Monday, 27 April 2009

une constitution mondiale pour l'economie

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http://www.pauljorion.com/blog/?p=165

Le texte ci–dessous a paru dans Le Monde Économie, en date du mardi 4 septembre, en page VI.

Qui est le responsable de la crise que traverse en ce moment le monde de la finance ? Jonathan Weil, chroniqueur de l'agence de presse Bloomberg, croit le connaître : c'est la norme comptable américaine No 140. Il existe pourtant des suspects plus évidents : par exemple la raréfaction massive des candidats à l'achat d'une maison sur un marché immobilier où l'envolée des prix interdit l'accès à de nouvelles recrues ; ou bien encore le crédit d'impôt sur les emprunts au logement qui fut le principal facteur à l'origine de la bulle immobilière aux États–Unis (notons à ce propos qu'avec le dispositif présenté en Conseil des ministres le 24 août, la France a décidé d'ignorer superbement l'une des leçons de la débâcle américaine). Ceci dit, la culpabilité de la norme No 140 ne fait aucun doute : c'est elle qui permet aux organismes prêteurs de passer hors–bilan les prêts hypothécaires, les « mortgage », qui seront reconditionnés et titrisés soit comme Mortgage–Backed Securities (pour le secteur « prime ») soit comme Asset–Backed Securities (pour le secteur « subprime »), et de comptabiliser immédiatement comme recettes le gain escompté, quelque soit par ailleurs la capacité des emprunteurs à rembourser leur dette. La norme No 140 a certainement encouragé à ce titre les banques à ignorer la qualité de ces prêts. Ceci dit, la norme No 133 réglant la comptabilité des dérivés a aussi une part de responsibilité, et l'on s'inquiète déjà à juste titre des conséquences possibles des normes No 157 et 159 qui déterminent le champ d'application du nouveau concept ambigu de « juste valeur ». Bien sûr, envisager la crise actuelle dans la perspective des normes comptables revient à regarder les choses par le petit bout de la lorgnette mais permet cependant de mettre l'accent sur une caractéristique majeure de la finance – le système sanguin de l'économie : son encadrement par un lacis de lois, de règlements et de normes dont le seul but est de contenir son comportement spontané, à savoir, sa prédisposition intrinsèque à l'excès. Cette propension irrésistible à l'excès rend manifeste une différence cruciale, rarement notée, entre l'économique et les autres institutions et notamment les institutions politiques. Fixons brièvement le contraste. Nous vivons dans un système de démocratie représentative qui est facteur de stabilité parce qu'il assigne un rôle déterminant aux électeurs du centre : ce sont eux qui décideront d'élection en élection une politique qui ne sera jamais qu'un peu plus à droite ou un peu plus à gauche. Ce système est le nôtre depuis plusieurs siècles. Il nous convient : nous ne perdons pas notre temps à en réviser les règles pour corriger tel ou tel de leurs effets inattendus. Ce système, surtout, est une invention humaine : il s'est bâti historiquement, d'abord un peu en Grèce, pour se compléter ensuite en Angleterre, aux États–Unis et en France. C'est ce trait de la démocratie d'avoir été une invention humaine qui distingue essentiellement notre organisation politique de notre économie. La finance est, comme je l'ai dit, contrainte par un lacis de réglementations. Mais celles–ci ne forment pas conjointement une « constitution », il s'agit plutôt d'un glacis, d'un système d'endiguement, d'une combinaison de garde–fous, contre une finance prédisposée à l'excès et au débordement. Dans un processus infini de réglementation et de déréglementation, nous révisons sans cesse ces textes pour prévenir leurs effets négatifs inaperçus à l'origine, voire pour contrer ceux–là qui font profession d'en découvrir les failles afin de les détourner. La raison en est simple : contrairement au cas du politique, notre économie et notre finance ne disposent pas d'un système inventé par nous, il s'agit au contraire d'une survivance de la manière dont fonctionne la nature livrée à elle–même, dans la concurrence de tous avec tous, réglée seulement par les rapports de force et débouchant sur l'élimination du plus faible par le plus fort. A la fin du XVIIIè siècle, l'anthropologue Johann Friedrich Blumenbach avait observé que nous avons soumis notre propre espèce au même régime que celui que nous avons réservé à certaines autres : nous nous sommes domestiqués. Cette domestication, qui a pacifié nos rapports mutuels, n'est pas complète. Si l'on utilise parfois l'expression de « capitalisme sauvage », c'est parce que l'on ressent intuitivement que le capitalisme représente en effet l'économique sous sa forme sauvage, non–domestiquée. Quand nous évoquons l'existence d'un « système » capitaliste, nous pensons au fait que l'économie fonctionne quelquefois de manière stable, ou plutôt, car c'est de cela qu'il s'agit, de manière cyclique. Or, de tels cycles se rencontrent également dans la nature livrée à elle–même : ils caractérisent en particulier l'interaction spontanée des populations de prédateurs et de proies. Les rapports naturels ne laissent en présence que des vainqueurs en petit nombre face à des multitudes de vaincus et c'est de cette manière que notre économie fonctionne aussi. Notre seule tentative jusqu'ici de mettre en place une alternative au capitalisme a consisté à transposer au plan économique un système politique totalitaire : une solution exécrable qui s'est révélée tout aussi désastreuse une fois appliquée à l'économie. Qui s'en étonnera ? Les crises, comme celle que nous traversons en ce moment et qui ne fait que débuter, sont là cependant pour nous rappeler que la tâche n'est pas terminée : notre organisation économique n'a pas encore dépassé le mode d'expression primitif qui caractérisait déjà la nature avant l'homme et le moment est venu pour nous de la guider vers sa forme domestiquée, pacifiée, de découvrir pour elle l'équivalent de ce que la démocratie représente au plan politique. L'économie n'a nul besoin de nouvelles réglementations mais elle réclame certainement une authentique constitution.

Saturday, 25 April 2009

boj gov: politicians not omnipotent

http://www.telegraph.co.uk/finance/economics/5212044/Bank-of-Japan-governor-says-US-must-tackle-household-debt.html

Bank of Japan governor says US must tackle household debt

Japan's central bank chief said on Thursday the United States must take "painful" steps to root out ills such as household debt to pull out of its downturn, warning that stimulus measures alone were not enough.

AFP
Last Updated: 8:35AM BST 24 Apr 2009

Speaking in New York ahead of annual World Bank and International Monetary Fund meetings in Washington, Bank of Japan governor Masaaki Shirakawa also cautioned not to mistake glimmers of economic hope for a real recovery.

Mr Shirakawa welcomed monetary easing and stimulus packages around the world, saying governments and central banks needed to convince the public that unpopular plans to salvage banks were for the greater good.

But he warned: "Policymakers are not omnipotent."

"I think the US economy needs to work out excesses, which include unsustainable financial leverage, household over-indebtedness and perhaps the over-extension of the financial industry," he told the Japan Society.

"This will be painful but inescapable. In view of Japan's decade-long experience, there are no palpable alternatives," he said.

Referring to the slump in the world's second largest economy after the crash of the speculative bubble in the early 1990s, he said: "Japan's economy did not resume sustainable recovery until it eliminated excess debt, excess capacity and excess labor."

Japan has again plunged into a biting recession as the global economic crisis saps worldwide demand for its cars, televisions and other signature exports - key drivers of the country's recovery earlier this decade.

Mr Shirakawa called for policymakers to be hard-nosed in assessing whether the economy was improving.

"In a severe economic crisis, policymakers have to be careful not to mistake a temporary rebound in the economy, or a false dawn I would say, for a genuine recovery."

But he also signaled that the Bank of Japan wanted eventually to lift rates. The central bank had been determined to raise Japan's rates - long among the world's lowest - until the global economic crisis hit.

Both Japan and the United States have since slashed rates to virtually zero in hopes of freeing up the flow of liquidity, the lifeblood of the financial system.

"There is no economic crisis that never ends," Mr Shirakawa said.

chine: chaises musicales au sommet

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Here's an excerpt from the top french houseprice crash website forum, lots of insight, hifly contributors, impeccable press review. Pierre 75, from China, describes how Hu Jintao and the reformists are trying to seize power from the military-fascist faction of Jiang Zemin in a subtle cat and mouse game around on one hand,a legal reform seemingly giving away military power from the presidency to the assembly commitee - controlled by the harliners- together with a reform for the control of the commitee itself at the advantage of the reformists. On the other hand another law would grant the commitee the power to expropriate, and this can mean expropriate the assets of the rich oligarchs who support the military faction. Hu has been recently hanging around military areas controlled by the reformists while the reform laws were being handled by the lawmakers. Pierre75 explains that Hu's whereabouts may have been led by fears of a coup similar to the 1991 coup attempt by the soviet hardwing against Gorbachev.

http://www.bulle-immobiliere.org/forum/viewtopic.php?f=4&t=49068&start=100

Le Comité Permanent de l'Assemblée Populaire prend le contrôle des textes sur la mobilisation de l'armée et la réforme de la Police Armée.

Renforcement du contrôle parlementaire sur le Parti Communiste, le gouvernement et l'armée ou renforcement des militaro-fascistes qui contrôlent le Comité Permanent de l'Assemblée Populaire ? Lorsqu'on connaît la dureté idéologique de leur chef, on peut douter de l'ouverture démocratique. Une chose est sûre, les équilibres entre le Comité Permanent de l'Assemblée et le Gouvernement sont en train de se modifier. Réponse à partir du 24 avril, lorsque les mutations de certains responsables de l'Assemblée seront annoncées.

Chinese lawmakers to discuss law on military mobilization
http://www.chinaview.cn
2009-04-20
http://news.xinhuanet.com/english/2009- ... 220931.htm


Les Parlementaires chinois discutent pour la première fois d'une loi sur la mobilisation militaire

- Le Comité permanent de l'Assemblée (contrôlé par les militaro-facistes) s'est réuni lundi à Pékin pour discuter comment et quand mobiliser en temps de guerre ou d'urgence :

Mobilisation, stockage des troupes et du matériel, prévention et soutien aux zones touchées par la guerre.

- Un autre projet de loi a été étudié concernant cette fois la Police Armée :

Droits et devoirs de la Police Armée afin de "garantir la sécurité de l'Etat et la stabilité sociale".

C'est la première fois que de telles lois sont étudiées dans le cadre de l'Assemblée Populaire.

Des projets d'amendements concernant le règlement intérieur du Comité permanent sont également en considération.

Une loi postale et une seconde sur le contentieux des terres agricoles sont pour leur part en deuxième lecture et un amendement à la Loi Postale pourrait être retenu par le Comité.

"Les qualifications de certains Députés" sont également discutées par le Comité qui pourrait décider des changements d'affectations.

La session s'achèvera le 24 avril.


Dernière édition par pierre75 le 20 Avr 2009, 18:27, édité 1 fois au total.

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L'ombre de Tiananmen justifie le basculement du contrôle de l'intervention de l'armée aux mains des militaro-fascistes.

On peut en discerner un peu plus (guère plus) sur le basculement du contrôle de l'armée et de la police armée dans les mains du Comité Permanent de l'Assemblée Nationale Populaire, actuellement contrôlé par les militaro-fascistes.

La promulgation de l'Etat de guerre, de la mobilisation générale ou d'une mobilisation régionale échappera désormais au Président de la République (actuellement également Président de la Commission Militaire mais l'un n'est pas une condition de l'autre) ainsi qu'à son équipe moderniste pour être décidée par le Comité Permanent de l'Assemblée Populaire.

Elle pourra prendre place dans les situations suivantes : menaces sur la souveraineté, l'unité, l'intégrité territoriale ou la sécurité de l'Etat.

C'est bien l'ombre des massacres sanglants de TianAnMen en 1989, dont le vingtième anniversaire, début juin, est redouté par les autorités, qui plane sur ces évolutions.

La répression militaire, qui avait été longtemps retardée par les réformateurs menés par le Premier Ministre de l'époque, avait été finalement imposée par Deng XiaoPing qui contrôlait la Commission Militaire.

Les durs du régime ne veulent pas qu'une telle situation se répète. En cas de troubles, ce sont eux, dans le cadre du Comité permanent de l'Assemblée Nationale, qui pourront imposer au Président de la République et ses équipes réformistes de déclencher à tout moment la répression.

C'est donc très grave, le pouvoir des baïonnettes est aux mains de la faction la plus dure du Parti Communiste.

Qu'a pu obtenir en échange le Président Hu Jintao ?

Difficile à déterminer. De nouvelles nominations au sein du Comité Permanent de l'Assemblée sont prévues dans les prochains jours, ce qui devrait permettre d'évaluer les rapports de force.

Deux autres points semblent à prendre en considération :

- La loi sur l'extension des filets de sécurité aux régions rurales est également à l'étude à cette même session du Comité Permanent de l'Assemblée.

- En cas de déclaration de l'Etat d'urgence, l'Etat sera autorisé à prendre le contrôle des principaux secteurs économiques ayant une incidence sur les moyens d'existence de la population.

China mulls law on military mobilization
China Daily
20 avril 2009
http://www.chinadaily.com.cn/china/2009 ... 696705.htm
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Franchement, concernant les émeutes, je n'en sais rien. Le GOuvernement central lui-même est encore obligé d'envoyer régulièrement des missions de contrôle dans les provinces pour savoir ce qui s'y passe réellement. Il y a actuellement une purge extrêmement importante dans le Guangdong, la grande province du Sud, au nom de la lutte anti-corruption.

Juste ce que je constate :

- Les réformateurs (le Président et le Premier Ministre inclus) poussent comme des fous depuis décembre pour que les 6 ou 7 grands groupes de communication chinois sortent du contrôle des structures officielles dont elles dépendent jusqu'à présent pour devenir des entreprises purement commerciales et s'ouvrent à l'international afin de briser le duopole des deux grandes agences de presse officielles qui, si elles basculent sous le contrôle des militaro-facistes, refermeraient pour de bon le couvercle sur l'information.

- Ces quelques jours sont un moment très critique où tous les enjeux sont ramassés en un seul. D'une part le contrôle de l'armée et de la répression qui peut basculer d'une faction à l'autre. D'autre part, la possibilité de nationaliser (réquisitionner) les moyens des très riches, politico-mafieux, afin de neutraliser leur pouvoir de nuisance.

A titre personnel, je ne pense pas trop que le piratage de Xinhua soit le fait de jeunes idéalistes indépendants. J'interprète plutôt ce hacking comme un nouvelle mise en garde des réformateurs contre toute tentative de coup d'Etat de la part des militaro-facistes en portant l'accent sur le fait qu'il n'est plus possible de refermer la chape de plomb. C'est également un canal alternatif de diffusion de l'information en temps réel au cas où ce serait en train de mal tourner.

Quand aux étrangers, ils sont rarement dans les grandes banlieues et la périphérie semi-urbaine (50 à 100 kilomètres des grands centres urbains), là où la police armée stoppe les manifestants qui tentent de monter dans les villes [je ne veux pas dire par là qu'il y a actuellement des tentatives massives de manifestation stoppées par la police armée, je n'en sais rien, mais je décris la façons dont les tentatives éventuelles sont stoppées]. Et, seraient-ils témoins, encore faut-il le temps et la crédibilité pour le faire savoir et que l'information se diffuse.

Même dans nos Etats Européens, de nombreux évènements ont lieu tous les jours qui ne sont pas rapportés par les médias. C'est la visibilité qui fait le plus souvent l'évènement et non pas l'évènement en lui-même. C'est tout aussi vrai en Chine.

Le dernier indice sur Xinhua, publié tout à l'heure, c'est que "les 3 marines" chinoises (c'est à dire les différentes régions militaires) participent ensemble aux grandes cérémonies de commémoration du 60° anniversaire de la marine chinoise et que leur bâtiment symbolique, c'est le destroyer Shijiazhuang, du nom de la capitale d'une province de l'intérieur où se trouve la plus grande académie militaire de Chine, contrôlée par les réformateurs. Cela pourrait dire qu'un accord a été trouvé entre les militaires pour en préserver l'unité mais comment l'affirmer ? Il est significatif que cette information ne sorte qu'aujourd'hui, alors même que les commémorations ont commencé dimanche ...

Au risque de me répéter, le vrai enjeu de l'heure, et c'est véritablement historique, c'est de savoir quelle faction va s'imposer pour contrôler les baïonnettes.


Dernière édition par pierre75 le 22 Avr 2009, 18:33, édité 1 fois au total.

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C'est le même principe qu'aux Etats-Unis ou en Europe. Les enjeux longtemps masqués ou retardés se radicalisent et apparaissent en plein jour lorsque la mer se retire ...

Mais il me semble que le problème de l'heure, en Chine, repose moins sur une révolte éventuelle de la population à court terme que sur le contrôle des leviers de commande militaires et de la richesse.

On évalue à seulement 30% le montant du plan de relance de 460 milliards d'euro décidé à l'automne effectivement dépensé à la fin du premier trimestre 2009. Jusqu'à 40% de ces 30% seraient allés directement à la spéculation sans s'investir dans l'économie réelle. Alors que le besoin en est vital, l'Etat ne peut continuer à mettre au pot car il ne contrôle pas où va l'argent et ne dispose plus de projets opérationnels pour l'absorber.

En plus de la question de l'armée, c'est ce pouvoir de captation et de détournement par une élite politico-mafieuse (qui n'est pas l'apanage des seuls militaro-facistes et existe tout autant au sein des réformateurs) qui est également remis en cause. Personne n'entend se laisser déposséder de sa moindre parcelle de pouvoir ... Ces bras de fer sont d'une telle intensité qu'aucune des factions ne peut se permettre que la situation sociale ne dérape avant qu'ils ne soient réglés, ce qui explique aussi une situation sécuritaire qui s'exacerbe.

La Chine est encore et avant tout une dictature et celle-ci refait surface en ces temps difficiles. Le rôle assigné à la police armée est particulièrement clair : elle doit protéger la "mission sacrée de la population qui est de vivre et de travailler" (dixit le site de l'Assemblée Nationale Chinoise).

Là, on est dans le fondamental ...
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Situation encore indécise pour le contrôle de l'armée, les réformateurs semblent toutefois avoir évité le coup d'Etat –

Le directeur de Reuters était la journée d'hier dans les bureaux du directeur de Xinhua - Le site pirate de Xinhua langue française s'est éteint – Annonce de la condamnation à mort du principal accusé de la campagne anti-corruption de la clique de Shanghai en 2006 - Les œuvres de l'ancien Président Jiang Zimin sur les technologies de l'information publiées parallèlement à la une de Xinhua langue chinoise – Le Président Hu Jintao aujourd'hui en pleine mer sur un bateau militaire qu'il contrôle pour la commémoration du 60ème anniversaire de la marine chinoise, entouré par des navires de guerre de 14 pays différents.

Il est risqué de crier trop tôt victoire. Lorsque les protagonistes de l'immense bataille qui semble s'achever à Pékin accepteront de livrer leur témoignage, fût-ce partiellement, il semble bien pourtant que cette journée du 23 avril 2009 entrera dans l'histoire comme une date historique, fondatrice, de la Chine du XXI° siècle. Et les méthodes pour y parvenir sont un signe d'espoir.

Les lecteurs de Bulle Immobilière connaissent la nature des enjeux. Retirer le contrôle des baïonnettes à la faction militaro-fasciste et disposer des outils légaux permettant de neutraliser la puissance économique de certaines élites politico-mafieuses capables d'influer pour leur seul intérêt sur les grandes décisions du pays en nationalisant leurs biens. D'un point de vue institutionnel, cela se traduit par placer le pouvoir de déclarer l'Etat de guerre ou l'Etat d'urgence, déclenchant également le pouvoir de réquisition des biens privés, entre les mains du Bureau Permanent de l'Assemblée Nationale.

Pour la première fois dans l'histoire de la Chine communiste, le contrôle sur l'armée basculerait du petit groupe informel qui contrôle en sous-main le Parti Communiste pour être remis aux représentants légaux de la Nation. Sauf que le Comité Permanent de l'Assemblée est précisément contrôlé par les militaro-fascistes ...

La manœuvre des réformateurs fût admirablement audacieuse et relève de la très haute politique. Dirigée par le Président Hu Jintao et soutenue par l'équipe gouvernementale menée par le Premier Ministre Wen Jiabao, elle a consisté à transmettre dans le même temps le pouvoir sur l'armée au Comité Permanent de l'Assemblée tout en obtenant simultanément un basculement du pouvoir au sein de ce même Comité Permanent afin d'en retirer le contrôle aux militaro-fascistes emmenés par l'ancien Président Jiang Zemin.

Il n'est pas encore possible d'évaluer les nouveaux rapports de force. Aucune dépêche n'officialise le transfert des pouvoirs militaires à l'Assemblée ni, surtout, les purges dans ses rangs. Mais il semble bien, à lire certaines dépêches éparses qui Xinhua laisse filtrer, que le plus dur est accompli. Pour le dire en quelques mots, un coup d'Etat des militaro-fascistes à l'image de celui tenté en URSS du temps de Gorbatchev est évité.

Les dépêches publiées par Xinhua permettent d'entrevoir certains axes de la stratégie des réformateurs :

- D'abord, tout faire pour éviter que les militaro-fascistes ne prennent le contrôle de l'information. Concernant Xinhua elle-même, ce fût évidemment l'objectif de l'invitation à David Schlesinger, Rédacteur en chef de l'agence Reuters, par le président de Xinhua à passer la journée du 23 avec lui, dans les propres bureaux de Xinhua. Xinhua n'en publie pas de compte-rendu, simplement deux photos :
http://news.xinhuanet.com/english/2009- ... 2726_1.htm
On y voir le Rédac-chef mondial de Reuters souriant mais réservé, certes amical mais manifestement dubitatif, se demandant ce qui lui arrive alors même que le Président de Xinhua apparaît pour sa part survolté, littéralement écroulé de rire, ravi de l'excellent tour qu'il est en train de jouer aux militaro-fascistes qui pourraient tenter de prendre le contrôle de l'agence de presse en se servant lui-même de Reuters, l'agence de presse la plus puissante au monde, en bouclier humain. Qu'il y ait tentative de putsch à Xinhua comme au plus haut sommet de l'Etat, et c'est alors Reuters, hors de portée des putschistes et capable de diffuser toute nouvelle à la vitesse de l'éclair aux quatre coins de la planète, qui est aux premières loges. Intouchable. J'ai choisi de mettre cette information en premier pour ce qu'elle montre de la puissance de la transparence comme force de dissuasion d'une part, du besoin vital d'ancrage à l'international
des réformateurs chinois d'autre part.

Autre technique cette fois à l'échelle chinoise. La condamnation à mort de la cheville ouvrière du scandale du détournement des fonds de la sécurité sociale de Shanghai en 2006 a été annoncée par la presse en début de semaine. C'est extrêmement important à deux titres. Tout d'abord, c'est un avertissement de choc à la clique de Shanghai sur la résolution des réformateurs à aller jusqu'au bout des réformes. Même si la peine a été assorti d'une mise à l'épreuve de deux ans pour transmission d'informations, quiconque se place en travers du chemin risque la mort. Les purges de 2006 à Shanghai ont constitué la première attaque frontale du Président Hu contre l'ancienne équipe de Jiang Zemin lui contestant le pouvoir. Piqure de rappel, étalage de force à vocation dissuasive. D'autre part, l'enjeu financier de 2006 est identique à 2009 : le détournement des fonds publics. Alors que Pékin ne parvient pas à éviter une prédation
massive de ses fonds de relance et que sa stratégie repose sur une grande part dans la mise en œuvre opérationnelle de gigantesques fonds de solidarité sociale, il ne peut être question d'accepter qu'une corruption massive fasse dérailler la relance.

D'autant que l'autre nouvelle importante, publiée cette fois hier 22 avril en pleine une de Xinhua langue chinoise, lui fait parfaitement écho. Annonce de la parution du recueil des œuvres de l'ancien Président Jiang Zemin concernant les technologies de l'information et les médias.
http://209.85.227.132/translate_c?hl=fr ... bmG4KWlkJQ
C'est bien sût un nouveau baiser de la mort des réformateurs contre Jiang Zemin. Le premier avait eu lieu précisément en 2006, au moment du lancement des purges à Shanghai, avec la publication de ses œuvres politiques complètes. Le second, et les lecteurs de Bulle Immobilière le savent, avait eu lieu fin décembre 2008, avec la publication de ces œuvres cette fois dans les langues minoritaires, annonce du déclenchement du bras de fer par les réformateurs pour obtenir les pleins pouvoirs en ces temps de crise mondiale, un bras de fer qui arrive aujourd'hui à son terme. La publication d'hier semble bien clore le cycle et annocner la victoire par KO des réformateurs. D'autant qu'elle ne concerne pas, cette fois, les œuvres écrites par Jiang Zemin du temps où ce dernier était Président de la République mais bien ses discours postérieurs, alors que Hu Jintao occupait la Présidence. Manière à la fois subtile et incroyablement brutale de
déclarer caduc Jiang Zemin.

J'ai gardé le plus splendide pour la fin.

Le Président Hu Jintao, dont on était sans nouvelles depuis son entrevue lundi matin avec le Président de l'Albanie en visite à Pékin, a réapparu aujourd'hui jeudi. Dans la ville portuaire de Qingdao (le phare), où se déroule le 60ème anniversaire de la création (re-création) de la marine militaire chinoise. Où donc précisément ? Sur le destroyer anti-missile Shijiazhuang, du nom de la capitale de la province du Hebei où se trouve la plus grande académie militaire chinoise, qui est contrôlée par les réformateurs. Présidant la parade, accompagné par l'Amiral en chef d'une marine longtemps méprisée qu'il a eu l'intelligence et la ténacité de remobiliser et de moderniser, il est escorté par 21 navires de guerre venus de 14 pays qui participent à la revue en présence de délégations de 29 pays.

L'air de rien, il est bien protégé … Il n'a plus besoin des services du site pirate de Xinhua en langue française tenu depuis lundi par des hackers démocrates.

Citer:
QINGDAO, 23 avril (Xinhua) -- Le président chinois Hu Jintao vient de monter à bord du destroyer Shijiazhuang de la marine de l'Armée populaire de Libération (APL) de Chine, pour assister à la parade internationale des forces navales qui se tiendra plus tard ce jeudi.

Le président Hu, également président de la Commission militaire centrale, est entre autres accompagné par le général Wu Shengli, commandant de la marine de l'APL.

La parade de l'Armée populaire de Libération au cours de laquelle les sous-marins nucléaires chinois feront leur première apparition, et celle de 21 navires étrangers venus de 14 nations se tiendront au large de Qingdao afin de célébrer le 60ème anniversaire de la fondation de la marine de l'APL.

60ème anniversaire de la fondation de la marine de l'APL
Xinhua
23 avril 2009-04-23
http://www.french.xinhuanet.com/french/ ... 864278.htm

PS : Voici également une excellente analyse, à mon avis, des enjeux de la marine chinoise

China unveils its new naval clout
By Wu Zhong
23 avril 2009
http://www.atimes.com/atimes/China/KD23Ad01.html
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Gueule de bois


Les informations commencent à sortir mais pas sur l'essentiel.

Clôture aujourd'hui de la session du Comité Permanent de l'Assemblée, la réforme du règlement intérieur pour encadrer les Parlementaires a été adoptée. Pas encore le courage de la lire en détail.

Rien n'est joué : les lois sur l'Armée et la Police Armée, ainsi que celle sur la création d'un fond de sécurité sociale pour les ruraux, sont renvoyées au Gouvernement pour deuxième lecture. De nouvelles tractations en coulisses en perspective. Il est probable qu'une session extraordinaire du Comité Permanent sera convoquée en urgence lorsqu'ils se seront mis d'accord, s'ils se mettent d'accord (la prochaine session ordinaire n'est prévue qu'en juin). Une étape n'en est pas moins franchie avec l'adoption du règlement intérieur.

Loi sur la réforme du Règlement Intérieur du Comité Permanent de l'Assemblée Populaire
Assemblée Populaire de Chine
24 avril 2008
http://209.85.227.132/translate_c?hl=fr ... VmJ6uknhow

Friday, 24 April 2009

alba: capitalism destroys mankind and the planet

Document of the Bolivarian Alternative for the Peoples of Our Americas (ALBA) countries for the 5th Summit of the Americas

Cumaná, April 17, 2009

The heads of state and governments of Bolivia, Cuba, Dominica, Honduras, Nicaragua and Venezuela, member countries of ALBA, consider that the proposed Declaration of the 5th Summit of the Americas is insufficient and unacceptable for the following reasons:

It offers no answers to the issue of the Global Economic Crisis, despite the fact that this constitutes the largest challenge faced by humanity in decades and the most serious threat in the current epoch to the wellbeing of our peoples. It unjustifiably excludes Cuba in a criminal manner, without reference to the general consensus that exists in the region in favour of condemning the blockade and the isolation attempts, which its people and government have incessantly objected to. For these reasons, the member countries of ALBA consider that consensus does not exist in favour of adopting this proposed declaration and in light of the above; we propose to have a thoroughgoing debate over the following issues:

1) Capitalism is destroying humanity and the planet. What we are living through is a global economic crisis of a systemic and structural character and not just one more cyclical crisis. Those who think that this crisis will be resolved with an injection of fiscal money and with some regulatory measures are very mistaken.

The financial system is in crisis because it is quoting the value of financial paper at six times the real value of goods and services being produced in the world. This is not a "failure of the regulation of the system" but rather a fundamental part of the capitalist system that speculates with all goods and values in the pursuit of obtaining the maximum amount of profit possible. Until now, the economic crisis has created 100 million more starving people and more than 50 million new unemployed people, and these figures are tending to increasing.

2) Capitalism has provoked an ecological crisis by subordinating the necessary conditions for life on this planet to the domination of the market and profit. Each year, the world consumes a third more than what the planet is capable of regenerating. At this rate of wastage by the capitalist system, we are going to need two planets by the year 2030.

3) The global economic, climate change, food and energy crises are products of the decadence of capitalism that threatens to put an end to the existence of life and the planet. To avoid this outcome it is necessary to develop an alternative model to that of the capitalist system. A system based on:

Solidarity and complementarity and not competition; A system in harmony with our Mother Earth rather than the looting of our natural resources; A system based on cultural diversity and not the crushing of cultures and impositions of cultural values and lifestyles alien to the realities of our countries: A system of peace based on social justice and not on imperialist wars and policies; In synthesis, a system that restores the human condition of our societies and peoples rather than reducing them to simple consumers or commodities. 4) As a concrete expression of the new reality on the continent, Latin American and Caribbean countries have begun to construct their own institutions, whose roots lie in the common history that goes back to our independence revolution, and which constitutes a concrete instrument for deepening the processes of social, economic and cultural transformation that will consolidate our sovereignty. The ALBA-TCP [TCP - Peoples Trade
Agreement], Petrocaribe and UNASUR [Union of South American Nations], to only cite the most recently created one, are mechanisms for solidarity-based union forged in the heat of these transformations, with the manifest intention of strengthening the efforts of our peoples to reach their own liberation.

In order to confront the grave effects of the global economic crisis, the ALBA-TCP countries have taken innovative and transformational measures that seek real alternatives to the deficient international economic order, rather than strengthening these failed institutions. That is why we have set in motion a Single System of Regional Compensation, the SUCRE, that includes a Common Accounting Unit, a Payments Clearing House and a Single System of Reserves.

At the same time, we have promoted the establishment of grand national companies in order to satisfy the fundamental necessities of our peoples, implementing mechanisms of just and complementary trade, that leave to one side the absurd logic of unrestrained competition.

5) We question the G20's decision to triple the amount of resources going to the International Monetary Fund, when what is really necessary is the establishment of a new world economic order that includes the total transformation of the IMF, the World Bank and the WTO [World Trade Organisation], who with their neoliberal condition have contributed to this global economic crisis.

6) The solutions to the global economic crisis and the definition of a new international financial architecture should be adopted with the participation of the 192 countries that between June 1 and 3 will meet at a United Nations conference about the international financial crisis, in order to propose the creation of a new international economic order.

7) In regards to the climate change crisis, the developed countries have an ecological debt to the world, because they are responsible for 70% of historic emissions of carbon accumulated in the atmosphere since 1750.

The developed countries, in debt to humanity and the planet, should contribute significant resources towards a fund so that the countries on the path towards development can undertake a model of growth that does not repeat the grave impacts of capitalist industrialisation.

8) The solutions to the energy, food and climate change crises have to be integral and interdependent. We cannot resolve a problem creating others in the areas fundamental to life. For example, generalising the use of agrofuels can only impact negatively on the price of food and in the utilisation of essential resources such as water, land and forests.

9) We condemn discrimination against migrants in all its forms. Migration is a human right, not a crime. Therefore, we demand an urgent reform to the migration policies of the United States government, with the objective of halting deportations and mass raids, allowing the reunification of families, and we demand the elimination of the wall that divides and separates us, rather than uniting us.

In this sense, we demand the repeal of the Cuban Adjustment Act and the elimination of the policies of Wetbacks-Drybacks, which has a discriminatory and selective character, and is the cause of loss of human lives.

Those that are truly to blame for the financial crisis are the bankers that steal money and the resources of our countries, not migrant workers. Human rights come first, particularly the human rights of the most unprotected and marginalised sectors of our society, as undocumented workers are.

For there to be integration there must be free circulation of people, and equal human rights for all regardless of migratory status. Brain drain constitutes a form of looting of qualified human resources by the rich countries.

10) Basic services such as education, health, water, energy and telecommunications have to be declared human rights and cannot be the objects of private business nor be commodified by the World Trade Organisation. These services are and should be essential, universally accessible public services.

11) We want a world where all countries, big and small, have the same rights and empires do not exist. We oppose intervention. Strengthen, as the only legitimate channel for discussion and analysis of bilateral and multilateral agendas of the continent, the base of mutual respect between states and governments, under the principal of non-interference of one state over another and the inviolability of the sovereignty and self-determination of the peoples.

We demand that the new government of the United States, whose inauguration has generated some expectations in the region and the world, put an end to the long and nefarious tradition of interventionism and aggression that has characterised the actions of the governments of this country throughout its history, especially brutal during the government of George W. Bush.

In the same way, we demand that it eliminate interventionist practices such as covert operations, parallel diplomacy, media wars aimed at destabilising states and governments, and the financing of destabilising groups. It is fundamental that we construct a world in which a diversity of economic, political, social and cultural approaches are recognised and respected.

12) Regarding the United States blockade against Cuba and the exclusion of this country from the Summit of the Americas, the countries of the Bolivarian Alternative for the Peoples of Our Americas (ALBA) reiterates the position that all the countries of Latin America and the Caribbean adopted last December 16, 2008, regarding the necessity of putting an end to the economic, trade and financial blockade imposed by the government of the United States of America against Cuba, including the application of the denominated Helms-Burton law and that among its paragraphs notes:

"CONSIDERING the resolutions approved by the United Nations General Assembly on the need to put an end to the economic, commercial, and financial embargo imposed by the United States on Cuba and the decisions on the latter approved at several international meetings,

"DECLARE that in defence of free trade and the transparent practice of international trade, it is unacceptable to apply unilateral coercive measures that will affect the well-being of nations and obstruct the processes of integration.

"WE REJECT the implementation of laws and measures that contradict International Law such as the Helms-Burton law and urge the U.S. Government to put an end to its implementation.

WE ASK the U.S. Government to comply with the 17 successive resolutions approved at the United Nations General Assembly and put an end to the economic, commercial and financial embargo it has imposed on Cuba."

Moreover, we believe that the attempt to impose isolation on Cuba, which today is an integral part of the Latin American and Caribbean region, is a member of the Rio Group and other organisations and regional mechanisms, that carries out a policy of cooperation and solidarity with the people of the region, that promotes the full integration of the Latin American and Caribbean peoples, has failed, and that, therefore, no reason exists to justify its exclusion from the Summit of the Americas.

13) The developed countries have allocated no less than $8 trillion towards rescuing the financial structure that has collapsed. They are the same ones that do not comply with spending a small sum to reach the Millennium Goals or 0.7% of GDP for Official Development Aid. Never before have we seen so nakedly the hypocrisy of the discourse of the rich countries. Cooperation has to be established without conditions and adjusted to the agendas of the receiving countries, simplifying the procedures, making resources accessible and privileging issues of social inclusion.

14) The legitimate struggle against narco-trafficking and organised crime, and any other manifestation of the denominated "new threats," should not be utilised as excuses for carrying out acts of interference or intervention against our countries.

15) We are firmly convinced that change, which all the world is hoping for, can only come about through the organisation, mobilisation and unity of our peoples.

As the Liberator well stated: "The unity of our peoples is not simply the chimera of men, but an inexorable fate"- Simón Bolívar.

cal county decriminalizes drug possession

Many Contra Costa crooks won't be prosecuted

Henry K. Lee, Chronicle Staff Writer

Wednesday, April 22, 2009

The Contra Costa District Attorney's Office is taking hea... District Attorney Robert Kochly blames budget cuts for li...

(04-21) 16:41 PDT MARTINEZ -- Misdemeanors such as assaults, thefts and burglaries will no longer be prosecuted in Contra Costa County because of budget cuts, the county's top prosecutor said Tuesday.

District Attorney Robert Kochly also said that beginning May 4, his office will no longer prosecute felony drug cases involving smaller amounts of narcotics. That means anyone caught with less than a gram of methamphetamine or cocaine, less than 0.5 grams of heroin and fewer than five pills of ecstasy, OxyContin or Vicodin won't be charged.

People who are suspected of misdemeanor drug crimes, break minor traffic laws, shoplift, trespass or commit misdemeanor vandalism will also be in the clear. Those crimes won't be prosecuted, either.

"We had to make very, very difficult choices, and we had to try to prioritize things. There are no good choices to be made here," said Kochly, a 35-year veteran prosecutor. "It's trying to choose the lesser of certain evils in deciding what we can and cannot do."

Barry Grove, a deputy district attorney who is president of the Contra Costa County District Attorneys Association, said, "There's no question that these kinds of crimes are going to drastically affect the quality of life for all the citizens of Contra Costa County."

The decision not to go after any perpetrators of certain offenses, Grove said, amounts to "holding up a sign and advertising to the criminal element to come to Contra Costa County, because we're no longer going to prosecute you."

Don't even bother submitting the cases, Kochly said Monday in a memo to the Contra Costa County Police Chiefs Association. "If they are submitted, they will be screened out by category by support staff and returned to your department without review by a deputy district attorney," he wrote.

Kochly wrote that he had long taken pride in saying that his office could do "more with less."

"Unfortunately, we have now reached a point where we cannot maintain the status quo," he said. "We will definitely be doing 'less with less' as a prosecution agency."

The changes are needed to help eliminate a $1.9 million budget deficit in the district attorney's office for this fiscal year. By month's end, six deputy district attorneys will be laid off, and 11 more will have to be let go by the end of the year, Kochly said.

The county Board of Supervisors originally proposed cutting the office's budget by $4.1 million. But after Kochly argued that such a reduction would hurt his ability to prosecute petty thefts, the board used sales-tax revenue to close the gap.

Supervisor John Gioia, who represents Richmond, said the list of crimes that Kochly says he won't prosecute is far longer now than what he told the board during its budget deliberations.

"I don't think it's a good idea for the chief prosecutor in the county to inform the public at large what cases they're not going to prosecute," Gioia said.

The district attorney's decision was upsetting news to Janet Kelleghan, an employee at Donna's Gifts in Concord, which has been victimized by thieves in the past.

"If they know they're not going to be prosecuted, there's going to be a lot more shoplifting," Kelleghan said. "I'd ask them to reconsider," she said of the district attorney's office.

Kochly said prosecutors will still consider charging suspects with certain misdemeanors, including domestic violence, driving under the influence, firearms offenses, vehicular manslaughter, sex crimes and assault with a deadly weapon.

E-mail Henry K. Lee at hlee@sfchronicle.com.

http://sfgate.com/cgi-bin/article.cgi?f=/c/a/2009/04/22/BAK9176EGO.DTL

This article appeared on page B - 1 of the San Francisco Chronicle

Wednesday, 22 April 2009

la cia ha voluto destabilizzare la grecia

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http://voltairenet.org/article159877.html

français

di Silvia Cattori a Thierry Meyssan

Dal G20 a Durban II, I retroscena

di Silvia Cattori*

Con sullo sfondo la crisi finanziaria, i vertici e le conferenze internazionali, dal G20 a Durban II, si susseguono senza che i media dominanti ci illuminino molto su quello che è in gioco e che viene deciso veramente. Silvia Cattori ha raccolto le analisi di Thierry Meyssan sulla riorganizzazione del mondo a cui stiamo assistendo. Secondo lui, dietro Obama hanno ripreso il potere vecchie squadre. Una volta archiviata la parentesi della guerra in Iraq, Washington è tornata al suo progetto di guerra al terrorismo e di globalizzazione forzata.

Avete detto "cambiamento"? Silvia Cattori: Quali erano gli obiettivi degli Stati Uniti al recente G20 di Londra? In quale misura sono riusciti a raggiungerli? Sono riusciti a raccogliere l’adesione della maggioranza dei responsabili politici?

Thierry Meyssan: I due vertici di Capi di Stato e di governo del G20 a Washington, poi a Londra, hanno consacrato la supremazia della finanza anglo-sassone e poste le premesse per un governo economico mondiale sotto leadership anglo-sassone. Il terzo summit è previsto a New York a margine dell’Assemblea generale dell’ONU; che è una maniera di umiliare questa assemblea e di affermare l’esistenza di un direttorio economico dei 20, equivalente al direttorio politico del Consiglio di sicurezza, al di fuori delle istituzioni dell’ONU. Tuttavia, malgrado i pubblici abbracci, non è stato concluso alcun accordo significativo tra i membri del G20. Le dichiarazioni finali enumerano principi generali che non impegnano nessuno e azioni precise che sono state tutte prese al di fuori del vertice e nessuna delle quali riguarda l’insieme dei 20 [1]. Il vertice di Londra potrebbe dunque rivelarsi un vertice degli inganni. La politica finanziaria ed economica dell’amministrazione Obama è elaborata da un insieme di organismi. Si situa in totale continuità con quella dell’amministrazione Bush [2]. D’altronde vi ricorderete che i piani Bush-Paulson sono stati sottoposti al candidato Obama e da lui approvati prima di essere presentati al Congresso. Il segretario al Tesoro Tim Geithner è succeduto a Henry Paulson con il quale lavorava da diversi mesi. Geithner ha cominciato la sua carriera come "negro" di Henry Kissinger di cui scriveva i testi economici. Per farla breve, il cambiamento esiste solo negli slogans di Barack Obama. Il Consiglio economico nazionale degli Stati Uniti è presieduto da Lawrence Summers, l’economista che ha organizzato, nel 1999, lo smantellamento della legislazione messa in opera all’epoca della crisi del 1929 per impedirne il ripetersi. All’epoca, il suo scopo era quello di favorire una speculazione senza limiti per drenare le ricchezze del mondo verso Wall Street. E’ sempre con lo stesso obiettivo che egli prosegue la sua opera attraverso i diversi piani di salvataggio, di stabilizzazione, ecc. che ha immaginato. Il Comitato dei consiglieri economici della Casa Bianca, diretto dalla storica Christina Romer, ritiene che la guerra in Iraq abbia provocato la crisi finanziaria. Essa non ha portato granché agli Anglo-sassoni ma li ha pesantemente indebitati. Secondo la signora Romer, che è una specialista della crisi del 1929, la guerra non è dunque una soluzione alla crisi, è una delle sue cause. Contestando le analisi classiche dei suoi colleghi storici dell’economia, la signora Romer afferma che non è stata la Seconda Guerra mondiale ad aver permesso agli Stati Uniti di uscire dalla crisi del ’29, non più del New Deal di Roosevelt, ma l’afflusso di capitali europei a partire dal 1936 e con la "l’aumento dei pericoli". E’ dunque conveniente provocare un identico fenomeno anche oggi. Da parte sua, il Comitato della Casa Bianca per la ripresa economica, presieduto da Paul Volcker e collegato alle autorità britanniche, si preoccupa di approfittare della crisi per ristrutturare le [imprese] transnazionali e permettere loro di rilevare il maggior numero di imprese per un pezzo di pane. I Francesi hanno potuto assaggiare il gusto amaro delle sue raccomandazioni con la chiusura della fabbrica Caterpillar di Grenoble; il proprietario di questa multinazionale siede in questo Comitato alla Casa Bianca [3]. Inizialmente, la messa in atto di queste strategie doveva essere coordinata dal Consiglio di Summers. Ma in definitiva tutto è finito al Consiglio di sicurezza nazionale del generale James Jones dove l’inevitabile Henry Kissinger e il suo ex socio Brent Scowcroft sovrintendono quotidianamente alle decisioni. Mentre si distrae l’opinione pubblica discutendo della differenza di colore della pelle tra Bush e Obama, le stesse persone continuano ad esercitare il potere e ad esercitarlo nel medesimo modo. Concretamente, nel corso degli ultimi mesi, gli Anglo-sassoni hanno orientato la politica dei loro "clienti" (nel senso imperiale romano del termine, ossia dei loro protetti) perché rinsanguino il sistema bancario internazionale. Gli Stati, dunque i popoli, hanno dovuto pagare le perdite dei banchieri anglo-sassoni. In alcuni casi, gli Stati hanno nazionalizzato - parzialmente o totalmente – alcune banche, creando così l’equivalente dei fondi sovrani degli Stati petroliferi. Il sistema speculativo, che è all’origine della crisi, è stato quindi confermato e gli Stati ne sono diventati direttamente attori. Per salvare il livello di vita degli Anglo-sassoni, sono state prese tre decisioni: In primo luogo, sono stati aumentati i mezzi del FMI e della Banca mondiale per tenere sotto pressione il terzo mondo. I paesi poveri sono stati i primi ad essere messi al lavoro per rimpinguare i ricchi, sperando che la loro popolazione non venga decimata dalla futura crisi alimentare. Secondariamente, si è aperta la caccia per costringere i capitali piazzati nelle banche di paesi fuori dal G20 a migrare verso gli Stati Uniti, il Regno Unito ed i loro paradisi fiscali [4]. Per fare ciò, gli Anglo-sassoni e il loro "utile idiota" Nicolas Sarkozy hanno proclamato la "fine del segreto bancario", sarebbe a dire la fine della protezione della vita privata. Va da sé che tutte le frodi e gli abusi potranno continuare come prima, purché abbiano luogo al riparo nelle banche anglo-sassoni, alle Bahamas o nelle isole normanne. Gli Svizzeri saranno senza dubbio le prime vittime di questo grande racket. Infine, se questo non bastasse, gli Anglo-sassoni hanno previsto di destabilizzare i paesi ricchi per costringere i capitali che si trovano lì a migrare a loro volta. Un test a grandezza naturale è stato realizzato in Grecia. La CIA e il MI6 hanno portato in autobus delle canaglie reclutate in Kosovo e in Albania per fare danni nei centri delle città in Grecia. Si è assistito immediatamente a fughe di capitali. Non si tratta solamente di una politica statunitense, ma piuttosto di una politica anglo-sassone mirante a salvare nello stesso tempo Wall Street e la City. I principali responsabili economici dell’amministrazione Bush (Geithner, Volcker, ecc.) sono membri della molto discreta Pilgrim’s Society, la cui assemblea annuale a Londra è presieduta dalla regina Elisabetta II d’Inghilterra e la cui sezione USA ha come vice-presidente Henry Kissinger.

Silvia Cattori: Secondo lei, lo sviluppo della crisi economica porterà a un rapido e durevole declino della posizionane degli Stati Uniti nel mondo?

Thierry Meyssan: Non sono un economista ma un analista politico. Al momento, ciò non è un handicap per risponderle perché la politica economica degli Stati Uniti è oggi pilotata da politici e militari, non da economisti. Washington ha scelto la fuga in avanti. Henry Kissinger ha affermato che la crisi era un’occasione insperata per portare a termine la globalizzazione approfittando dell’indebolimento di tutti quelli che le si opponevano. Questo modo di pensare, secondo me, rivela dell’hybris, un delirio di onnipotenza. Questo genere di ragionamenti ha già spinto più di un impero alla rovina. Washington vuole uscire dalla crisi rimodellando il mondo secondo la sua convenienza, ma senza cambiare egli stesso. Questo potrebbe portare ad una rottura brutale. La logica degli imperi vorrebbe che tutto cominci dalla rivolta dei vassalli e il risveglio di forze centrifughe. Potrebbe essere uno sganciamento in seno alla NATO o all’Unione Europea, seguito da tumulti interni agli USA e secessioni. Non si tratta di una predizione, ma di una deduzione elaborata applicando modelli storici alla situazione attuale. Mi limito a descrivere la direzione naturale della caduta, restando inteso che gli uomini possono sempre scrivere la loro storia. Ma questa deduzione ha tanto maggiori probabilità di verificarsi quanto i dirigenti statunitensi continuano nella loro corsa e rifiutano ostinatamente di rimettere in discussione il sistema. Il mio amico, professor Igor Panarin [4], che studia i movimenti separatisti negli Stati Uniti da un decennio, stima che essi siano arrivati a maturazione. Prevede la prima secessione nel 2010 e lo smembramento degli Stati Uniti entro cinque anni per poi dare vita a nuovi Stati. La sua riflessione tiene conto al medesimo tempo del modello di disgregazione dell’URSS, di fattori etnici specifici degli USA e di conflitti storici interni alle società anglo-sassoni. I regimi fantoccio posti in essere da Washington in numerosi paesi non sopravvivranno al crollo degli Stati Uniti. Assisteremo ad una profonda trasformazione del paesaggio politico mondiale, come all’epoca della scomparsa dell’URSS. Quello di cui parliamo le può sembrare surreale, ma nessuno all’inizio del 1989 prevedeva che il Patto di Varsavia e l’URSS sarebbe scomparsi alla fine del 1991.

Silvia Cattori: In quale misura questa evoluzione si ripercuoterà a corto e medio termine sulla potenza militare degli Stati Uniti, e con quali conseguenze?

Thierry Meyssan: Per il momento, gli Stati Uniti sono ancora là. Nella vita selvaggia, un animale ferito è più pericoloso di un animale sano. Ignoriamo se i dirigenti USA sono capaci del sangue freddo di cui diedero prova Michail Gorbaciov e la sua equipe assistendo alla morte della propria patria. Figlio di una sociologa che lavorava ai programmi di contro-insurrezione della CIA in Indonesia, formato poi da Zbignew Brzezinski all’università della Columbia e probabilmente alla Commissione Trilaterale, Barack Obama ha messo il suo talento al servizio del National Endowment for Democracy (NED), un organismo creato dai neo-conservatori per esternalizzare le azioni di destabilizzazione della CIA [5]. Per questo il suo tropismo personale lo porterà spontaneamente a privilegiare le azioni segrete. E tutto porta a pensare che Washington ne abbia attualmente in preparazione, specialmente in America latina. Al momento, osserviamo che mentre la stampa occidentale spettegola sulla scelta del "first dog" ed altre notizie distraenti, gli Stati Uniti si preparano a nuove aggressioni. Ad esempio, gruppi kosovari, organizzati dalla CIA, hanno vandalizzato delle città greche. O ancora, i servizi segreti romeni, fiancheggiati dalla CIA, hanno appena tentato di prendere il potere in Moldavia. Nessuno ha reagito, anche se la potenza che ha in subappalto l’aggressione, la Romania, è membro dell’Unione Europea. Comunque sia, la maggior parte degli analisti pensa che George W. Bush non abbia mai esercitato il potere, ma che se ne siano incaricati altri dietro di lui. Non vedo perché il cambio di presidente avrebbe cambiato qualcosa di questa realtà. Negli Stati Uniti il potere appartiene prima di tutto ai militari. Questi devono fare fronte alla crisi finanziaria. Manca circa un quarto alle risorse necessarie per il completamento del budget 2009 della Difesa. Ciò significa che essi devono non solo rinunciare ad acquistare nuovi materiali e a rinnovare quelli vecchi, ma che devono operare giganteschi tagli nelle spese ordinarie. In un primo tempo, Robert Gates e i suoi mentori, Brent Scowcroft e Henry Kissinger, hanno optato per il mancato rinnovo dei contratti dei mercenari in Iraq e per l’arresto del programma di armamenti faraonici. Poi, è stato necessario decidere di sospendere il cosiddetto "scudo anti-missile" e il mantenimento della "forza di dissuasione nucleare". Tutto ciò presentato come un gesto di buona volontà di fronte alla Russia e come un’iniziativa unilaterale per un mondo senza bombe atomiche. Ciò sarà molto insufficiente se la crisi finanziaria prosegue. Sul piano strategico, è un momento di ripiegamento. Il Pentagono cerca il modo di uscire dall’Iraq a testa alta e cerca di rifilare lo sforzo afgano-pakistano ai suoi alleati. Si trova intrappolato nella decomposizione del Pakistan. Questo Stato di 173 milioni di abitanti è di fatto già saltato. Sarà impossibile non intervenire, perché bisognerà bene controllare in che mani cadrà la bomba pachistana.

Silvia Cattori: Come giudica i rapporti dei paesi occidentali con l’Iran, e il braccio di ferro ingaggiato dalle forze militari, particolarmente da Israele, e il fervente sostegno della Francia verso la "minaccia nucleare" iraniana?

Thierry Meyssan: Il progetto di attacco all’Iran rispondeva solamente all’agenda dei fautori del rimodellamento del Medio Oriente, sarebbe a dire le lobby dei petrolieri e il movimento sionista. I neo-conservatori avevano inventato la favola del programma militare nucleare iraniano e una stampa credulona l’ha ripetuta, come aveva ripetuto la favola delle armi di distruzione di massa di Saddam Hussein. Quando abbiamo sfiorato il bombardamento nucleare dell’Iran, l’opzione è stata respinta da quelli che sono stati definiti "i generali ribelli", nel dicembre 2007 [6]. Obama si è messo al loro servizio nel 2008, come ha reso pubblico il generale Colin Powell, e l’hanno aiutato ad installarsi alla Casa Bianca. Non vi è dunque alcuna ragione di pensare che l’attacco all’Iran verrà rimesso in programma. Le discussioni tra Washington e Teheran sono condotte su numerosi canali contemporaneamente e sono molto avanzate. Il pentagono ha bisogno dell’aiuto degli Iraniani in Iraq e in Afghanistan. Di più, Washington deve sedurre Teheran per allontanarla da Mosca e prevenire l’estensione dell’influenza russa in medio oriente. E’ penoso sentire Nicolas Sarkozy e Bernard Kouchner prendersela ancora con l’Iran mentre i loro padroni statunitensi non hanno più bisogno che abbaino in questa direzione. E’ ugualmente grottesco sentire i dirigenti israeliani continuare a minacciare l’Iran senza averne i mezzi. Sostenuta sottobanco dall’amministrazione Bush, Tel-Aviv aveva progettato di bombardare l’Iran durante i Giochi Olimpici. Israele aveva affittato due basi aeree in Georgia e vi aveva posizionato i suoi bombardieri. Tecnicamente, poteva farli decollare da Tbilisi per bombardare degli obiettivi in Iran e riportarli nella Palestina occupata, mentre è impossibile – tenuto conto della distanza e dell’autonomia di volo – realizzare tale operazione dalla Palestina occupata. Ora, la Russia, che ha firmato un accordo di difesa con l’Iran [7], è intervenuta appena ha potuto per distruggere le installazioni israeliane in Georgia e gli Stati Uniti non hanno reagito. Per essere ancora più chiari, le autorità russe hanno risposto alle ultime dichiarazioni israeliane ricordando che i tecnici della centrale nucleare di Bushehr sono tutti russi. In altri termini, bombardare gli impianti nucleari iraniani, significa uccidere dei cittadini russi ed entrare in guerra con la Russia.

Silvia Cattori: Dato questo contesto generale, quale ruolo gli Stati Uniti cercano di fare giocare alla NATO, e quali ostacoli potrebbero incontrare nei loro piani?

Thierry Meyssan: Per comprendere l’attuale posta in gioco, bisogna prima di tutto capire cosa succede da nove anni. Henry Kissinger e Brent Scowcroft alla cerimonia d’investitura di Barack Obama Nel 2000, quando la classe dirigente USA ha truccato le elezioni e imposto George W. Bush alla Casa Bianca, il progetto era di fondare "un nuovo secolo americano". Queste persone pensavano che gli Stati Uniti dovessero approfittare del loro vantaggio militare per diventare un impero globale. Avevano programmato uno choc psicologico, "una nuova Pearl Harbour" secondo la loro espressione, per realizzare questa svolta. Fu l’11 settembre. Quel giorno, Henry Kissinger ha definito la "guerra globale al terrorismo" [8]. Ha spiegato che lo scopo non era quello di punire gli autori degli attentati, ma di distruggere il "sistema" che si opponeva alla potenza USA, come la risposta messa in capo a Pearl Harbour non aveva come scopo punire il Giappone, ma distruggere tutto quello che si opponeva alla potenza degli Stati Uniti. Ora, nel 2003, l’amministrazione Bush-Cheney si allontanò dal mandato ricevuto dalla classe dirigente USA. Decise di colonizzare l’Iraq e fece gestire l’occupazione da una società privata, l’Autorità della Coalizione in Iraq, costituita sul modello della Compagnia delle Indie [9]. Il generale Brent Scowcroft fu il primo ad opporsi a questo progetto [10]. Non come Dominique de Villepin in nome del diritto internazionale, ma perché questo progetto d’altri tempi avrebbe "distratto gli Stati Uniti dalla guerra al terrorismo". Scowcroft fu le "maître à penser" dei generali che si ribellarono nel 2006 contro il progetto di attacco all’Iran. Il vecchio esercitò un’influenza preponderante sulla Commissione Baker-Hamilton attraverso il suo figlio spirituale, Robert Gates, da lui presto imposto al Dipartimento della Difesa. E’ ancora Scowcroft che consiglia oggi Obama per tutte le nomine relative alla difesa e alla politica estera. E il generale James Jones, consigliere alla sicurezza nazionale, ha egli stesso ammesso di prendere quotidianamente gli ordini non dal presidente Obama ma dagli eterni complici Brent Scowcroft e Henry Kissinger. Dopo la parentesi 2003-2006 della colonizzazione dell’Iraq, eccoci ritornati alla casella dell’11 settembre. L’obiettivo assegnato all’amministrazione Obama è la ripresa della "guerra al terrorismo" che il tandem Bush-Cheney non avrebbe mai dovuto retrocedere al secondo posto. La NATO, che i signori Bush e Cheney non erano riusciti a mobilitare in Iraq, viene sollecitata per la guerra al terrorismo – eventualmente anche per la pretesa prevenzione di genocidi. E’ il caso dell’Afghanistan. Robert Gates, poi Barack Obama hanno sottolineato che se gli Europei non fossero andati in Asia centrale, avrebbero dovuto affrontare sul proprio suolo degli 11 settembre. Il ricatto non avrebbe potuto essere più chiaro. E’ la stessa cosa nell’oceano indiano. Gli USA stanno testando un nuovo alibi, la pirateria. Gente scalza, disponendo di informazioni eccezionali e di armamenti all’ultimo grido, abbordano navigli di tutte le categorie, dalle barche da diporto per far piangere le casalinghe ai cargo che trasportano armi per stuzzicare gli alleati. Una storia holliwoodiana è stata recentemente messa in scena con il coraggioso capitano Philips pronto a sacrificare la propria vita per salvare il suo equipaggio, prima di essere salvato a sua volta dai commandos degli USA Seal. Comunque sia, lo scopo è immutato: trovare una nobile causa che giustifichi uno spiegamento militare che permetta di distruggere quello che ostacola la potenza USA. I media USA d’altronde l’hanno paragonata alla Guerra contro i Barbari, che oppose gli Stati Uniti, il Regno Unito e i Paesi Bassi all’Impero ottomano. E’ con questo stato d’animo che la NATO ha ingaggiato dalla metà di marzo l’operazione Allied Protector al largo del corno d’Africa. Si tratta di un’estensione dell’operazione Active Endeavour (controllo del Mediterraneo) messa in atto dall’11 settembre.

Silvia Cattori: Quali implicazioni avrà la crisi economica mondiale sulla politica degli Stati Uniti in Medio Oriente? I regimi arabi alleati di Washington continueranno la loro politica di allineamento a dispetto dell’avversione delle loro popolazioni verso gli Stati Uniti?

Thierry Meyssan: In Medio Oriente come altrove Washington non ha più i mezzi per la sua politica e i suoi impiegati devono pensare a cambiare le loro prospettive di carriera. L’amministrazione Obama, che pensa di poter venire a capo della crisi finanziaria, ha deciso di congelare il Medio Oriente per il tempo necessario alla convalescenza della propria economia. I suoi protetti sono perciò certi di rimanere in sella a beve termine. Tuttavia molti di loro pensano che gli Stati Uniti non si risolleveranno e che verranno abbandonati come l’URSS malato ha abbandonato i regimi comunisti dell’Europa orientale. Da qui la volontà di alcuni attori di negoziare dei compromessi con l’asse Teheran – Damasco – Hezbollah – Hamas fin dove è possibile. Ma per il momento si tratta di atteggiamenti individuali di qualche opportunista e non di una svolta dei regimi.

Silvia Cattori: Lei come vede le ripercussioni di questa evoluzione sulla questione palestinese?

Thierry Meyssan: Per arrivare alla Casa Bianca, Obama ha costituito una coalizione eterogenea, che comprende tanto i generali nazionalisti che rifiutano di intraprendere guerre per servire gli interessi israeliani, quanto la fazione "realista" del movimento sionista. Questa coalizione è consapevole di poter scoppiare sulla questione israeliana e che dunque ognuna delle sue componenti è obbligata a fare concessioni per giungere a un accordo. Il mantenimento della colonia ebraica in Palestina resterà un obiettivo primario per gli Stati Uniti ma gli Israeliani non possono sperare in alcun aiuto oltre a questo. Non possono tentare nessuna avventura militare in questo periodo. D’altronde hanno obbedito all’amministrazione Obama quando essa ha preteso che le operazioni contro gli abitanti di Gaza venissero interrotte prima dell’inizio della cerimonia d’investitura. Bisogna adesso vedere le cose sotto un’altra visuale: come potrà Washington continuare a proteggere la colonia ebraica in Palestina se rivoluzioni popolari dovessero rovesciare il governo egiziano e l’Autorità palestinese?

Silvia Cattori: Come giudica lo scontro che ha opposto l’Iran ai paesi dell’Unione Europea presenti ieri alla conferenza Durban II delle Nazioni Unite?

Thierry Meyssan: Una delle principali poste in gioco della conferenza di Durban era quella di definire il sionismo. Nel 1975, l’Assemblea generale dell’ONU aveva adottato una risoluzione che affermava che "il sionismo è una forma di razzismo e di discriminazione razziale" [11]. Alla conferenza di Madrid sulla pace in Medio Oriente, l’Assemblea generale ha abrogato questa risoluzione per salutare il nuovo atteggiamento d’Israele [12]. Quattro anni dopo, l’assassinio di Ytzakh Rabin da parte di un fanatico ebreo ha posto fine ad ogni speranza di pace. A partire da questa data, è necessario restaurare la risoluzione del 1975 per combattere questo flagello, ciò che è stato tentato a Durban I e dovrebbe essere fatto a Durban II. Il segretario generale dell’ONU, Ban Ki Moon, ha adottato una posizione preliminare consistente nel dire che tutti gli Stati membri lottano contro il razzismo e, quindi, nessuno di loro è razzista. Gli Stati Uniti, che si ricordano di come il segretario di Stato Colin Powell sia stato umiliato a Durban I, hanno deciso di boicottare la conferenza. La Francia ha designato un ambasciatore speciale, il lobbysta sionista François Zimeray [13], per sabotare la conferenza oltre alla segretaria ai Diritti umani, Rama Yade, che vi ha consacrato tutta la sua energia. Molti governi si sono accordati in anticipo per abbandonare la sala al momento del discorso del presidente iraniano, cosa che i loro ambasciatori hanno fatto. Abbiamo dunque assistito ad uno straordinario numero di disinformazione. Prima che il presidente iraniano avesse potuto terminare la sua prima frase, tre militanti dell’Unione degli studenti ebrei di Francia mascherati da clowns hanno disturbato la seduta. Poi, lo show è continuato, gli ambasciatori dell’Unione Europea hanno lasciato la sala. Tutto è stato fatto affinché il pubblico occidentale non fosse a conoscenza del discorso della delegazione iraniana. Ora, cosa ha detto il presidente Ahmadinejad? Non ha invitato a cancellare Israele dalla carta geografica e non ha negato il genocidio ebraico. Non lo ha, d’altronde, mai fatto contrariamente alle accuse menzognere della stampa atlantista Comment Reuters a participé à une campagne de propagande contre l’Iran », Réseau Voltaire, 14 novembre 2005.]]. No. Ha portato degli elementi di riflessione [14]. Secondo lui, la creazione dello Stato d’Israele non è una riparazione dei crimini commessi contro gli ebrei d’Europa durante la Seconda Guerra mondiale, ma la continuazione dell’ideologia razzista che caratterizza non solo il nazismo, ma anche il colonialismo. Gli ebrei d’Europa furono vittime del razzismo, come i Palestinesi, gli Afgani e gli Iracheni lo sono oggi. Non si tratta di assimilare il regime sionista con il regime hitleriano – due realtà fondamentalmente differenti – ma di mettere in discussione in modo molto più ampio l’ideologia occidentale. Ciò premesso, Mahmoud Ahmadinejad ha denunciato il ruolo del Consiglio di sicurezza nell’immunità dei crimini razzisti in Palestina, in Afghanistan e in Iraq. E ha concluso richiedendo l’abrogazione del diritto di veto delle grandi potenze al Consiglio di sicurezza. Si è espresso a favore di istituzioni internazionali democratiche, dove ciascuno Stato disponga di uguale voce, compresi il FMI e la Banca mondiale che hanno attualmente sistemi di voto elitari. Secondo lui, l’ideologia razzista si esprime all’interno dell’ONU con la gerarchia stabilita tra gli Stati; gerarchia al vertice della quale si trovano i cinque membri permanenti del Consiglio di sicurezza. Al momento attuale, il comportamento degli Anglo-sassoni e degli Europei, che hanno boicottato la conferenza, disturbato il suo discorso e lasciato la sala, attesta il loro rifiuto di istituzioni democratiche e da ragione al presidente iraniano. Silvia Cattori
giornalista svizzera.

Scelto e tradotto per Come donchisciotte.org da Matteo Bovis.

[1] « Déclaration des chefs d’État et de gouvernement du G20 », « Déclaration du G20 sur la fourniture des ressources par l’intermédiaire des institutions financières internationales », « Déclaration du G20 sur le renforcement du système financier », Réseau Voltaire, 2 aprile 2009. [2] « Économie : Obama choisit ceux qui ont échoué », par Éric Toussaint et Damien Millet; « Les artisans de la débâcle économique continuent leur besogne au sein du gouvernement Obama », par Michel Chossudovsky, Réseau Voltaire, 1er et 8 décembre 2008.
[3] « Révolte des ouvriers français de Caterpillar », Réseau Voltaire, 31 mars 2009
[4] Sito ufficiale del professor Igor Panarin (in russo)
[5] «La NED, nébuleuse de l’ingérence "démocratique"», di Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 23 gennaio 2004.
[6] « Washington décrète un an de trêve globale », di Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 3 dicembre 2007.
[7] «Déclaration finale du deuxième sommet des pays riverains de la mer Caspienne», Réseau Voltaire, 16 ottobre 2007.
[8] «Destroy The Network», di Henry Kissinger. Articolo messo in linea sul sito del Washington Post nella serata dell’11 settembre 2001, poi pubblicato nell’edizione cartacea del 12 settembre. [9] « Qui gouverne l’Irak ? », di Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 13 maggio 2004.
[10] «Don’t Attack Saddam It would undermine our antiterror efforts », di Brent Scowcroft, The Wall Street Journal, 15 agosto 2002.
[11] « Résolution 3379 de l’Assemblée générale de l’ONU (10 novembre 1975) »
[12] « Résolution 46/86 de l’Assemblée générale de l’ONU (16 dicembre 1991) ».
[13] «Sarkozy nomme ambassadeur spécial un lobbyiste pro-israélien», Réseau Voltaire, 21 febbraio 2008.
[14] « Il Consiglio di sicurezza ha autorizzato i sionisti ad inseguire i loro crimini » di Mahmoud Ahmadinejad (discorso integrale di Durban), Réseau Voltaire, 20 aprile 2009.

la cia a voulu destabiliser la grece

Du G20 à Durban II, le dessous des cartes


par Silvia Cattori*

Sur fond de crise économique et financière, du G20 à Durban II, les sommets et les conférences internationales se succèdent sans que les médias dominants nous éclairent beaucoup sur ce qui s'y joue et s'y décide vraiment. Silvia Cattori a recueilli les analyses de Thierry Meyssan sur la réorganisation du monde à laquelle nous assistons. Selon lui, derrière Obama, de vieilles équipes ont repris le pouvoir. Une fois tournée la parenthèse de la guerre en Irak, Washington est revenu à son projet de guerre au terrorisme et de globalisation forcée.


22 avril 2009

Depuis

Beyrouth (Liban)


Administration Obama : le changement dans la continuité

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Les octogénaires qui gouvernent des États-Unis finissants : Henry Kissinger (85 ans), Zbigniew Brzezinski (81 ans) et Brent Scowcroft (84 ans). Vous avez dit « changement » ?

Silvia Cattori : Quels étaient les objectifs des États-Unis au récent G20 de Londres ? Dans quelle mesure sont-ils parvenus à les atteindre ? Ont-ils réussi à se rallier une majorité de dirigeants politiques ?

Thierry Meyssan : Les deux sommets des chefs d'État et de gouvernement du G20 à Washington, puis à Londres, ont consacré la suprématie de la finance anglo-saxonne, et posé les prémisses d'un gouvernement économique mondial sous leadership anglo-saxon.

Le troisième sommet est prévu à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU ; ce qui est une manière d'humilier cette assemblée et d'affirmer l'existence d'un directoire économique des 20, équivalent au directoire politique du Conseil de sécurité, en dehors des institutions de l'ONU.

Cependant, malgré les embrassades publiques, aucun accord significatif n'a été conclu entre les membres du G20. Les déclarations finales énumèrent des principes généraux qui n'engagent personne et des actions précises qui ont toutes été prises en dehors du sommet et dont aucune ne concerne les 20 à la fois [1]. Le sommet de Londres pourrait donc s'avérer être un sommet de dupes.

La politique financière et économique de l'administration Obama est élaborée par un ensemble complexe d'organismes. Elle se situe en totale continuité de celle de l'administration Bush [2]. Vous vous souvenez d'ailleurs que les plans Bush-Paulson ont été soumis au candidat Obama et approuvé par lui avant d'être présentés au Congrès. Le secrétaire au Trésor Tim Geithner a succédé à Henry Paulson avec lequel il travaillait depuis plusieurs mois. Geithner a commencé sa carrière comme « nègre » d'Henry Kissinger dont il écrivait les textes économiques. Bref, le changement n'existe que dans les slogans de Barack Obama.

Le Conseil économique national des États-Unis est présidé par Lawrence Summers, l'économiste qui a organisé, en 1999, le démantèlement des législations mises en place lors de la crise de 1929 pour en empêcher la répétition. À l'époque, son but était de favoriser une spéculation sans limites pour drainer les richesses du monde vers Wall Street. C'est toujours avec le même objectif qu'il poursuit son œuvre à travers les divers plans de sauvetage, de stabilisation etc. qu'il a imaginé.

Le Comité des conseillers économiques de la Maison-Blanche, dirigé par l'historienne Christina Romer, considère que la guerre d'Irak a provoqué la crise financière. Elle n'a pas rapporté grand-chose aux Anglo-Saxons, mais les a très lourdement endettés. Selon Mme Romer, qui est une spécialiste de la crise de 1929, la guerre n'est donc pas la solution à la crise, c'est une de ses causes. Contestant les analyses classiques de ses collègues historiens de l'économie, Mme Romer affirme que ce n'est pas la Seconde Guerre mondiale qui a permis aux États-Unis de sortir de la crise de 29, pas plus que le New Deal de Roosevelt, mais l'afflux de capitaux européens à partir de 1936 et de « la montée des périls ». Il convient donc de provoquer un phénomène identique aujourd'hui.

De son côté, le Comité de la Maison-Blanche pour la reprise économique, présidé par Paul Volcker et articulé aux autorités britanniques, se préoccupe de profiter de la crise pour restructurer les transnationales et leur permettre de racheter le maximum d'entreprises pour une bouchée de pain. Les Français ont pu tester le goût amer de ses recommandations avec la fermeture de l'usine Caterpillar de Grenoble ; le patron de cette transnationale siège dans ce Comité à la Maison-Blanche [3].

Initialement, la mise en œuvre de ces stratégies devaient être coordonnée par le Conseil de Summers. Mais en définitive, tout a échu au Conseil de sécurité national du général James Jones où l'inévitable Henry Kissinger et son ex-associé Brent Scowcroft supervisent quotidiennement les décisions. Pendant que l'on distrait l'opinion publique en discutant de la différence de couleur de peau entre Bush et Obama, les mêmes individus continuent à exercer le pouvoir et à l'exercer de la même manière.

Concrètement, au cours des derniers mois, les Anglo-Saxons ont orienté la politique de leurs « clients » (au sens impérial romain du terme, c'est-à-dire de leurs protégés) pour qu'ils renflouent le système bancaire international. Les États, donc les peuples, ont dû payer les pertes des banquiers anglo-saxons. Dans certains cas, les États ont nationalisé —partiellement ou totalement— des banques, créant ainsi l'équivalent des fonds souverains des États pétroliers. Le système spéculatif, qui est à l'origine de la crise, a donc été validé et les États en sont devenus acteurs directs.

Pour sauver le niveau de vie des Anglo-Saxons, trois décisions ont été prises :

- En premier lieu, les moyens du FMI et de la Banque mondiale pour pressurer le tiers-monde ont été augmentés. Les pays pauvres sont les premiers mis à contribution pour renflouer les riches, en espérant que leur population ne sera pas décimée par la crise alimentaire à venir.

- Deuxièmement, la chasse a été ouverte pour contraindre les capitaux placés dans des banques des pays hors G20 à migrer vers les États-Unis, le Royaume-Uni et leurs paradis fiscaux [4]. Pour ce faire, les Anglo-Saxons et leur « idiot utile » Nicolas Sarkozy ont proclamé « la fin du secret bancaire », c'est-à-dire la fin de la protection de la vie privée. Il va de soi que toutes les fraudes et les abus pourront continuer comme avant, pourvu qu'ils aient lieu à l'abri des banques anglo-saxonnes, aux Bahamas ou aux îles anglo-normandes. Les Suisses seront sans aucun doute les premières victimes de ce grand racket.

- Enfin, si cela ne suffit pas, les Anglo-Saxons ont prévu de déstabiliser des pays riches pour contraindre les capitaux qui s'y trouvent à migrer à leur tour. Un test a été réalisé grandeur nature en Grèce. La CIA et le MI6 ont acheminé en autobus des voyous recrutés au Kosovo et en Albanie pour casser des centre-ville en Grèce. On a immédiatement assisté à une fuite des capitaux.

Il ne s'agit pas uniquement d'une politique états-unienne, mais bien d'une politique anglo-saxonne visant à sauver à la fois Wall Street et la City. Les principaux des responsables économiques de l'administration Bush (Geithner, Volcker, etc.) sont membres de la très discrète Pilgrim's Society, dont l'assemblée annuelle à Londres est présidée par la reine Elizabeth II d'Angleterre et dont la section US est vice-présidée par Henry Kissinger.

Silvia Cattori : Le développement de la crise économique, va-t-il, selon vous, entraîner un déclin rapide et durable de la position des États-Unis dans le monde ?

Thierry Meyssan : Je ne suis pas économiste, mais analyste politique. Au demeurant, cela n'est pas un handicap pour vous répondre, car la politique économique des États-Unis est aujourd'hui pilotée par des politiciens et des militaires, pas par des économistes.

Washington a choisi la fuite en avant. Henry Kissinger a affirmé que la crise était une occasion inespérée pour terminer la globalisation en profitant de l'affaiblissement de tous ceux qui s'y opposaient. Cette manière de penser relève, selon moi, de l'hubris, du délire de puissance. Ce genre de raisonnement a déjà poussé plus d'un empire à sa perte. Washington veut sortir de la crise en remodelant le monde à sa convenance, mais sans changer lui-même. Cela devrait conduire à une rupture brutale.

La logique des empires voudrait que tout commence par la révolte de vassaux et réveille des forces centrifuges. Ce pourrait être un décrochement au sein de l'OTAN ou de l'Union européenne, suivi de troubles intérieurs aux USA et de sécessions. Il ne s'agit pas là d'une prédiction, mais d'une déduction élaborée en appliquant des modèles historiques à la situation actuelle. Je me borne à décrire le sens naturel de la chute, étant entendu que les hommes peuvent toujours écrire leur histoire. Mais cette déduction a d'autant plus de probabilité de se vérifier que les dirigeants états-uniens continuent sur leur lancée et refusent obstinément de remettre leur système en question.

Mon ami le professeur Igor Panarin [5], qui étudie les mouvements séparatistes aux États-Unis depuis une décennie, estime que ceux-ci sont arrivés à maturation. Il prévoit la première sécession en 2010 et la dislocation des États-Unis dans les cinq ans pour donner naissance à de nouveaux États. Sa réflexion tient compte à la fois du modèle de dislocation de l'URSS, des facteurs ethniques particuliers aux USA, et des conflits historiques internes des sociétés anglo-saxonnes.

Les régimes fantoches mis en place par Washington dans de nombreux pays ne survivront pas à l'effondrement des États-Unis. Nous assisterons à une profonde transformation du paysage politique mondial, comme lors de la disparition de l'URSS.

Ce dont nous parlons vous paraît peut-être surréaliste, mais personne ne prévoyait début 1989 que le Pacte de Varsovie et l'URSS auraient disparus fin 1991.

Silvia Cattori : Dans quelle mesure cette évolution va-t-elle se répercuter à court et moyen termes sur la puissance militaire des États-Unis, et avec quelles conséquences ?

Thierry Meyssan : Pour le moment, les États-Unis sont encore là. Dans la vie sauvage, une bête blessée est plus dangereuse qu'une bête saine. Nous ignorons si les dirigeants US sont capables du sang-froid dont firent preuve Mikhaïl Gorbatchev et son équipe en assistant à la mort de leur patrie.

Fils d'une sociologue travaillant aux programmes de contre-insurrection de la CIA en Indonésie, puis formé par Zbignew Brzezinski à l'université de Columbia et probablement à la Commission trilatérale, Barack Obama a mis son talent au service de la National Endowment for Democracy (NED), un organisme créé par les néo-conservateurs pour externaliser les actions de déstabilisation de la CIA [6]. C'est pourquoi son tropisme personnel le conduira spontanément à privilégier les actions secrètes. Et tout porte à penser que Washington en prépare actuellement, notamment en Amérique latine.

Au demeurant, nous observons que pendant que la presse occidentale glose sur le choix du « first dog » et autres nouvelles distrayantes, les États-Unis se livrent à de nouvelles agressions. Par exemple, des groupes kosovars, encadrés par la CIA, ont vandalisé des villes grecques. Ou encore, les services secrets roumains, encadrés par la CIA, viennent de tenter de prendre le pouvoir en Moldavie. Personne ne réagit, alors même que la puissance sous-traitant cette agression, la Roumanie, est membre de l'Union européenne.

Quoi qu'il en soit, la plupart des analystes pensent que George W. Bush n'a jamais exercé la réalité du pouvoir, mais que d'autres derrière lui s'en chargeaient. Je ne vois pas pourquoi le changement de président aurait changé quoi que ce soit à cette réalité. Aux États-Unis, le pouvoir appartient d'abord aux militaires. Ceux-ci doivent faire face à la crise financière. Il leur manque environ un quart des ressources nécessaires à l'exécution du budget 2009 de la Défense. Cela signifie qu'ils doivent non seulement renoncer à acquérir de nouveaux matériels et à renouveler les anciens, mais qu'ils doivent opérer de gigantesques coupes dans les budgets ordinaires.

Dans un premier temps, Robert Gates et ses mentors, Brent Scowcroft et Henry Kissinger, ont opté pour le non-renouvellement des contrats de mercenariat en Irak et pour l'arrêt de programmes d'armement pharaoniques. Puis, il a fallu décider de suspendre le prétendu « bouclier anti-missiles » et l'entretien de la « force de dissuasion nucléaire ». Tout ça étant présenté comme un geste de bonne volonté face à la Russie et comme une initiative unilatérale pour un monde sans bombes atomiques. Cela sera très insuffisant si la crise financière se poursuit.

Au plan stratégique, l'heure est au repli. Le Pentagone cherche comment se sortir d'Irak la tête haute et essaye de refiler l'effort afghano-pakistanais à ses alliés. Il se trouve piégé par la décomposition du Pakistan. Cet État de 173 millions d'habitants a de facto déjà éclaté. Il sera impossible de ne pas y intervenir, car il faudra bien contrôler dans quelles mains reviendra la bombe pakistanaise.

Silvia Cattori : Comment vont évoluer les rapports des pays occidentaux avec l'Iran, et le bras de fer engagé par des forces militaristes notamment par Israël et le fervent soutien de la France sur la « menace nucléaire » iranienne » ?

Thierry Meyssan : Le projet d'attaque de l'Iran répondait au seul agenda des partisans du remodelage du Grand Moyen-Orient, c'est-à-dire le lobby pétrolier et le mouvement sioniste. Les néo-conservateurs avaient inventé la fable du programme militaire nucléaire iranien et une presse crédule l'a répété, comme elle avait répété la fable des armes de destruction massive de Saddam Hussein.

Alors que nous avons frisé le bombardement nucléaire de l'Iran, cette option a été écartée par ceux que l'on a appelé « les généraux en révolte », en décembre 2007 [7]. Obama s'est placé à leur service en 2008, comme l'a rendu public le général Colin Powell, et ils l'ont aidé à s'installer à la Maison-Blanche. Il n'y a donc aucune raison de penser que l'attaque de l'Iran sera reprogrammée.

Les discussions entre Washington et Téhéran sont conduites par plusieurs canaux simultanés et sont très avancées. Le Pentagone a besoin de l'aide des Iraniens en Irak et en Afghanistan. De plus, Washington doit séduire Téhéran pour l'écarter de Moscou et prévenir une extension de l'influence russe au proche-orient.

Il est affligeant d'entendre Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner s'en prendre encore à l'Iran, alors que leurs maîtres états-uniens n'ont plus besoin qu'ils aboient dans cette direction.

Il est tout aussi grotesque d'entendre les dirigeants israéliens continuer à menacer l'Iran alors qu'ils n'en ont pas les moyens. Soutenu en sous-main par l'administration Bush, Tel-Aviv avait envisagé de bombarder l'Iran durant les Jeux olympiques. Israël avait loué deux bases aériennes en Géorgie et y avait stationné ses bombardiers. Techniquement, il pouvait les faire décoller de Tbilissi pour bombarder des objectifs en Iran et de les ramener en Palestine occupée, alors que —compte tenu de la distance et de l'autonomie de vol des avions— il est impossible de réaliser une telle opération depuis la Palestine occupée. Or, la Russie, qui a signé un accord de défense avec l'Iran [8], est intervenue dès qu'elle a pu pour détruire les installations israéliennes en Géorgie et les États-Unis n'ont pas réagis. Pour être plus claires encore, les autorités russes ont répondu aux dernières déclarations
israéliennes en rappelant que les techniciens de la centrale nucléaire de Bushehr sont tous Russes. En d'autres termes, bombarder les installations nucléaires iraniennes, c'est tuer des citoyens russes et entrer en guerre contre la Russie.

Silvia Cattori : Dans ce contexte général, quel rôle les États-Unis cherchent-ils à faire jouer à l'OTAN, et à quels obstacles pourraient-ils se heurter dans leur dessein ?

Thierry Meyssan : Pour comprendre les enjeux actuels, il faut d'abord comprendre ce qui se passe depuis neuf ans.


En 2000, lorsque la classe dirigeante US a truqué les élections et imposé George W. Bush à la Maison-Blanche, le projet était d'établir « un nouveau siècle américain ». Ces gens pensaient que les États-Unis devaient profiter de leur avantage militaire pour devenir un empire global. Ils avaient programmé un choc psychologique, « un nouveau Pearl Harbor » selon leur expression, pour opérer ce virage. Ce fut le 11-Septembre. Ce jour-là, Henry Kissinger définit la « guerre globale au terrorisme » [9] Il expliqua que le but ne serait pas de punir les auteurs des attentats, mais de détruire « le système » faisant obstacle à la puissance US, comme la réponse apportée à Pearl Harbor n'avait pas eu pour but de punir le Japon, mais de détruire tout ce qui faisait obstacle à la puissance des États-Unis.

Or, en 2003, l'administration Bush-Cheney s'écarta du mandat que lui avait donné la classe dirigeante US. Elle décida de coloniser l'Irak et la fit exploiter par une société privée, l'Autorité de la Coalition en Irak, constituée sur le modèle de la Compagnie des Indes [10]. Le général Brent Scowcroft fut le premier leader US à s'opposer à ce projet [11]. Non pas comme Dominique de Villepin au nom du droit international, mais parce que ce projet d'un autre âge allait « détourner les États-Unis de la guerre au terrorisme ».

Scowcroft fut le maître à penser des généraux qui se révoltèrent en 2006 contre le projet d'attaque de l'Iran. Le vieil homme exerça une influence prépondérante sur la Commission Baker-Hamilton par l'intermédiaire de son fils spirituel, Robert Gates, qu'il imposa bientôt au département de la Défense. C'est encore Scowcroft qui conseille aujourd'hui Obama pour toutes les nominations relatives à la défense et à la politique étrangère. Et le général James Jones, conseiller de sécurité nationale, a lui même admis qu'il tenait quotidiennement ses ordres non pas du président Obama mais des éternels complices Brent Scowcroft et Henry Kissinger.

Après la parenthèse 2003-06 de la colonisation de l'Irak, nous voici revenu à la case du 11-Septembre. L'objectif assigné à l'administration Obama, c'est la reprise de la « guerre au terrorisme » que le tandem Bush-Cheney n'aurait jamais dû reléguer au deuxième rang.

L'OTAN, que MM. Bush et Cheney n'avait pas réussi à mobiliser en Irak, va être sollicitée pour la guerre au terrorisme —éventuellement aussi pour la prétendue prévention des génocides—. C'est le cas en Afghanistan. Robert Gates, puis Barack Obama ont souligné que si les Européens ne venaient pas en Asie centrale, ils devraient affronter sur leur sol des 11-Septembre. Le chantage est on ne peut plus clair. C'est également le cas dans l'océan indien. Les USA y testent un nouvel alibi, la piraterie. Des va-nus-pieds, disposant de renseignements exceptionnels et d'armes dernier cri, abordent des navires de toutes catégories, allant des bateaux de plaisance pour faire pleurer la ménagère aux cargos transportant des armes pour titiller les alliés. Une story hollywoodienne a été récemment mise en scène avec le courageux capitaine Philips prêt à sacrifier sa vie pour sauver son équipage, avant d'être sauvé à son tour
par les commandos de l'US Seal. Quoi qu'il en soit, le but est inchangé : trouver une noble cause qui justifie un déploiement militaire permettant de détruire tout ce qui fait obstacle à la puissance US. Les médias US ont d'ailleurs fait la comparaison avec la Guerre contre les Barbares, qui opposa les États-Unis, le Royaume-Uni et les Pays-Bas à l'Empire ottoman. C'est dans cet état d'esprit que l'OTAN a engagé depuis la mi-mars l'opération Allied Protector au large de la corne de l'Afrique. Elle étend l'opération Active Endeavour (contrôle de la Méditerranée) mise en œuvre depuis le 11-Septembre.

Silvia Cattori : Quelles implications aura la crise économique mondiale sur la politique des Etats-Unis au Moyen-Orient ? Les régimes arabes, alliés de Washington vont-ils poursuivre leur politique d'alignement en dépit de l'aversion de leurs populations à l'égard des États-Unis ?

Thierry Meyssan : Au Proche-Orient comme ailleurs, Washington n'a plus les moyens de sa politique et ses employés doivent penser à changer de plan de carrière.

L'administration Obama, qui pense pouvoir venir à bout de la crise financière, a décidé de geler le Proche-Orient le temps nécessaire à la convalescence de son économie. Ses protégés sont donc certains de rester en place à court terme. Cependant beaucoup d'entre eux pensent que les États-Unis ne se relèveront pas et qu'ils les abandonneront comme l'URSS malade abandonna les régimes communistes d'Europe orientale. D'où la volonté de certains acteurs de négocier des compromis avec l'axe Téhéran-Damas-Hezbollah-Hamas tant que c'est possible. Mais il s'agit pour le moment de l'attitude individuelle de quelques opportunistes, pas d'un revirement de régimes.

Silvia Cattori : Comment voyez-vous les répercussions de ces évolutions sur la question palestinienne ?

Thierry Meyssan : Pour parvenir à la Maison-Blanche, Obama a constitué une coalition hétéroclite, incluant aussi bien les généraux nationalistes qui refusent d'entreprendre des guerres pour servir les intérêts israéliens que la faction « réaliste » du mouvement sioniste. Cette coalition est consciente qu'elle peut exploser sur la question israélienne et que chacune de ses composantes est donc obligée de faire des concessions et de parvenir à un accord.

Le maintien de la colonie juive en Palestine restera un objectif majeur pour les États-Unis, mais les Israéliens ne peuvent espérer aucune aide au delà. Ils ne peuvent tenter aucune aventure militaire durant cette période. Ils ont d'ailleurs obéi à l'administration Obama lorsque celle-ci a exigé que les opérations contre les Gazaouites soient interrompues au plus tard au début de la cérémonie d'investiture.

Il faut maintenant envisager les choses sous un autre angle : comment Washington pourra-t-il continuer à protéger la colonie juive de Palestine si des révolutions populaires renversent le gouvernement égyptien et l'Autorité palestinienne ?

Silvia Cattori : Comment appréciez vous le clash qui a opposé l'Iran aux pays de l'Union européenne présents hier à la conférence Durban II des Nations Unies ?

Thierry Meyssan : Un des enjeux majeurs de la conférence de Durban était de qualifier le sionisme. En 1975, l'Assemblée générale de l'ONU avait adopté une résolution affirmant que « le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale » [12]. Lors de la conférence de Madrid sur la paix au Proche-Orient, l'Assemblée générale a abrogé cette résolution pour saluer l'attitude nouvelle d'Israël [13]. Quatre ans plus tard, l'assassinat d'Yitzakh Rabin par un fanatique juif mettait fin à tout espoir de paix. Depuis cette date, il est nécessaire de restaurer la résolution de 1975 pour combattre ce fléau, c'est ce qui a été tenté à Durban I et devait l'être à Durban II.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki Moon, a adopté une position préalable consistant à dire que tous les États membres luttent contre le racisme et, donc, qu'aucun d'entre eux n'est raciste. Les États-Unis, qui se souviennent de la manière dont le secrétaire d'État Colin Powell avait été humilié à Durban I, ont décidé de boycotter la conférence. La France a désigné un ambassadeur spécial, le lobbyiste sioniste François Zimeray [14], pour saboter la conférence en plus de la secrétaire aux Droits de l'homme, Rama Yade, qui y a consacré toute son énergie. Plusieurs gouvernements se sont concertés à l'avance pour quitter la salle lors du discours du président iranien, ce que leurs ambassadeurs ont fait.

Nous avons alors assisté à un extraordinaire numéro d'intoxication. Avant que le président iranien ait pu terminer sa première phrase, trois militants de l'Union des étudiants juifs de France déguisés en clowns ont perturbé la séance. Puis, le show a continué, les ambassadeurs de l'Union européenne ont quitté la salle. Tout a été fait pour que le public occidental n'ait pas connaissance des propos de la délégation iranienne.

Or, qu'a dit le président Ahmadinejad ? Il n'a pas appelé à rayer Israël de la carte et n'a pas nié le génocide juif. Il ne l'a d'ailleurs jamais fait contrairement aux imputations mensongères de la presse atlantiste [15].

Non. Il a apporté des éléments de réflexion [16]. Selon lui, la création de l'État d'Israël n'est pas une réparation des crimes commis contre les juifs d'Europe durant la Seconde Guerre mondiale, mais la continuation de l'idéologie raciste qui caractérise non seulement le nazisme, mais aussi le colonialisme. Les juifs d'Europe furent victimes du racisme, comme les Palestiniens, les Afghans et les Irakiens en sont aujourd'hui victimes. Il ne s'agit pas d'assimiler le régime sioniste avec le régime hitlérien —deux réalités fondamentalement différentes—, mais de manière beaucoup plus large de mettre en cause l'idéologie occidentale.

Ceci étant posé, Mahmoud Ahmadinejad a dénoncé le rôle du Conseil de sécurité dans l'immunité des crimes racistes en Palestine, en Afghanistan et en Irak. Et il a conclu en requérant l'abrogation du droit de veto des grandes puissances au Conseil de sécurité. Il a plaidé pour des institutions internationales démocratiques, où chaque État disposera d'une voix égale, y compris au FMI et à la Banque mondiale qui ont actuellement un scrutin censitaire. Pour lui, l'idéologie raciste s'exprime à l'ONU par la hiérarchie établie entre les États ; hiérarchie au sommet de laquelle se trouvent les cinq membres permanents du Conseil de sécurité.

Au demeurant, l'attitude des Anglo-Saxons et des Européens, qui ont boycotté la conférence, perturbé son discours et quitté la salle, atteste leur refus d'institutions démocratiques et donne raison au président iranien.
Silvia Cattori

Journaliste suisse.

[1] « Déclaration des chefs d'État et de gouvernement du G20 », « Déclaration du G20 sur la fourniture des ressources par l'intermédiaire des institutions financières internationales », « Déclaration du G20 sur le renforcement du système financier », Réseau Voltaire, 2 avril 2009.

[2] « Économie : Obama choisit ceux qui ont échoué », par Éric Toussaint et Damien Millet ; « Les artisans de la débâcle économique continuent leur besogne au sein du gouvernement Obama », par Michel Chossudovsky, Réseau Voltaire, 1er et 8 décembre 2008.

[3] « Révolte des ouvriers français de Caterpillar », Réseau Voltaire, 31 mars 2009

[4] « Le G 20 : une hiérarchisation des marchés financiers », par Jean-Claude Paye, Réseau Voltaire, 9 avril 2009.

[5] Site officiel du professeur Igor Panarin

[6] « La NED, nébuleuse de l'ingérence "démocratique" », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 23 janvier 2004.

[7] « Washington décrète un an de trêve globale », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 3 décembre 2007.

[8] « Déclaration finale du deuxième sommet des pays riverains de la mer Caspienne, Réseau Voltaire, 16 octobre 2007.

[9] « Destroy The Network », par Henry Kissinger. Article mis en ligne sur le site du Washington Post, le 11 septembre 2001 au soir, puis publié dans l'édition papier datée du 12 septembre.

[10] « Qui gouverne l'Irak ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 13 mai 2004.

[11] « Don't Attack Saddam

It would undermine our antiterror efforts », Par Brent Scowcroft, The Wall Street Journal, 15 août 2002.

[12] « Résolution 3379 de l'Assemblée générale de l'ONU (10 novembre 1975) »

[13] « Résolution 46/86 de l'Assemblée générale de l'ONU (16 décembre 1991) ».

[14] « Sarkozy nomme ambassadeur spécial un lobbyiste pro-israélien », Réseau Voltaire, 21 février 2008.

[15] « Comment Reuters a participé à une campagne de propagande contre l'Iran », Réseau Voltaire, 14 novembre 2005.

[16] Mahmoud Ahmadinejad : « Le Conseil de sécurité a donné aux sionistes le feu vert pour poursuivre leurs crimes », discours intégral de Durban, Réseau Voltaire, 20 avril 2009.