Tuesday, 27 November 2012

obama II : la purge et le pacte

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http://www.voltairenet.org/article176644.html

italiano 
español  

Obama II : la purge et le pacte 

Thierry Meyssan
Réseau Voltaire 

Damas, 27 novembre 2012

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M. et Mme Kerry, M. et Mme Assad, lors d’un déjeuner privé, dans un restaurant damascène, en 2009.
Disposant d’une légitimité renforcée par sa réélection, le président Barack Obama se prépare à lancer une nouvelle politique étrangère : tirant les conclusions de l’affaiblissement économique relatif des États-Unis, il renonce à gouverner seul le monde. Ses forces poursuivent leur départ d’Europe et leur désengagement partiel du Moyen-Orient pour se positionner autour de la Chine. Dans cette perspective, il veut à la fois distendre l’alliance russo-chinoise en formation et partager le fardeau du Moyen-Orient avec la Russie. Il est par conséquent prêt à appliquer l’accord sur la Syrie, conclu le 30 juin à Genève (déploiement d’une Force de paix de l’ONU principalement composée de troupes de l’OTSC, maintien au pouvoir de Bachar el-Assad s’il est plébiscité par son peuple).

Cette nouvelle politique étrangère se heurte à de fortes résistances à Washington. En juillet, des fuites organisées dans la presse avaient fait capoter l’accord de Genève et avaient contraint Kofi Annan à la démission. Le sabotage semble avoir été ourdi par un groupe d’officiers supérieurs qui n’admettent pas la fin de leur rêve d’empire global.
À aucun moment cette problématique n’a été évoquée lors de la campagne électorale présidentielle, les deux principaux candidats s’accordant sur le même virage politique et ne s’opposant que sur la manière de le présenter.
Aussi Barack Obama a t-il attendu le soir de sa victoire pour donner le signal d’une purge discrètement préparée depuis des mois. La démission du général David Petraeus de ses fonctions de directeur général de la CIA a été largement médiatisée, mais elle n’était que le hors d’œuvre. Les têtes de bien d’autres officiers supérieurs vont rouler dans la poussière.
La purge touche d’abord le Commandeur suprême de l’OTAN et commandant de l’EuCom (amiral James G. Stravidis), qui termine son tour, et son successeur prévu (le général John R. Allen). Elle se poursuit avec l’ex-commandant de l’AfriCom (général William E. Ward) et son successeur depuis un an (général Carter Ham). Elle devrait emporter également le patron du Bouclier antimissile (général Patrick J. O’Reilly) et d’autres encore de moindre importance.
Chaque fois, les officiers supérieurs sont soit accusés d’affaires de mœurs, soit de détournements de fonds. La presse US s’est rassasiée de détails sordides sur le triangle amoureux impliquant Petraeus, Allen et la biographe du premier, Paula Broadwell, en passant sous silence que celle-ci est lieutenant colonel du Renseignement militaire. Selon toute vraisemblance, elle a été infiltrée dans l’entourage des deux généraux pour les faire tomber.
La purge à Washington a été précédée, en juillet, de l’élimination de responsables étrangers qui s’opposaient à la nouvelle politique et étaient impliqués dans la Bataille de Damas. Tout s’est passé comme si Obama avait laissé faire le ménage. On pense par exemple à la mort prématurée du général Omar Suleiman (Égypte) venu effectuer des examens dans un hôpital états-unien, ou à l’attentat contre le prince Bandar ben Sultan (Arabie saoudite), sept jours plus tard.
Il reste à Barack Obama à composer son nouveau cabinet en trouvant des hommes et des femmes capables de faire accepter sa nouvelle politique. Il compte surtout sur l’ancien candidat démocrate à l’élection présidentielle et actuel président de la Commission des affaires étrangères du Sénat, John Kerry. D’ores et déjà Moscou a fait savoir que sa nomination serait bienvenue. Surtout, Kerry est connu pour être « un admirateur de Bachar el-Assad » (The Washington Post) qu’il a souvent rencontré dans les années précédentes [1].
Reste à savoir si les démocrates peuvent accepter de perdre un siège au Sénat, et si Kerry prendra le secrétariat d’État ou celui de la Défense.
Dans le cas, où il prendrait le département d’État, la Défense échoirait à Michèle Flournoy ou à Ashton Carter qui poursuivraient les restrictions budgétaires en cours. Dans le cas ou Kerry prendrait la Défense, le département d’État reviendrait à Susan Rice, ce qui ne manquerait pas de poser quelques problèmes : elle s’était montrée fort discourtoise lors des derniers veto russe et chinois, et ne paraît pas avoir le sang froid pour ce poste. Au demeurant, les Républicains tentent de lui faire barrage.
John Brennan, connu pour ses méthodes particulièrement sales et brutales, pourrait devenir le prochain directeur de la CIA. Il serait chargé de tourner la page des années Bush en liquidant les jihadistes qui travaillèrent pour l’Agence et en démantelant l’Arabie saoudite qui n’est plus d’aucune utilité. À défaut, la mission serait confiée à Michael Vickers, voire à Michael Morell, l’homme de l’ombre qui se tenait aux côtés de George W. Bush un certain 11-Septembre et lui dicta son comportement.
Le sioniste et néanmoins réaliste Antony Blinken pourrait devenir conseiller national de sécurité. Il pourrait réveiller le plan qu’il avait élaboré, en 99 à Shepherdstown, pour Bill Clinton : faire la paix au Proche-Orient en s’appuyant sur… les Assad.
Avant même la nomination du nouveau cabinet, le virage politique s’est déjà concrétisé avec la reprise des négociations secrètes avec Téhéran. En effet, la nouvelle donne exige d’abandonner la politique d’isolement de l’Iran et de reconnaître enfin la République islamique comme une puissance régionale. Première conséquence : les travaux de construction du gazoduc qui reliera South Pars, le plus grand champ gazier du monde, à Damas, puis à la Méditerranée et à l’Europe ont repris ; un investissement de 10 milliards de dollars qui ne pourra être rentabilisé qu’avec une paix durable dans la région.

La nouvelle politique étrangère d’Obama II va bouleverser le Moyen-Orient en 2013 dans le sens inverse de celui annoncé par les médias occidentaux et du Golfe.

Monday, 26 November 2012

gaza, 6 raisons pour une offensive selon beyrouth

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http://www.lorientlejour.com/category/Liban/article/789203/Les_resultats_de_l%27offensive_israelienne_a_Gaza_au_coeur_de_toutes_les_analyses.html

Liban 

Les résultats de l’offensive israélienne à Gaza au cœur de toutes les analyses


Scarlett HADDAD
24/11/2012

Éclairage
 
L’entrée en vigueur de la trêve à Gaza permet aux protagonistes de reprendre leur souffle et aux analystes de prendre du recul par rapport à cette confrontation sanglante, en dressant les bilans des pertes et des profits.
Au Liban, les divisions politiques internes se reflètent sur les approches et en gros, on peut dire que le 8 Mars considère que le Hamas, la résistance palestinienne et l’axe dit de la résistance en général ont remporté une victoire éclatante, alors que le 14 Mars préfère amplifier les acquis américains et égyptiens et ne parle pas d’une défaite israélienne.

Si le 14 Mars se réfère en général au bilan en vies humaines et en destructions pour affirmer qu’on ne peut pas parler d’une victoire palestinienne, le 8 Mars lui rappelle les objectifs déclarés et cachés de l’opération israélienne contre Gaza. Selon les sources du 8 Mars, le Premier ministre israélien aurait donc lancé son offensive pour cinq raisons : d’abord à cause des élections législatives qui devraient se tenir en janvier 2013. Netanyahu aurait voulu rétablir la fameuse équation de dissuasion qui permettait à Israël d’empêcher les Palestiniens de lancer leurs missiles par crainte des représailles. Deuxièmement, Netanyahu a voulu, à travers cette opération, tester le président américain fraîchement réélu et le placer dans une situation difficile face au Congrès qui, lui, est acquis au lobby juif. À ce sujet, il est bon de préciser que depuis le premier instant de l’offensive israélienne, le président américain s’est empressé de déclarer son appui total à Israël en mettant en avant son droit à se défendre. Mais en même temps, il a lancé une vaste opération diplomatique pour tenter de mettre un terme à l’escalade et empêcher Israël de se lancer dans une offensive terrestre. Obama a ainsi contacté les Français, les Britanniques, les Turcs et les Égyptiens pour leur demander d’intervenir. Troisièmement, le Premier ministre israélien a voulu tester les véritables intentions du nouveau président égyptien qu’il n’arrivait pas vraiment à cerner. D’un côté, Mohammad Morsi avait annoncé son attachement aux accords déjà conclus (Camp David) et en même temps, au Sinaï, la situation devenait de plus en plus instable et donc menaçante pour Israël. Quatrièmement, le Premier ministre israélien voulait tester le bouclier antimissile, installé en Israël et appelé le dôme d’acier. Enfin, il voulait aussi tester les capacités palestiniennes et les armes qui leur ont été remises par les Iraniens.

Des sources palestiniennes vont encore plus loin et affirment que l’offensive israélienne était aussi destinée à éliminer l’aile dure au sein du Hamas dont Ahmad al-Jaabari était l’une des principales figures pour faciliter le projet de l’intégration du Hamas dans un processus politique, dans la foulée de la prise du pouvoir dans le monde arabe par les organisations islamistes évoluant autour des Frères musulmans et agréées par les États-Unis et par certains États arabes. Ces mêmes sources affirment que le projet final israélien est de pacifier Gaza pour la transformer en une sorte de province égyptienne, alors que la Cisjordanie serait placée sous le contrôle de la Jordanie, liquidant ainsi la cause palestinienne. Ce n’est pas un hasard, estiment ces sources, si les protestations ont commencé dans le royaume hachémite, réclamant la chute du roi, alors que jusqu’à présent, celui-ci était épargné...

Les Israéliens ont donc lancé leurs avions dans le ciel de Gaza bombardant intensivement des cibles déjà choisies selon les banques de données de leurs services de renseignements. Ils ont réédité le scénario de 2006 au Liban, lorsqu’ils croyaient à travers les frappes aériennes intensives avoir détruit les principales rampes de lancement de missiles à Gaza notamment ceux de longue portée (Fajr 5) fournies par les Iraniens. En même temps, les Israéliens pensaient, à travers cette offensive et l’affaiblissement de l’aile dure du Hamas, pousser le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à renoncer à son projet de demander le 29 novembre à l’ONU l’acceptation de la Palestine comme État observateur. Cette démarche est très importante pour Israël puisqu’en devenant un État ayant le statut d’observateur, la Palestine obtient le statut d’État et peut désormais déposer une plainte contre Israël devant la Cour internationale de La Haye (qui reçoit des plaintes d’État à État).

Les analystes du 8 Mars poursuivent leur lecture de l’offensive israélienne en précisant que le premier résultat des frappes est que les missiles à longue portée ont continué à pleuvoir sur Israël, le domicile du chef d’état-major ayant été ainsi atteint, alors que le Premier ministre et le ministre de la Défense ont dû descendre dans les abris, ainsi que 3 millions d’Israéliens. Jusqu’à la dernière minute, avant l’entrée en vigueur du cessez-le feu, les missiles palestiniens ont continué à tomber sur Israël, pour montrer que l’arsenal de la résistance palestinienne n’a pas été sérieusement entamé et que le Hamas, le Jihad islamique et les autres organisations ne sont pas affaiblis.
Enfin, par la voix du Premier ministre de son gouvernement, Ismaïl Haniyé a remercié officiellement tous ceux qui ont aidé les Palestiniens, à leur tête l’Iran. Il sera donc désormais plus difficile de détruire l’aile dure du mouvement qui a montré son efficacité sur le terrain, malgré l’assassinat de son chef Ahmad al-Jaabari. Si donc, pour les Israéliens, le rôle de l’Égypte comme parrain de Gaza s’est confirmé, celui de l’Iran l’a été aussi et l’opération de récupération des organisations palestiniennes par les Arabes dits modérés et la Turquie est devenue plus difficile, alors que les différentes composantes palestiniennes n’ont jamais paru aussi unies. Le moins qu’on puisse donc dire à ce stade, est que le bilan de l’offensive israélienne est mitigé. Mais il est sans doute encore trop tôt pour tirer toutes les conclusions. Il faudra sans doute attendre l’issue des élections israéliennes le 23 janvier prochain pour émettre un jugement.

Sunday, 18 November 2012

israel veut deporter les palestiniens en jordanie

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http://www.voltairenet.org/article176613.html

 italiano 

Pourquoi une nouvelle guerre contre Gaza?

À nouveau Israël attaque Gaza et les médias internationaux relaient des images de désolation. Cependant la sidération que provoque l’horreur quotidienne de cette nouvelle guerre ne doit pas nous empêcher de l’analyser et d’en comprendre les objectifs. Thierry Meyssan répond à cette question. 

Thierry Meyssan
Damas, 17 novembre 2012

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Le 14 novembre 2012, les Forces armées israéliennes ont lancé l’opération « Colonne de Nuées » contre les installations administratives et militaires du Hamas dans la Bande de Gaza. Dès le premier jour, elles ont assassiné Ahmed Jaabari, numéro 2 de la branche armée de l’organisation palestinienne. Elles auraient également détruit des rampes de lancement souterraines de missiles sol-sol Fajr 5.
« Colonnes de Nuées » a rapidement pris une grande ampleur, l’aviation israélienne multipliant les bombardements. L’état-major israélien a procédé au rappel de 30 000 réservistes, rapidement étendu à 75 000 hommes au risque de désorganiser l’économie. De la sorte, Israël se met en capacité d’envahir la Bande de Gaza avec des troupes au sol. Cette situation appelle plusieurs explications.

Pourquoi maintenant ?

Tel-Aviv prend l’initiative alors que le pouvoir à Washington est partiellement vacant. On attend la nomination de nouveaux secrétaires d’État et à la Défense. Possiblement, il s’agirait de l’ambassadrice Susan Rice et du sénateur John Kerry. Cependant, une âpre lutte, par presse interposée, tente de disqualifier Mme Rice. Quoi qu’il en soit, les secrétaires d’État et à la Défense sortants sont affaiblis et leurs successeurs ne sont pas encore nommés.
Identiquement Tel-Aviv avait pris une initiative similaire, l’opération « Plomb durci », lors de la période de transition entre les présidents Bush Jr. et Obama.
Certains commentateurs évoquent aussi la proximité des élections législatives israéliennes et laissent entendre que Benjamin Netanyahu et Avigdor Lieberman cherchent à parfaire leur image de faucons intransigeants.
C’est peu probable. En effet, ils lancent cette attaque sans en connaître à l’avance le résultat. Or, en 2008-2009, l’échec de « Plomb durci » fut fatal au gouvernement d’Ehud Olmert.

Dans quel but ?

Traditionnellement les Forces armées israéliennes adaptent leurs objectifs de guerre aux occasions qui se présentent.
Au minimum, il s’agit d’affaiblir la Résistance palestinienne en détruisant infrastructures et administrations dans la Bande de Gaza, comme cela est fait à intervalles plus ou moins réguliers. Cependant, l’affaiblissement du Hamas sera automatiquement profitable au Fatah en Cisjordanie ; et ce dernier ne manquera pas de pousser un peu plus loin sa revendication de reconnaissance d’un État palestinien par les Nations Unies.
Au maximum, « Colonne de Nuées » peut ouvrir la voie à un vieux plan sioniste : la proclamation de la Jordanie comme État palestinien, le transfert de la population de Gaza (voire aussi de Cisjordanie) en Jordanie, et l’annexion des territoires vidés. Dans ce cas, l’opération militaire ne doit pas viser indistinctement tous les responsables du Hamas, mais uniquement ceux qui sont opposés à l’ancien chef politique de l’organisation, Khaled Mechaal. Ce dernier étant appelé à devenir le premier président d’un État palestinien de Jordanie.

Les troubles en Jordanie sont-ils liés ?

La guerre de Syrie a étouffé l’économie jordanienne. Le Royaume s’est rapidement endetté. Le gouvernement a annoncé le 13 novembre (c’est-à-dire la veille du déclenchement de « Colonne de Nuées ») une hausse des prix de l’énergie allant jusqu’à 11 % pour les transports publics et 53 % pour le gaz domestique. Cette nouvelle a alimenté un mouvement de contestation qui existe à l’état rampant depuis le début de l’année. Immédiatement, environ la moitié des 120 000 professeurs des écoles publiques ont fait grève.
Vendredi 16, plus de 10 000 personnes ont manifesté au cœur d’Amman aux cris de : « La liberté vient de Dieu ! », « Abdallah ton temps est révolu ! », «  Le peuple veut la chute du régime ! ». Le cortège est parti de la mosquée Husseini et était encadré par les Frères musulmans.
Les Frères musulmans, qui ont conclu un accord avec le département d’État US et avec le Conseil de coopération du Golfe, sont déjà au pouvoir au Maroc, en Tunisie, en Libye, en Égypte, et à Gaza. En outre, ils contrôlent la toute nouvelle Coalition nationale syrienne. Ils ambitionnent de gouverner la Jordanie avec ou sans le roi Abdallah II.
Le plus célèbre des Frères musulmans jordanien est Khaled Mechaal, ancien chef de la branche politique du Hamas. Mechaal a vécu en exil de 2001 à 2012 à Damas, sous la protection de l’État syrien. En février 2012, il a soudain accusé le gouvernement de Bachar el-Assad de réprimer son propre peuple et a choisi de déménager au Qatar où l’émir Hamad al-Thani s’est montré particulièrement généreux avec lui.

Les troubles en Syrie sont-ils liés ?

En juin dernier, un accord de paix a été conclu à Genève par les grandes puissances. Toutefois, il a été immédiatement saboté par une faction US qui a organisé des fuites dans la presse à propos de l’implication occidentale dans les événements, forçant ainsi le médiateur Kofi Annan à démissionner. Cette même faction a alors par deux fois tenté d’en finir militairement en organisant deux attaques massives de Damas, le 18 juillet et le 26 septembre. Au vu de ces échecs, l’administration Obama est revenue à l’accord initial et s’est engagée à le mettre en œuvre après l’élection présidentielle et le changement de cabinet.
L’accord prévoit le déploiement d’une Force de paix des Nations Unies, principalement composée de contingents de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC). Cette force aurait pour mission de séparer les belligérants et d’arrêter les jihadistes étrangers introduits en Syrie. En laissant la Russie se réinstaller au Proche-Orient, Washington espère se soulager du fardeau de la sécurité d’Israël. La Russie veillerait à ce que l’État sioniste ne soit plus attaqué et à ce qu’il n’attaque plus personne. Le retrait militaire US du Proche-Orient pourrait donc se poursuivre et Washington retrouverait une marge de manœuvre qu’il a perdue du fait de son tête-à-tête permanent avec Tel-Aviv.
Dans cette perspective, les partisans de l’expansionnisme israélien doivent agir à Gaza, et éventuellement en Jordanie, avant le déploiement russe.

Quels sont les premières conclusions de la guerre en cours ?

La guerre a mis à l’épreuve la défense anti-aérienne israélienne. L’État sioniste a investi plusieurs centaines de millions de dollars dans la création du « Dôme d’acier », un système capable d’intercepter toutes les roquettes et missiles tirés depuis Gaza ou le Sud du Liban.
Ce dispositif est apparu inopérant lorsque le Hezbollah a envoyé un drone survoler la centrale de Dimona ou lorsqu’il a testé des missiles sol-sol Fajr-5.
Durant les trois premiers jours de « Colonne de Nuées », le Hamas et le Jihad islamique ont riposté aux bombardements israéliens par des salves de roquettes et missiles. Le « Dôme d’acier » serait parvenu à intercepter 210 tirs sur un peu plus de 800. Cependant cette statistique ne signifie pas grand chose : le dispositif ne semble capable d’intercepter que des roquettes assez primitives, comme les Qassam, et être inadapté à tout armement un tant soit peu sophistiqué.

Thursday, 1 November 2012

beirut bombing: dgse + mossad

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http://www.voltairenet.org/article176399.html

The Sore Losers of the Syrian Crisis

Thierry Meyssan
Beirut, 1 November 2012

In 2010, France made the choice to breath new life into its colonial policy. This led her to instigate a regime change in the Ivory Coast and Libya, and to aim for the same result in Syria. But faced with the fiasco of the latter operation, Paris got carried away by the wave of events that she herself unleashed. After having armed and trained terrorist groups in Syria, the DGSE has now struck at the heart of the Lebanese capital. 

During a recent Round Table in Ankara, Admiral James Winnfeld, Vice-Chairman of the U.S. Joint Chiefs of Staff, announced that Washington would reveal its intentions toward Syria once the 6 November presidential elections were over. He made it plainly understood to his Turkish counterparts that a peace plan had already been negotiated with Moscow, that Bashar al-Assad would remain in power and that the Security Council would not authorize the creation of buffer zones. For his part, Herve Ladsous, the U.N. Assistant Secretary General for Peacekeeping Operations, announced that he was studying the possible deployment of peacekeepers ("blue helmets") in Syria.
All regional actors are preparing for the cease-fire which will be overseen by a U.N. force composed principally by troops of the Collective Security Treaty Organization (Armenia, Belarus, Kazakhstan, Kyrgyzstan, Russia, Tajikstan). These events signify that the United States is effectively continuing a process, begun in Iraq, of retreat from the region and has accepted to share its influence with Russian.
At the same time, the New York Times revealed that direct negotiations between Washington and Iran are slated to restart even as the United States continues its attack on Iranian monetary values. It is becoming clear that, after 33 years of containment, Washington is acknowledging that Teheran is an established regional power, all the while continuing to sabotage its economy.
This new situation comes at the expense of Saudi Arabia, France, Israel, Qatar and Turkey all of whom had placed their bets on regime change in Damascus. This diverse coalition is now suffering divisions between those demanding a consolation prize and those trying to sabotage outright the process underway.
Ankara has already changed its tune. Recep Tayyip Erdogan, previously ready for the worst, is now actively seeking reconciliation with Teheran and Moscow. Several days after insulting the Iranians and harrassing the Russian diplomats in his country, he is now all smiles. He took advantage of the Organization of Economic Cooperation in Baku to approach President Mahmoud Ahmadinejad. He proposed a complex framework for discussing the Syrian crisis which would allow Turkey and Saudi Arabia not to be left by the wayside. Careful not to humilate the losers in the conflict, the Iranian president indicated he was open to such an initiative.
As for Qatar, it is already seeking new horizons for its ambitions. Emir Hamad took off on a trip to Gaza, posing as the self-appointed protector of Hamas. He advocates the overthrow of the King of Jordan, the transformation of the Hashemite monarchy into a Palestinian republic and the installation in power of his proteges from the Muslim Brotherhood.
Only Israel and France remain in the opposition camp. The new scheme would offer a guarantee of protection to the state of Israel but it would also alter its special status on the international scene and end its expansionist dreams. Tel-Aviv would be relegated to being a secondary power. France, also, would lose influence in the region, particularly in Lebanon. Accordingly, the intelligence services of both states have concocted an operation to collapse the U.S.-Russia-Iran agreement which, even if it fails, would allow them to erase the traces of their involvement in the Syrian crisis.
France started by circulating the rumor that President Bashar al-Assad sponsored a Hezbollah plan to assassinate five Lebanese leaders: the head of the security forces, the head commander of the Ministry of the Interior, the Grand Mufti, the Maronite Patriarch and former prime minister, Fouad Siniora. Then, Paris took out Michel Samaha, who had served as liaison to the Syrian armed forces but who, having been disgraced in Damascus, was no longer of use. This brilliant and adept politician fell into the trap set for him by General Wassam el-Hassan, head of the Free Syrian Army and himself a liaison with the Salafists. Next, Paris eliminated General Wassam el-Hassan himself, who had not only become useless in the eventual advent of peace in Syria but also dangerous because of what he knew. The French rumor became reality : the number one name on the list of targets is dead and a pro-Syrian figure was arrested as he was preparing an attack on another name on the list.
At the core of these machinations is General Puga. The former Commander of Special Operations and Director of French Military Intelligence was the head of the personal general staff of President Nicolas Sarkozy and has been retained in that post by Francois Hollande. Linked by his unconditional support for the Jewish colonial occupation of Palestine [1] and having close connections to American neoconservatives, he carried forward French colonial policies in the Ivory Coast, Libya and Syria. Bypassing democratic institutions, he determined on his own the direction of French policy in the Middle East, despite his having no official appointment.
[1] "Gaza: France oversees the extension of the Separation Wall," Voltaire Network, 26 December 2009.
Translation
Michele Stoddard

Source
Information Clearing House (USA)



http://www.voltairenet.org/article176425.html

Moral Collapse and Mental Disorder

Pierre Khalaf, Ghaleb Kandil
Beirut, 30 October 2012


During the last few days, the Lebanese watched live on television some of the chapters of the resounding collapse of the March 14 forces in the streets of Beirut, Tripoli and Sidon, one which reached its dramatic peak with the scandalous attempt to storm the Serail. This constituted a failed and outrageous act, both politically and morally.
Firstly, the moral and cultural collapse of the March 14 forces has been featured in their actions since the assassination of General Wissam al-Hassan. Indeed, the political front that delivered lectures and launched campaigns in rejection of the weapons, all weapons, under the headline that the state and the national institutions were the only guarantors of all aspects of life, and the front which claimed to be peaceful since the assassination of Prime Minister Rafik al-Hariri in 2005 and tried to appear oppressed and aggressed, unleashed a campaign of political and security violence which led the country to the brink of civil war. It did so by exploiting the assassination, without raising one slogan related to the investigations and the trials. It thus sought the use of the crime to achieve an immoral goal, i.e. return to power, without having a political program or making any pledges to change the situation. The only aim was to replace Prime Minister Najib Mikati with leader of the Future Movement Saad al-Hariri.
Secondly, what happened on the ground was not a street anarchy as some like to claim to lift any responsibility which might fall on the March 14 command for having recruits thugs and riff-raff in an organized sabotage campaign, during which the citizens were assaulted and public life was paralyzed due to the mobile riots and violence. Indeed, the Lebanese regions witnessed the erection of checkpoints controlled by armed elements that beat the passersby, attacked the cars and practiced provocative sectarian violence against hundreds of Lebanese in the Bekaa and the coastal road linking Beirut to the South. At this level, information circulated about the fact that many young men were thrown off the Awwali Bridge, while dozens were stabbed with knives in the Naame and Katermaya regions. In the meantime, shootings occurred in an organized way in Beirut, Tripoli, Sidon and Akkar, in addition to the emergence of a form of political terrorism which led to the killing of a Sunni sheikhs and cadres opposing the Future Movement on the political level. Moreover, armed groups from the Future Movement militias, the so-called Free Army and Takfiri organizations were deployed, thus causing the streets to be occupied by Lebanese or Syrian armed gangs. Hence, the street mayhem did not feature a spontaneous popular action, and this marked the epitome of moral collapse.
Thirdly, the goal which is linked to the return to power through the spread of methodic chaos and anarchy stripped the March 14 forces of any moral quality and exposed the core of their action. At this level, the facts registered a popular abstinence from cooperating with these forces’ calls, despite their exploitation of the shed blood once again and their use of all possible means, including the spread of rumors, the mobilization of a massive media machine, the rallying of thousands of Syrian refugees and the distribution of money. All these measures failed to revive the old scenes of the consecutive events organized in the years which followed the assassination of Prime Minister Rafik al-Hariri. The storming of the Serail on the other hand constituted the peak of the mental and political disorder prevailing over the March 14 command, which raised the slogan of toppling the government while thinking it could lead to Mikati’s exit upon the orders and calls of Al-Sanioura against the backdrop of the assassination. It was as though the Lebanese had forgotten about the fact that the man remained unaffected by and did not even consider resignation in light of the series of assassinations which occurred during his term. This command thought that its faltering political muscles had the ability to amend the American and Israeli positions which revolved around the necessity of sparing stability in Lebanon, as it was clearly seen in the Baabda declaration which constituted a strong blow to Al-Hariri’s and Geagea’s illusions.
Fourthly, the storming of the Serail in itself confirmed the moral collapse. This was clearly detected by the citizens when comparing what was done by the March 14 forces during the days of Al-Sanioura’s government, i.e. when they fiercely defended the premiership and its headquarters, and was recalled by Mufti Sheikh Rashid Qabbani. At this level, the emergence of the gangs of the so-called Free Army constituted a dramatic and expressive turning point, especially after they placed their flag above the Lebanese flag on the Serail door, in parallel to the presence of Israeli agents among the crowds which could not be widened despite the calls of Deputy Nouhad al-Mashnouk and the shouting of Deputy Muin al-Merhebi, with the sole purpose of enhancing the attack on the Serail guards.
The desperate team following the collapse of the wager on Syria’s fall and the attempts to return to power at whichever price, acted without any cover from its American and European sponsors, knowing that the latter have no intention of becoming involved in a battle or a coup in Lebanon out of fear from the consequences of this the lethal adventure inside their last area of influence. This reveals the mental and nervous disorder prevailing over the March 14 command, one which led it to adopt hysterical and arbitrary decisions as it is proceeding with its game in the North and seeking the besieging of the Lebanese army with depletion. The regional and international balances and calculations have changed, and political stupidity mixed with spite can only lead this team to commit foolish acts. That is the reality behind the events witnessed during the last few days in a country whose people yearn for civil peace and reject strife, at a time when the March 14 forces are recruiting mercenaries to attack the Lebanese army and state which they are trying to reach, as it was stated by the prime minister.

News Analysis.
By Nasser Kandil
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Syria.

During his meeting with United Nations Envoy to Syria Lakhdar Brahimi and the delegation accompanying him, Syrian President Bashar al-Assad discussed the developments affecting the situation in Syria, the efforts deployed By Brahimi and the outcome of his recent tour in a number of states in the region. President Al-Assad stressed Syria’s support of the efforts of the UN envoy, assuring it was open to any honest attempts to seek a political solution to the crisis, based on the respect of Syrian sovereignty and the rejection of foreign intervention. He added that any initiative or political process should be based on ending terrorism, with all that this requires in terms of commitments by the states implicated in supporting and arming the terrorists in Syria to stop doing so.
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On the other hand, President Bashar al-Assad issued a decree granting a general pardon for all the crimes committed before 23/10/2012. In statements to the national news agency SANA, Justice Minister Dr. Najm Hamad al-Ahmad said that the pardon issued by President Al-Assad was the most comprehensive in the history of the Syrian Arab Republic, and fell in the context of social tolerance, national unity and the requirements of coexistence on the occasion of the Holy Eid al-Adha. He considered that this constituted a step in a series of steps announced by President Al-Assad on more than one occasion.
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Source
New Orient News (Lebanon)