texte en français et anglais
extrait:
(...)Et les relais disponibles sont nombreux. Tout d'abord, on trouve une agence de notation, en l'occurrence Moodys (6), qui comme ses congénères, est d'une part au service intégral de Wall Street, et d'autre part incapable de voir un éléphant dans un couloir (ils ont juste raté les subprimes, les CDS, Bear Stearn, Lehman Brothers, AIG, ….). Mais, mystérieusement, la presse financière continue à relayer leurs opinions, appliquant sûrement un principe plein d'humanité consistant à penser qu'un jour par simple hasard statistique ils finiront pas évaluer quelque chose correctement. Dans notre cas, l'écho fut unanime : Moodys avait identifié bien à l'avance une énorme « bombe » cachée dans l'arrière-cour de la zone Euro (car c'est bien de l'Euro qu'il s'agit ici) … qui ne manquerait pas de dévaster le système financier européen. (...)
in source:
http://www.leap2020.eu/GEAB-N-33-est-disponible!-Tensions-transatlantiques-croissantes-a-la-veille-du-G20-Exemple-d-une-tentative-de_a2936.html
GEAB N°33 est disponible! Tensions transatlantiques croissantes à la veille du G20 : Exemple d'une tentative de déstabilisation du système bancaire de l'UE et de l'Euro par Wall Street et la City
- Communiqué public GEAB N°33 (15 mars 2009) -
GEAB N°33 est disponible! Tensions transatlantiques croissantes à la veille du G20 : Exemple d'une tentative de déstabilisation du système bancaire de l'UE et de l'Euro par Wall Street et la City
Pour LEAP/E2020, les alternatives offertes aux dirigeants du G20 qui se réuniront à Londres le 2 Avril prochain sont au nombre de deux : reconstruire un nouveau système monétaire international qui permette un nouveau jeu global intégrant équitablement tous les principaux acteurs mondiaux et réduire la crise à une durée de trois à cinq ans ; ou bien tenter de faire durer le système actuel et plonger le monde dès la fin 2009 dans une crise tragique de plus d'une décennie.
Dans ce GEAB N°33, nous décrivons ainsi les deux grandes lignes d'avenir qui resteront ouvertes jusqu'à l'été 2009. Au-delà de cette période, notre équipe considère en effet que l'option « crise courte » sera obsolète et que le monde s'engagera sur le chemin de la phase de dislocation géopolitique mondiale de la crise (1), et de la crise profonde de plus d'une décennie.
D'ailleurs, face à l'urgence, LEAP/E2020 publiera le 24 Mars prochain à l'échelle mondiale une lettre ouverte aux dirigeants du G20, modeste contribution de notre équipe pour tenter d'éviter une crise longue et tragique.
La situation s'avère d'autant plus inquiétante que des tensions croissantes se font jour à la veille du sommet du 2 Avril, qui voient émerger les menaces à peine voilées de certains dirigeants et des opérations de manipulation des opinions publiques par d'autres leaders du G20.
Nous revenons plus en détail sur ces éléments dans le GEAB N°33 dans lequel par ailleurs l'équipe de LEAP/E2020 a décidé de se livrer à un exercice utile pour tous ceux (y compris aux Etats-Unis d'où proviennent plus de 20% des lecteurs de LEAP/E2020) qu'exaspèrent l'illusion entretenue par les principaux médias occidentaux sur l'état du pilier américain de notre système actuel : anticiper l'état socio-économique des Etats-Unis d'ici un an, au Printemps 2010. Les tendances lourdes nous paraissent en effet être déjà suffisamment affirmées pour qu'une telle anticipation ait du sens. Un exercice du même ordre sera bien entendu effectué pour l'Union européenne, la Russie et la Chine dans les prochains numéros de GEAB.
Graphique synthétique de l'évolution du sentiment d'inquiétude collective aux Etats-Unis (en bleu : sentiment d'un risque de crise grave ; en vert : sentiment de pouvoir d'achat; en rose : inquiétude sur l'emploi) - Source : Chart of Doom, 02/2009
Graphique synthétique de l'évolution du sentiment d'inquiétude collective aux Etats-Unis (en bleu : sentiment d'un risque de crise grave ; en vert : sentiment de pouvoir d'achat; en rose : inquiétude sur l'emploi) - Source : Chart of Doom, 02/2009
Dans un même souci de fiabilité des informations, l'équipe de LEAP/E2020, qui dès Décembre 2007, dans le GEAB N°20, avait mis en garde contre le risque immobilier en Europe centrale et orientale, a décidé d'analyser dans ce communiqué public du GEAB N°33 la réalité de la soi-disant « bombe bancaire est-européenne » qui a envahi les médias depuis environ un mois.
Si ce sujet nous paraît pertinent c'est qu'il représente selon nous une tentative délibérée de la part de Wall Street et de la City (2) de faire croire à une fracture de l'UE et d'instiller l'idée d'un risque « mortel » pesant sur la zone Euro, en relayant sans discontinuer de fausses informations sur le « risque bancaire venu d'Europe de l'Est » et en tentant de stigmatiser une zone Euro « frileuse » face aux mesures « volontaristes » américaines ou britanniques. L'un des objectifs est également de tenter de détourner l'attention internationale de l'aggravation des problèmes financiers à New-York et Londres, tout en affaiblissant la position européenne à la veille du sommet du G20.
L'idée est brillante : reprendre un thème déjà bien connu des opinions publiques, assurant ainsi une adhésion facile au nouveau contenu ; y intégrer une ou deux analogies frappantes pour assurer une large reprise dans les médias et sur l'Internet (faites « crise bancaire europe est » sur Google, le résultat est éloquent) ; puis utiliser le concours de quelques hommes et organisations liges influentes toujours disponibles pour un mensonge supplémentaire. Avec un tel cocktail, il est même possible de faire croire pour un temps que la guerre en Irak est un succès, que la crise des subprime n'affectera pas la sphère financière, que la crise financière n'affectera pas l'économie réelle, que la crise n'est pas vraiment grave, et que si elle est grave, tout est en fait sous contrôle !
Alors en ce qui nous concerne ici, le thème déjà bien connu, c'est la « séparation entre la « Vieille Europe » et la « Nouvelle Europe », entre une Europe riche et égoïste et une Europe pauvre et pleine d'espoir. De Rumsfeld pour l'Irak au Royaume-Uni pour l'élargissement, c'est une antienne qui a nous a été répétée sans discontinuité pendant dix ans par tous les médias anglo-saxons et affidés, et dont en particulier certains médias britanniques se sont faits une spécialité (3).
Les analogies sont ici au nombre de deux : l'Europe de l'Est, c'est « la crise des subprime de l'UE » (sous-entendu, chacun a forcément une crise de subprime chez soi (4)); et une crise en Europe de l'Est aura le même effet terrible que la Crise asiatique de 1997 (sûrement parce que tout ça se passe à l'Est (5)).
Et les relais disponibles sont nombreux. Tout d'abord, on trouve une agence de notation, en l'occurrence Moodys (6), qui comme ses congénères, est d'une part au service intégral de Wall Street, et d'autre part incapable de voir un éléphant dans un couloir (ils ont juste raté les subprimes, les CDS, Bear Stearn, Lehman Brothers, AIG, ….). Mais, mystérieusement, la presse financière continue à relayer leurs opinions, appliquant sûrement un principe plein d'humanité consistant à penser qu'un jour par simple hasard statistique ils finiront pas évaluer quelque chose correctement. Dans notre cas, l'écho fut unanime : Moodys avait identifié bien à l'avance une énorme « bombe » cachée dans l'arrière-cour de la zone Euro (car c'est bien de l'Euro qu'il s'agit ici) … qui ne manquerait pas de dévaster le système financier européen.
Ensuite, pour crédibiliser la chose, on utilise quelques médias viscéralement anti-Euro (comme le Telegraph par exemple, qui par ailleurs produit pourtant de très bonnes analyses sur la crise, mais que la chute de la Livre et de l'économie britannique a tendance à aveugler ces temps-ci en ce qui concerne la zone Euro) et on diffuse une information qu'on supprime ensuite (car elle est inexacte) pour lui donner le sel de l'interdit, du secret (7) qui dévoilerait un « tsunami financier » mondial en préparation notamment du fait des engagements des banques de la Vieille Europe dans le secteur financier de la Nouvelle Europe (8). On remue tout cela chaque jour via les principaux médias financiers américains et britanniques, sachant que les autres suivront par habitude. Et avec l'UE c'est tellement facile puisqu'il lui faut toujours un long moment pour comprendre et encore plus de temps pour réagir, avec l'inévitable dissension qui permet de
faire rebondir la manipulation. Cette fois-ci, c'est le Premier Ministre hongrois, Ferenc Gyurcsany, qui joue le rôle du « pauvre petit nouvel Européen martyr ». Pour mémoire, les Hongrois tentent en vain de se débarrasser de lui depuis qu'il a involontairement avoué il y a 2 ans avoir menti à son peuple pour se faire réélire, en confirmant dans la foulée qu'il avait endetté son pays au-delà de toute limite raisonnable. Et c'est lui qui annonce des chiffres délirants pour un plan de sauvetage du système financier de l'Europe de l'Est, mettant à nouveau en position de « méchants » ou d' « inconscients » les vieux Européens. Le refus de ces derniers est mis en exergue par l'ensemble de la presse américaine et britannique, concluant bien entendu à l'inévitable échec de la solidarité européenne, … et minorant (ou oubliant même parfois) le fait que ce sont les Polonais ou les Tchèques qui ont été les plus virulents contre
les exigences aberrantes du Premier Ministre hongrois (9). La tentative d'affaiblir la zone Euro et l'UE par l'Est peut donc se poursuivre. Il faut attendre les déclarations répétées des dirigeants de la zone Euro, l'annonce d'un plan de soutien financier substantiel (au regard des risques réels) et les communiqués musclés des dirigeants politiques et des banquiers centraux de la région pour que cette manipulation commence à perdre un peu de sa vigueur. Mais elle n'a toujours pas disparu, car le parallèle est maintenu dans les médias mentionnés entre crise des subprime et crise de l'immobilier en Europe de l'Est; comme si la Hongrie équivalait à la Californie, ou la Lettonie à la Floride.
Car là est bien le noeud du problème : la taille a de l'importance en matière économique et financière, et ce n'est pas la queue qui fait bouger le chien, comme certains voudraient visiblement le faire croire.
Si dès Décembre 2007, à un moment où nos « experts actuels en crise d'Europe de l'Est » n'avaient pas la moindre idée du problème, LEAP/E2020 avait souligné le risque immobilier important pesant sur les pays européens concernés (Lettonie, Hongrie, Roumanie,...) et bien entendu leurs créditeurs (Autriche, suisse en particulier), il était tout aussi évident pour notre équipe que c'était un problème très limité aux pays concernés. Il y a bien des problèmes à venir pour ces opérateurs et ces pays, mais ils ne sont pas plus grave que la moyenne des problèmes du système financier mondial ; et sans aucune mesure avec les problèmes des places financières de New-York, Londres ou de Suisse. Rappelons-nous que la banque la plus citée comme « détonateur » de cette « bombe est-européenne », à savoir la banque autrichienne Raiffeisen, a réalisé un profit en hausse de 17% en 2008 ; une performance au-delà des espoirs les plus fous
de la plupart des banques américaines ou britanniques comme le fait remarquer fort justement William Gamble, l'un des rares analystes s'être intéressé à la réalité de la situation (10).
PIB de l'Union Européenne, de la zone Euro et des Etats-Membres - Source : Eurostat, 2008
PIB de l'Union Européenne, de la zone Euro et des Etats-Membres - Source : Eurostat, 2008
Pour ceux qui connaissent mal la géographie de l'UE, le titre « la Hongrie en banqueroute » ou « la Lettonie en banqueroute » peut paraître tout-à-fait comparable à « la Californie en banqueroute ». Pour ceux qui perdent leur travail à cause de ces faillites, c'est en effet un problème identique. Mais en terme d'impact plus large, il n'y a aucun rapport entre les deux. Ainsi, la Californie, durement frappée par la crise des subprimes, est l'état le plus peuplé et le plus riche des Etats-Unis alors que la Lettonie est un pays pauvre avec une population égale à moins de 1% de celle de l'UE (contre 12% de la population US pour la Californie (11)). Le PIB de la Hongrie représente à peine 1,1% du PIB de la zone Euro (pour la Lettonie ce chiffre est de 0,2%) (12) : soit une proportion comparable à celle de l'Oklahoma (1% du PIB des Etats-Unis (13)), pas à celle de la Floride. On est donc loin d'une Europe de l'Est porteuse d'une crise des
subprime à l'européenne. L'ensemble des nouveaux Etats membres de l'UE pèse moins de 10% du PIB de l'UE (et parmi ceux-là, les plus riches ou les plus gros comme la Tchéquie ou la Pologne ne sont quasiment pas affectés). La somme en jeu, pour le système financier européen, se situe dans le pire des cas autour de 100 Milliards EUR (130 milliards USD) (14), soit une somme très modique à l'échelle du système financier de l'UE (15). D'ailleurs, l'UE a pris la tête d'un consortium injectant déjà près de 25 Milliards € (soit 20% du scénario le plus grave) pour stabiliser la situation (16), dont la récente baisse du Franc suisse diminue encore la gravité.
Et, last but not least, en Europe de l'Est, l'immobilier récent gardera une valeur importante (même si plus faible qu'en 2007/2008) car, après 50 ans de communisme, il y a une pénurie d'immeubles modernes. Alors qu'aux Etats-Unis, les maisons construites pendant le boum immobilier de ces dernières années sont des constructions en surnombre, d'une qualité très variable et qui déjà sont en train de se dégrader dans les états les plus touchés. Il y a là une vraie destruction de richesse pour les propriétaires, l'économie, les créditeurs et les banques.
La complexité de cette crise impose d'être très vigilant pour identifier les tendances et les facteurs qui sont réellement porteurs de graves dangers et ne pas se laisser abuser par les rumeurs ou les fausses informations.
Nous espérons donc que cette explication détaillée permettra non seulement de tordre le cou au mensonge orchestré autour de la soi-disant « bombe financière » d'Europe de l'Est (17) ; et qu'elle servira d'exemple pour permettre à chacun de « briser les apparences » et d'aller chercher « derrière le miroir » des médias financiers dominants les éléments factuels qui seuls permettent de se faire une idée précise.
Si le sommet du G20 de Londres ne parvient pas à éviter l'entrée dans la phase de dislocation géopolitique mondiale, ces opérations de manipulation et de déstabilisation vont se multiplier, chaque bloc cherchant à discréditer son adversaire, comme dans tout jeu à somme nulle (18) : ce qu'il perd, je le gagne.
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Notes:
(1) Voir GEAB N°32
(2) Relayés par tout ce que ces deux places comptent de médias et experts financiers, dont la plupart n'avait même pas idée du problème immobilier/financier de certains pays d'Europe de l'Est quand LEAP/E2020 l'analysait en décembre 2007.
(3) Nulle surprise donc à ce que Marketwatch reprenne dans un article sur le sujet les accusations à leur propos de la Banque Centrale tchèque. Source : Marketwatch, 09/03/2009.
(4) Ce qui est pourtant faux. Aucun autre pays, à part les Etats-Unis et le Royaume-Uni ne connaît une telle convergence de facteurs catastrophiques.
(5) Alors que les pays d'Europe centrale et orientale touchés (Hongrie, pays baltes, Bulgarie, Roumanie) sont totalement marginaux dans l'économie mondiale, les pays d'Asie du Sud-Est étaient des acteurs-clés de la globalisation des années 1990.
(6) Source : Reuters, 17/02/2009
(7) Et qui fait que même les sites avisés sont incertains sur l'attitude à avoir vis-à-vis de cette « information », entretenant donc la crédibilité de l' «information »., comme par exemple c'est le cas de Gary North, le 19/02/2009, sur le site LewRockwell.com.
(8) Source : Telegraph, 15/02/2009
(9) Source: EasyBourse, 01/03/2009
(10) Source : SeekingAlpha, 26/02/2009
(11) Source : Statistiques 2007, US Census Bureau.
(12) Source : Statistiques 2008, Eurostat. Et les pays baltes sont « couvés » par les pays scandinaves, en particulier par la Suède qui prend grand soin à éviter une spirale incontrôlable dans la région. Source : International Herald Tribune, 12/03/2009
(13) Source : Statistiques 2008, Bureau of Economic Analysis, US Department of Commerce.
(14) Source : Baltic Course, 05/03/2009
(15) Et ridicule au regard des centaines de milliards que n'arrêtent pas d'injecter dans leurs banques de manière répétée les gouvernements américain et britannique.
(16) Source : Banque Européenne d'Investissement, 27/02/2009
(17) Et nous ne nous attardons pas ici sur l'amalgame fait avec l'Ukraine (amalgame auquel Nouriel Roubini, pourtant généralement plus avisé, a également prêté son concours – source : Forbes, 26/02/2009), qui non seulement n'appartient pas à l'UE, mais en plus est un pion de Washington et Londres depuis la « révolution orange ». L'actuel effondrement de l'Ukraine, s'il peut poser problème à l'UE comme tout facteur d'instabilité à ses frontières, illustre surtout l' « effondrement du Mur Dollar » au détriment des positions américaines car c'est la Russie qui va y retrouver son influence. Au moment où à Wall Street et à la City, les grandes banques s'effondrent ou sont nationalisées, on a vraiment assisté avec cette manipulation à faire cacher la forêt américano-britannique par l'arbre est-européen. Certains s'y sont certainement laissé prendre en toute honnêteté d'ailleurs car l'histoire était si crédible : « "si non è
vero è bello" » comme disent les Italiens.
(18) Ce que deviendra le monde à partir de la fin 2009 si un nouveau jeu n'est pas lancé d'ici l'été prochain.
Dimanche 15 Mars 2009
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extrait:
(...)
Suspects are not missing. In the first place, a rating agency - in this case Moodys (6), which, like the rest of them, first of all, is completely devoted to Wall Street, and then is incapable of seeing "an elephant in a corridor" (they missed the subprimes, the CDS, Bear Stearn, Lehman Brothers, AIG, ….). But, for some mysterious reason, the financial media keeps on repeating their opinions, probably generously applying the principle that they could be right some day purely out of statistical chance. In this case, Moody's prediction has been largely echoed: they saw a major « bomb » in the backyard of the Eurozone (as of course, it is the Euro we are talking about here)… about to devastate the European financial system.
(...)
in: http://www.leap2020.eu/GEAB-N-33-is-available!-Growing-Transatlantic-tensions-on-the-eve-of-the-G20-summit-An-illustration-of-Wall-Street-s-and_a2940.html
GEAB N°33 is available! Growing Transatlantic tensions on the eve of the G20 summit: An illustration of Wall Street's and the City's attempt to destabilize the EU banking system and the Euro
- Public announcement (March 16, 2009) -
GEAB N°33 is available! Growing Transatlantic tensions on the eve of the G20 summit: An illustration of Wall Street's and the City's attempt to destabilize the EU banking system and the Euro
According to LEAP/E2020, there are only two options left for the G20 leaders who gather next April 2nd in London: either they rebuild a new international monetary system, creating the conditions for a new global system that involves all the main global players, and reducing the crisis to a maximum of 3 to 5 years; or they strive to prolong the current system, thrusting the world into a decade long tragic crisis starting at the end of 2009.
In this 33rd edition of the GEAB, we wish to describe the two ways forward that remain open until summer 2009. Beyond that, our team estimates that the "short-term crisis" option will be obsolete and that the world will be on the path towards global geopolitical dislocation (1), and a deep and decade-long crisis.
For this reason, due to the urgency, LEAP/E2020 has decided to publish next March 24th on a global scale an open letter to all the leaders of the G20. This will be our team's attempt to divert the system from the long and tragic crisis option.
The situation appears all the more worrying in that tensions are growing on the eve of the April 2nd summit. Indeed a number of thinly disguised threats on the part of some G20 leaders, as well as various attempts to manipulate public opinion on the part of others are to be observed.
We shall come back in detail on these aspects in this GEAB N°33 where the LEAP/E2020 team has also decided to engage in an exercise intended for all those (including the US where 20 percent of LEAP/E2020's readers come from) who are exasperated by the illusion fed by Western media about the state of the US as a cornerstone of our current system: anticipating the social and economic state of the United States in one year from now, in Spring 2010. Strong trends are already visible enough to enable this kind of forecast. Of course, a similar exercise will be conducted about the European Union, Russia and China in the following editions of the GEAB.
Synthetic graphic of US collective sentiment (in blue: sense of impending doom; in green: purchasing power sentiment; in pink: job concerns) - Source : Chart of Doom, 02/2009
Synthetic graphic of US collective sentiment (in blue: sense of impending doom; in green: purchasing power sentiment; in pink: job concerns) - Source : Chart of Doom, 02/2009
In line with their concern for reliable information, the LEAP/E2020 team (which warned about housing risks in Central and eastern Europe as early as December 2007 in GEAB N°20 decided to study carefully in the present public announcement the reality of this so-called "Eastern European banking bomb" which has invaded the media in the last month.
If we found this a relevant theme, it is because it represents in our opinion a deliberate attempt on the part of Wall Street and the City (2) to make the world believe in some rupture within the EU and to instil the idea that some « deadly » risk is weighing on the Eurozone, by endlessly conveying phony news on a "banking risk coming from Eastern Europe" and by stigmatizing a "cold-feeted" Eurozone as opposed to the "voluntarist" actions initiated by the Americans and the Bristish. One aim is also to divert the attention from the increasing financial problems encountered in New York and London, and to weaken the Europe position on the eve of the G20 summit.
The idea is brilliant: pick up a current and "in the news" theme to ensure interest, add one or two striking analogies to guarantee that the media and internet are eager to circulate the information; then call on a few devoted men and organisations, always available to tell one more lie. With this kind of a cocktail, you can even make people believe for a while that the war in Iraq is a great success, that the subprime crisis will not affect the financial sector, that the financial crisis will not affect real economy, that the crisis is not really severe, and that, if it is, everything is under control!
In the present case, the theme is a classic; it is about the separation between the « Old Europe » and the « New Europe », between a rich and selfish Europe and a poor and hopeful Europe. From Rumsfeld on Iraq to the United Kingdom on EU enlargement, this is a common theme repeated endlessly over the past ten years by the Anglo-Saxon and related media, and on which some British media in particular have become specialists (3).
As to the analogies, there are two: Eastern Europe is the "subprime crisis" of the EU (understand: of course, everyone has its own subprime crisis (4)); and, a crisis in Eastern Europe will have the same terrible effect as the 1997 Asia crisis (probably because both are Eastward (5)).
Suspects are not missing. In the first place, a rating agency - in this case Moodys (6), which, like the rest of them, first of all, is completely devoted to Wall Street, and then is incapable of seeing "an elephant in a corridor" (they missed the subprimes, the CDS, Bear Stearn, Lehman Brothers, AIG, ….). But, for some mysterious reason, the financial media keeps on repeating their opinions, probably generously applying the principle that they could be right some day purely out of statistical chance. In this case, Moody's prediction has been largely echoed: they saw a major « bomb » in the backyard of the Eurozone (as of course, it is the Euro we are talking about here)… about to devastate the European financial system.
Then, to make the idea more credible, you select some virulently anti-Euro media (such as the UK's Telegraph, for instance, which, despite the fact that they also produce some very accurate analyses of the crisis, are currently blinded as regards the Eurozone by the collapse of the British economy and Pound Sterling) and you circulate a news item that you soon retract (because it is inaccurate) so that it gains credibility by virtue of its retraction, of the secret (7) revealing some unfolding "financial tsunami" due to Old European banks' liabilities within the New European financial sector (8). Continue the story each day in the main US and UK financial media, knowing the others will follow out of habit (it is so easy as regards the EU, slow as it is to understand and even slower to react, with the inevitable dissent that makes it possible for the manipulation to gain momentum). This time, Hungarian Prime Minister, Ferenc Gyurcsany, is the one
playing the role of the « poor little new European martyr ». For the record, the Hungarians have vainly been trying to get rid of him ever since he involuntarily admitted two years ago that he lied to his citizens in order to be reelected, and confirmed in the same breath that he indebted his country beyond any reasonable limit. Now, he is the one announcing crazy figures for a bailout plan of the Eastern European financial system, giving the Old Europeans the role of the « bad » or « cold » guys. The latter's refusal is pinpointed by the entire US and UK press, coming to the natural conclusion that European solidarity has failed,… and understating (or completely forgetting) the fact that the Polish and the Czechs were the most virulent against the absurd claims of Hungarian Prime Minister (9). The attempt to weaken the EU and Eurozone from the East could have gone on further until the Eurozone leaders decided to make a number of strong
statements and announced a substantial financial support plan (compared to the real risk), and political leaders and central bankers of the regions resorted to publishing tough press releases so that finally the manipulation began to lose momentum. But it has not disappeared yet, and the analogy between the subprime crisis and the housing crisis in Eastern Europe remains vivid in the mind of the media; as if Hungary was equivalent to California, or Latvia to Florida.
Ths is indeed the core of the problem: in economy and finance, size matters… and the tail never wags the dog, contrary to what some people would like us to believe.
As early as December 2007, at a time when our « current experts of the Eastern European crisis » showed no awareness whatsoever of the problem, LEAP/E2020 highlighted the fact that a considerable housing risk weighed on these European countries (Latvia, Hungary, Romania,…) and on their creditors (Austria and Switzerland in particular). However they always found obvious that these problems were limited to the concerned countries. There are indeed problems ahead for these countries and those commercially and financially involved with them, but these problems are no more serious than the average problems encountered by the global financial system; and they certainly do not compare with the problems faced by the financial markets of New York, London or Switzerland. Let us remind ourselves that the bank most often cited as being the "detonator" of this "Eastern-European bomb", i.e. the Austrian bank Raiffeisen, increased its profits 17 percent in
2008; a result beyond the wildest dreams of most US and UK banks today, as William Gamble noted, one of the rare analysts who studied what the story was really about (10).
GDP of the European Union, Eurozone and Member-States - Source: Eurostat, 2008
GDP of the European Union, Eurozone and Member-States - Source: Eurostat, 2008
For those who are not familiar with EU geography, a headline like « Hungary in bankruptcy » or « Latvia defaults on its debt » can compare to one like « California goes bankrupt ». For those who lose their jobs as a consequence, the problem is indeed similar. However, in terms of impact on a larger-scale, they have nothing in common. California, severely affected by the subprime crisis, is the most populated and richest state of the United States, while Latvia is a poor country with a population corresponding to 1 percent of the EU population (versus California's 12 percent of the US population (11)). Hungary's GDP represents less than 1.1 percent of the Eurozone's GDP (in the case of Latvia, this figure is 0.2 percent) (12), that is to say the equivalent of Oklahoma (1% of US GDP (13)) rather than Florida. Eastern Europe is far from being able to bring problems of a similar magnitude to the subprime crisis. All the new Member-States put
together comprise less than 10 percent of the EU GDP (among them, the biggest and richest ones, such as Poland and the Czech Republic, are hardly affected at all). As a worst-case scenario, the amounts at stake for the European financial system, are around EUR 100-billion (USD 130-billion) (14), that is to say a very modest sum on the scale of the EU financial system (15). In fact, the EU has taken the lead of a consortium which has already injected EUR 25-billion (i.e. 20 percent of the worst-case scenario) to stabilize the situation (16), and whose severity has already been diminished by the recent fall in value of the Swiss Franc.
Last but not least, the value of new houses in Eastern Europe will not fall dramatically (even if the value will be less than in 2007/08) because, after 50 years of communism, there is a shortage of modern buildings. In the US on the contrary, an excessive number of houses were built during the last housing bubble, of variable quality and already depreciating in value in the most affected states. There, there is a real destruction of wealth for landowners, creditors, banks and the economy altogether.
The complexity of the ongoing crisis requires being extremely vigilant in identifying the trends and factors conveying real serious dangers, instead of being sidetracked by rumors and phony news.
We hope that this detailed explanation will contribute to debunk the lie orchestrated around a so-called « Eastern European financial bomb » (17) ; and that it will provide an illustration enabling each and everyone to see through first appearances, seek true facts hiding "behind the mirror" presented by mainstream media, and make up their own mind.
If the G20 Summit fails to prevent the world entering into the phase of geopolitical dislocation, similar operations of manipulation and destabilization will increase in number, each regional block trying to discredit their opponent, like any zero-sum game (18) : a player gains the other players lose.
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Notes:
(1) See GEAB N°32
(2) Circulated by everything that counts among financial media and experts, most of whom did not have the faintest idea of a housing/financial problem coming in some Eastern European countries when, in December 2007, LEAP/E2020 described the risk.
(3) No wonder then that Marketwatch mentions in an article on this subject the accusations made against it by the Czech Republic's central bank. Source: Marketwatch, 03/09/2009.
(4) Which of course is wrong: no other country than the US and the UK presents such a convergence of disasters.
(5) Knowing that the Central and Eastern European countries hit (Hungary, the Baltic States, Bulgaria and Romania) are completely marginal in the global economy, contrary to South-East Asian countries, key-players of globalisation in the 1990s.
(6) Source: Reuters, 02/17/2009
(7) Due to which, even the most informed websites hesitate to give an opinion on that story, thus giving it more credit. See Gary North, 19/02/2009, on LewRockwell.com.
(8) Source: Telegraph, 02/15/2009
(9) Source: EasyBourse, 03/01/2009
(10) Source: SeekingAlpha, 02/26/2009
(11) Source: 2007 Statistics, US Census Bureau.
(12) Source: 2008 Statistics, Eurostat. The Baltic States are overprotected by Scandinavian countries, Sweden in particular who is very careful that an uncontrollable spiral does not begin in the region. Source: International Herald Tribune, 03/12/2009
(13) Source: 2008 Statistics, Bureau of Economic Analysis, US Department of Commerce.
(14) Source: Baltic Course, 03/05/2009
(15) A ridiculously small sum compared to the hundreds of billions repeatedly injected by the US and UK governments into their banking system.
(16) Source: European Investment Bank, 02/27/2009
(17) We prefer not to waste our time with the confusion about Ukraine (a confusion that even Nouriel Roubini, usually better informed, contributed to foster – Source: Forbes, 02/26/2009), not only a country which does not even belong to the EU, but clearly a pawn on Washington's and London's chess board since the "orange revolution". The unfolding collapse of the Ukraine, if it can indeed create problems for the EU as can any instability on its frontier, mostly illustrates the collapse of the "dollar wall" at the expense of US positions and in favour of Russia's regained influence in that country. At the precise moment when in Wall Street and the City, large banks collapse or are being nationalized, this recent manipulation is an attempt to hide the Anglo-Saxon forest behind the Eastern-European tree. Some people have honestly been fooled, the story was so credible: « si non è vero è bello », as the Italians say.
(18) What the world will become from the end of 2009 onward, if a new system is not initiated next summer.
Lundi 16 Mars 2009