INBEV : Les syndicats mis en bière
Impuissants. Marx et Jésus n’y peuvent rien. Ni la FGTB ni le Mouvement ouvrier chrétien et sa Centrale syndicale chrétienne n’est capable d’inverser la logique infernale de la mondialisation capitaliste. De Côte d’Or à Fortis, les joyaux de la couronne sont tous passés sous pavillon étranger dans l’indifférence générale des « représentants des travailleurs ». Tout pour les actionnaires, rien pour les ouvriers ? Alors que la logique ultra-financière, trahison de l’esprit d’entreprise a lobotomisé nos richissimes familles belges propriétaires d’InBev, les syndicats contemplent le désastre de notre Jupiler nationale avec les méthodes du 19e siècle : arrêts de travail, piquets de grève moules frites, prières au Ciel des permanents qui ne savent pas sur quoi négocier. Et qui s’en foutent. Du moment qu’on sauve la peau des délégués, la valetaille ouvrière peut aller pointer au chômage.
Est-ce  que la diminution de la consommation de bière justifiait 300  licenciements au pays de la Bière ? Evidemment non. Mais face à la  mondialisation et aux centres de décision lointains et hautains, face  aux délocalisations [cette fois en Hongrie], ça fait belle lurette que  les directions syndicales ont abdiqué.  Forts de 600 millions d’euros de  recettes selon une enquête explosive de Trends-Tendance datant déjà de  2002 [la CSC y reconnaissait 250 millions de recettes et 25 millions  placés au… Luxembourg], on ne peut pourtant pas dire que les  « défenseurs des travailleurs » manquent de moyens. Dans la fonction  publique, l’Etat paie des centaines de permanents à faire du  syndicalisme à plein temps. Les délégués syndicaux sont protégés par une  indemnité de licenciement qui varie entre 4 et 8 ans. Ils sont partout :  à l’INASTI, à l’ONEM, à l’Office des Pensions, au Bureau du Plan, à  l’INAMI, à la commission de l’Index. Ils sont juges dans les tribunaux  du Travail. Leurs services juridiques [le Setca bruxellois notamment]  pèsent autant que des gros cabinets d’avocats. Ils co-écrivent le droit  du travail. La FGTB assiste chaque vendredi au bureau du PS, le  Mouvement ouvrier chrétien a enfanté plusieurs ministres et même un  Premier ministre. Et rien que le paiement du chômage leur rapporte 12  euros par versement [soit la bagatelle de presque 150 millions d’euros  chaque année]. Des centaines d’employés des syndicats ne font que ça :  payer les chômeurs. Et tant que la CAPAC [la caisse auxiliaire [sic] de  paiement des allocations de chômage] dysfonctionne avec la bénédiction  de son conseil d’administration contrôlé par les syndicats, la manne  céleste n’est pas prête de se tarir. Oui : vous avez tout compris: quand  le chômage baisse, les syndicats licencient, quand il augmente, par ici  la caisse enregistreuse!
Confortablement assis à signer des accords inter-professionnels  interminables pour décider d’une ou deux décimales sur votre feuille de  paie, c’est pas demain que ces lourdingues iront défendre nos intérêts  au Brésil ou en Inde.  Jaurès, reviens, ils sont devenus fous !
Karl UBU

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