Monday, 29 October 2012

attentat beyrouth: dgse + mossad

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http://www.voltairenet.org/article176392.html

Les mauvais perdants de la crise syrienne

Thierry Meyssan
Beyrouth, 28 octobre 2012

En 2010, la France a fait le choix de relancer sa politique coloniale. Cela l’a conduit à changer le régime en Côte d’Ivoire et en Libye, puis à essayer de la faire en Syrie. Mais face à l’échec de cette troisième opération, Paris se trouve emporté par les événements qu’il a provoqués. Après avoir armé et encadré des groupes terroristes en Syrie, la DGSE a frappé au cœur de la capitale libanaise.  

Lors d’une table ronde à Ankara, l’amiral James Winnefeld, chef d’état-major adjoint des USA, a confirmé que Washington révélerait ses intentions à l’égard de la Syrie, dès l’élection présidentielle du 6 novembre terminée. Il a clairement fait comprendre à ses interlocuteurs turcs qu’un plan de paix avait déjà été négocié avec Moscou, que Bachar el-Assad resterait en place et que le Conseil de sécurité n’autoriserait pas la création de zones tampons. De son côté, le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a confirmé qu’il était en train d’étudier les possibilités de déploiement de casques bleus en Syrie.
Tous les acteurs de la région se préparent donc à un cessez-le-feu imposé par une force onusienne principalement composée de troupes de l’Organisation du Traité de sécurité collective (Arménie, Biélorussie, Karazkhstan, Kirghizistan, Russie, Tadjikistan). De facto, cela signifie que les Etats-Unis poursuivent leur retrait de la région, débuté en Irak, et acceptent d’y partager leur influence avec la Russie.
Simultanément, le New York Times a révélé que des pourparlers directs vont reprendre entre Washington et Téhéran, alors même que les États-Unis s’appliquent à couler la monnaie iranienne. En clair, après 33 ans de containement, Washington admet que Téhéran est une puissance régionale incontournable, tout en continuant à saboter son économie.
Cette nouvelle donne se fait au détriment de l’Arabie saoudite, de la France, d’Israël, du Qatar et de la Turquie qui avaient tous misé sur un changement de régime à Damas. Cette coalition hétéroclite se divise désormais entre ceux qui réclament un lot de consolation et ceux qui tentent de saboter le processus en cours.
D’ores et déjà, Ankara a changé son fusil d’épaule. Recep Tayyip Erdogan, qui se disait prêt au pire, tente de se réconcilier avec Téhéran et Moscou. Quelques jours après avoir insulté les Iraniens et fait molester des diplomates russes, il est devenu tout sourire. Il a profité du sommet de l’Organisation de Coopération Economique à Bakou pour rencontrer le président Mahmoud Ahmadinejad. Il lui a proposé de mettre en place un dispositif complexe de discussion sur la crise syrienne qui permette à la fois à la Turquie et à l’Arabie saoudite de ne pas rester au bord du chemin. Soucieux de ne pas humilier les perdants, le président iranien s’est montré ouvert à cette initiative.
Le Qatar, de son côté, est déjà en quête de nouveaux espaces pour ses ambitions. L’émir Hamad s’est offert un voyage à Gaza et s’est posé en protecteur du Hamas. Il verrait d’un bon œil le renversement du roi de Jordanie, la transformation du royaume hachémite en une république palestinienne et l’installation au pouvoir de ses protégés de la Confrérie des Frères musulmans.
Restent Israël et la France qui ont constitué un front du refus. La nouvelle donne serait une garantie de protection pour l’État d’Israël, mais mettrait fin à son statut particulier sur la scène internationale et ruinerait ses rêves expansionnistes. Tel-Aviv serait ravalé au rang de puissance secondaire. Quand à la France, elle y perdrait son influence dans la région, y compris au Liban. C’est dans ce contexte que les services secrets des deux États ont conçu une opération pour faire échouer l’accord USA-Russie-Iran. Dans l’hypothèse où cette opération échouerait, elle devrait quand même permettre d’effacer les preuves de l’ingérence dans la crise syrienne.
La France a d’abord fait circuler une rumeur selon laquelle le président Bachar el-Assad aurait commandité au Hezbollah l’assassinat de cinq personnalités libanaises : le chef des Forces de sécurité intérieure, le directeur des forces du ministère de l’Intérieur, le grand mufti, le patriarche maronite et l’ancien Premier ministre Fouad Siniora. Puis, Paris a sacrifié Michel Samaha —qui lui servait d’agent de liaison avec les services syriens, mais venait de tomber en disgrâce à Damas et était donc devenu inutile—. Le brillant et versatile politicien est tombé dans un piège tendu par le général Wissam el-Hassan —chef des FSI et lui même agent de liaison avec les salafistes—. Puis, Paris a sacrifié le général Wissam el-Hassan, qui non seulement était devenu inutile en cas de paix en Syrie, mais dangereux tant il savait de choses. Ainsi la rumeur française s’est réalisée : le premier sur la liste des cibles est mort, et une personnalité pro-syrienne a été arrêtée en préparant un attentat contre une autre cible de la liste.
Au cœur de cette machination, on trouve le général Benoît Puga. Cet ancien commandant des Opérations spéciales et directeur du Renseignement militaire français a été chef de l’état-major particulier du président Nicolas Sarkozy et a été maintenu à son poste par le président François Hollande. Affichant un soutien inconditionnel à la colonie juive de Palestine [1] et des relations privilégiées avec les néo-conservateurs US, il a relancé la politique coloniale de la France en Côte d’Ivoire, en Libye et en Syrie. Il était l’agent traitant à la fois de Michel Samaha et de Wissam el-Hassan. Il est aujourd’hui l’homme fort à Paris. En violation des institutions démocratiques, il gouverne seul la politique proche-orientale de la France, bien que cette attribution ne corresponde pas à ses fonctions officielles.

[1] « Gaza : la France supervise le prolongement du Mur de séparation », Réseau Voltaire, 26 décembre 2009.


http://www.voltairenet.org/article176417.html


Le 14-Mars multiplie les erreurs : rupture avec Walid Joumblatt 


29 octobre 2012

Depuis l’assassinat du général Wissam al-Hassan, le 14-Mars multiplie les erreurs politiques. Il a d’abord fait de mauvais calculs, en pensant pouvoir rééditer le scénario de 2005, lorsqu’il a pris le pouvoir dans le sillage de l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri. En optant pour l’agitation populaire et la violence dans la rue, il a pensé que, le chef du gouvernement, le centriste Najib Mikati, intimidé, démissionnerait de son poste. Mais ce dernier, fin limier de la politique, a su saisir les tendances internationales et a compris que la stabilité du Liban est la priorité des pays occidentaux. Déterminé, il a résisté à toutes les pressions et fait face à la campagne de terreur. Et c’est avec la bénédiction de la « communauté internationale » que l’Armée libanaise a repris le contrôle du terrain, occupé un temps par les milices du Courant du futur. 
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• Le Hezbollah a qualifié de « calomnies » les accusations du chef des Forces libanaises, Samir Geagea, dans l’affaire de l’assassinat du général Wissam al-Hassan. « Le chef des Forces libanaises, qui est condamné dans une série de grands crimes qu’il avait perpétrés contre des individus et des groupes libanais, et notamment contre l’ancien Premier ministre Rachid Karamé, nous a gratifiés d’une rengaine d’accusations infondées à propos d’un rôle d’exécutant qu’aurait tenu le Hezbollah dans l’assassinat du général martyr Wissam el-Hassan », indique le communiqué. « Nous rejetons entièrement ces accusations et nous y voyons une tentative flagrante de jeter de l’huile sur le feu sectaire et d’aggraver la tension dans le pays ». « Cela, aucun sage ne saurait l’accepter à l’exception de ceux qui ont bien voulu servir gratuitement l’ennemi israélien et ses complots criminels », conclut le communiqué.
 Les enquêteurs libanais dans l’assassinat du général Wissam al-Hassan ont reçu le soutien, jeudi, d’une équipe de la police fédérale US. Les agents du FBI sont déjà sur le lieu de l’attentat, à d’Achrafié, à la recherche d’éléments et d’indices. La venue d’enquêteurs du FBI avait été convenue lors d’un entretien téléphonique, lundi, entre Najib Mikati et Hillary Clinton. Le Hezbollah avait exprimé son mécontentement de la venue des policiers états-uniens. Le secrétaire général adjoint du parti, cheikh Naïm Kassem, avait réclamé une enquête à 100 % libanaise.
• Selon le quotidien libanais Ad Diyar, une entreprise française spécialiste de la protection des personnalités et de la sécurité des établissements a proposé au Liban d’envoyer 300 responsables de sécurité et agents anti-terroristes contre une somme de 120 millions de dollars par an. L’entreprise indique qu’elle est en mesure de déjouer 95 % des éventuels incidents à condition qu’elle dispose d’une grande liberté d’action. Problème : pourra-t-elle se rendre dans la banlieue sud de Beyrouth ?
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Revue de presse

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Al Akhbar (24 octobre 2012)
Ibrahim El-Amine
À la suite de l’assassinat du général Wissam el-Hassan, les forces du 14-Mars n’ont pas tardé à pointer du doigt la Syrie. L’unique objectif de cette accusation était de mobiliser son public, sachant qu’elle ne sort pas du contexte politique de l’action de ce camp qui mise sur la chute du régime syrien.
Cependant, les déclarations des responsables sécuritaires et des ténors du 14-Mars correspondent-elles aux éléments ressortant de l’enquête relative à l’attentat ? L’enquête s’articule, pour le moment, sur trois éléments principaux. Le premier est lié aux données tangibles concernant la scène de l’attentat. Il consiste à identifier les personnes observées par une caméra de surveillance installée dans les lieux de l’attentat. Les images montrent que quelques heures avant l’explosion, une voiture, garée dans la ruelle où l’attentat a eu lieu, a cédé sa place à la voiture Toyota de type RAV4, qui a était piégée. L’enquête est en cours pour savoir si la première voiture en question y était stationnée dans l’objectif de réserver une place au véhicule piégé. Le deuxième élément de l’enquête relève d’un procédé déductif qui consiste à analyser les données téléphonique et décrypter les appels qui ont eu lieu dans la région avant et après l’explosion dans une tentative d’identifier les auteurs potentiels de l’attentat. Le troisième élément consiste à savoir par quels moyens le général Wissam el-Hassan a été surveillé. À cet effet, les appels effectués par el-Hassan avant et après avoir quitté Berlin où il était accompagné du Directeur général des FSI, Ashraf Rifi, et d’une délégation sécuritaire, ont été examinés. Et la liste des personnes que le responsable sécuritaire a contactées durant cette période a été mise en place. Les autorités judiciaires compétentes ont rapporté qu’el-Hassan avait contacté une journaliste, et qu’ils s’étaient entendus pour se rencontrer dans son bureau secret d’Achrafié vendredi matin, soit le jour de l’attentat. La justice demandera, par conséquent, aux enquêteurs de convoquer la journaliste, qui était l’un des informateurs d’el-Hassan, afin de recueillir sa déposition. Cette mesure permettrait à la justice de répondre aux questions suivantes : Y avait-il un moyen de communication entre la journaliste et el-Hassan autre que le téléphone portable ? Le contact entre eux a-t-il eu lieu avant ou après l’arrivée d’el-Hassan au Liban ? La journaliste a-t-elle informé une partie tierce, en personne, par téléphone, ou par un autre moyen de télécommunication électronique de sa rencontre prévue avec el-Hassan ? Aurait-elle évoqué la présence du bureau secret d’el-Hassan ? La journaliste a-t-elle passé des appels téléphoniques après avoir quitté le bureau d’el-Hassan à Achrafié ?

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Ad Diyar (Quotidien libanais proche de la majorité-25 octobre 2012)
Une source officielle syrienne haut placée affirme que c’est la France qui aurait assassiné le général Wissam el-Hassan en raison de certaines informations confidentielles qui étaient en sa possession. Quant à la Syrie, qui a déjà suffisamment de problèmes, elle ne fera rien qui puisse lui en causer d’autres. Wissam el-Hassan, poursuivent ces sources, aurait commencé, grâce à Michel Samaha, à faire la lumière sur les relations secrètes entre la Syrie et la France : l’ancien ministre l’aurait en effet mis au courant d’informations dangereuses portant sur la relation entre ces deux pays ainsi que sur son propre rôle secret d’intermédiaire. Samaha aurait donc dévoilé les dessous de la relation syro-française, au niveau des services de renseignements en particulier, ce qui a poussé la France à vouloir liquider Wissam al-Hassan. Il n’est d’ailleurs pas exclu que Michel Samaha soit éliminé à son tour pour enterrer les grands secrets relatifs aux renseignements français et syriens. La France ne souhaiterait en tout cas pas que les États-uniens découvrent ses relations secrètes et son rôle en Syrie et dans la région, d’autant plus que Wissam el-Hassan avait commencé à tisser des liens avec les États-Unis.
L’Orient-Le Jour (Quotidien francophone proche du 14-Mars)
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Source
New Orient News (Liban)

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