upsurge after summer 2009 (nor in the following 12 months) (1). On the contrary, because the origins of the crisis remain unaddressed, we estimate that the summer 2009 will be marked by the converging of three very destructive « rogue waves » (2), illustrating the aggravation of the crisis and entailing major upheaval by September/October 2009. As always since this crisis started, each region of the world will be affected neither at the same moment, nor in the same way (3). However, according to our researchers, all of them will be concerned by a significant deterioration in their situation by the end of summer 2009 (4).

This evolution is likely to catch large numbers of economic and financial players on the wrong foot who decided to believe in today’s mainstream media operation of “euphorisation”.

In this special « Summer 2009 » edition, our team describes in detail these three converging « rogue waves » and their impact, and gives a number of strategic recommendations (currencies, gold, real estate, bonds, stocks, currencies) to avoid being swept away in this deadly summer.


Duration (in months) of US recessions since 1900 (average duration: 14,43 months) - Sources: US National Bureau of Economic Research / Trends der Zukunft
Duration (in months) of US recessions since 1900 (average duration: 14,43 months) - Sources: US National Bureau of Economic Research / Trends der Zukunft
LEAP/E2020 believes that, instead of « green shoots » (those which international media, experts and the politicians who listen to them (5) kept perceiving in every statistical chart (6) in the past two months), what will appear on the horizon is a group of three destructive waves of the social and economic fabric expected to converge in the course of summer 2009, illustrating the aggravation of the crisis and entailing major changes by the end of summer 2009… more specifically, debt default events in the US and UK, both countries at the centre of the global system in crisis. These waves appear as follows:

1. Wave of massive unemployment: Three different dates of impact according to the countries in America, Europe, Asia, the Middle East and Africa
2. Wave of serial corporate bankruptcies: companies, banks, housing, states, counties, towns
3. Wave of terminal crisis for the US Dollar, US T-Bond and GBP, and the return of inflation
World trade shrinks : Chart 1: Year-over-year change in total exports from 15 major exporting countries (1991-02/2009) / Chart 2: Year-over-year change in exports from 15 major exporters between February 2008 and February 2009 (size of circles reflects vo
World trade shrinks : Chart 1: Year-over-year change in total exports from 15 major exporting countries (1991-02/2009) / Chart 2: Year-over-year change in exports from 15 major exporters between February 2008 and February 2009 (size of circles reflects vo
In fact, these three waves do not appear in quick succession like the « sisters rogue waves ». They are even more dangerous because they are simultaneous, asynchronous and non-parallel. Hence their impact on the global system accentuates the risks because they hit at various angles, at different speeds and with varying strength. The only certain thing at this stage is that the international system has never been so weak and powerless to face such a situation. The IMF and global governance institutions’ reforms announced by the London G20 are at a standstill (7). The G8 becomes more like a moribund club whose utility is increasingly questioned (8). US leadership is the shadow of what it used to be, mostly concerned by desperately trying to find purchasers for its T-Bonds (9). The global monetary system is in a process of disintegration, with the Russians and Chinese in particular accelerating their positioning in the post-Dollar era. Companies foresee no improvement in the business climate and speed up the pace of layoffs. A growing number of states falter under the weight of their accumulated debt created to “rescue banks” and are about to be faced with a welter of failings by the end of this summer (10). And, last but not least, the banks, once they have squeezed money out of naive savers thanks to the market upsurge orchestrated in the past few weeks, will be have to admit that they are still insolvent by the end of summer 2009.

In the United States and United Kingdom in particular, the colossal public financial effort made in 2008 and at the beginning of 2009 for the sole benefit of large banks became so unpopular that it was impossible to consider injecting more public money into banks in spring 2009, despite the fact that they were still insolvent (11). It then became necessary to invent a “fairy tale” to convince the average saver to inject his/her own money into the financial system. By means of the « green shoots » story, overpriced stock indices based on no real economic grounds and promises of « anticipated public funding repayment », the conditioning was achieved. Hence, while big investors from oil-producing and Asian countries (12) withdrew capital from these banks, large numbers of small individual investors returned, full of hope. Once these small investors discover that public funding repayment is only a drop in the ocean of public aid granted to these banks (to help them dispose of their toxic assets) and that, after three or four months at best (as analyzed in this GEAB N°36), these banks are again on the verge of collapse, they will realize, powerless, that their share is worth nothing once again.

Growth in GDP (green) and US debt (red) (Bn USD) - Sources: US Federal Reserve / US Bureau of Economic Analysis / Chris Puplava, 2008
Growth in GDP (green) and US debt (red) (Bn USD) - Sources: US Federal Reserve / US Bureau of Economic Analysis / Chris Puplava, 2008
Intoxicated by financiers, world political leaders will be surprised - once again – to see all the problems of last year reappear, all the more severe since they were not addressed but only buried under piles of public money. Once that money has been squandered by insolvent banks compelled to « rescue » even more insolvent rivals, or by ill-conceived economic stimulus plans, problems will re-emerge, further exacerbated. For hundreds of millions of citizens in America, Europe, Asia and Africa, the summer 2009 will be a dramatic transition towards lasting impoverishment due to the loss of their jobs, with no hope of finding new ones in the next two, three or four years, or due to the disappearance of their savings invested in stocks or capital-based pension funds, or in banking investments linked to stock markets or denominated in US dollars or British pounds, or investment in shares of companies pressured to desperately wait for an improvement not coming soon.

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Notes:

(1) Not even the « jobless recovery » many experts are trying to make us believe in. In the United States, United Kingdom, Eurozone and Japan, it is a « recoveryless recovery » we must expect, i.e. a pure invention aimed at convincing US and UK insolvent consumers to start buying again and keeping US T-Bonds’ and UK Gilts’ country purchasers waiting as long as possible (until they decide that there is really no future selling their products to the lands of the US Dollar and British Pound.

(2) « Rogues waves » are very large and sudden ocean surface waves which used to be considered as rare, though we now know that they appear in almost every storm above a certain strength. « Rogue waves » can reach heights of 30 meters (98 ft) and exert tremendous pressure. For instance, a normal 3 meter-high wave exerts a pressure of 6 tons/m². A 10 meter-high tempest wave exerts a pressure of 12 tons/m². A 30 meter-high rogue wave can exert pressure of up to 100 tons/m². No ship yet built is able to resist such pressures. One specific kind of rogue wave is called the “three sisters”, i.e. a group of three rogue waves all the more dangerous in that, even if a ship had time to react properly to the first two waves, there is no way she could be in the right position to brave the third one. According to LEAP/E2020, it is a similar phenomenon that the world is about to encounter this summer; and no country (ship) is in a favourable position to face them, even if some countries are more at risk than others, as explained in this GEAB (N°36).

(3) LEAP/E2020 estimate that their anticipations of social and economic trends in the various regions of the world - published in GEAB N°28 (10/16/2008) – are still relevant.

(4) More precisely, in every region, media and stock markets will no longer be able to hide the deterioration.

(5) Our readers have not failed to notice that the same people, media and institutions, considered everything was for the best in the best of worlds 3 years ago, that there was no risk of a severe crisis 2 years ago, and that the crisis was under control a year ago. Their opinion is therefore highly reliable!

(6) As regards US economic statistics, it will be interesting to follow the consequences of the revision of the indexing formula by the Bureau of Economic Analysis due to take place on 07/31/2009. Usually, this type of revision results in further complexity of historical comparisons and favourable modification of important figures. For example, some previous revisions enabled the division of the average level of measured inflation by three. Source: MWHodges, 04/2008.

(7) Except at a regional level where each political entity is organized the way that it wants. For instance, the EU is taking advantage of the political fading away of the UK - mired in a financial, economic and political crisis - and taking supervisory control of the City of London (source: Telegraph, 06/11/2009). It is likely that summer 2009 will be the end of 300 years of the City’s supremacy at the centre of British power. On this subject, it is instructive to read George Monbiot’s article in The Guardian dated 06/08/2009 and take the time to read John Lanchester’s brilliant essay published in the London Review of Books dated 05/28/2009 entitled « It's finished ».

(8) Who cares any more about G8 final statements, such as that following the June 13th G8-Finance meeting (source: Forbes, 06/13/2009), at a time when each player in fact plays by his own rules: Americans on one side, Canadians and Europeans on another, British and Japanese in the middle, while the Russians play a complete different game?

(9) US Treasury’s Secretary of State, Timothy Geithner, recently suffered a very embarrassing experience whilst giving a speech in front of Beijing University students: his audience simply burst into laughter when he reassured that the Chinese government had made the right choice investing their holdings in US T-Bonds and Dollars (source: Examiner/Reuters, 6/02/2009)! There is nothing worse than arousing irony or ridicule when you are an established power because that power is nothing without respect (on the part of both friends and enemies), especially when the one mocking is supposed to be “trapped” by the one mocked. According to LEAP/E2020, this laughter is worth a thousand explanations of the fact that China does not feel at all « trapped » by the US dollar and the Chinese authorities know exactly what tracks greenbacks and T–Bonds are following. This kind of situation was unthinkable only 12 months, maybe even 6 months ago, first because the Chinese were still naive, second because they thought it was in their interest to make everyone believe they were naive. Obviously, on the eve of summer 2009, this situation has vanished: no need to pretend anymore, as highlighted by this survey of 23 famous Chinese economists, published on the first day of Timothy Geithner’s visit to Beijing, and revealing that most of them deem US assets « risky » (source: Xinhuanet, 05/31/2009). This student burst of laughter will continue to echo for many months to come…

(10) Not only in the US will shareholders be systematically prejudiced by the state under the pretext of higher common interest, as in the case of pension fund and bondholder losses related to the Chrysler and GM bankruptcies, or when the US government and Federal Reserve pressured Bank of America to hide the calamitous state of Merrill Lynch from its shareholders at the time of the latter’s takeover. Sources: OpenSalon, 06/10/2009 / WallStreetJournal, 04/23/2009. In the UK, Europe and Asia, the same causes will produce the same effects: the « raison d'état » has always been the simplest excuse to justify large-scale plundering … and severe crises are perfect times to call in the « raison d'état ».

(11) Germany has a similar problem due to next September’s national election. After the election, the country’s banking problems will be in the headlines, as several hundreds of billions of risky assets on the balance sheets of a number of banks, mainly regional ones, will need dealing with. It is far from the scope of US and UK banking problems, nevertheless Berlin will probably be faced with a number of potential bank failures. Source: AFP/Google, 04/25/2009. In the United States, the banks bailed out by the federal state have simply lowered the amount of loans granted when they are supposed to do the contrary. Source: CNNMoney, 06/15/2009

(12) Sources: Financial Times, 06/01/2009; YahooFinance, 06/04/2009; StreetInsider+Holdings/4656921.html, 05/15/2009; Financial Times, 06/01/2009

Mercredi 17 Juin 2009

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