Tuesday 8 November 2005

france: etat d'urgence

lundi 7 novembre 2005, 12h03

"En aucun cas il ne faut faire appel à l'armée", réaffirme l'UNSA-Police

PARIS (AP) - "En aucun cas il ne faut faire appel à l'armée. Nous ne sommes pas en guerre", a déclaré lundi à l'Associated Press le secrétaire général adjoint de l'UNSA-Police (Union nationale des syndicats autonomes-Police) Francis Masanet, au lendemain d'une onzième nuit de violences urbaines.

"En aucun cas il ne faut faire appel à l'armée. Nous ne sommes pas en guerre. La police nationale est là pour rétablir l'ordre sur le territoire, c'est son métier", a déclaré M. Masanet, dont le syndicat est majoritaire chez les policiers, avec notamment 73% des voix parmi les CRS aux dernières élections professionnelles.

Interrogé sur la situation actuelle, M. Masanet a expliqué qu'il y avait des "jeunes" se livrant à de la "surenchère" entre quartiers chaque nuit, parmi lesquels se trouve des "perturbateurs" qu'il faut extraire des cités et livrer à la justice.

"Parmi les jeunes, c'est à celui qui va faire le plus de conneries en voyant ce qui se passe ailleurs. Il y a de la surenchère entre cités", a-t-il dit. "Il y a tous les mineurs, et puis aussi des adultes, des meneurs qu'il faut qu'on retire de ces cités pour rétablir l'ordre".

Francis Masanet s'exprimait au lendemain d'une onzième nuit de violence urbaines, au cours de laquelle 1.408 voitures ont été incendiées, et une dizaine de policiers blessés à Grigny (Essonne) dont deux sérieusement par des tirs de fusil de chasse. AP

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lundi 07 novembre 2005 (Reuters - 18:20)

PARIS - Eric Raoult, député maire UMP du Raincy (Seine-Saint-Denis), a instauré dans sa ville un couvre-feu pour les mineurs de 01h00 du matin jusqu'à l'aube.

Ce dispositif, pris par voie d'arrêté municipal, s'inscrit dans un plan de lutte contre les violences urbaines qui touchent le département de Seine-Saint-Denis depuis le 27 octobre, après la mort accidentelle de deux adolescents à Clichy-sous-Bois.

Sur son "blog", Eric Raoult a lancé avec la fédération UMP de Seine-Saint-Denis une pétition: "Stop violence - La Seine-Saint-Denis réclame le calme!".

Cette pétition, "réponse citoyenne de la majorité silencieuse face à la violence qui caricature ce département", réclame "une plus grande fermeté face à une infime minorité de délinquants qui terrorisent les quartiers afin de préserver leurs trafics lucratifs".

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mardi 8 novembre 2005, 17h34

La justice ne peut faire face à l'état d'urgence, selon l'USM



PARIS (Reuters) - Les tribunaux français, notamment ceux de la région parisienne, sont dans l'incapacité matérielle de faire face aux conséquences d'une proclamation de l'état d'urgence dans les banlieues, estime l'Union syndicale de la magistrature (USM, majoritaire).

Les contrevenants au couvre-feu et aux autres restrictions imposées dans le cadre de l'état d'urgence sont passibles, selon la loi de 1955, d'un emprisonnement de huit jours à deux mois et d'une amende.

Selon Dominique Barella, président de l'USM, les tribunaux ne peuvent pas juger les personnes arrêtées dans ce cadre car ils sont déjà débordés par les procès des auteurs présumés des violences.

Le syndicat a déjà contacté les cabinets du Premier ministre Dominique de Villepin et du ministre de la Justice Pascal Clément pour leur faire part de ce problème, a-t-il indiqué.

"C'est ingérable par le système. On est en train de donner des missions de rétablissement de l'ordre public à la justice. On passe d'un dispositif de crise à un dispositif d'émeute alors que la justice n'est pas en capacité de faire face", a déclaré à Reuters Dominique Barella.

Selon lui, les tribunaux de banlieue comme Bobigny ou Créteil sont déjà totalement saturés par les procès des auteurs supposés de violences. Trois chambres correctionnelles de Bobigny ont ainsi siégé tout l'après-midi de lundi et une partie de la nuit. Le rythme des procès ne faiblit pas.

Par ailleurs, les parquets reçoivent des centaines de procédures par jour et doivent envoyer jour et nuit un magistrat à la cellule de commandement de la préfecture, selon une décision du ministère de la Justice.

Les procès pour infraction aux couvre-feux ne pourront juridiquement pas être traités en comparution immédiate mais par convocations devant les tribunaux, ce qui saturerait les audiences dans les prochains mois, estime l'USM.

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