Wednesday, 30 April 2008

sarkozades mediterraneennes sauce financiere

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http://www.voltairenet.org/article156362.html

source: réseau voltaire

Un fiasco annoncé

L’Union méditerranéenne : la rhétorique sarkozyste à l’épreuve de la réalité

par Thierry Meyssan*

Emporté par son élan, Nicolas Sarkozy œuvre à la création d’une nouvelle organisation intergouvernementale : l’Union pour la Méditerranée (UPM). Une fausse bonne idée dont personne ne veut à l’exception du mouvement sioniste et de chefs d’entreprise en quête de protections politiques. Car derrière les beaux discours, le président français tente de réorganiser l’Union européenne autour d’un tandem franco-anglais et en ouvrant la porte à Israël bien que ce pays ne respecte pas le droit international.

30 avril 2008

Damas (Syrie)

Le soir de son élection, le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy, s’adressant à ses concitoyens et au monde, déclara avec emphase : « Je veux lancer un appel à tous les peuples de la Méditerranée pour leur dire que c’est en Méditerranée que tout va se jouer. Qu’il nous faut surmonter toutes les haines pour laisser la place à un grand rêve de paix et un grand rêve de civilisation. Je veux leur dire que le temps est venu de bâtir au centre une Union méditerranéenne, qui sera un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique. Ce qui a été fait pour l’Union de l’Europe il y a 60 ans, nous allons le faire aujourd’hui pour l’union de la Méditerranée ».

L’Union pour la Méditerranée a en réalité débuté comme une gageure. Ce n’était qu’une pirouette pour se sortir d’un mauvais pas. C’est devenu une théorie géopolitique grandiose avant de sombrer dans les méandres bureaucratiques bruxellois qui offrent toujours une douce mort aux erreurs que l’on souhaite enterrer. De cette agitation, il ne reste pas grand-chose, sinon des titres à prendre et d’inutiles réunions internationales qui permettront à quelques hauts fonctionnaires de prendre du bon temps avec leurs femmes ou leurs maîtresses. Cependant, tout n’est pas perdu pour tout le monde : donnant du contenu au vide de la pensée sarkozyenne, un puissant « lobby d’affaires » s’est constitué qui entend bien profiter de ses relations politiques, tandis que le mouvement sioniste espère profiter de l’aubaine pour resserrer les liens entre Israël et les États européens sans avoir à rendre de comptes sur ses violations continuelles du droit international.

Comment transformer une formule rhétorique en projet politique

Au début de cette histoire était le dilemme turc. Depuis les balbutiements de l’Union européenne, les États-Unis souhaitent en faire coïncider les adhésions avec celles de l’OTAN. Mais les membres de l’Union, quant à eux, ont toujours exigé, comme condition préalable à l’entrée dans leur club, la fin des régimes militaires. Avec le temps, la CIA a renvoyé dans leurs casernes les généraux grecs, espagnols et portugais, mais a maintenu un système hybride en Turquie : au devant de la scène un gouvernement civil, en arrière-plan une junte militaire. Au début du XXIe siècle, la normalisation turque semblait acquise au point que l’entrée dans l’Union n’apparaissait plus que comme une question d’adaptation économique. Or, en 2003, les autorités civiles turques ont montré —pour la première fois— leur indépendance face aux États-Unis et de leur sens démocratique en refusant l’usage des bases OTAN pour attaquer illégalement l’Irak. Il s’en est suivi un revirement de la politique atlantiste, désormais favorable à un retour en force des militaires pro-US sur la scène turque. Jouant à fronts renversés, Jacques Chirac se fit le défenseur des civils turcs et de leur entrée dans l’Union, tandis que Nicolas Sarkozy leur faisait barrage. Pour se sortir de l’impasse, Sarkozy évoqua un projet de substitution : plutôt que de siéger à Bruxelles, la Turquie rejoindrait « l’Union pour la Méditerranée ».

La formule est élégante. Restait à savoir ce que pourrait bien être cette « Union pour la Méditerranée ».

Jamais à court d’idées, Henri Guaino, la plume agile du président, étoffa le concept en le reliant à des considérations historiques et géopolitiques. L’évolution de l’Union européenne avec son élargissement à l’Est devrait être compensée par une ouverture au Sud qui redonnerait à la France son rôle central. Une brillante idée, qui donna chair à de vibrants discours, mais qui pose beaucoup plus de problèmes qu’elle n’en résout.

En premier lieu, « équilibrer au Sud l’élargissement à l’Est » équivaut à dire que l’évolution de l’Union européenne avantage l’Allemagne et que la France doit en être dédommagée. Or, cette évolution a été pilotée conjointement par Paris et Berlin sans que ce grief ne soit jamais évoqué. L’Allemagne n’a donc aucune raison d’accepter la tardive facture qu’on lui présente.

Deuxièmement, dire que « la France retrouvera ainsi son rôle central », c’est affirmer qu’elle se pense désormais comme une puissance maritime, donc qu’elle se pose en rivale du Royaume-Uni qui exerce sa souveraineté sur Gilbratar, règne sur la Méditerranée et y a multiplié les bases navales. La Couronne britannique attend de voir quelle contrepartie pourrait compenser cette prétention.

Troisièmement, mettre en balance l’Est et le Sud, c’est annoncer aux Polonais et autres Tchèques que les fonds structurels qui leur sont destinés vont se tarir au profit des Méditerranéens. Aucun pays de l’Est n’a de raison, à peine entré dans l’UE, de laisser filer ses avantages pécuniaires.

Bref, la bonne idée de M. Guaino n’a pas seulement agrémenté de beaux discours, elle a suscité beaucoup d’inquiétudes et levé bien des ennemis. Au demeurant, elle n’a pas calmé les Turcs pour qui « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ».

Vint enfin la besogneuse réaction des eurocrates. Pour eux, tout dossier concurrent de l’UE doit être condamné à la machine à broyer ; tandis que tout projet ajoutant de la complexité au système et produisant des postes à pourvoir et à répartir est le bienvenu. Surgissant de bureaux inconnus, situés dans des couloirs sans fin, des fonctionnaires de la Commission vinrent plaider pour les programmes en cours —pas toujours efficaces, mais sûrement coûteux et pétris de bonnes intentions— ; tandis que des fonctionnaires du Conseil réanimaient le moribond « Processus de Barcelone » et la comateuse « Politique de bon voisinage ». Une fourmilière d’experts, courant dans une jungle de comités, rédigèrent des myriades de notes de synthèse que l’on traduisit dans une kyrielle de langues exotiques avant de les classer dans des sous-sols sécurisés pour les générations futures.

Lorsque le bruit des imprimantes bruxelloises se tût, Henri Guaino mesura à Paris que la Méditerranée, loin d’être un espace abandonné depuis des siècles, est quadrillée de toutes parts.

Le pire était à venir.

Nicolas Sarkozy, habité par on ne sait lequel de ses démons, corsa un peu son plat en ajoutant cette épice de trop qui le rend immangeable. L’Union de la Méditerranée allait permettre de dépasser les clivages anciens et de réconcilier les peuples. Bref, avec une appétissante carotte économique, on allait faire avaler aux pays arabes l’amère pilule israélienne qu’ils ne parviennent pas digérer depuis 60 ans.

À ce stade, l’incrédulité laisse place à la stupeur et à l’indignation. Le président tunisien, Ben Ali, qui ponctuait chaque déclaration sarkozyenne d’un communiqué approbateur, en devint muet. Son homologue algérien, Bouteflika, fut repris d’aigreurs estomac. Quand aux Turcs, également ulcérés, ils s’indignèrent qu’on les instrumente en cheval de Troie. À partir de ce moment, les puissances les plus diverses, dépassant leurs divergences, se liguèrent implicitement pour faire échouer le projet.

Comment éteindre l’incendie en dégonflant la baudruche

Dès les premiers jours, les Premiers ministres italien et espagnol, Romano Prodi et José-Luis Zapatero, se précipitèrent pour apporter leur « soutien » au président Sarkozy avec la vélocité des vigiles qui ont vu un éléphant entrer dans un magasin de porcelaine. Pour border le Français, l’Italien n’a cessé de répéter à la presse « Je vous prie de ne pas penser que cette proposition que nous sommes en train de formuler pour une grande politique de la Méditerranée est de quelque façon que ce soit une échappatoire pour résoudre le problème de nos relations avec la Turquie ». Tandis que l’Espagnol applaudissait à tout rompre en feignant de croire que Paris souhaitait relancer le « Processus de Barcelone » dont Madrid est en charge.

En définitive, le 20 décembre 2007, les trois hommes signèrent ensemble un Appel de Rome pour Union pour la Méditerranée et posèrent pour une photo historique. Nicolas Sarkozy était heureux car le cliché semble manifester l’enthousiasme de ses partenaires pour sa bonne idée. Mais l’important est ailleurs : le président français n’est plus au centre, son initiative est enterrée sous les sourires. Le paragraphe final de l’Appel est sans ambiguïté : « Le Processus de Barcelone et la politique européenne de voisinage resteront, donc, centraux dans le partenariat entre l’Union européenne dans son ensemble et ses partenaires de la Méditerranée. L’Union pour la Méditerranée n’interfèrera ni dans le processus de stabilisation et d’association pour les pays concernés, ni dans le processus de négociation en cours entre l’Union européenne et la Croatie, d’une part, entre l’Union européenne et la Turquie, d’autre part. »

Avec un peu de recul, les Allemands analysèrent différemment la situation, en fonction de leur interprétation de la personnalité et du rôle prévisible de Nicolas Sarkozy. Ils en arrivèrent à la conclusion que le président français avait l’intention de négliger les intérêts de son pays au profit de ceux des Anglo-Saxons. Il en résulterait qu’il allait tenter de détruire le couple franco-allemand —moteur historique de la construction européenne— pour lui substituer un couple franco-anglais, en vue de la dissolution de l’Union européenne dans un magma transatlantique. Dans cette perspective, l’Élysée utiliserait l’Union méditerranéenne comme cheval de Troie anti-allemand.

Faisant de cette affaire une question vitale pour son pays, la chancelière allemande Angela Merkel haussa le ton. Le rapport de force devint si intense qu’elle annula plusieurs rencontres politiques avec Nicolas Sarkozy, y compris un sommet bimestriel, n’acceptant de rencontrer son homologue qu’en des occasions protocolaires tant qu’il n’aurait pas cédé. En définitive, Berlin a contraint Paris à vider son projet de toute substance. Une note d’à peine plus d’une page, adressée par Henri Guaino, le 12 mars 2008, aux chefs d’État et de gouvernement européen clôt la polémique : « l’Union méditerranéenne » est devenue « Union pour la Méditerranée » afin de manifester l’absence de concurrence. Ses compétences ont été réduites à celles du « Processus de Barcelone », ce qui revient à dire que l’on s’est contenté d’inventer une nouvelle dénomination pour ledit processus. Le seul élément qui reste, c’est la création d’un secrétariat permanent dont le « Processus de Barcelone » était dépourvu. Il est vrai que l’Élysée avait déjà promis ici et là des sinécures et des voitures de fonction. Toutefois, si Angela Merkel a gagné cette bataille, elle sait que ce n’est que partie remise avec le tropisme anglo-saxon de Nicolas Sarkozy.

Comment transformer un échec politique en opportunité économique

L’Appel de Rome indique : « La valeur ajoutée de l’Union pour la Méditerranée devrait résider d’abord dans l’élan politique qu’elle devrait donner à la coopération autour de la Méditerranée et à la mobilisation des sociétés civiles, des entreprises, des collectivités locales, des associations et des ONG ». Pour comprendre cette mystérieuse phrase qui évoque une confusion entre public et privé, tournons nous vers un aspect moins médiatisé de cette histoire.

Le 19 septembre 2007, Nicolas Sarkozy confie le dossier à l’ambassadeur Alain Le Roy. À ce moment là, on parle encore de « marché commun méditerranéen ». Le Roy est un très proche de Bernard Kouchner, qui en avait fait son préfet à Pec (Sud-Ouest du Kosovo) lorsqu’il était Haut représentant de l’ONU au Kosovo.

À la recherche de projets concrets dont l’Union pourrait s’occuper, Le Roy se rapproche d’un groupe d’industriels animé par son ami, le socialiste Jean-Louis Guigou (lui-même ancien directeur de l’Aménagement du territoire et par ailleurs époux de l’ancienne ministre des Affaires européennes, Élisabeth Guigou). En février 2006, Guigou a créé un Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPMed). Son objectif initial était de fournir du renseignement économique à quelques grandes sociétés (Air France, Environnement, Caisse Nationale des Caisses d’Epargne, CEVITAL, France Telecom, KPMG, Laboratoires Servier, Crédit Agricole du Maroc, Danone et l’Union Tunisienne des Industries du Commerce et de l’Artisanat) et à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (dont Élisabeth Guigou a été élue de 1992 à 2001). Il se proposait aussi de leur ouvrir son carnet d’adresses pour les aider à conquérir de nouveaux marchés. Jean-Louis Guigou avait prévu de créer à terme une Fondation d’entreprise qui aurait pu bénéficier de certains avantages fiscaux pour financer une partie de son activité.

Malgré son titre ronflant, l’IPMed n’envisageait son activité qu’entre la France et le Maghreb. Mais l’occasion était trop belle. Le Roy et Guigou sélectionnent alors quatorze projets qui pourraient à la fois justifier de l’existence d’un organisme aussi lourd que l’Union et satisfaire les appétits des sociétés amies. La grandiose vision géopolitique d’Henri Guaino se mue en une vulgaire opération de lobbying commercial.

Tout s’accélère. Se greffant sur la fuite en avant sarkozyenne, la Fondation pour le monde méditerranéen est lancée à l’Élysée par le président de la République, le 11 octobre, à la sortie d’un entretien avec le milliardaire libano-saoudien Saad Hariri. Cependant, une fois encore, le président a mis la charrue avant les bœufs : la structure juridique n’est pas encore formée, les invités de l’Élysée se contentent de signer un Protocole d’accord [1]. On organise donc une seconde cérémonie, le 11 décembre au ministère des Affaires étrangères. C’est l’occasion pour ceux qui ont flairé la bonne affaire de rejoindre l’IPMed : Areva, SNCF, La Poste, EADS, EDF, les régions Rhônes-Alpes, Aquitaine et Languedoc-Roussillon, le groupe syrien Joud Co, Royal Air Maroc, le groupe espagnol Acciona, la société espagnole Enagas, l’opérateur Portugal Telecom SGPS, la Turkish Industrialists and Businessmen Association, la société algérienne Net-Skills, le groupe algérien Fruital, le groupe libanais INDEVCO, la société tunisienne Setcar, l’Union Méditerranéenne des Confédérations d’Entreprises, etc.

La montagne accouche d’une souris. On griffonne des projets faramineux sur des coins de table sans aucune réflexion préalable sur les problèmes politiques de la région et ses besoins économiques.

Avant toute chose, le tandem Le Roy-Guigou pousse trois projets :
- Pour satisfaire Charles Milhaud [2] et les banques : création d’un institut financier qui « canalise » les 5 à 10 milliards d’euros que les immigrés maghrébins en Europe transfèrent chaque année dans leurs pays pour nourrir leurs familles ;
- Pour satisfaire Gérard Mestrallet [3] et diverses sociétés : dépolluer la Méditerranée (à défaut d’être productif, c’est très tendance et ça peut rapporter gros) ;
- Pour satisfaire les régions : réguler le marché méditerranéen des fruits et légumes.

Comment blanchir les ambitions israéliennes

Autre lobby à s’engouffrer dans la brèche : le Forum de Paris, une association créée par l’ancien président de Radio Shalom, Albert Mallet, et liée à TF1 et à Marianne. Elle organise du 28 au 30 mars 2008 un colloque haut de gamme sur le projet d’Union pour la Méditerranée. Parmi les orateurs, on retrouve bien sur Henri Guaino, l’ambassadeur Alain Le Roy, Jean-Louis et Élisabeth Guigou, Charles Milhaud, Jean-Louis Chaussade (l’adjoint de Gérard Mestrallet qui était occupé ailleurs) etc. mais surtout l’ambassadeur André Azoulay (représentant officieux du roi du Maroc) [4] et l’ambassadeur Elie Barnavie (représentant Israël). On y célèbre l’identité transméditerranéenne et l’on se gargarise avec le « Processus de paix israélo-palestinien » pour mieux faire l’impasse sur la nature du régime sioniste, la longue errance des réfugiés Palestiniens au Proche-Orient, l’apartheid en Israël et dans les Territoires occupés, la torture, les guerres expansionnistes, l’annexion des fermes libanaises de Chebaa et du plateau syrien du Golan.

Au Quai d’Orsay —en cours de « désarabisation »—, on tire la sonnette d’alarme : c’est précisément la réalité du conflit israélo-arabe qui a bloqué toute avancée du « Processus de Barcelone », et non pas l’arrogance des pays du Nord comme tente de le faire croire Nicolas Sarkozy. À l’Élysée —en cours de « sionisation »—, on invite le président à plus d’humilité : si certains chefs d’État arabes sont acquis à Israël, leurs opinions publiques ne les laisseront pas faire n’importe quoi. Plusieurs projets risquent de se télescoper [5].

Le président de la République a déjà différé son voyage en Israël de manière à ne pas irriter ses électeurs en posant aux côtés de Shimon Peres et de George W. Bush pour les 60 ans de l’État hébreu. Il s’y rendra un peu plus tard et prononcera un discours à la Knesset. Mais une position partisane trop affichée pourrait révulser les pays arabes et les dissuader de participer à l’Union.

Comment gérera-t-on le cas Bashar el-Assad ? La Syrie est un pays méditerranéen, qui plus est présidente en exercice de la Ligue arabe, elle sera donc invitée au sommet fondateur de l’Union, les 13 et 14 juillet. Mais le président Bashar el-Assad est aussi le fer de lance politique de la résistance arabe à l’impérialisme états-unien et au colonialisme sioniste. Après avoir affirmé qu’il n’était pas fréquentable, il faudra bien lui serrer la main, s’il se déplace. Comment le Protocole organisera-t-il les sièges des chefs d’État et la photographie finale ?

Surtout, le président imagine depuis un an inviter à défiler ce même 14 juillet sur les Champs-Élysées une unité de l’armée israélienne et une autre de la garde présidentielle de l’Autorité palestinienne pour symboliser la paix. Il parait difficile d’obliger les chefs d’État arabes, invités au sommet fondateur de l’Union et à ce titre présents dans la tribune officielle, à assister sans broncher à cette parade de l’armée d’occupation sioniste et de ses collaborateurs palestiniens.

À force de confondre politique et show-biz, le président français pourrait se placer lui-même dans une impasse.

[1] Cette cérémonie ratée ne figure pas sur l’agenda officiel du palais de l’Élysée en espérant que les historiens l’oublieront.
[2] Charles Milhaud est directeur de la Caisse nationale des Caisses d’épargne.
[3] Gérard Mestrallet est le patron de Suez.
[4] André Azoulay est ambassadeur de la principauté de Monaco, où il réside, et conseiller du roi Mohammed VI du Maroc.
[5] « Nicolas Sarkozy, la France et Israël », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 17 février 2008.

Tuesday, 29 April 2008

uk: household brands price fixing investigation

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Daily telegraph

PG Tips and Coca-Cola among 100 household brands
investigated over price-fixing


By James Hall and Richard Fletcher

8:21am BST 29/04/2008

About 100 leading household brands, including PG Tips, Coca-Cola and Aquafresh, are at the centre of an investigation into allegations of price-fixing, The Daily Telegraph can disclose.
‘Fat’ M&S too slow to go online, says boss They are included on a hit list of grocery products and toiletries drawn up by investigators from the Office of Fair Trading, which runs to five sheets of A4 paper.
Leading supermarkets are accused of colluding with
multinational suppliers over the price of many popular
brands

Andrex toilet paper, Anadin Extra, Cadbury Highlights and Warburtons bread are among the dozens of everyday items.
Several leading supermarkets - including Tesco, Asda, Morrisons and Sainsbury’s - were raided last week by OFT investigators and lawyers amid suspicion that retailers had conspired to fix the price of household products.
Hundreds of emails between them and their suppliers were reportedly seized by the investigators.
Some of the largest multinationals are also involved in the OFT investigation.
The suppliers - including Procter & Gamble, Coca-Cola, GlaxoSmithKline, Unilever and Andrex’s US owner Kimberly-Clark - have been told to supply pricing information to the investigators. Any found guilty could be fined up to 10 per cent of their annual sales, which would be hundreds of millions of pounds.
It could also mean consumers had paid hundreds of millions of pounds more for their shopping than they should have at a time when food price inflation has already increased the average family’s annual shopping bill by almost £800.
Consumer groups fear that supermarkets and their suppliers have taken advantage of the recent boom in global food costs to inflate their prices.
That suggestion will be of particular concern to millions of households struggling not only with rapidly rising grocery bills - but also increased mortgage and energy costs.
Philip Cullum, the acting chief executive of the National Consumer Council, the Government’s consumer watchdog, said: « Consumers spend many millions of pounds on these everyday items and shoppers will be alarmed to see the OFT is investigating the relationship between some of the country’s best known companies.
« The NCC is watching the OFT’s investigation with great interest. »
Suppliers and retailers have been given until June to provide the OFT with the pricing information they have requested.
There are also suggestions that the watchdog seized emails between retailers and suppliers. It is believed that some suppliers on the hit list have yet to be contacted by the OFT.
The disclosure that the pricing of some of Britain’s most popular brands is being examined demonstrates just how wide-ranging the regulator’s new investigation is.
It is also running a separate investigation into price-fixing allegations surrounding dairy products and cigarettes.
John Bridgeman, a former OFT director general, said:
« Supermarkets account for a huge amount of consumer expenditure. It is a £100 billion sector of the economy.
« There is no smoke without fire. The OFT is not going to go big on this unless it has something to go on. »
MySupermarket.co.uk, the comparison website, said supermarkets sell commonly-purchased goods at almost identical prices to each other.
At the same time, prices have risen substantially. Research by The Grocer magazine showed that a trolley-load of 150 items costs £241.50, a £10 increase on last year.
Prices in supermarkets have risen by 5.5 per cent since last April, according to official government data. For example, a 250g packet of mild cheddar cheese has gone up 17 per cent while a 500g packet of dried spaghetti has increased by 51 per cent.
The price of butter has risen by more than 50 per cent.
However, some health and beauty products are cheaper. The Grocer estimates that Fairy Liquid, made by Procter & Gamble, now costs 7 per cent less.
Other brands understood to be on the OFT list include Colgate Total toothpaste and Dove Moisturiser.
Biscuits manufactured by Northern Foods, one of the largest food producers and a major supplier to Marks & Spencer, are also there.
All the supermarkets and food manufacturers involved have vehemently denied any wrongdoing.
Senior retailers have dismissed the OFT’s latest probe as a « fishing expedition » and have reacted angrily to what they see as yet another high-profile OFT probe.
Shares in Tesco, Sainsbury and Morrison fell on news of the OFT investigation.
Its allegations contrast with the findings of the
Competition Commission which will publish the results of its study of the grocery sector tomorrow.

bank of england secretly spends 50 billions...

http://www.thisismoney.co.uk/news/article.html?in_article_id=440824&in_page_id=2&ct=5

Bank bail-outs to be kept secret

Dan Atkinson, Simon Watkins, Mail on Sunday

27 April 2008, 8:59am

The Bank of England has imposed a permanent news blackout on its £50bn-plus plan to ease the credit crunch.
‘Lesser of two evils’: The Bank of England will guard the names of credit-crunch banks with unprecedented levels of secrecy.
Ferocious and unprecedented secrecy means taxpayers will never know the names of the banks that have been supported through the special liquidity scheme, which was unveiled by Bank Governor Mervyn King last week. Requests under the Freedom of Information Act are to be denied. Details will be kept secret even after 30 years - the period after which all but the most sensitive state documents are released.
Any Bank of England employee leaking the names of institutions involved will face court action for breach of contract.
Even a figure for the overall amount advanced will not be published until October. Meanwhile the Bank is expected to issue at least £50bn of Treasury bills to banks in exchange for their mortgages - entirely in secret.
This hypersensitive official stance is thought to be a response to the events of last year when a huge stigma was attached to any lender suspected of going to the Bank for cash help.
The scheme is intended to steady the markets, but it is feared that reports of banks making widespread use of the facility could trigger further instability.
Barclays and HBoS have both confirmed they will use the Bank of England scheme. ‘We welcome the Bank facility and we will participate in it,’ confirmed Andy Hornby, chief executive of HBoS.
Other banks declined to comment, but it is expected that this week all of the leading banks, with the exception of Lloyds TSB, will tender some of their mortgages to the Bank of England.
HBoS confirmed last week it had packaged up £9bn of mortgages ready either for securitisation - in effect, selling them on in the wholesale financial markets - or to be offered to the Bank in return for Treasury bills.
The scheme, drawn up by King and approved by Chancellor Alistair Darling, aims to improve banks’ liquidity by temporarily swapping bundles of mortgages and credit card debt for Treasury bills, which are short-dated Government debt that matures within nine months.
The scheme will run for three years so these bills will be replaced by new ones when required.
Under the plan, bills will be exchanged only for securities rated triple-A - the highest possible grade of security - by at least two of the three big ratings agencies, Fitch, Moody’s and Standard & Poor’s.
It would not normally be considered acceptable for big companies to arrange billions of pounds of financial support without telling their shareholders.

Thursday, 10 April 2008

us civil war ahead?

source: waynemadsenreport.com

Confidential document said to warn of
conflict or revolution for America


April 3, 2008

WMR has learned from knowledgeable sources within the US financial community that an alarming confidential and limited distribution document is circulating among senior members of Congress and their senior staff members that is warning of a bleak future for the United States if it does not quickly get its financial house in order. House Speaker Nancy Pelosi is among those who have reportedly read the document.
The document is being called the « C & R » document because it reportedly states that if the United States defaults on loans and debt underwriting from China, Japan, and Russia, all of which are propping up the United States government financially, and the United States unilaterally cancels the debts, America can expect a war that will have disastrous results for the United States and the world. « Conflict » is the « C word » in the document.
The other scenario is that the federal government will be forced to drastically raise taxes in order to pay off debts to foreign countries to the point that the American people will react with a popular revolution against the government. « Revolution » is the document’s « R word. »
The origin of the document is not known, however, its alarming content matches up with previous warnings from former Comptroller General David Walker who abruptly resigned as head of the Government Accountability Office (GAO) in February of this year after repeatedly publicly warning of a « financial meltdown » disaster if America’s $9 trillion debt was not addressed quickly. Financial experts have warned that the national debt, corrected for inflation, could reach $46 trillion in the next 20 years. A month earlier, Walker warned the Senate Banking Committee about the reaction of creditor nations in Asia and Europe if the U.S. did not address its debt problem.

Tuesday, 8 April 2008

arkansas prof predicts crash of the empire

source: The Arizona Republic

End of the world as we know it

You might feel fine, but high oil cost, scarcity mean
American Empire is about to come crashing down

Guy R. McPherson
University of Arizona professor
Apr. 6, 2008 12:00 AM
Peak oil spells the end of civilization. And, if it’s not already too late, perhaps it will prevent the extinction of our species.
M. King Hubbert, a petroleum geologist employed by Shell Oil Co., described peak oil in 1956. Production of crude oil, like the production of many non-renewable resources, follows a bell-shaped curve. The top of the curve is termed « peak oil, » or « Hubbert’s peak, » and it represents the halfway point for production.
The bell-shaped curve applies at all levels, from
field to country to planet. After discovery,
production ramps up relatively quickly. But when the
light, sweet crude on top of the field runs out,
increased energy and expense are required to extract
the underlying heavy, sour crude. At some point, the
energy required to extract a barrel of oil exceeds the
energy contained in barrel of oil, so the pumps shut
down.
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Most of the world’s oil pumps are about to shut down.
We have sufficient supply to keep the world running for 30 years or so, at the current level of demand. But that’s irrelevant because the days of inexpensive oil are behind us. And the American Empire absolutely demands cheap oil. Never mind the 3,000-mile Caesar salad to which we’ve become accustomed. Cheap oil forms the basis for the 12,000-mile supply chain underlying the « just-in-time » delivery of plastic toys from China.
There goes next year’s iPod.
In 1956, Hubbert predicted the continental United States would peak in 1970. He was correct, and the 1970s gave us a small, temporary taste of the sociopolitical and economic consequences of expensive oil.
We passed the world oil peak in 2005, and we’ve been easing down the other side by acquiring oil at the point of a gun - actually, guns are the smallest of the many weapons we’re using - paying more for oil and destroying one culture after another as the high price of crude oil forces supply disruptions and power outages in Third World countries.
The world peaked at 74.3 million barrels per day in May 2005. The two-year decline to 73.2 million barrels per day produced a doubling of the price of crude. Later this year, we fall off the oil-supply cliff, with global supply plummeting below 70 million barrels/day. Oil at merely $100 per barrel will seem like the good old days.
Within a decade, we’ll be staring down the barrel of a crisis: Oil at $400 per barrel brings down the American Empire, the project of globalization and water coming through the taps. Never mind happy motoring through the never-ending suburbs in the Valley of the Sun. In a decade, unemployment will be approaching 100 percent, inflation will be running at 1,000 percent and central heating will be a pipe dream.
In short, this country will be well on its way to the post-industrial Stone Age.
After all, no alternative energy sources scale up to the level of a few million people, much less the 6.5 billion who currently occupy Earth. Oil is necessary to extract and deliver coal and natural gas. Oil is needed to produce solar panels and wind turbines, and to maintain the electrical grid.
Ninety percent of the oil consumed in this country is burned by airplanes, ships, trains and automobiles. You can kiss goodbye groceries at the local big-box grocery store: Our entire system of food production and delivery depends on cheap oil.
If you’re alive in a decade, it will be because you’ve figured out how to forage locally.
The death and suffering will be unimaginable. We have come to depend on cheap oil for the delivery of food, water, shelter and medicine. Most of us are incapable of supplying these four key elements of personal survival, so trouble lies ahead when we are forced to develop means of acquiring them that don’t involve a quick trip to Wal-Mart.
On the other hand, the forthcoming cessation of economic growth is truly good news for the world’s species and cultures. In addition, the abrupt halt of fossil-fuel consumption may slow the warming of our planetary home, thereby preventing our extinction at our own hand.
Our individual survival, and our common future, depends on our ability to quickly make other arrangements. We can view this as a personal challenge, or we can take the Hemingway out. The choice is ours.
For individuals interested in making other arrangements, it’s time to start acquiring myriad requisite skills. It is far too late to save civilization for 300 million Americans, much less the rest of the planet’s citizens, but we can take joy in a purpose-filled, intimate life.
It’s time to push away from the shore, to let the winds of change catch the sails of our leaky boat.
It’s time to trust in ourselves, our neighbors and the Earth that sustains us all.
Painful though it might be, it’s time to abandon the cruise ship of empire in exchange for a lifeboat.

Guy R. McPherson is a professor of conservation biology at the University of Arizona.

petraeus beats the drums of war

British fear US commander is beating the drum for
Iran strikes


By Damien McElroy, Foreign Affairs Correspondent

2:43am BST 07/04/2008

British officials gave warning yesterday that
America’s commander in Iraq will declare that Iran is waging war against the US-backed Baghdad government.

A strong statement from General David Petraeus about Iran’s intervention in Iraq could set the stage for a US attack on Iranian military facilities, according to a Whitehall assessment. In closely watched testimony in Washington next week, Gen Petraeus will state that the Iranian threat has risen as Tehran has supplied and directed attacks by militia fighters against the Iraqi state and its US allies.

The outbreak of Iraq’s worst violence in 18 months last week with fighting in Basra and the daily bombardment of the Green Zone diplomatic enclave, demonstrated that although the Sunni Muslim insurgency is dramatically diminished, Shia forces remain in a strong position to destabilise the country.
« Petraeus is going to go very hard on Iran as the source of attacks on the American effort in Iraq, » a British official said. « Iran is waging a war in Iraq. The idea that America can’t fight a war on two fronts is wrong, there can be airstrikes and other moves, » he said.
« Petraeus has put emphasis on America having to fight the battle on behalf of Iraq. In his report he can frame it in terms of our soldiers killed and diplomats dead in attacks on the Green Zone. »
Tension between Washington and Tehran is already high over Iran’s covert nuclear programme. The Bush administration has not ruled out military strikes.
In remarks interpreted as signalling a change in his
approach to Iran, Gen Petraeus last week hit out at
the Iranian leadership. « The rockets that were
launched at the Green Zone were Iranian-provided,
Iranian-made rockets, » he said. « All of this in
complete violation of promises made by President
Ahmadinejad and the other most senior Iranian leaders
to their Iraqi counterparts. »
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The humiliation of the Iraqi prime minister Nouri al-Maliki by the Iranian-backed cleric Moqtada al-Sadr in fighting in Basra last week triggered top-level warnings over Iran’s strength in Iraq.
Gen Petraeus and Ryan Crocker, the US ambassador to Baghdad, will answer questions from American political leaders at the US Congress on Tuesday and Wednesday before travelling to London to brief Gordon Brown.
The Wall Street Journal said last week that the US war effort in Iraq must have a double goal.
« The US must recognise that Iran is engaged in a full-up proxy war against it in Iraq, » wrote the military analyst Kimberly Kagan.
There are signs that targeting Iran would unite American politicians across the bitter divide on Iraq.
« Iran is the bull in the china shop, » said Ike
Skelton, the Democrat chairman of the Armed Services Committee. « In all of this, they seem to have links to all of the Shi’ite groups, whether they be political or military. »

expect food riots says telegraph

daily telegraph

Soaring price of food ‘leads to riots’


By James Kirkup, Political Correspondent

2:45am BST 07/04/2008

Rising food prices threaten economic stability and could trigger riots, Gordon Brown has been warned.
The World Bank said this week that the price of staple foods has risen by 80 per cent in the past three years. For consumers in wealthy nations such as Britain soaring prices are squeezing household finances and keeping inflation up. But for developing nations they can lead to malnutrition and social disruption.
Food prices are being driven up by shortages of supply
- often caused by bad weather - and by rising demand.
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Mr Brown chaired the Progressive Governance Summit in Watford at the weekend and heard a string of warnings about the rising price of food.
António Guterres, the UN High Commissioner for Refugees, told the summit the cost of food is leading to riots. He said: « The biggest problem today is rising food prices in democratic countries everywhere. This can trigger social unrest. »
The summit drew together some of the world’s most important Left-of-centre politicians, including former US president Bill Clinton.
Many at the meeting blamed the price hikes on US and European Union moves to use biofuels such as ethanol to curb greenhouse gas emissions. Ethanol, an alternative to petrol, is made using corn and its increasing use has pushed up maize prices.
The EU wants biofuels to make up more than five per cent of transport fuel used by 2010, and the US may triple the amount of maize it uses for ethanol over the next decade.
But Mr Clinton said: « What’s really hurting the food markets is America moving into ethanol. People there are moving into corn and you have pasta riots in Italy related to what some people are doing in farming in America. »

Thursday, 3 April 2008

imf: america's largest financial crisis since 1929

IMF Cuts Global Forecast on Worst Crisis Since 1930s

By Shamim Adam

April 2 (Bloomberg) -- The International Monetary Fund cut its forecast for global growth this year and said there’s a 25 percent chance of a world recession, citing the worst financial crisis in the U.S. since the Great Depression.
The world economy will expand 3.7 percent in 2008, the slowest pace since 2002, according to a document obtained by Bloomberg News at a meeting of Southeast Asian deputy finance ministers and central bankers in Da Nang, Vietnam. In January the fund projected growth of 4.1 percent.
The reduction is the third by the Washington-based lender since last July, when it predicted the world economy would cope with the U.S. credit squeeze and grow 5.2 percent this year. Central banks will need to conduct policy «as flexibly » as the circumstances warrant, the statement said, adding that the European Central Bank has room to lower borrowing costs.
«The financial shock that originated in the U.S. subprime mortgage market in August 2007 has spread quickly, and in unanticipated ways, to inflict extensive damage on markets and institutions at the core of the financial system, » the statement said. «The global expansion is losing momentum in the face of what has become the largest financial crisis in the United States since the Great Depression. »
‘Contract Slightly’
Asked in a Bloomberg Television interview about the IMF’s analysis, U.S. Treasury Secretary Henry Paulson said today «that sounds overblown to me. » Federal Reserve Chairman Ben S. Bernanke said in testimony to Congress’s Joint Economic Committee that the U.S. economy may «contract slightly » in the first half.
The IMF forecasts were on a slide presentation prepared by its Asia-Pacific department. Bill Murray, an IMF spokesman in Washington, declined to comment on the report. The lender is scheduled to publish its new forecasts on April 9.
The world’s biggest financial companies have reported about $232 billion in credit losses and writedowns since the start of 2007, data compiled by Bloomberg show. UBS AG said yesterday it will have $19 billion more writedowns on assets related to mortgage assets, and Deutsche Bank AG reported $3.9 billion of further value reductions.
That’s prompting banks to stop lending to all but the safest borrower, undermining consumer spending and business investment.
«The IMF’s forecast is now below the world economy’s longer- term trend so there is certainly some significance in what it is now seeing, » said Andy Cates, a global economist at UBS in London. «The world economy is slowing quite considerably and will be very different from what we’ve become accustomed to. »
U.S. European Growth
The IMF gave a 25 percent chance that global growth will drop to 3 percent or less in 2008 and 2009, a pace the fund described as equivalent to a world recession. The last time that happened was in 2001.
The fund lowered its forecast for U.S. economic growth to 0.5 percent this year, according to the document, below a 1.5 percent prediction made in January. The world’s biggest economy will expand 0.6 percent in 2009, it said.
«It now appears likely that real gross domestic product will not grow much, if at all, over the first half of 2008 and could even contract slightly, » Bernanke said today. While the Fed expects the economy to return to its long-term growth pace in 2009, «the uncertainty attending this forecast is quite high. »
The euro region will expand 1.3 percent in 2008, the document said, down from the fund’s 1.6 percent projection in January.
«Growth in the U.S. and Europe is slowing sharply, » the IMF document said. «The ECB can now afford some easing of the policy stance. »
‘Greatest Risk’
The ECB has left its benchmark rate at a six-year high of 4 percent as inflation runs at 3.5 percent, above its goal of 2 percent and almost the fastest pace in 16 years.
Stocks have dropped this year as investors increased bets on a U.S. recession, pushing the Standard & Poor’s 500 Index down 7 percent this year.
«The greatest risk comes from the still-unfolding events in financial markets, particularly the potential that deep losses on structured credits related to the U.S. subprime mortgage market and other sectors would seriously impair financial-system capital and initiate a global de-leveraging that would turn the current credit squeeze into a full-blown credit crunch, » the IMF statement said.
Some investors are speculating banks can weather further credit losses and the S&P 500 today extended yesterday’s 3.6 percent gain, part of the U.S. market’s best start to a second quarter in 70 years. The index climbed 0.5 percent to 1376.75 as at 11:03 a.m. in New York.
Asian Outlook
Japan’s economy, the world’s second largest, will grow 1.4 percent in 2008, less than the 1.5 percent the IMF predicted in January, according to the statement. China will grow 9.3 percent this year, slower than the 10 percent projection made in January, the statement said.
The Asian Development Bank today lowered its forecasts for Asia, and said central banks in the region will pursue policies to quell inflation rather than spur economic growth. The World Bank earlier this week also warned of the threat of rising energy and food prices. Growth in Asia excluding Japan will be 7.6 percent this year, the IMF said.
«The divergence between advanced and emerging economies is expected to continue, with growth in advanced economies generally expected to fall well below potential, » the IMF document said.
Roger Nightingale, global strategist at Pointon York Ltd. in London, said the IMF had been slow in spotting the slowdown.
Too Late?
«The IMF only really forecasts these things after they’ve begun, » he told Bloomberg Television. «You’ve got America, Italy and several other European countries and one or two Asian countries, actually in or very close to recession, and yet the IMF just now begins to talk about this phenomenon. »
The IMF statement said world inflation will remain elevated in the first half of 2008.
The U.S. dollar is strong relative to fundamentals and China’s yuan remains «substantially undervalued, » the document said.
«The main counterpart of the dollar’s depreciation since August has been the appreciation of freely floating currencies, notably the Canadian dollar and the euro, with the latter now being on the strong side relative to fundamentals, » the statement said.

To contact the reporter on this story: Shamim Adam in

Vietnam at sadam2@bloomberg.net

Last Updated: April 2, 2008 11:08 EDT

Wednesday, 2 April 2008

hunger worldwide

A ‘perfect storm’ of hunger

The U.N.’s World Food Program is struggling as costs of food and fuel skyrocket while the numbers of people needing help surge across the globe. Millions are in danger.

By Edmund Sanders and Tracy Wilkinson, Los Angeles
Times Staff Writers

April 1, 2008

KHARTOUM, SUDAN—For 15 years, he’s been a « grocer » for Africa’s destitute. But he’s never seen anything like this.
Pascal Joannes’ job is to find grains, beans and oils to fill a food basket for Sudan’s neediest people, from Darfur refugees to schoolchildren in the barren south.

Lately Joannes has spent less time shopping and more time poring over commodity price lists, usually in disbelief.
« White beans at $1,160, » the white-haired Belgian, 52, cries in despair over the price of a metric ton. « Complete madness! I bought them two years ago in Ethiopia for $235. »
Joannes is head of procurement in Sudan for the World Food Program, the United Nations agency in charge of alleviating world hunger.
Meteoric food and fuel prices, a slumping dollar, the demand for biofuels and a string of poor harvests have combined to abruptly multiply WFP’s operating costs, even as needs increase. In other words, if the number of needy people stayed constant, it would take much more money to feed them. But the number of people needing help is surging dramatically. It is what WFP Executive Director Josette Sheeran calls « a perfect storm » hitting the world’s hungry.
The agency last month issued an emergency appeal for money to cover a shortfall tallied at more than half a billion dollars and growing. It said it might have to reduce food rations or cut people off altogether.
The most vulnerable are people like those in Sudan, whom Joannes is struggling to feed and who rely heavily, perhaps exclusively, on the aid. But at least as alarming, WFP officials say, is the emerging community of newly needy.
These are the people who once ate three meals a day and could afford nominal healthcare or to send their children to school. They are more likely to live in urban areas and buy most of their food in a market.
They are the urban poor in Afghanistan, where the government has asked for urgent help. They are families in Central America, who have been getting by on remittances from relatives abroad, but who can no longer make ends meet as the price of corn and beans nearly doubles.
« This is largely a new caseload, » John Aylieff, the emergency coordinator for the WFP’s assessment division, said at the agency’s Rome headquarters.
Aylieff and his staff assess the vulnerability of people in 121 countries. About 40 of the nations have been judged to be at risk of serious hunger, or already suffering from it.
The criteria include: how much does the country rely on imported food; how large is the urban population; what is the current rate of inflation, and what portion of their income do families spend on food (in Burundi, for example, it’s 77%; in the U.S. it’s 10%).
In the short term, officials predict food riots and political unrest, as has occurred in recent weeks in Pakistan, Indonesia and Egypt. In Egypt, shortages of government- subsidized bread recently triggered strikes, demonstrations and violence in which seven people died.
In the longer term, overall health worsens and education levels decline.
« Finally they end up selling their productive assets [and] that pretty much means they will remain economically destitute, even when things come back to normal, » said Arif Husain, senior program advisor for the assessment division, who recently moved to the WFP’s Rome headquarters after years in Sudan.
Countries are taking steps to avert widespread hunger. Some, like Egypt and Indonesia, have quickly expanded subsidies; others, like China, have banned exports of precious commodities.
Afghanistan was the first country to request urgent help. President Hamid Karzai in January asked the agency to feed an additional 2.5 million people, most of them urban poor, in addition to the 5 million rural people the agency already feeds.
In Kabul, the Afghan capital, Abdul Fatah and his wife Nooriya raise their five children on her teacher’s salary; he lost his government job a year ago.
« Life is getting harder day by day, » said Fatah, who is 45 but looks far older. « We cannot even buy meat once a month. »
The price of wheat in Afghanistan has risen by more than two-thirds in the last year. Because staples such as rice, oil and beans are also expensive, Fatah and his wife are sometimes unable to buy pens and notebooks for the children to use in school. Unable to afford both food and lamp oil, the household goes to sleep early.
Kabul homemaker Mahmooda Sharif, a mother of three, said that instead of eating meat twice a week, her family can now afford it only twice a month. The cost of food competes with school expenses and medical bills. She has delayed dental visits because she can’t afford them.
A world away in El Salvador, in hills that once yielded abundant harvests of coffee, signs of malnutrition are spreading.
Salvadorans need twice the money to buy the same amount of food they could purchase a year ago, meaning their nutritional sustenance is cut in half, the WFP says.
« My children ask for food, and how can I not feed them? They ask for some eggs, beans, and I give it to them, » said Maria De Las Mercedes Ramirez, a 41-year-old mother of five. « I, as the mother, will eat less. »
The Ramirezes are one of about 70 families living in shacks on a desolate coffee plantation near the town of Taltapanca, abandoned more than a decade ago when coffee prices took a dive. Most of the families are run by mothers; the fathers have left to find work in the Salvadoran capital, or out of the country.
Ramirez lives on about $80 a month that comes from wages her husband sends and the little she can eke from an occasional job pruning coffee plants. What Ramirez spends on corn has shot up more than 50% in the last few months, cooking oil is up 75%, and beans have doubled in price.
Many families rely heavily on schools that give students one meal a day.
« You can see a lot of concern in their faces when they come to pick up their kids, » principal Delsy Amilia Chavez said of the mothers. « And some of the mothers are anemic. They can’t afford to eat beans and aren’t getting the iron they need. »
The school meals are provided by the WFP, but the agency is transferring the program to the government and reports that some schools have been unable to continue them.
Carlo Scaramella, the WFP country director in El Salvador, said hurricanes and drought last year added an additional 160,000 people to the 100,000 that the agency was already feeding. One million are at risk, he said.
In Egypt, President Hosni Mubarak ordered army-owned bakeries that produce 1.2 million loaves a day to pour more bread onto the general market.
The government also allocated almost $1 billion to bread subsidies for 2008. It subsidizes 210 million loaves of flat round bread a day, the main item on most Egyptians’ daily menu. As commodity prices soared, subsidized bread became precious, and fights broke out in queues at bakeries and stores.
The price of unsubsidized bread has gone up 10 times, and rice doubled in a single week, said Farag Wahba Ahmed, an official with Egypt’s Chamber of Commerce.
In Sudan, where the WFP oversees the largest emergency food operation in the world, aid officials are drafting contingency plans for coping with a smaller supply. In Darfur, especially, they must tread carefully.
« There’s no way we can come in and say, ‘We have no more food,’ « Joannes said. « It would create riots. »
Darfur, the beleaguered region in western Sudan, accounts for three-fourths of the WFP’s operation here, which in total distributes 632,000 metric tons of food valued at $700 million to 5.6 million people (more than in Afghanistan, Bangladesh and Indonesia combined).
The WFP has sought to lower costs by turning to regional markets to buy food. Buying from local farmers helps the budget since it eliminates shipping costs. But because the WFP is such a big buyer, it has to be careful not to distort the market.
A 30% increase in costs in Sudan in the last four months is blamed chiefly on rising prices for locally produced sorghum. The WFP is already absorbing 6% of the national production and fears that buying more would destabilize the market.
Joannes boasts that he found a good deal recently on a mix of lentils from Ethiopia, buying them for only $700 a metric ton, far less than the going rate for white beans. But bargains are hard to find.
Back in Rome, Nicole Menage, head of the food procurement service, receives daily, sometimes hourly, reports on rising prices and falling reserves. It’s like a mammoth board game, with multiple moving pieces.
She and her associates last year managed to find in China 12,000 tons of maize needed urgently in nearby North Korea. Then, suddenly, China slapped on an export ban and the agency ended up finding the maize in Tanzania.
« The only tool we have is to stretch the net as far as possible, » she said.

edmund.sanders@latimes.com
wilkinson@latimes.com

Sanders reported from Khartoum and Wilkinson from Rome. Special correspondent M. Karim Faiez in Kabul, Noha El-Hennawy of The Times’ Cairo Bureau and special correspondent Alex Renderos in Taltapanca contributed to this report.

triomphe syrien au sein de la ligue

Le 20ème sommet de la Ligue arabe (29-30 mars 2008)

À Damas, les États arabes défient Condi

par Thierry Meyssan*

Ce devait être l’occasion d’isoler définitivement la Syrie et de l’humilier, le sommet de la Ligue arabe à Damas a au contraire marqué un échec diplomatique majeur du département d’État. Non seulement la plupart des États membres n’ont pas boycotté la rencontre, mais ils ont approuvé la ligne politique syrienne : intransigeance face à l’expansionnisme sioniste et émancipation vis-à-vis des États-Unis. Présent dans les coulisses du sommet, Thierry Meyssan en analyse les enjeux.

1er avril 2008

Depuis
Damas (Syrie)

Alors que les regards sont tournés sur l’action du département US de la Défense au Proche-Orient, le département d’État met en œuvre de son côté une stratégie diplomatique originale, en cohérence avec sa vision du monde. À Washington, les partisans du « Smart Power » espèrent qu’une réorganisation des relations régionales permettra aux États-Unis de maintenir leur autorité dans cette zone tout en y réduisant leur pression militaire. Mais Condoleezza Rice vient d’essuyer un sérieux revers au 20ème sommet de la Ligue arabe. Ce ratage diplomatique s’ajoute aux échecs du Pentagone en Irak et en Afghanistan et à ceux de Tsahal en Palestine occupée. En définitive, tous les protagonistes régionaux prennent acte de l’impuissance des États-Unis à vaincre la résistance de l’axe Iran-Syrie-Hezbollah-Hamas. Dès lors, ils s’interrogent sur un possible réajustement de leur propre positionnement tout en craignant que l’administration Bush désespérée ne tente d’en finir par tous les moyens au cours des prochains mois.

La technique diplomatique de Condi

À l’échelle mondiale, le département d’État entend substituer à l’ordre international actuel une nouvelle architecture, dite « globale », qui consacre son statut d’hyper-puissance, isole ses adversaires, et institue une hiérarchie entre ses vassaux pour relayer son autorité jusqu’aux confins de son empire. L’idée principale est d’en finir avec le système de l’ONU qui combine une Assemblée générale où chaque État dispose d’une voix égale et un Conseil de sécurité, qui fait office de directoire, dans lequel les décisions de Washington peuvent être bloquées par le veto de quatre grandes puissances (Chine, France, Royaume-Uni, Russie). À la place doit être créée une « Assemblée des démocraties » —dont les seront exclus les États refusant le modèle US—, où les droits de vote seront proportionnels aux capacités économiques et aux contributions financières, et donc où les États-Unis se tailleront « la part du lion ». En outre, chaque partie du monde sera gouvernée par une organisation régionale dirigée par un directoire local, dont les membres seront désignés par Washington pour y appliquer sa loi.
Ainsi, le « mini-traité européen » poussé par Nicolas Sarkozy introduit une inégalité entre ses membres en pondérant leurs votes d’une manière nouvelle en fonction de leur importance. Récemment, Nicolas Sarkozy a rompu le tandem franco-allemand, seul capable de dégager une marge de manœuvre à l’Union européenne, puis a jeté les bases d’un directoire franco-britannique pour que l’Union —et surtout la Défense européenne— serve exclusivement les intérêts de Washington. Notez qu’en cette matière, le président français ne défend pas les intérêts de son pays, ni ceux de l’Union, mais réalise les plans du département d’État.
Au Proche-Orient, la Ligue arabe et en son sein le Conseil de coopération du Golfe sont les organisations régionales les plus adaptées pour relayer l’autorité de Washington. À l’origine, la Ligue était dominée par un directoire composé de l’Arabie saoudite, de la Syrie et de l’Égypte. Il n’est évidemment pas question pour le département d’État de réactiver ce triumvirat puisque la Syrie est aujourd’hui le seul État arabe à incarner la résistance à l’impérialisme. À la place Condoleezza Rice a imaginé un directoire Arabie saoudite-Jordanie-Égypte, dans lequel la monarchie hachémite jouerait un rôle au Levant, la dynastie Moubarak aurait le contrôle de l’Afrique du Nord et de l’Est, et la monarchie saoudienne à la fois le contrôle du Golfe et la présidence de l’ensemble.
Pour être réalisable, ce plan suppose d’ostraciser préalablement la Syrie, ce à quoi s’emploie Condoleezza Rice depuis plusieurs années avec le soutien de la fraction la plus dure des néoconservateurs. Pour ce faire, Damas a été tour à tour accusé d’occuper le Liban (alors que son armée s’y était déployée avec l’accord, sinon à la demande, de la communauté internationale), d’avoir assassiné l’ancien Premier ministre Rafic Hariri (alors que les Assad avaient encouragé les Hariri à piller le Liban), et aujourd’hui de bloquer l’élection du président libanais (alors que le blocage résulte du refus du gouvernement de facto de céder à la majorité populaire). Or, il se trouve que, en vertu de l’ordre alphabétique en langue arabe, la présidence de la Ligue échoit cette année… à la Syrie.

Le boycott

Dans un premier temps, le département d’État a envisagé d’humilier la Syrie à domicile. Les États membres de la Ligue seraient venus au sommet de Damas pour y mettre le président Bachar el-Assad en accusation. Mais ce rêve a tourné court lorsque Condoleezza Rice a compris qu’aucun dirigeant arabe ne se prêterait à ce jeu. À défaut, le département d’État s’est rabattu sur une seconde option : organiser le boycott du sommet.
C’est dans ce contexte que le vice-président Dick Cheney a pu garantir à Riyad sa part du gâteau irakien. La loi électorale publiée il y a quelques jours devrait sans surprise renforcer considérablement le poids des sunnites pro-saoudiens au Parlement irakien, le 1er octobre prochain et, partant de là, dans le gouvernement irakien. En contrepartie, le roi Abdallah a été prié de boycotter le sommet de Damas, bien qu’il soit le président sortant de la Ligue. Riyad a ordonné à ses clients libanais (Saad Hariri a la double nationalité libanaise et saoudienne et représente les intérêts des Séoud au pays du Cèdre) de s’aligner sur son mot d’ordre. En l’absence d’un président élu et d’un Premier ministre reconnu par tous, le Liban aurait dû être représenté par le second personnage de l’État, le président de l’Assemblée nationale, dont l’autorité est acceptée par toutes les parties. Mais le gouvernement de facto de Fouad Siniora (ancien fondé de pouvoir des sociétés du clan Hariri) y a fait obstacle.
La Jordanie n’a pas été difficile à convaincre. Il y a déjà longtemps qu’elle sert de base arrière aux opérations secrètes israélo-US contre la Résistance libanaise, au point qu’une rumeur grandissante l’accuse d’avoir trempé dans plusieurs assassinats dont ceux du général François Hajj (Courant patriotique libre, « aouniste ») et d’Imad Mugnihey (Hezbollah), les deux figures clés de la Résistance militaire.
Le cas de l’Égypte fut probablement plus délicat à négocier. Quel que soient les circonstances, l’Histoire a montré que Le Caire et Damas ne sont jamais aussi forts que losqu’ils sont unis. Le président Moubarak sait qu’il affaiblit inutilement son pays en jouant la confrontation. Cependant il a besoin du soutien politique de Washington pour valider sa succession dynastique et de son aide matérielle pour atténuer les conséquences dramatique de l’ouverture sans restriction du pays à la globalisation économique.
A contrario, la Fédération de Russie voit d’un mauvais œil la création d’un directoire régional Arabie saoudite-Jordanie-Égypte qui écarterait son influence hors du Proche-Orient. D’autant que la Syrie est devenue en peu de temps son principal partenaire économique et militaire dans la région. Des facilités portuaires viennent même d’y être mise à sa disposition pour accueillir sa nouvelle et puissante flotte de Méditerranée. Tandis que les joint-ventures russo-syriennes se multiplient.
En outre, le Kremlin est excédé par le comportement états-unien et son chapelet de promesses non tenues. C’est sur la base d’un accord convenu lors de la publication du NIE sur le nucléaire iranien (c’est-à-dire de la déligitimation d’une guerre contre l’Iran) que Moscou avait soutenu la conférence d’Annapolis ; et c’est sur la base d’un accord négocié par l’amiral William Fallon et ses amis en vue d’un désengagement militaire régional US que Moscou avait voté la résolution 1803 élargissant les sanctions contre l’Iran. Mais aucun des engagements de Washington n’a été respecté : la conférence de paix prévue en Russie (« Annapolis II ») a été renvoyée aux calendes grecques, et le retrait des GI’s d’Irak devrait s’interrompre au niveau où il était avant l’escalade (surge).
Aussi le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son ministre délégué Alexander Sultanov ont-ils fait eux aussi le tour des capitales arabes, mais pour éteindre l’incendie allumé par leurs homologues états-uniens. Ils ont certainement joué un rôle considérable pour convaincre les monarchies du Golfe de ne pas participer au plan états-unien. La Russie a multiplié les fuites pour que nul n’ignore la continuation des préparatifs de guerre US contre l’Iran. Tandis que les diplomates russes n’ont pas manqué une occasion de rappeler à leurs interlocuteurs que, si l’Arabie saoudite souffrirait peu d’une guerre US-iranienne, les petites monarchies du Golfe pourraient en faire les frais, voire en mourir. Quant au président Vladimir Poutine, il s’est personnellement chargé de dire à son homologue égyptien tout le mal qu’il pense du plan états-unien, mais Hosni Moubarak n’a guère de marge de manœuvre.
Les manœuvres de coulisse ont continué jusqu’à la dernière minute. La plus spectaculaire aura été l’annulation in extremis de la participation du président du Yémen, alors qu’Ali Abdullah Saleh avait plusieurs fois confirmé publiquement son intention de venir à Damas.
Les télévisions arabes ont saisi la déception qui se lisait sur le visage du président Bachar el-Assad, venu accueillir ses hôtes à l’aéroport, lorsqu’il a vu sortir de l’avion libyen et s’avancer vers lui un simple collaborateur du président. Il avait conçu la dynamique du sommet autour du président Khadafi qui paraissait lui aussi avoir finalement cédé aux pressions. Mais celui-ci, toujours facétieux, sortit un peu plus tard de l’avion pour le plus grand soulagement de ses amis syriens.

Hospitalité syrienne

Damas avait mis les petits plats dans les grands pour recevoir dignement les dix chefs d’État (Algérie, Autorité palestinienne, Comores, Émirats arabes unis, Koweit, Libye, Mauritanie, Qatar, Soudan, Tunisie) qui, bravant les menaces de l’Oncle Sam, l’honorait de sa présence. Et avec un sens tout arabe de l’hospitalité, il accordait à chacun la même attention, des riches Émirats aux pauvres Comores. De plus, de nombreux États non-arabes et des organisations internationales avaient dépêchés des observateurs de haut niveau, du ministre indien des Affaires étrangères au président Oumar Konaré pour l’Union africaine.
Craignant un sabotage, la Syrie avait déployé tous les agents de sécurité dont elle disposait. L’aéroport de Damas avait été fermé au trafic civil et réservé aux délégations officielles. Le centre de conférence, situé à l’extérieur de la capitale, avait été entouré d’une zone de sécurité de plus de 6 kilomètres de rayon où toute circulation était interdite. Des check-points en série filtraient les visiteurs de manière courtoise et néanmoins draconienne. Ces mesures n’ont peut être pas été inutiles. Une tentative terroriste aurait été discrètement déjouée et le sommet a pu se tenir sans encombre.
En outre, la présidence du sommet avait installé un centre de presse —à bonne distance du lieu de la conférence pour protéger leurs altesses des paparazzi—, doté d’un millier de lignes téléphoniques pour la presse écrite et de toutes les facilités pour les centaines de radios et de télévisions satellitaires couvrant l’événement. Atteint d’un étrange complexe d’infériorité, le ministère de l’Information n’osait pas distribuer de dossier de presse aux journalistes de peur d’être accusé de ne pas avoir rompu avec les vieux comportements de la propagande baasiste.
Les travaux
Les sommets de la Ligue arabe ressemblent à des réunions de famille. Il y a des absents (le roi du Maroc et le sultan d’Oman ne se déplacent jamais en personne), des retrouvailles, et souvent aussi des crises de nerfs (au cours de la plupart des sommets une délégation a quitté la table avant la fin de la réunion). On y décide rarement quoi que ce soit. À cet égard le sommet de 2002 à Beyrouth, au cours duquel fut adoptée l’initiative arabe de paix, est une exception. Personne n’attendait donc grand chose des débats eux-mêmes. Le sommet sonnait déjà comme un défi à l’impérialisme états-unien et à ses second couteaux, le Royaume-Uni et la France sarkozyenne, qui s’étaient l’un et l’autre fendus d’une déclaration venimeuse. Et pourtant, peut-être à cause de cette pression étouffante, cette fois les délibérations ont donné lieu à un net rapprochement des positions.
En ouvrant la séance inaugurale retransmise par des dizaines de chaînes de télévision arabe, Bachar el-Assad se garda bien de remercier la présidence sortante, l’Arabie saoudite. Il prononça un discours bref et sobre recentrant la problématique de la Ligue sur la question de la paix face à Israël, dans des termes acceptables par tous les membres de la Ligue à quelque niveau qu’ils soient représentés (ou absent dans le cas particulier du Liban). Il rappela à tous que les États arabes sont sur le même bateau et sont contraints de s’unir pour se sauver.
Parmi les orateurs suivants, l’intervention de Mouammar Khadafi était la plus attendue, à la fois parce qu’il faisait sa rentrée à la Ligue après une période d’absence, et aussi à cause de son goût prononcé de la provocation. L’assistance, et surtout les téléspectateurs, ne furent pas déçus par le show. Prenant la parole au seul titre de son pays, mais à l’évidence de concert avec Bachar el-Assad, le président libyen utilisa sa liberté de parole pour dire ce que le statut de président de séance interdisait à son ami syrien d’évoquer. Avec un indéniable talent d’acteur et une dose de cabotinage, Khadafi passa en revue tous les sujets de l’ordre du jour, les traitant avec dérision. Ainsi, il invita ses homologues à soutenir la dénucléarisation de la région faute de quoi, souligna-t-il grinçant, nous nous détestons tellement que nous feront usage de la bombe atomique les uns contre les autres au lieu de la diriger contre nos ennemis. Il brocarda Mahmoud Abbas et ses constantes reculades face à Israël en se moquant du « héros d’Oslo » (c’est en effet lui et non Yasser Arafat qui signa le vain Accord d’Oslo) et en le comparant à Anouar el-Sadate (qui trahit la cause arabe en signant une paix séparée égypto-israélienne). Surtout Khadafi mit ses interlocuteurs en garde : nous sommes cuits, nous y passerons les uns après les autres, déclara-t-il en substance. Nous avons laissé envahir un État souverain membre de notre Ligue sans réagir. Nous sommes tous devenus pro-US, moi y compris, en pensant nous protéger. Mais Saddam Hussein était l’ami de Dick Cheney, comme nous, et ils l’ont pendu !
Le soir, la rue arabe bruissait des boutades de Khadafi. Mais je peux attester que dans la salle du conseil où je me trouvais, les chefs d’États eux aussi riaient de bon cœur, à l’exception de Mahmoud Abbas, impassible.
La suite des travaux eut lieu comme de coutume à huis clos. Il fut convenu de ne pas aborder la question libanaise en l’absence de la délégation concernée. Sur ce point, on en resta donc à la position antérieure de la Ligue et à son flou artistique. Sur les autres sujets, les chefs d’État et de délégation s’exprimèrent avec calme et franchise. Au delà de l’aspect diplomatique que j’ai exposé plus haut sur l’égalité entre les États membres, la question principale était de savoir si la Ligue se positionnait par rapport au projet israélo-US et au projet irano-syro-Hezbollah-Hamas. En définitive, elle l’a fait clairement dans la déclaration finale que même Mahmoud Abbas a approuvée bien qu’elle désavoue toute sa politique. Reprenant les principes de la conférence de Madrid, la Déclaration de Damas stipule d’une part que le retrait israélien des territoires conquis en 1967 est un préalable à la paix et non pas un élément de négociation ; et d’autre part, réaffirme le droit international explicité par les résolutions de l’ONU : création d’un État Palestinien souverain avec Jérusalem comme capitale, inaliénabilité des droits des Palestiniens ; bref que la Ligue s’oppose à la politique israélienne du fait accompli.
Bien sûr, les déclarations de la Ligue arabe doivent être prises pour ce qu’elles sont : des déclarations d’intention que la plupart des États n’ont pas les moyens de mettre en œuvre. Quoi qu’il en soit, cet acte final marque une radicalisation collective de gouvernements qui n’attendent plus rien de bon de la part de leur suzerain états-unien. De ce point de vue, la Déclaration de Damas marque un tournant dans une longue histoire riche en rebondissements et manifeste une volonté nouvelle d’émancipation politique. Les États arabes présents, qui jusqu’ici courtisaient Washington pour trancher leurs différents, ont assimilé les propos de Bachar el-Assad et Mouammar Khadafi que l’on pourrait résumer par la formule « Les Etats-Unis sont un allié qui nous veulent du mal ».
L’après-sommet
Toutefois, chassez le naturel et il revient au galop. À peine le sommet clos, Mahmoud Abbas filait en Palestine occupée faire son rapport à Condoleezza Rice des débats tenus à huis clos. La secrétaire d’État états-unienne avait fait le déplacement au Proche-Orient pour être informée sans délai et juger l’ampleur de son échec. Tandis qu’à Paris où l’on craint d’en avoir trop fait, et à Bruxelles où l’on se demande si le vent ne serait pas en train de tourner, la France et l’Union européenne mettaient en place des cellules de suivi pour évaluer les conséquences de ce triomphe diplomatique syrien.
Damas, qui avait été mis au ban des nations, se trouve chargé de nombreuses initiatives de la Ligue pour l’année à venir. La Syrie est donc réintroduite dans le jeu international par la force des choses. De plus, son action a toutes les chances d’être durable puisque l’année prochaine, la présidence reviendra au Qatar, un État modéré, mais pas au sens occidental. Cheik Hamad, toujours aimable avec les États-uniens, a néanmoins défendu pied à pied la cause arabe au Conseil de sécurité et il a épongé les factures du sommet de Damas, un peu coûteux pour la Syrie.
À vrai dire, les États-Unis ne sont pas les seuls perdants de ce boycott raté et la Syrie n’est pas le seul gagnant. Les régimes saoudien, jordanien et égyptien se sont discrédités aux yeux de leurs opinions publiques et leur échec pésera en politique intérieure. La Libye au contraire sort renforcée, d’autant qu’en s’appuyant sur l’Union africaine, elle vient d’aider les Comoriens à libérer l’île d’Anjouan et à en chasser le dictateur proche de Nicolas Sarkozy qui s’en était emparé.
Alors que les délégations se retiraient, Bachar el-Assad échangeait quelques mots avec des journalistes. Répondant à une question de Scarlett Haddad, correspondante de l’hedomadaire français L’Express, qui lui demandait ce que la Syrie comptait faire pour aider les Libanais à sortir de la crise institutionnelle, le président syrien répondit avec un humour détaché : « Nous ?, Rien. Nous ne nous en mêlons plus. Nous avons confié le dossier aux Comores », sous-entendu, eux leur montreront comment se libérer des Français.

Tuesday, 1 April 2008

iran war again in the pipe (2 texts)

http://www.usnews.com/blogs/news-desk/2008/03/11/6-signs-the-us-may-be-headed-for-war-in-iran.html

6 Signs the U.S. May Be Headed for War in Iran

March 11, 2008 06:52 PM ET

Is the United States moving toward military action with Iran?
The resignation of the top U.S. military commander for the Middle East is setting off alarms that the Bush administration is intent on using military force to stop Iran’s moves toward gaining nuclear weapons. In announcing his sudden resignation today following a report on his views in Esquire, Adm. William Fallon didn’t directly deny that he differs with President Bush over at least some aspects of the president’s policy on Iran. For his part, Defense Secretary Robert Gates said it is « ridiculous » to think that the departure of Fallon—whose Central Command has been working on contingency plans for strikes on Iran as well as overseeing Iraq—signals that the United States is planning to go to war with Iran.

Fallon’s resignation, ending a 41-year Navy career, has reignited the buzz of speculation over what the Bush administration intends to do given that its troubled, sluggish diplomatic effort has failed to slow Iran’s nuclear advances. Those activities include the advancing process of uranium enrichment, a key step to producing the material necessary to fuel a bomb, though the Iranians assert the work is to produce nuclear fuel for civilian power reactors, not weapons.
Here are six developments that may have Iran as a common thread. And, if it comes to war, they may be seen as clues as to what was planned. None of them is conclusive, and each has a credible non-Iran related explanation:
1. Fallon’s resignation: With the Army fully engaged in Iraq, much of the contingency planning for possible military action has fallen to the Navy, which has looked at the use of carrier-based warplanes and sea-launched missiles as the weapons to destroy Iran’s air defenses and nuclear infrastructure. Centcom commands the U.S. naval forces in and near the Persian Gulf. In the aftermath of the problems with the Iraq war, there has been much discussion within the military that senior military officers should have resigned at the time when they disagreed with the White House.
2. Vice President Cheney’s peace trip: Cheney, who is seen as a leading hawk on Iran, is going on what is described as a Mideast trip to try to give a boost to stalled Israeli-Palestinian peace talks. But he has also scheduled two other stops: One, Oman, is a key military ally and logistics hub for military operations in the Persian Gulf. It also faces Iran across the narrow, vital Strait of Hormuz, the vulnerable oil transit chokepoint into and out of the Persian Gulf that Iran has threatened to blockade in the event of war. Cheney is also going to Saudi Arabia, whose support would be sought before any military action given its ability to increase oil supplies if Iran’s oil is cut off. Back in March 2002, Cheney made a high-profile Mideast trip to Saudi Arabia and other nations that officials said at the time was about diplomacy toward Iraq and not war, which began a year later.
3. Israeli airstrike on Syria: Israel’s airstrike deep in Syria last October was reported to have targeted a nuclear-related facility, but details have remained sketchy and some experts have been skeptical that Syria had a covert nuclear program. An alternative scenario floating in Israel and Lebanon is that the real purpose of the strike was to force Syria to switch on the targeting electronics for newly received Russian anti-aircraft defenses. The location of the strike is seen as on a likely flight path to Iran (also crossing the friendly Kurdish-controlled Northern Iraq), and knowing the electronic signatures of the defensive systems is necessary to reduce the risks for warplanes heading to targets in Iran.
4. Warships off Lebanon: Two U.S. warships took up positions off Lebanon earlier this month, replacing the USS Cole. The deployment was said to signal U.S. concern over the political stalemate in Lebanon and the influence of Syria in that country. But the United States also would want its warships in the eastern Mediterranean in the event of military action against Iran to keep Iranian ally Syria in check and to help provide air cover to Israel against Iranian missile reprisals. One of the newly deployed ships, the USS Ross, is an Aegis guided missile destroyer, a top system for defense against air attacks.
5. Israeli comments: Israeli President Shimon Peres said earlier this month that Israel will not consider unilateral action to stop Iran from getting a nuclear bomb. In the past, though, Israeli officials have quite consistently said they were prepared to act alone—if that becomes necessary—to ensure that Iran does not cross a nuclear weapons threshold. Was Peres speaking for himself, or has President Bush given the Israelis an assurance that they won’t have to act alone?
6.Israel’s war with Hezbollah: While this seems a bit old, Israel’s July 2006 war in Lebanon against Iranian-backed Hezbollah forces was seen at the time as a step that Israel would want to take if it anticipated a clash with Iran. The radical Shiite group is seen not only as a threat on it own but also as a possible Iranian surrogate force in the event of war with Iran. So it was important for Israel to push Hezbollah forces back from their positions on Lebanon’s border with Israel and to do enough damage to Hezbollah’s Iranian-supplied arsenals to reduce its capabilities. Since then, Hezbollah has been able to rearm, though a United Nations force polices a border area buffer zone in southern Lebanon.
Defense Secretary Gates said that Fallon, 63, asked for permission to retire. Gates said that the decision, effective March 31, was entirely Fallon’s and that Gates believed it was « the right thing to do. » In Esquire, an article on Fallon portrayed him as opposed to President Bush’s Iran policy and said he was a lone voice against taking military action to stop the Iranian nuclear program. In his statement, Fallon said he agreed with the president’s « policy objectives » but was silent on whether he opposed aspects of the president’s plans. « Recent press reports suggesting a disconnect between my views and the president’s policy objectives have become a distraction at a critical time and hamper efforts in the Centcom region, » Fallon, said in the statement issued by Centcom headquarters in Tampa, Fla. « And although I don’t believe there have ever been any differences about the objectives of our policy in the Central Command area of responsibility, the simple perception that there is makes it difficult for me to effectively serve America’s interests there, » he said. Gates announced that Fallon’s top deputy, Army Lt. Gen. Martin Dempsey, will take over temporarily when Fallon leaves. A permanent successor, requiring nomination by the president and confirmation by the Senate, might not be designated in the near term.
 Terry Atlas
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source: rense

Russians, Saudis Expect US
Attack On Iran


By Paul Craig Roberts

3-31-8

The US Congress, the US media, the American people, and the United Nations, are looking the other way as Cheney prepares his attack on Iran.
If only America had an independent media and an opposition party. If there were a shred of integrity left in American political life, perhaps a third act of naked aggression—a third war crime under the Nuremberg standard—by the Bush Regime could be prevented.
On March 30, the Russian News & Information Agency, Novosti, cited a high-ranking security source: « The latest military intelligence data point to heightened US military preparations for both an air and ground operation against Iran. »
According to Novosti, Russian Colonel General Leonid Ivashov said « that the Pentagon is planning to deliver a massive air strike on Iran’s military infrastructure in the near future. »
The chief of Russia’s general staff, Yuri Baluyevsky, said last November that Russia was beefing up its military in response to US aggression, but that the Russian military is not « obliged to defend the world from the evil Americans. »
On March 29, OpEdNews cited a report by the Saudi Arabian newspaper Okaz, which was picked up by the German news service, DPA. The Saudi newspaper reported on March 22, the day following Cheney’s visit with the kingdom’s rulers, that the Saudi Shura Council is preparing « national plans to deal with any sudden nuclear and radioactive hazards that may affect the kingdom following experts’ warnings of possible attacks on Iran’s Bushehr nuclear reactors. »
And Admiral William « there will be no attack on Iran on my watch » Fallon has been removed as US chief of Central Command, thus clearing the way for Cheney’s planned attack on Iran.
The Iranians don’t seem to believe it, despite the dispatch of US nuclear submarines and another aircraft carrier attack group to the Persian Gulf. To counter any Iranian missiles launched in response to an attack, the US is deploying anti-missile defenses to protect US bases and Saudi oil fields.
Two massive failures by the American media, the Democratic Party, and the American people have paved the way for Cheney’s long-planned attack on Iran. One failure is the lack of skepticism about the US government’s explanation of 9/11. The other failure is the Democrats’ refusal to begin impeachment proceedings against President Bush for lying to the Congress, the American people, and the world and launching an invasion of Iraq based on deception and fabricated evidence.
If an American president can start a war exactly as Adolf Hitler did with pure lies and not be held accountable, he can get away with anything. And Bush and his evil regime have.
Hitler launched World War II with his invasion of Poland after staging a « Polish attack » on a German radio station. On the night of August 31, 1939, a group of Nazis disguised in Polish uniforms seized a radio station in Germany. Hitler announced that « last night Polish troops crossed the frontier and attacked Germany, » a claim no more true than the Bush Regime’s claim that « Saddam Hussein has weapons of mass destruction. » Hitler’s lie failed, because his invasion of Poland, which began the next day allegedly in reprisal for the Polish attack, had obviously been planned for many months.
Iran is a beautiful and developed country. It is an ancient civilization. It has attacked no one. Iran is a signatory to the Nuclear Non-proliferation Treaty. Iran is permitted by the treaty to have a nuclear energy program. The Bush Regime’s case against Iran is based on the Bush Regime’s desire to deny Iran its rights under the treaty. The International Atomic Energy Agency inspectors have repeatedly reported that they have found no evidence of an Iranian nuclear weapons program. Despite all the disinformation from US Gen. Petraeus and other Bush Regime military lackeys, Iran is not arming the Iraqis who are resisting the American occupation.
If Iran were arming insurgents, the insurgents would have two weapons that would neutralize the US advantage in the Iraqi conflict: missiles to knock down US helicopter gunships and rocket-propelled grenades that knock out American tanks. The insurgents do not have these weapons and must construct clumsy anti-tank weapons out of artillery shells. The insurgents are helpless against US air power and cannot mass forces to take on the American troops.
Indiscriminate American violence has reduced Iraq to rubble. The civilian infrastructure is essentially destroyed—electricity, water and sewer systems, medical care and schools. Depleted uranium is everywhere poisoning everyone, including US troops. There is no economy, and half or more of Iraqis are unemployed. Literally no Iraqi family has escaped an injury or a death as a consequence of the US invasion. Millions of Iraqis have become displaced persons. A developed country with a professional middle class has been destroyed because of lies told by the President and Vice President of the US. The Bush Regime’s lies are echoed by a neoconservative media, and have gone unchallenged by the opposition party and an indifferent American public.
In Afghanistan, death and destruction rains on even the smallest village from the air. America’s wars in Iraq and Afghanistan are wars against the civilian populations.
Just as the world could not believe Hitler’s next horror and thus was always unprepared, the Iranians despite all the evidence cannot believe that even the Great Satan would gratuitously attack Iran based on nothing but lies about non-existent nuclear weapons.
Iran’s only chance would be to strike before the US delivers the first blow. Instead of using its missiles to take out the Saudi oil fields and to sink the US aircraft carriers, instead of closing the Strait of Hormuz, instead of arming the Iraqi Shi’ites and moving them to insurgency, Iran is perched like a sitting duck in denial even as the US and its Iraqi puppet Maliki move to eliminate Al Sadr’s Iraqi Shi’ite militia in order to avoid supply disruptions and a Shi’ite rebellion in Iraq when the US attack on Iran comes.
It is important to emphasize that Iran is making no moves toward war. Having tamed, blackmailed, and purchased Congress, the US media, and US allies and puppets, Cheney might delight in the arrogance with which he can now attack Iran free of any restraint or fabricated provocation. On the other hand, he might cover himself by orchestrating an « Iranian provocation » to justify his attack as a response. But like Hitler’s planned attack against Poland, Cheney’s attack on Iran has long been in the works.
On March 29 the Associated Press reported that Libyan leader Moammar Gadhafi « poured contempt on fellow Arab leaders » at the Arab summit that day. Gadhafi told the Arab « leaders, » many of whom are on the American payroll, that their American masters would turn on them all, just as America turned on Saddam Hussein after using him to fight a proxy war against Iran.
Saddam had once been an ally of Washington, Gadhafi reminded the Arabs, « but they sold him out. » Gadhafi told the American puppets, « Your turn is next. »
Gadhafi asked, « Where is the Arabs’ dignity, their future, their very existence? » If Arabs remain disunited, he predicted, « they will turn themselves into protectorates. They will be marginalized and turn into garbage dumps. »
Indeed, it is this disunity that permits the US to bomb and murder at will in the Middle East.


Paul Craig Roberts was Assistant Secretary of the Treasury during President Reagan’s first term. He was Associate Editor of the Wall Street Journal. He has held numerous academic appointments, including the William E. Simon Chair, Center for Strategic and International Studies, Georgetown University, and Senior Research Fellow, Hoover Institution, Stanford University.